Promotor

Lorsque vous managez un webzine musical, vous en voyez des vertes et des pas mures avec les artistes. Certains sont d’une rare efficacité dans leur communication, d’autre moins. Les sollicitations sont très nombreuses, que ce soit de la part des maisons de promotion, des labels mais également d’artistes non signés. Chaque jour il faut faire le tri entre le grain et l’ivraie, entre ce qui peut être publié chez nous et ce qui ne le doit pas.

Notre histoire a commencé par un mail intitulé « Please review needed », le genre de sollicitation qui démarre franchement mal. A l’intérieur du message, un texte mal ficelé, des liens Youtube et un lien Napster. Bon, manifestement ce groupe ne sait pas bien gérer sa communication, cela arrive souvent chez les amateurs.

J’écoute rapidement la musique sur Youtube et constate que les deux morceaux proposés ne jouent pas forcément dans la grande famille du prog. Je réponds au musicien que nous parlons principalement de rock progressif dans nos colonnes mais que s’il veut que nous écoutions quand même l’album pour en parler peut-être ensuite, nous aurions besoin d’un lien de téléchargement pour la musique, car nous ne travaillons pas en streaming, même avec les grosses maisons de disques.

Pas découragé, le gars m’envoie la bio du groupe avec un lien vers la promo. Un lien de streaming.

Soupir.

Je lui renvoie donc un mail, lui répétant que nous ne bossons pas avec de la musique en streaming.

Il ne répond plus. Silence radio.

Mais le lendemain surprise, il revient à la charge avec un nouveau lien, un lien vers du streaming.

Gros soupir !

Je lui fais à peu près la même réponse que précédemment, mais cette fois sans doute avec un ton un peu moins compréhensif car j’ai d’autres choses à faire dans la vie.

Nouveau silence radio de plusieurs heures, puis un nouveau mail arrive, contenant le message suivant « Oups ! désolé. » ainsi qu’un titre au format non compressé dans le corps du mail.

Sérieusement ?

Puis je reçois dans la foulé un second mail avec un autre titre qui met des plombes à arriver.

Damned, j’ai maintenant à ma disposition les second et troisième morceaux de l’album…Heu, c’est une blague ?

Alors je décris gentiment au gars ce que j’ai reçu, au cas où il aurait envoyé autre chose. Je lui explique aussi patiemment que possible que cela risque d’être compliqué de travailler avec le matériel qu’il nous a envoyé, qu’il existe des outils de transfert de fichiers pour simplifier les échanges, parce que là bon, j’ai d’autres choses à faire comme la revue de presse hebdomadaire (ça je ne l’ai pas écrit).

Quelques heures plus tard le gars me répond : « Décidément » suivi d’un smiley. Oui, et donc ?

Depuis plus de nouvelles. J’ai comme l’impression que nous ne parlerons jamais de ce groupe…

Les groupes de rock sont légion. En une année nous recevons plus de deux-mille solicitations en tout genre, des liens vers de plateformes professionnelles de téléchargement, des envois via wetransfer, Google, des CD par la Poste, trop pour tout écouter. Nous faisons cependant toujours un effort particulier pour les artistes indépendants qui ne disposent pas des même moyens que les blockbusters pour faire leur promotion, mais nous ne sommes pas une agence de communication ni de conseil pour la promotion des artistes. Peut-être devrions essayer. Car pour certains groupes, il y a du travail…

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