Peau d’Homme

Le vendredi 30 octobre 2020 nous allions repartir pour quatre semaines de confinement. Le président l’avait annoncé la veille au soir. Nous nous y attendions un peu mais quand même, alors le jeudi ce fut la panique. A petit jour, je partis dare dare sur mon vélo pour faire des courses de premières nécessité, car comme l’avait annoncé Emmanuel Macron, seuls les magasins de première nécessité resteraient ouverts. Mais lui et moi n’avons pas les mêmes besoins manifestement. Je pourrais me passer de papier toilette mais pas de livres. Et les librairies, médiathèques et bibliothèques allaient fermer. Je suis donc allé, avec un sac à dos, chez mon libraire préféré, faire le plein de livres. Non pas que je n’ai plus rien à lire, mais que j’ai besoin d’être entouré de perspectives de lectures pour dormir correctement. Il m’avaient tellement manqué durant le premier confinement.

Dans mon sac à dos, sur le chemin du retour, se trouvaient trois romans et une bande dessinée : Une Colonie, le dernier Hugh Howey que j’attendais avec impatience, Le Cinquième Coeur un Dan Simmons, auteur culte que je boude depuis Flashback, Tupinilândia de Samir Machado De Machado qui m’a attiré avec sa jaquette « Entre Orwell et Jurassic Park » et Peau d’Homme, une BD de Hubert et Zanzim.

Pour tout vous dire je n’achète pas souvent de bandes dessinées, il y a en a trop à a maison et je ne les achète presque jamais chez mon libraire mais dans une boutique spécialisée à Strasbourg. Je suis comme ça. Mais là, pour le coup, je n’ai pas su résister à l’appel de Peau d’Homme. Il faut dire que la couverture, une femme nue dans un décors médiéval revêtant la peau d’un homme m’a tout de suite émoustillée. J’ai donc ouvert la bande dessinée, un acte qui ressemble à s’y m’éprendre à ouvrir la boite de Pandore. Une fois fait, impossible de la refermer. Les graphismes simples et beaux m’ont immédiatement happé comme les touches l’érotisme naïf de l’histoire. Une fois la bande dessinée ouverte, il était trop tard, j’étais obligé de l’emporter à la maison.

Peau d’Homme raconte l’histoire de jeune file rebelle que l’on va bientôt marier. Sa marraine, comme dans les contes de fées, l’entraîne chez elle et l’invite à se vêtir d’une peau d’homme, qui transforme la belle rousse en un jeune homme à la peau halée. Avec sa nouvelle peau, la jeune femme va pouvoir découvrir le monde des hommes, apprendre à connaître celui à qui elle est destinée et dont elle ignore tout.

Peau d’Homme parle des hommes, des femmes, de l’homosexualité, de la religion, de l’intégrisme, du quand dira-t-on, des faux semblants, de l’hypocrisie de la société, des fous de dieu et bien entendu de l’amour avec une grande justesse.

Graphiquement la bande dessinée propose de grandes pages où des scènes monochromes sont habités de personnages en couleur, où sur un décors unique se déplace des personnages, des grandes planches colorées, en d’autres mots une narration graphique qui sort de l’ordinaire. L’histoire est simple, intelligente, pleine d’humanité et invite à la tolérance.

Lorsque nous déconfinerons, n’hésitez pas à aller feuilleter cette bande dessinée chez votre libraire, elle est magnifique.

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