Dépression hivernale

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La fréquentation du blog est en berne comme le nombre de vues sur Youtube. Même mes photos sur Flickr sont de moins en souvent placées en favoris.

Le blog plafonne à moins de vingt visiteurs quotidiens dont principalement des égarés et chaque vidéo peine à atteindre les cent vues, et encore, les dernières sont plus proche de vingt visionages au court de la première semaine.

Pour le blog je ne suis pas surpris. Sorti des comptes rendus de concerts et de quelques chroniques, son contenu n’intéresse pas grand monde et je le comprends. J’ai essayé les séries photographiques pour fidéliser un certain public mais manifestement ces articles n’intéressent que moi. Je pourrais écrire plus de chroniques pour faire grimper l’audimat mais vous avez sans doute compris, si vous me lisez régulièrement que la musique n’est plus ma première priorité dans la vie.

Donc pour le blog, je n’ai guère d’espoir de remonter la pente.

Pour la chaîne Youtube, une certaine personne m’avait expliqué que j’avais mauvais goût et que mes vidéos étaient nulles. Je ne vais pas lui donner tord sur les deux points. Mes goûts sont les miens et je les partage avec moi et les vidéos ne sont pas franchement folichonnes (doux euphémisme) mais j’avoue avoir la flemme d’en améliorer le montage et difficile de remplacer le gars qui parle. 

Il semblerait aussi qu’il y ait un boycott de la chaîne depuis une certaine chronique qui m’a mis à dos une partie de la petite communauté progressive. Encore une fois, j’assume mes goûts et mes dégouts quitte à me fâcher avec certains. Je n’ai pas arrêté Neoprog pour louer tous les projets amateurs de France et de Navarre. Certes, j’aurais pu m’abstenir de publier la chronique mais voilà, elle était enregistrée alors, pourquoi gâcher ?

La question qui suit est pourquoi continuer ? Le blog étant un thérapeute à bas coût, il me fait plutôt faire des économies. Par contre je vais revenir à trois publications par semaine au lieu de six, retirant les trois billets photo hebdomadaires qui n’ont aucun succès.

Pour la photographie et Flickr, j’ai pu tester pendant une exposition les réactions des visiteurs à mon travail. En résumé, une totale indifférence. Je sais que je ne suis pas un artiste, ou si c’est le cas maudit ou incompris. Ce n’est pas ça qui va m’empêcher de photographier pour autant, j’aime trop ça, mais peut-être vais-je moins m’exposer.

Pour la chaîne Youtube, j’hésite encore. Passé la nouveauté des débuts, enregistrer des vidéos est devenu assez rébarbatif. Et malgré la routine, cela reste chronophage. Et comme vous avez pu le lire, l’astronomie prend beaucoup plus de temps dans mes loisirs. Donc je réfléchis sérieusement à l’évolution de tout cela.

Ce n’est peut être qu’un petit coup de déprime passager, mon éternel manque de reconnaissance et d’amour dans ce monde de brutes qui ne comprend rien à mon art. Et puis, au moment où je poste ce billet d’humeur, une de mes photographie vient de dépasser les 200 favoris, l’avant dernière chronique a franchi les 40 vues et le blog remonte dans les sondages.

Tout ça pour ça ! Je vais déjà beaucoup mieux.

Combien je gagne ?

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En tant qu’influenceur, je me dois d’être absolument transparent sur mes revenus et avantages tirés des réseaux sociaux. En plus c’est à la mode en ce moment avec la nouvelle loi sur les publicités et contenus sponsorisés.

Tout d’abord listons les médias sur lesquels j’interviens :

Maintenant regardons le nombre d’abonnés :

  • La chaine Youtube Chroniques en Images : 128 au dernier recensement
  • La chaîne YouTube Histoires de Photographies : 0 je crois
  • Le blog de Neoprog : une vingtaine de vues par jour
  • La page Facebook Chroniques en Images : 38 followers 
  • Mon compte Twitter : 106 abonnés
  • Le compte Flickr dédié à la photographie artistique : 370 abandonnés
  • Le compte Flickr dédié aux concerts : 3 abonnés
  • La boutique photo Blink : pas de statistiques 

Combien me coûtent ces médias chaque année :

  • La chaine Youtube Chroniques en Images : 0 €
  • La chaîne YouTube Histoires de Photographies : 0 €
  • Le blog de Neoprog : 28 € 
  • La page Facebook Chroniques en Images : 0 €
  • Mon compte Twitter : 0 €
  • Le compte Flickr dédié à la photographie artistique : 72 €
  • Le compte Flickr dédié aux concerts : 0 €
  • La boutique photo Blink : 75 €

Je dépense donc environ 175 € par an pour exister sur les réseaux sociaux ce qui est très raisonnable.

En contrepartie je reçois des promotions, des invitations, du matériel pour que j’en parle sur mes médias.

Cette année j’ai dû recevoir deux CDs en cadeau ou promotion, accidentellement d’ailleurs car j’ai bien fait comprendre aux maisons de disques et artistes que je ne chronique que la musique que j’achète.

J’ai reçu des accréditations photos pour des concerts (accréditations que j’ai à chaque fois demandées) et pour lesquelles j’ai payé mon billet d’entrée, sauf pour Riverside au Z7. J’ai été invité par ArpegiA pour le concert de Lazuli, mais là encore j’ai acheté mon billet. Par contre, je l’avoue, ils m’ont invités à manger et j’ai goûté à leur hospitalité ainsi qu’à leur amitié.

Je n’ai reçu aucun matériel audio, photo ou vidéo d’aucun revendeur ou marque ce qui est normal puisque je ne présente aucun test en ligne.

À côté de ça les réseaux sociaux me rapportent :

  • La chaine Youtube Chroniques en Images : 0 €
  • La chaîne YouTube Histoires de Photographies : 0 €
  • Le blog de Neoprog : 0 €
  • La page Facebook Chroniques en Images : 0 €
  • Mon compte Twitter  : 0 €
  • Le compte Flickr dédié à la photographie artistique : 0 €
  • Le compte Flickr dédié aux concerts : 0 €
  • La boutique photo Blink : 0 €

Soit un total annuel de   0 €

Je fais donc face à un déficit de 175 €.

Et c’est sans parler les albums que j’achète pour les chroniquer. Plus de 50 disques avec un prix moyen de 20 € soit 1000 €. Et puis il y a les livres et les bandes dessinées, une douzaine par an soit environ 300 €. 

Je ne compte pas le matériel qui me sert à photographier, filmer, monter, développer, on va dire que cela rentre dans mes dépenses liées aux loisirs.

On arrive à une estimation globale des dépenses annuelles de 1475 € et aucun bénéfice généré en retour. D’après ma femme, ce n’est donc pas un travail puisque cela ne rapporte pas d’argent.

Par chance, j’ai un sponsor, mon employeur, qui me verse généreusement 2800 € nets par mois pour un travail réel sans aucun lien avec ces réseaux sociaux sus nommés. Par contre, dans quelques années si tout va bien, avec 1600 € de retraite mensuelle, ces 123 € risquent de peser lourd dans le budget familial. Bon d’ici là je serai peut-être lassé de faire le mariole sur Internet.

Le Bide

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Le bide se développe vers la cinquantaine, enfin pour certains. Pour d’autres c’est plus tôt, pour moi ce ne sera sans doute jamais. Oui le monde est injuste à bien des égards car faute d’avoir du bidon je fais un bide avec mes chroniques en images. 

Ne vous bidonnez pas, je l’ai bien cherché aussi en plaquant Néoprog qui avait trouvé son public au fil des années.

Étrangement, le blog qui n’était visité autrefois que par deux pelés et trois tondus, lui, connaît une fréquentation croissante. Pourtant j’y raconte souvent n’importe quoi en plus des chroniques hebdomadaires.

J’avoue que mes vidéos sont pathétiques, enfin non, moi, je suis pathétique devant la caméra : un petit vieux édenté, coincé avec balais enfoncé dans le fondement, sans une once d’humour qui encense d’obscurs artistes et râle sur les albums blockbusters. Pas étonnant que personne ne le regarde le gâteux.

Au fait personne c’est quoi ? Cinq vues pour une vidéo la première semaine, une dizaine après quinze jours, moins d’une centaine pour un truc super connu au bout d’un semestre et deux likes par ci, par là. Pour les commentaires, sortis de mon soutien indéfectible suisse, nada. Bref le bide.

Déçu ? Oui un peu quand même mais moyennement surpris. Après, en lâchant Neoprog, je voulais me faire plaisir avant tout et ce que j’écoute aujourd’hui atteint complètement cet objectif. Je m’amuse également beaucoup avec ces vidéos débiles où je joue sur les costumes et les arrières plans maintenant que la partie technique me prend moins la tête. 

Mon collègue Le Bidon (il existe vraiment) ne comprendrait certainement pas que je m’expose ainsi et que je continue l’expérience malgré cet échec patenté. Échec relatif puisque j’ai fortement renoncé à ma présence sur les réseaux sociaux et donc à une publicité indispensable pour être vu. Mais ça aussi je l’assume.

Malgré ce four, je vais continuer, surtout parce que ça me demande peu d’effort et que je me bidonne bien à le faire. Je vais changer la formule, du moins l’enrichir, parce que je veux essayer d’autres trucs comme la chronique strip tease déjà ébauchée une fois.  

Donc merci encore aux fidèles qui me lisent et me regardent. J’ai quand même bien fait de ne pas plaquer mon job pour vivre des revenus de YouTube, sinon je serais carrément mal.

Clap de fin

Si sous avez un appareil photo, un logiciel de montage, un compte YouTube, vous voila paré pour publier des vidéos. 

Sans tout vous dévoiler encore, je prépare de courtes vidéos à regarder sur le blog et sur YouTube, car maintenant j’ai beaucoup de temps libre à occuper. Voici justement la bande annonce.

Je n’abandonne pas Neoprog pour faire des vidéos. J’ai arrêté le webzine Neoprog parce qu’il me demandait trop de travail trop peu de plaisir. Mais pourquoi réaliser des vidéos YouTube alors ? D’abord et principalement parce que cela m’amuse, ensuite parce que je cherchais un nouveau média pour parler de musique, enfin parce cela change.

Je me suis très vite aperçu, après avoir installé l’appareil sur son trépied, que ça ne serait pas aussi simple que prévu. La vidéo exige de la lumière et mon projecteur de chantier possède la fâcheuse manie de scintiller. Quant au micro de l’appareil photo (plutôt performant à ma grande surprise), il capte les bruits de la route avec ceux de ma voix. 

Parler devant une caméra n’est finalement pas chose si naturelle. Je peine à rester en place sans gigoter devant l’objectif, ma voix grimpe dans les aiguës et je suis bien embarrassé avec mes mains. 

Le choix du cadrage comme du décor possède bien entendu son importance et comment me tenir face à la caméra ? Vautré dans canapé, debout devant l’objectif, caché derrière un bureau ou assis sur une chaise ?

J’envisageais d’abord de m’installer confortablement dans le canapé avec pour simple décor un bout de porte en chêne, la tapisserie marron et le cuir vert du canapé. Mon fils m’a rapidement convaincu que ça ne fonctionnerait pas. Il m’a conseillé un autre décor avec le clavier d’un piano face à la caméra et une bibliothèque dans la perspective. C’était mieux mais je trouvais que de nombreux éléments encombraient l’arrière plan. Finalement j’ai opté pour celui-ci et mon fils l’a validé avec enthousiasme. Ma femme par contre, trouve que l’on ne voit plus assez son beau piano…

Youtubeur fou à son époque, mon fils m’a également conseillé pour les transitions entre les coupes et ma femme pour la diction. Franchement, elle devrait me doubler, ce serait troublant, mais elle passe très bien, alors que moi non.

Pour débuter j’ai utilisé la télécommande SnapBridge de mon iPhone afin de piloter l’appareil photo, un projecteur de chantier pour éclairer la scène en attendant mieux, une table pour poser le Mac en guise de prompteur derrière lequel est venu s’installer l’objectif pour donner l’impression que je ne lis pas. Enfin, c’est juste une impression. Bref, pour chaque prise c’est tout un chambardement du salon.

Pour le montage, j’ai commencé avec iMovie, pensant passer à un outil plus complexe plus tard. Il m’a fallu quelques heures pour trouver certaines des fonctionnalités de l’outil comme l’incrustation d’image et le fading in/out de la piste son mais finalement j’ai sous la main un logiciel gratuit assez complet, robuste et qui suffit à mes besoins. J’ai par contre besoin d’un micro cravate comme des projecteurs. J’ai trouvé une nouvelle excuse pour faire fonctionner l’économie, Macron va être content.

Pour la prise finale, j’ai placé le Nikon Z6 II devant l’écran du Mac, toujours piloté en Wifi avec l’application SnapBridge. J’ai éclairé la scène avec deux projecteurs LED 50 Watts Starblizt et enregistré le son avec un micro-cravate Boya. Voulant descendre en ISO, j’ai enlevé les diffuseurs et j’ai quelques ombres sur ma droite, on corrigera ça la prochaine fois. Pour le son, je suis toujours gêné par la circulation – saloperie de bus – mais c’est quand même mieux avec le micro-cravate.

Je suis pathétique devant une caméra, outre les bafouillages cafouillages, ma voix sonne faux, je me tortille sur siège et il est flagrant que je lis mon texte sur l’écran. J’ai essayé de corriger tant bien que mal ce problème en positionnant différemment l’appareil photo et le Mac, c’est mieux mais pas encore parfait.

C’est après les prises que je découvre les problèmes du décor, un fil électrique qui traine, un mouchoir oublié, un bout du luminaire dans le cadre ou le trou béant de mon jean.

Je ne pensais jamais publier de vidéo, d’ailleurs je ne l’ai pas encore fait, mais l’idée me titille depuis quelques années sans trouver le temps pour le faire. Il y avait ces chroniques musicales en anglais de liveprog que je regardais souvent et bien entendu Radio Erdorin que je suis assidûment. 

liveprog
Radio Erdorin

J’envisage des chroniques musicales courtes en vidéo associées à un texte, sensiblement le même, le tout posté sur le blog. La fréquence dépendra de mes envies, je n’ai pas l’intention de me remettre la pression comme avec Neoprog mais en serais-je capable ?

Pour le savoir, rendez-vous le 24 mai.

Genesis

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Nous ne parlerons pas du groupe qui a suscité ma passion musicale, pas plus d’un film affligeant. Nous parlerons de Muse, non pas le groupe, La Muse, celle qui fait qu’un écrivain noirci une page, qu’un peintre barbouille une toile, qu’un musicien ordonne le chaos. Nous parlerons surtout de moi et de mes notes de blog ce qui est bien moins intéressant.

Quand trouve-je donc l’inspiration pour écrire ? Attention, comprenons-nous bien, contrairement à ce que voudrait bien faire croire l’introduction, je ne suis pas un artiste, juste un pauvre gars qui a besoin de s’épancher – mais n’est-ce pas ça justement un artiste ? non, catégoriquement non -, où en étais-je, oui, donc non je ne suis pas un artiste.

Mais où trouve-je mes idées d’article ? Car sachez-le, le matin debout 6h, 7h au travail, retour 16h, 16h – 19h gestion du webzine, 20h30, série télé, concert, livre ou migraine, 21h30 dodo, 6h debout, 7h travail, oui enfin vous avez compris. Le week-end webzine, lessives, ménage, bricolage, jardinage, musique, concert, photo, shopping, ballade, dodo. Pas de temps pour trouver l’inspiration, celle-ci ne vient que lorsque tout s’apaise. 

Au dodo ? Surtout pas malheureux, cela arrive parfois, et tant que je n’ai pas noté l’idée que me trotte dans la tête impossible de dormir. En écoutant de la musique ? Jamais, la musique accapare tout mon cerveau, même une musique de fond dans un restaurant n’échappe pas à une étude en règle, comme la musique d’ascenseur, ma vie sonore est un véritable enfer en vérité.

Alors quand, quand suis-je donc au calme, l’esprit au repos, pas perturbé par des bruits, des odeurs, des soucis ? Vous y pensez, je le vois bien, mais vous n’osez pas le dire, n’est-ce pas ? Mais relisez bien la phrase précédente, j’ai écrit pas de bruit, pas d’odeur et désolé mais sur le trône, c’est loin d’être ce lieu de quiétude tant rêvé, enfin pas pour moi, je ne comprends d’ailleurs pas que des gens puissent s’installer là et lire, une BD par exemple. D’ailleur le premier abruti qui prend une de mes BDs pour aller vider ses intestins, ça chiera pour lui, les BDs, les livres, les CDs, les vinyles, c’est sacré pour moi. Oui je suis un peu matérialiste, rien qu’un peu.

Alors où ? En mangeant ? Non, pas le temps. En conduisant ? Non plus, mon cerveau est trop concentré à ne pas tuer les gens pour penser à autre chose. En cuisinant ? Non, je ne cuisine pas. En rendant hommage à la beauté féminine ? Heu non plus, je n’écrirai pas autant de notes de blog. En jardinant ? Non, je passe mon temps à empêcher les limaces de bouffer la récolte et à dire au chat d’aller faire ses besoins ailleurs. A ce propos, quelqu’un veut-il manger une de mes délicieuses salades ?

Il ne reste dans ma vie qu’un seul havre de paix, une fois par jour, un moment où personne ne me dérange, un moment de bien être, de détente, de solitude, voir d’ennui puisqu’il y a peu à faire, il s’agit de la douche.

Oui, c’est nu, trempé par les gouttes chaudes qui ruissellent sur mon corps bronzé et musclé, que je trouve l’inspiration – à quelques détails insignifiants près, ce que j’écris est exact ici – de courtes minutes sensuelles dans la buée, le savon glissant sur mes membres (oui comme tout le monde j’en ai quatre, pas vous ?), le shampooing piquant mes yeux, l’eau passant de bouillante à glaciale, de Karcher au goutte à goutte, que je trouve soudain l’idée. En quelques seconde, détendu, mon cerveau retourne les situations risibles, pénibles, instructives de la journée et une idée émerge, parfois même deux et je me dépêche alors de couper le robinet, de sortir de la douche, de sécher mon corps d’athlète, de passer un peignoir afin de pouvoir prendre mon téléphone portable et taper d’un doigt les mots que vous lirez parfois des semaines plus tard. Oui les chroniques sont couchées sur le papier, les notes de blog sur iPhone, ainsi va la vie.

Si l’idée née de la douche donne l’élan, il arrive quelle dérive beaucoup sous mes doigts, dénaturant parfois totalement l’inspiration initiale, car j’écris pour le plaisir d’écrire. Je commence une phrase et les mots viennent souvent tout seuls, incontrôlables, doués d’une vie propre. Si je voulais parler d’un concert classique, je me retrouve à ergoter sur les blogueurs et ainsi de suite.

Pour écrire un roman, il me faudrait une piscine et des journées de quarante-huit heures.

L’influenceur

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Je possède un avis sur tout, film, bande dessinée, livre, jeu vidéo, album, exposition, concert, politique, matériel photo, matériel audio, technologie, science. Donnez-moi un mixeur, je vous le chroniqurai. J’ai interviewé les plus grands, j’ai tutoyé les plus célèbres, je suis prêt pour une heure de tête à tête avec Trump. Sur YouTube, Facebook, Twitter, dans mon blog, mon webzine, sur Flickr, je partage mes gribouillages, communique ma passion, donne mon avis, critique, raconte…

Je suis un influenceur, c’est ainsi que l’on nous appelle. Mes écrits, mes vidéos modifient le comportement d’achat de mes followers. Ils veulent être moi, s’habiller comme moi, boire la même boisson que moi, conduire la même voiture que moi.

Un photographe m’immortalise dégustant une bière tout en écoutant le dernier vinyle de pop. Gros plan sur la cannette mousseuse et sur le nom du groupe, mon visage en second plan, celui que tout le monde le connaît, avec ce sourire béat. Shooting dans un jacuzzi remplit de champagne et de jeunes filles dénudées, sur le pont d’une croisière musicale, interviewant la rock star du moment.

Les marques s’arrachent mes espaces publicitaires. Les grands fabricants audio se battent pour que j’écoute la musique sur leur matériel hifi. Je suis le VIP des soirées de rock, les tourneurs déroulent le tapis rouge, me couvrent de cadeaux. Les plus belles chanteuses rêvent de partager, ne serait-ce qu’une nuit, mon lit à baldaquin. JC, mon JC, Oui , Oui, Ouiiiiiiii !

Nut ! Nut ! Nut ! Le réveil sonne, il est six heures, je dois me lever pour aller bosser. Aujourd’hui il faut changer les pneus de la flotte de Clio, commander du PQ, préparer la grande salle pour une réunion et briefer la femme de ménage sur l’utilisation de la serpillière. A 17h, s’il me reste un peu d’énergie, j’écouterai les fichiers mp3 reçus et transcrirai l’interview téléphonique d’un obscur groupe de prog en buvant un verre d’eau du robinet. Je regarderai une vielle série télé puis me battrait pour un peu de couette avec ma femme dans ma vieille maison qui tremble au passage des bus.

Je suis un influenceur, j’ai une chaîne YouTube que personne ne consulte, une page Facebook désertée, un blog confidentiel, un webzine avec moins de cinq cent pages vues par jour et un Flickr rempli de photos moches. Je suis un influenceur qui n’influence personne, n’intéresse aucun annonceur, ne vend aucun alcool, vêtement et cela me va très bien. Pour le jacuzzi, j’ai une baignoire. Et pour les bulles, devinez…

Le monde à l’envers

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La planète ne tourne définitivement pas très rond. Aujourd’hui ce sont les musiciens qui interviewent les critiques. Mais où va-t-on ?

Guillaume, l’artiste qui se cache derrière The Odd Gallant, m’a contacté pour réaliser une interview du webzine Neoprog alors que j’aurai du, si j’en avais eu le temps, en réaliser une de lui, pour parler de son dernier et génial album Official One.

Ou comment flatter l’ego d’un chroniqueur prétentieux en le caressant dans le sens du poil pour s’assurer une prochaine bonne critique. Malin le Guillaume.

Lorsque les questions sont arrivées, j’ai eu immédiatement envie d’y répondre, mais ma chérie voulait se promener en forêt. Cruelle épouse. Elle sait bien pourtant que lorsque je reçois un paquet, il faut que je le déballe tout de suite. Une heure de supplice, à préparer des réponses dans ma caboche en marchant sous la frondaison avant de pouvoir coucher mes pensées sur le papier. Oui, je l’avoue, j’adore me raconter.

J’avais prévenu Guillaume, mes réponses ne seraient pas forcément consensuelles ni politiquement correctes. Cela n’a pas semblé le déranger un seul instant, alors je me suis lâché, vraiment, un pur bonheur, encore mieux que dans le blog. Le rock progressif français a sans doute été quelque peu égratigné au passage comme certains tourneurs, mais bon, peut-être est-ce mérité.

Ce n’était pas la première fois qu’un artiste me posait des questions sur le webzine, curieux de connaître son fonctionnement, ce qui m’a amené à cela, comment nous fonctionnons etc. Je n’imaginais même pas que cela puisse intéresser quelqu’un d’ailleurs. Mais c’est la première fois, hormis dans mes notes de blog, que cela est publié.

Les questions portaient sur le webzine, la musique, moi, le blog, vous pouvez, non vous devez aller les lire ici. C’est un peu comme un billet de blog au final, en plus dense, avec un parcours imposé par Guillaume au départ (ce que l’on appelle des questions). Ce fut une expérience très intéressante, jubilatoire même. J’ai répondu sans me poser de question, elles étaient déjà toutes rédigées, sans me censurer, je sais que tout n’est pas bon à dire, mais c’est si bon de le dire.

Pour les prochaines interviews voici les créneaux pour les phoners et Skype : 1er avril 2020 : 17h30, 18h00, 18h30, 19h30, 20h00.

Bonne lecture et merci à Guillaume !
http://theoddgallant.com/interview-de-jean-christophe-le-brun-neoprog/

Dix jours

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Dix jours sans ouvrir Facebook, sans consulter Twitter, sans ouvrir Google+. Dix jours sans publier d’articles de blog, sans répondre à Messenger, sans gérer le webzine.

Dix jours durant lesquels, le matin au réveil, après un café, j’ouvrais un livre, écoutais un vieil album, lisais une BD, flânais dans le jardin. Dix jours presque déconnecté, pas totalement toutefois car je consultais les mails sans y répondre au cas où une guerre nucléaire aurait éclaté pendant la nuit, histoire de me tenir informé. Il n’y en a pas eu, heureusement.

Est-ce ça m’a manqué ? Le premier jour oui. Ne pas tenir mon sex toy en main en permanence, ne pas consulter les notifications, ne pas le laisser connecté tout le temps. L’objet devient vite flasque et inutile sans Internet. Le second jour je l’ai posé dans un coin et oublié.

Incroyable le temps libre qui soudain se libère, cette douce sensation d’ennui qui vous envahit, celle propice à la créativité. Le temps ralentit, la parole se libère, la sérénité vous gagne.

Je me demande parfois si je serai capable d’aller jusqu’au bout de la démarche, fermer les comptes Facebook, Twitter, Google ? Que deviendrait le webzine par exemple sans ces médias sociaux tout-puissants ? J’imagine que le nombre de visiteurs s’effondrerait brutalement, notre retrait déjà partiel de Facebook il y a un an a effectivement baissé la fréquentation. Le bon côté c’est que nous avons gagné en qualité de lecteurs.

Il est effrayant de constater tout le temps que nous gâchons connectés à la toile, regardant des vidéos de petits chatons ou de leur maman sur Youtube. Bien utilisé, Internet offre une source inépuisable d’informations souvent gratuites et pertinentes. Encore faut-il user de l’info-sphère à bon escient et ne pas s’abrutir devant comme sur La Cinq autrefois.

Vais-je un jour me retirer du NET ? J’en suis bien tenté parfois, mais où trouverai-je un exutoire à ma folie contenue à grand peine ? Vous savez ce qui m’a manqué le plus ? Publier ces articles sans intérêt et lire vos réactions.

La journée de la femme

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Hier, c’était la journée de la femme et mon épouse a découvert mon blog. Je l’avoue, je ne suis pas très malin, je lui parle du buzz qu’a fait de l’article sur la désaffection des concerts en France et elle me demande si elle peut le lire, alors je lui donne le lien du blog, logique non…

Elle a tout d’abord ri un peu puis m’a regardé bizarrement. J’étais très mal. Alors pendant qu’elle parcourait les articles fébrilement, je me suis hâté d’effacer les plus compromettants dans son dos.

Le sex toy l’a fait hurler de rire, comme toi tout arrive, mais c’était avant de tomber sur sa photographie en grand format. Je ne suis pas certain de pouvoir la photographier de sitôt maintenant, ou alors en cachette. J’espère qu’elle n’est pas encore arrivé à l’histoire de la salle de bain sinon je vais me prendre un sérieux savon.

Elle a voulu partager ma prose avec nos ados et là j’ai hurlé « STOP ! ». Imaginez que mes gosses découvrent le père indigne que je suis réellement. Ensuite elle m’a demandé pourquoi je ne faisais pas plus de publicité autour de mon oeuvre. Comment lui avouer que ce blog est avant tout une thérapie,  et qu’avec ce qu’elle dépense pour la musique, je n’ai plus les moyens de me payer des séances chez un spécialiste. En plus, si mon employeur le lit, je me ferai virer.

Arrivé à ce ligne de l’article, vous vous rendez bien compte que je n’avais aucun billet à poster aujourd’hui et que ces quelques mots s’adressent presque exclusivement à mon épouse que j’aime et qui, je l’espère, va cesser rapidement de lire les inepties couchées dans ce blog.

Hier, c’était la journée de la femme…

Persil, poivre et basilic

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Vous voyez le pic à droite sur le graphique juste en dessous ?

Cela se nomme l’effet Franck Carducci. Un truc comme les suites de Fibonacci. Tout a commencé par un innocent coup de sang sur un blog anonyme connaissant une dizaine de visiteurs les bons jours, un article partagé par un artiste sur Facebook et qui a rapidement été partagé à nouveau et commenté. Le « Pourquoi Ducros il se décarcasse » à fait un modeste buzz dans l’infosphère des musiciens et des amateurs de rock, avec près de  quatre cent lecteurs hier. Quand je disais que les gens passaient plus de temps sur internet et devant la télévision qu’aux concerts… Avec quatre cent personnes, Blind Ego aurait fait salle comble.

Je suis quand même content que cet article est rencontré un bon écho mais j’espère que ces lecteurs occasionnels n’iront pas plus loin dans l’exploration du blog, car ils pourraient prendre peur très rapidement.

Vous avez beaucoup de chance, tous mes billets commencent par des brouillons. Et régulièrement, je jette ces brouillons à la poubelle, soit parce qu’ils sont trop mauvais, soit parce qu’ils sont trop agressifs, soit parce que ce sont des torchons ou qu’ils sont franchement politiquement incorrects.

Il faudrait que le crée un second blog pour ces articles là, ce serait la Poubelle de Neoprog.

Que vous ai-je donc épargné ?

  • Mes fesses, tout d’abord, des auto portraits réalisés dans la plus stricte intimité dévoilant les fondements de ma personnalité.
  • Une longue diatribe sur l’athéisme suite au projet de loi tunisien sur la religion, des fois il y a des sujets qui m’agacent.
  • Mes états d’âme sur un aveu candide de bisexualité.
  • Un truc épouvantable reliant la souffrance et les amateurs de rock progressif.
  • Des poèmes d’amoureux transi écrits lorsque que j’étais puceau.
  • De nombreux billets sur la fonction publique moribonde que mon devoir de réserve m’empêche de publier.
  • Une compilation des retours de mon fan club, il faut dire que l’article ne contenait que le titre.
  • Des textes que j’ai imaginé en m’endormant et oublié le matin au réveil.
  • Mes diverses et hasardeuses expérimentations médicamenteuses pour soigner les migraines.
  • Un best of des doux messages envoyés par les artistes qui n’ont pas appréciés nos chroniques.
  • Le roman de science-fiction que j’ai écrit étant étudiant.
  • Une compilation des photos de concert ratées (faudrait que je le fasse celui là en fait)
  • Un billet sur les trucs que je vous ai épargné… ah ben non, celui-la je l’ai publié.
  • Les univers de jeu de rôle que j’ai imaginé, les suppléments pour Bitume MK5, les campagnes de Légendes Celtiques et autre œuvres majeures qui traînent dans le grenier.
  • La fois où j’ai gardé une sonde urinaire pendant une semaine.
  • Un nouveau billet qui vous expliquerait qu’écouter du mp3 sur un baladeur ou une chaîne de merde, c’est mal, parce que, j’ai beau l’écrire, j’ai l’impression que les gens ne comprennent pas.