Le parlement des imbéciles

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Vous possédez un avis sur tout ? Non ? Alors pourquoi commentez-vous tout ce que vous voyez ? Avez-vous lu l’article, été sur le site, vérifié l’origine de l’information avant de réagir ? 

Vous likez pour exister ou pour passer le temps au bureau ? 

Pourquoi réagissez-vous à chaud, sans réfléchir un seul instant, avez-vous pensé qu’une personne se trouve derrière ce que vous commentez, qu’elle va lire, vous trouver probablement ridicule, voir pire ? 

Vous partagez comme si une information présente sur Internet était parole d’évangile. Avez-vous perdu tout sens commun, où est passé votre bon sens, votre discernement ? Un édifice brule, vous vous enflammez, criant au complot, vous vous laissez berner par de grossiers montages vidéo, vous prenez pour argent comptant une blague du Gorafi. 

Autrefois, tout ce qui venait du tube cathodique était pris pour vérité, aujourd’hui la moindre rumeur sur la toile, un tweet, un post, une vidéo, une news et c’est le tollé, les gitans en camionnette blanche kidnappent nos enfants ! 

Une personne commet une erreur et c’est la curée, je commente, j’insulte, je me moque, je partage, je démolis. Beaucoup de bruit pour rien. L’erreur sera corrigée, les commentaires désobligeants effacés, l’imbécile bloqué et trente minutes plus tard tout sera oublié. Il aurait été tellement plus simple de signaler l’erreur en message privé, vous ne vous êtes jamais trompé vous ? 

Bêtise, ennui, dés inhibition sur Internet ? Pourquoi se comporter ainsi sur la toile alors que dans la vie vous ne l’oseriez jamais ? 

L’Internet, qui devrait être source de divertissement et de savoir, est devenu, grâce aux médias sociaux, le lieu de la désinformation, la foire d’empoigne, une arène pour le lynchage, le parlement des imbéciles.

Le drame des créateurs de contenus, auteurs, musiciens, blogueurs, artistes, journalistes, est que pour exister, ils ont besoin de ces médias sociaux, sinon, il sombrent dans l’oubli. Et donc souvent lorsqu’ils publient, ils sont confrontés à cette bêtise humaine quotidienne, ces remarques déplacées, ces réactions débiles, ces lynchages en règle.

Vous n’êtes pas d’accord, argumentez, vous n’y arrivez pas ? Posez vous alors des questions, mais cessez d’écrire n’importe quoi, réfléchissez !

Internet est une jungle où les imbéciles possèdent autant de pouvoir que les personnes sensées. Où le mensonge côtoie indifféremment la vérité. Complot, intox, lobbying, idiotie, contre vérité sont noyées au milieu de l’information. Internet est une plaie et un bienfait, selon ce que NOUS en faisons. Alors avant de réagir, utilisez vos neurones, songez à ce que vous écrivez, aux conséquences pour les autres, car vous n’êtes pas seuls sur la toile, nous sommes très nombreux.

Oui, j’ai peur

Enfant, j’ai pleuré toute une nuit, lorsque j’ai entendu parler des bombes d’Hiroshima et Nagasaki. Plus tard, avec le conflit des Îles Malouines, j’ai craint pour notre monde. Le siège de Sarajevo (1992-1995) ne m’a guère rassuré sur les hommes et lors de l’annexion d’une partie de l’Ukraine par la Russie j’ai tremblé. Aujourd’hui, avec Poutine à gauche, Trump à droite, le Brexit au milieu, j’angoisse.

Les budgets militaires sont à la hausse, la Suède relance le service militaire et Marine voit tout cela d’un bon oeil également, la Corée du Nord joue avec ses missiles, les avions et sous-marins russes ne cessent de provoquer les forces européennes, la Turquie prend le chemin de la dictature et la guerre gronde aux frontières de l’Europe. Le peuple se réveille nationaliste, xénophobe, antisémite et ne s’en cache même plus.

L’Europe fête ses 60 années d’existence en 2017. Nous pouvons lui reprocher bien des choses comme d’être une usine à gaz, il n’empêche que depuis sa création, les anglais, les allemands, les français, les espagnols, les italiens ne se foutent plus sur la gueule. 60 ans de paix en Europe, ça n’était jamais arrivé dans toute son l’histoire, méditez là dessus alors que certains parlent de quitter l’Europe.

Alors oui, j’ai peur, peur que le monde sombre encore une fois dans la barbarie alors que nous avons toutes les clefs nous s’affranchir des guerres, des famines, mais peut-être pas hélas, de la bêtise humaine.