Les loisirs

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Cette année, je me suis inscrit dans deux associations : un club photo, celui où j’étais l’année dernière, et un club d’astronomie. Car en dehors de la musique qui occupe beaucoup de mes loisirs, de la marche, de la lecture et des séries TV, ces deux activités sont devenues très importantes dans ma vie.

Pourquoi rejoindre des clubs alors que je pratique déjà ces activités en solitaire ? Justement pour ne pas rester seul dans mon coin. 

Je l’ai vu avec la photographie, partir en affut à plusieurs dans la campagne à la recherche du Martin Pêcheur, c’est bien plus drôle que de rester seul dans son observatoire pendant plusieurs heures. En plus, c’est un moyen de découvrir de nouveaux spots où je n’avais pas l’habitude d’aller.

Pour l’astronomie, mes nombreuses rencontres sur le toit du monde, m’ont permis d’échanger avec d’autres passionnés, de découvrir de nouveaux équipements, de comprendre certaines techniques et de suivre de judicieux conseils.

Mais outre la technique, le matériel et se sentir moins seul, c’est aussi l’occasion de belles rencontres avec des personnes qui partagent la même passion. Je n’accroche pas forcément avec tout le monde, loin s’en faut mais quelques contacts peuvent se transformer en amitiés durables, et ça c’est très sympa.

Le souci, c’est que tout cela prend du temps, et mon temps libre est précieux. Les week-ends ne comptent que deux jours et sont déjà bien remplis pour développer les photographies, alimenter le blog avec ma prose, enregistrer les chroniques en images, écouter de la musique, jardiner, bricoler, voir les amis etc etc.

En fait, il faudrait que je sois déjà à la retraite pour dégager assez de temps pour tous mes loisirs. L’échéance se rapproche petit à petit sauf si une nouvelle loi vient retarder mon départ et je commence à comprendre que je devrais m’équiper avant la cessation d’activité. Car tous calculs faits, il semblerait que je vive avec assez peu de revenus à partir de soixante-quatre ans.

Combien je gagne ?

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En tant qu’influenceur, je me dois d’être absolument transparent sur mes revenus et avantages tirés des réseaux sociaux. En plus c’est à la mode en ce moment avec la nouvelle loi sur les publicités et contenus sponsorisés.

Tout d’abord listons les médias sur lesquels j’interviens :

Maintenant regardons le nombre d’abonnés :

  • La chaine Youtube Chroniques en Images : 128 au dernier recensement
  • La chaîne YouTube Histoires de Photographies : 0 je crois
  • Le blog de Neoprog : une vingtaine de vues par jour
  • La page Facebook Chroniques en Images : 38 followers 
  • Mon compte Twitter : 106 abonnés
  • Le compte Flickr dédié à la photographie artistique : 370 abandonnés
  • Le compte Flickr dédié aux concerts : 3 abonnés
  • La boutique photo Blink : pas de statistiques 

Combien me coûtent ces médias chaque année :

  • La chaine Youtube Chroniques en Images : 0 €
  • La chaîne YouTube Histoires de Photographies : 0 €
  • Le blog de Neoprog : 28 € 
  • La page Facebook Chroniques en Images : 0 €
  • Mon compte Twitter : 0 €
  • Le compte Flickr dédié à la photographie artistique : 72 €
  • Le compte Flickr dédié aux concerts : 0 €
  • La boutique photo Blink : 75 €

Je dépense donc environ 175 € par an pour exister sur les réseaux sociaux ce qui est très raisonnable.

En contrepartie je reçois des promotions, des invitations, du matériel pour que j’en parle sur mes médias.

Cette année j’ai dû recevoir deux CDs en cadeau ou promotion, accidentellement d’ailleurs car j’ai bien fait comprendre aux maisons de disques et artistes que je ne chronique que la musique que j’achète.

J’ai reçu des accréditations photos pour des concerts (accréditations que j’ai à chaque fois demandées) et pour lesquelles j’ai payé mon billet d’entrée, sauf pour Riverside au Z7. J’ai été invité par ArpegiA pour le concert de Lazuli, mais là encore j’ai acheté mon billet. Par contre, je l’avoue, ils m’ont invités à manger et j’ai goûté à leur hospitalité ainsi qu’à leur amitié.

Je n’ai reçu aucun matériel audio, photo ou vidéo d’aucun revendeur ou marque ce qui est normal puisque je ne présente aucun test en ligne.

À côté de ça les réseaux sociaux me rapportent :

  • La chaine Youtube Chroniques en Images : 0 €
  • La chaîne YouTube Histoires de Photographies : 0 €
  • Le blog de Neoprog : 0 €
  • La page Facebook Chroniques en Images : 0 €
  • Mon compte Twitter  : 0 €
  • Le compte Flickr dédié à la photographie artistique : 0 €
  • Le compte Flickr dédié aux concerts : 0 €
  • La boutique photo Blink : 0 €

Soit un total annuel de   0 €

Je fais donc face à un déficit de 175 €.

Et c’est sans parler les albums que j’achète pour les chroniquer. Plus de 50 disques avec un prix moyen de 20 € soit 1000 €. Et puis il y a les livres et les bandes dessinées, une douzaine par an soit environ 300 €. 

Je ne compte pas le matériel qui me sert à photographier, filmer, monter, développer, on va dire que cela rentre dans mes dépenses liées aux loisirs.

On arrive à une estimation globale des dépenses annuelles de 1475 € et aucun bénéfice généré en retour. D’après ma femme, ce n’est donc pas un travail puisque cela ne rapporte pas d’argent.

Par chance, j’ai un sponsor, mon employeur, qui me verse généreusement 2800 € nets par mois pour un travail réel sans aucun lien avec ces réseaux sociaux sus nommés. Par contre, dans quelques années si tout va bien, avec 1600 € de retraite mensuelle, ces 123 € risquent de peser lourd dans le budget familial. Bon d’ici là je serai peut-être lassé de faire le mariole sur Internet.

Chantons sous la pluie

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Après nous avoir harcelé à cause des records de chaleur, la presse demande des comptes pour la pluie qui tombe. Des imbéciles s’exclament que le réchauffement climatique est un mensonge et d’autres insinuent que l’association Info Climat falsifie les mesures des stations météo pour gonfler les statistiques.

Moi je m’en fou, j’adore la pluie. D’accord pour aller bosser à vélo c’est galère, oui c’est vrai, le jardin devient soudain une véritable forêt vierge, ok le ciel est couvert et l’astro photo est en berne, mais lorsqu’il faisait chaud le ciel était toujours voilé alors bon.

Les bons aspects de la pluie sont plus nombreux que les désagréments : il fait frais la nuit, mes voisins ne font plus de barbecues et restent enfermés dans leur cuisine au lieu de boire dehors jusqu’à trois heures du mat.

J’adore les étés pluvieux. Oui les touristes en Bretagne ont les boules, mais bon c’est la Bretagne aussi. Oui c’est moche pour les festivals, mais pogoter dans la boue c’est vachement fun. Oui ça fait râler mes voisins, et ça c’est que du bonheur !

Dommage que la fête soit déjà finie.

Retard

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Je vous au raconté que le Nikon Z8 est reparti au service après vente. C’était vraiment un triste moment. La bonne nouvelle c’est qu’une semaine après, Nikon remettait le boîtier entre les mains de UPS.

Le 28 juillet l’étiquette était imprimé avec une livraison programmée pour le 31. Le 31 un message m’informait d’une livraison entre 8h30 et 12h30 et sur le suivi je pouvais lire : Retard.

Le 1er aout, le colis était en partance pour Strasbourg à 9h32 mais toujours en retard. Le 2 août à 9h34, le colis était en partance pour Strasbourg et encore en retard. « La date de livraison vous sera communiquée dès que possible. ». Ça sentait le sapin. Le jeudi 3 août au matin, mon numéro de suivi de colis n’était plus disponible sur le site d’UPS. Damned !

Un peu inquiet, car j’ai une longue habitude des facéties des transporteurs, j’ai contacté le SAV de Nikon pour leur signaler le problème et eux non plus n’avaient pas d’explications à me donner. Mais ils allaient enquêter. Un objet à 6.50 euros le gramme était égaré entre Paris et Strasbourg. Ce n’est pas le prix de l’or à 18 carats mais quand même. Et puis ce n’est pas n’importe quel objet non plus, c’est mon Nikon Z8 chéri !

Après un second appel chez Nikon, ils ont pris le problème à bras le corps et contacté UPS. Quelques minutes plus tard, UPS Strasbourg me contactait. Ils avaient bien le colis au dépôt mais avec les vacances, les malades, la fin du monde et le prix du carburant, ils avaient du mal à assurer leurs livraisons. Heu… rappelez-moi le cœur du métier d’UPS ? Bref, ils m’ont proposé de passer chercher le colis sauf que je suis à vélo moi. Alors ils ont proposé de me livrer le lendemain pour finalement passer directement au boulot m’apporter le paquet le jour même. Dingue !

Finalement, après bien des aventures, le Z8 était de retour à la maison, en bon état, nettoyé et révisé. J’allais enfin pouvoir recommencer à faire de la photographie.

Une promenade à Besançon

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Strasbourg Besançon c’est moins de deux heures en TGV. Cela tombe bien puisque je m’y rends souvent pour le travail depuis que le chef de centre a démissionné de ses fonctions.

Sauf que lorsque le train avait quinze minutes de retard et que les travaux du tram m’obligeaient à prendre un bus pour rejoindre la gare en plus d’une heure. Un trajet au final plus de trois heures. J’aurais mieux fait de prendre la voiture.

Malgré la pluie et une journée laborieuse, je suis allé me promener au centre ville en soirée, équipé de mon G9 qui me suit lors de mes déplacements. Une promenade le long des quais du Doubs et dans les rues de la vieille ville.

Besançon est une petite ville de province en comparaison de Strasbourg et le soir, certaines rues charmantes au demeurant, craignent un petit peu, voir beaucoup. N’empêche, j’avais envie de faire quelque photos histoire de ne pas revenir bredouille.

Quais déserts, places vides, rares terrasses éclairées, trams ramenant les banlieusards moroses chez eux, quelques altercations au bord de l’eau, l’atmosphère de la ville, presque déjà endormie à 21h me semblait surréaliste.

J’ai marché sur les pavés le long du Doubs, au pied de la ville à laquelle on accède par un passage souterrain, j’ai admiré le Minotaure en béton qui se dresse sur une petite île, j’ai arpenté une place minérale déserte pavée de pierres jaunes, glissé mon appareil photo entre les barreaux du portail d’un hospice silencieux, espionné une terrasse de café follement animée en comparaison du reste de la ville, photographié un pont tagué franchissant la rivière et comme les averses revenaient, j’ai retrouvé l’hôtel 3 étoiles bruyant dans un quartier moche en bordure de la rocade.

Le lendemain, après une matinée encore bien chargée,  j’ai repris le TGV dans l’autre sens, cette fois-ci il avait une heure de retard. Un retour qui a pris plus de quatre heures pendant lesquelles j’ai traité des soucis budgétaires sur le réseau wifi poussif de la SNCF. J’y retourne bientôt, pour de nouvelles photos peut-être, mais surtout pour travailler.

Mon beau Nikon

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Il y a quelques semaines, je déballais le Nikon Z8 et préparais le boîtier pour ses premières sorties. 

Après un moucheron collé au capteur, c’est la bague d’adaptation FTZ qui m’a donné du fil à retordre. Disons que j’ai eu un mal de chien à la fixer sur le boîtier. Et puis plus rien. Plus de moucheron, plus de problème de fixation d’objectifs et depuis quatre concerts je peaufine tant bien que mal mes réglages. 

Puis j’ai reçu un e-mail du revendeur pour m’avertir que certains Z8 avaient un problème de verrouillage de l’objectif et que la marque rappelait certaines séries. C’est là que je me suis souvenu du problème avec la bague FTZ. Alors j’ai vérifié sur le site de Nikon, et mon boîtier faisait bien partie des appareils rappelés par le fabricant. Décidément, je jouais de mal chance.

D’autant plus que le boîtier serait absent pendant quinze jours à un mois, ce qui m’obligerait à revenir au Z6 et son capteur  très encrassé.

Après avoir fait des démarches auprès du SAV, j’ai été mis en liste d’attente pendant une dizaine de jours avant de recevoir mon bon de retour. Sauf que le grand soleil revenait et que je voulais monter au Champ du Feu regarder les étoiles. En plus, quelques membres du club photo projetaient une sortie ornithologique en Allemagne la semaine suivante. Difficile de me séparer du Z8 dans ces conditions.

C’est un peu comme renvoyer son cadeau de Noël au magasin parce qu’il y a un truc qui ne fonctionne pas bien. C’est carrément trop injuste. 

Ceci dit, il fallait bien que je l’expédie ce Z8. Alors, après avoir repoussé maintes fois ma décision à cause d’une sortie astro, de photos d’oiseaux ou de concerts, j’ai fini par emballer le boîtier et le livrer au relais le plus proche.

Je viens d’apprendre que des modèles de Z8 auraient également des problèmes au niveau des ergos de la courroie. J’espère qu’ils vérifieront ça lors du SAV car je ne voudrais pas me retrouver avec un Z8 et son objectif au sol, comme c’est arrivé à un photographe il y a peu. Je ne voudrais surtout pas subir un second rappel du boîtier dans quelques semaines. En fait j’aimerais surtout profiter de mon nouveau joujou.

Le pire, c’est que l’on s’habitue

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L’être humain possède une forte résilience.

Je suis né et j’ai vécu en Bretagne plus de vingt années, une terre où la température moyenne avoisine les 15 degrés avec un très faible écart type. En d’autres termes il ne fait jamais chaud sous le crachin.

Après deux années dans la fournaise toulousaine, trois dans la grisaille parisienne, je suis arrivé en Alsace avec ses hivers glacés à moins vingt degrés et ses étés lourds à plus trente.

L’été a débuté cette année le 1er juin avec plusieurs épisodes très chauds. Sorti de quelques rares orages, pas une goutte n’a mouillé le sol poussiéreux, une sécheresse qui dure depuis le début janvier.

Le matin, le mercure dépasse déjà ma température de confort, l’après-midi elle est deux fois plus élevée.

Au réveil, j’ouvre toutes les fenêtres en grand pour perdre quelques calories. Avant que le soleil ne frappe les vitres, je referme les volets et quand la température extérieure dépasse celle de la maison, je ferme les fenêtres encore ouvertes.

Je me couche très tard (par rapport à d’ordinaire), je me lève très tôt et à l’heure brûlante, je fais une sieste réparatrice. Je mange peu, froid, quelques crudités, un régime crétois qui m’a fait perdre cinq kilos depuis le printemps, par contre je bouche mes artères avec des glaces et de la bière pas trop forte pour éviter de tituber dans la rue.

Il y a quelques années, j’étais en véritable souffrance l’été, alors que les canicules étaient l’exception. Je ne dormais pas, je végétais dans la maison, le nez sur le ventilateur. Aujourd’hui je vis certes au ralenti, mais je fais quand même des choses et je n’ai pas cédé à la tentation de la climatisation comme bien des connaissances.

Je me suis habitué.

Tout cela ne va faire qu’empirer, ne nous mentons pas. La fréquence des canicules va s’accroître, les températures maximales vont battre de nouveaux records quotidiens, mensuels, annuels et le nombre d’événements violents va exploser.

Mais l’homme est résiliant. Il va s’adapter. Et c’est bien là le problème. Car au lieu de nous adapter, même si c’est nécessaire, nous ferions mieux de prendre d’urgence des mesures pour endiguer la catastrophe.

Pour Nahel ?

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Vendredi 30 juin vers 15h place Kléber à Strasbourg.

Un pétard explose. De la rue adjacente montent quelques cris de surprise et de peur. 

Soudain, un groupe de gosses, presque tous habillés en noir avec des capuches, un masque sur le visage, surgissent du carrefour et se précipitent sur la vitrine de l’Apple Store. 

Pas de message, pas de banderole, ni de slogan. Des marteaux sortent des sacs et s’acharnent contre le verre. Ils viennent pour casser.

Une vitrine se lézarde puis une autre. Une porte vitrée explose et brusquement le groupe hésite. Un adulte en retrait, téléphone à la main pour filmer, encourage les gamins à pénétrer dans le magasin. 

Un, deux, puis trois jeunes s’enhardissent et tentent de rentrer. C’est là qu’un autre adulte, peut-être sorti de l’Apple Store, leur bloque le passage. Il y a soudain du flottement chez les gosses et les ados. 

Deux pétards sont jetés dans le temple de Steve Jobs et explosent avec fracas. Dans la foule de curieux, plusieurs personnes crient. Certains jeunes reculent, sans doute effrayés par la tournure des événements. Ils se replient dans les rues et vers le tram qui ne circule plus. 

Les commerçants aux alentours se dépêchent de baisser les grilles des magasins, deux vigiles dérisoires bloquent l’entrée d’un parfumeur de la place Kléber. 

Les touristes ne comprennent pas, certains fuient dans l’a mauvaise direction, d’autres dégainent leur smartphone, amusés par la scène. La place Kléber, encore occupée par le marché qui se remballe en catastrophe va devenir un champ de bataille si la police intervient. 

J’étais venu me promener en ville et faire quelque photos, je suis servi. Comme bien d’autres, je m’éloigne de la scène de guérilla urbaine, je n’ai pas envie de me retrouver au milieu des affrontements même si la tentation photographique est forte. 

Je me replie vers la rue des Francs-Bourgeois qu’une première voiture de police remonte tout gyrophares allumés. Deux autres suivront rapidement. Les trams font demi tour à l’arrêt Langstross et repartent vers le sud. Je m’engouffre dans la première rame pour rentrer avant que cela ne dégénère vraiment.

Deux casseurs prennent place à bord, l’air de rien, faisant profil bas. Ils n’ont plus de masque mais gardent leurs capuches. J’attends des commentaires, « ils auraient pillés l’Apple Store », « c’est la guerre en ville », « la police est partout ». 

Arrivé à la maison, les centre commerciaux, les bâtiments publics et les transports ont été bouclés. Les forces de l’ordre ont investi la ville. 

Bon, samedi j’irai prendre des photos à la campagne.

Urgences

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Je suis devenu un abonné des urgences. Il faut dire qu’à la maison, mon entourage ne plaisante plus avec mes petits soucis de santé depuis une certaine fracture du rein.

Samedi, jour de migraine, je suis allé à vélo au Gros Malin, chercher une mallette pour ranger mon matériel d’astronomie, car si vous ne l’aviez pas remarqué, le ciel est enfin clair et je peux à nouveau sortir le télescope. Et vu que je comptais monter au Champ du Feu pour quelques observations, il fallait que j’optimise le rangement des oculaires, de la raquette, de la batterie et des câbles. Une mallette rigide et un peu de mousse remplacerait avantageusement mes deux cartons actuels.

J’ai trouvé mon bonheur chez la grande enseigne et suis rentré direction la maison, avec dans une main la mallette, dans l’autre le guidon. Oui, je suis con, je l’avoue mais j’avais mal anticipé la chose. Les migraines n’aident pas beaucoup à être lucide. 

Évidemment, il y avait un piéton zigzagant sur la piste cyclable, un piéton regardant son téléphone tout en écoutant de la musique au casque.

J’ai voulu me signaler. La sonnette étant à gauche comme la mallette, ma tentative pour l’avertir s’est achevée à plat ventre sur le goudron. Ouille ! Jean déchiré, bobos à la main gauche, mallette cabossée, coude et genoux éraflés et une sourde douleur dans les côtes, je suis arrivé dans un état assez pitoyable à la maison. 

Oui, parce que personne ne s’est vraiment préoccupé de me savoir à terre, le piéton ne s’est même pas retourné malgré ma gueulante, les voitures sont passées dans une totale indifférence.

C’est à table que mon fils m’a fait comprendre, qu’avec mes lourds antécédents, je devrais aller aux urgences. Oui c’est comme ça que j’ai failli mourir il y a six ans d’une hémorragie interne au rein. Bref.

Alors, malgré la journée ensoleillée, je suis allé aux urgences, surtout pour le rassurer en fait. 

Et si vous ne le saviez pas encore, les services urgentistes sont totalement débordés. Les gens viennent pour un mal de tête, des écorchures au coude et au genoux, un œil en moins, un couteau planté dans la main, une balle de la tête ou un diarrhée après un repas au kebab du coin.

Ce samedi là c’était un festival mais j’ai connu pire. Au bout d’une heure, j’ai été pris en charge par un sympathique infirmier débordé qui s’est soucié de mes égratignures, un peu moins de mes côtes et pas du tout d’une éventuelle fracture du rein. Après quelques prises de constantes il m’a renvoyé en salle d’attente pour voir le médecin. 

Une autre heure plus tard, un vénérable vieillard, a invité plusieurs personnes amochées, dont moi même à le suivre. Nous étions redirigé vers SOS médecin, plus vers les urgences.

Une autre heure plus tard, le vieil homme qui n’était que le médecin, sans doute retraité (il aurait pu être mon père), m’a enfin ausculté. Cette fois il a regardé les côtes douloureuses, écouté mes poumons, palpé le rein et vérifié que mes membres étaient encore dans le bon sens. Il m’a gentiment proposé de faire des radios, de poser des bandages et m’a recommandé de revenir si je pissais rouge puis m’a laissé repartir. 

Oui, lorsque l’on pisse rouge, c’est très mauvais signe pour le rein. Je le sais, j’ai surveillé ça pendant des mois après mon précédent accident.

J’aurais bien aimé une analyse d’urine comme celle qui m’a probablement sauvé la vie il y a six ans. Car dès l’instant où ils avaient trouvé des traces de sang dans mon précieux liquide doré, j’avais été allongé et immobilisé avec interdiction de bouger avant de passer un scanner puis un IRM et d’être placé en soins intensifs.

Le tout, c’était de passer la nuit sans nouvelle complication. Si vous voyez plus d’articles publiés sur ce blog après celui-ci, c’est que je pisse rouge.

Capri, c’est fini !

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Trouver un créneau pour partir en vacances est une gageure chez nous. Entre le planning musical infernal de mon épouse et les contraintes du travail, cela relève clairement de l’exercice d’équilibriste. J’ai quand même mis en demeure ma chérie de me dégager une semaine rapidement parce que j’avais furieusement besoin d’une pause.

Restait à trouver une destination de rêve, et là c’était compliqué. Pour moi le rêve c’est une semaine à la maison à jardiner, me promener et faire de la photo. Pour elle, c’est partir de préférence vers le soleil alors que pour ma part j’aurais tendance à me reprocher du Pôle Nord. 

Toutefois, nous rêvions depuis longtemps de visiter les ruines de Pompéii, comme quoi nos rêves ne sont pas si inaccessibles. Alors, d’un commun accord, nous avons choisi Naples, le Vésuve, Herculaneum et Positano pour poser nos bagages. Après avoir trouvé un vol jusqu’à Rome, une location de voiture, un hébergement à Castellammare di Sabia, une carte de la côte amalfitaine et un guide de la région, nous sommes partis pour l’Italie.

Cependant, avant de monter dans l’avion, il fallait programmer la semaine d’absence du célèbre influenceur que je suis. En effet, pas question de renoncer à mes précieux revenus publicitaires issus de YouTube et du blog. C’est vrai quoi, avec une centaine d’abonnés, une vingtaine de vues, mon activité Internet génère facilement cinquante pour-cent des revenus familiaux.

Il me fallait une chronique en images, trois clichés et deux articles de blog pour passer la semaine en douceur. Pour les chroniques, j’ai toujours un temps d’avance, ça ne posait pas de problème, il fallait juste que je m’assure qu’il n’y aurait pas une réclamation à la noix pour droits d’auteur comme avec Riverside. Floor Jansen n’a pas crié. Tout allait bien. Pour les articles de blog, j’avais également un peu de réserve, quelques brouillons en attente que je pouvais terminer et mettre en ligne. 

Restaient les photos, et là, c’était plus compliqué. Car depuis quelques mois, sorti des concerts, des tentatives astronomiques, je n’ai pas grand chose en stock. Par chance il a beaucoup plu ce qui m’a permis de faire enfin une sortie arrosée en ville, objectif les reflets dans les flaques d’eau, un exercice au raz du sol et trempé pour des résultats finalement intéressants.

J’ai développé quatre photographies en noir et blanc, parmi les plus pertinentes de l’exercice, pour figurer sur mon compte Flickr. J’étais sauvé même si j’ai fait un bide total avec ces images.

Restait à arriver Naples. Et comme toujours, la galère commença dès Strasbourg avec un vol Volotea annoncé avec trente minutes de retard. Comme d’hab… Et trente minutes annoncées, c’est au moins une heure effective. Vivement la téléportation. Étrangement, l’avion arriva avec cinq minutes d’avance à Rome. Par contre il nous fallut une heure pour récupérer les bagages dans l’immense dédale de l’aéroport international et atteindre le parking où nous attendait la voiture de location.

Au lieu d’une Clio diesel, nous répartîmes avec un SUV hybride confortable ce qui n’était pas pour me déplaire étant donné la route à parcourir. Vers minuit trente et quelques errements, nous arrivâmes enfin au pied du Vésuve dont le cône se détachait dans la nuit noire.

Si l’avion et la voiture remplirent leurs promesses, la location fut plus décevante. Méfiez vous des photos sur les annonces. Notre deux pièces avec vue sur mer était en fait en sous-sol avec une cour à poubelles et mouches où un petit coin de grande bleue pointait le bout de son nez en haut des escaliers, le long d’une plage grise et très sale. Pour couronner le tout, la cloison entre notre chambre et celle de nos voisins devait être papier mâché. Le moindre bruit filtrait. Question pour intimité, bof.

Le premier jour, après une courte nuit, nous partîmes pour les ruines millénaires de Pompéii. Découvrir cette ville figée dans le temps depuis l’éruption cataclysmique du Vésuve est tout simplement incroyable. Rues, maisons, fresques, mosaïques, jardins, statues, commerces, temples, sépultures et habitants, tous figés dans la cendre pour l’éternité. Quatre heures de marche, une centaine de photographies, les premiers coups de soleil, les milliers de touristes, les guides, le soir nous étions sur les rotules.

Qu’à cela ne tienne, le lendemain, après une nuit ponctuée de sirènes d’alarmes, nous grimpâmes sur le Vésuve sans pouvoir accéder jusqu’au cratère faute de réservation en ligne. Puis nous suivîmes la coulée de lave jusqu’à Herculaneum où nous attendait une seconde cité romaine disparue, plus petite mais beaucoup mieux préservée que Pompéii. Une pizza napolitaine, un expresso et trois heures de marche plus tard nous nous écroulâmes sur le lit, vaincus par l’épuisement. Mais quel spectacle ! Des villas parfaitement conservées, du mobilier, des fresques couvrant les murs, des mosaïques, des barreaux aux fenêtres, il était aisé d’imaginer les romains vivant dans cette petite ville bâtie au bord de la mer, sur les premières pentes du Vésuve. 

La troisième nuit fut sans sirène mais secouée par un feu d’artifice aussi bref qu’intense. Les Napolitains jouaient un match de foot de la coupe d’Italie le lendemain et comptaient bien le faire comprendre à tout le monde. Les rues étaient décorées aux couleurs bleues et blanches de l’équipe, banderoles, fanions, maillots, un vrai festival.

Nous, nous abandonnions les romains pour aller à la rencontre de la Grèce antique, un peu plus au sud de Salerne. Paestum, trois temples grecs et une ville dans un magnifique site classé par l’Unesco, les ruines grecques les mieux préservées au monde à ce qui paraît, des colonnes qui se dressent dans les prés fleuris non loin de la mer. Encore un site archéologique unique en son genre.

Après une quatrième nuit presque paisible, les averses calment les ardeurs des italiens, des chiens, des scooters, des alarmes et des feux d’artifices, nous partons sous la pluie pour la côte escarpée amalfitaine équipés de Kway. C’est le déluge ! Pour les belles lumières, on repassera. 70 km en trois heures sur des routes sinueuses et étroites où des voitures garées sur le bas côté bloquent la circulation. Un chaos total et impossible de s’arrêter à Positano où Amalfi à cause du manque de place de stationnement au bord de la route. L’enfer d’un premier mai pluvieux, en dehors de la saison touristique. Je pense qu’il faut le faire en bus pour ne pas se trouver à devoir rouler tout le temps. Nous avons pu nous arrêter tout de même deux fois, mais dans des villages nettement moins touristiques, qui malgré tout valaient le détour, même sous une pluie battante.

Après une nuit diluvienne, la météo ne semble pas s’arranger le matin. De très fortes averses inondent la cour intérieure de la location. Au programme Napoli, à condition d’arriver jusqu’à la gare sans se noyer. Une heure de train de banlieue dans des friches industrielles pour arriver au cœur de Napoli, des klaxonnes, du CO2, des cris et des rues vivantes. 

Pourquoi en train lorsque l’on conduit un SUV hybride dernière génération ? Parce que c’est un gros SUV neuf et que les napolitains n’ont pas la même manière d’interpréter la signalétique routière qu’un Alsacien. Un stop signifie passe en force, la ligne blanche sert de médiane pour le châssis, les feux tricolores sont des restes des décoration de Noël, la voie de droite sert à circuler dans les deux sens, l’accélérateur se situe sur le klaxonne, les clignotants décorent les manèges des fêtes foraines et les rayures sur la carrosserie font partie des options gratuites du constructeur.

Pas de chance, c’est jour de grève, problèmes de transports, musées fermés, il va falloir improviser ce qui n’est finalement pas si mal car nous découvrons les rues milanaises qui regorgent de vie. Nous arrivons tout de même à visiter la magnifique église Gésu Nuovo, le musée religieux à proximité (les curés ne font pas grève) et à monter en funiculaire au château Sant Elmo qui domine la ville. Pour le retour, après une longue marche, il nous restait encore le train. Sachez que deux lignes de transport, la une et la deux, avec deux gares différentes et plusieurs compagnies déservent Castellemmare di Sabia où nous logions. Autant au départ ce fut relativement simple, autant au retour ce fut l’enfer. A la gare centrale nous avons acheté les billets mais lorsque nous avons cherché notre train, nous ne savions pas d’où nous partions, avec quelle compagnie et à quelle heure. Heureusement pour nous les napolitains sont affables, serviables et patients. En France, on nous aurait certainement envoyé paitre depuis longtemps.

Il ne restait plus qu’une journée à passer en Italie sans parler du retour sur Rome avec encore une fois une météo maussade au programme. Allions-nous visiter Capri, la villa de Poppée, retourner à Pompéii, tenter la côte ? Suspens… Il fallait déjà sécher nos guêtres dans un appartement mal aéré, au sous-sol, sans chauffage avec deux clims poussives.

Le matin, après avoir écouté le film et les rires de nos voisins allemands jusqu’à 00h30, nous avons voté pour un retour à Pompéii, afin de visiter des parties du site que nous avions négligé de voir le premier jour. Et finalement, la météo était nettement plus clémente que prévue. Une longue promenade de 10h30 à 15h30, de l’amphithéâtre jusqu’au forum en passant par des palais et villas romaines, en empruntant les rues pavées, bordées de publicités datant d’il a plus de deux millénaires. Dépaysement garanti malgré les groupes de touristes. 

Il fallait bien neuf heures pour visiter ce site d’exception. On y serait bien resté encore une journée d’ailleurs si nous avions pu. Car oui, nous aimons les ruines, les mégalithes, les vestiges romains ou grecques, sans doute plus que les plages de sable fin et les mers azurées. Nos vacances, nous les passons ainsi, sans pour autant nous cultiver réellement, juste pour le plaisir des yeux, pour cette sensation de voyage dans le temps.

Le lendemain, nous répartîmes au 21eme siècle, ses autoroutes et ses aéroports. Deux heures trente de route sous le soleil printanier et un avion à l’heure à Rome. Les vacances étaient terminées.