Déconfiné

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Qu’avais-je dit que je ferais à la fin du confinement ? « j’irais manger dans un bon restaurant japonais puis je foncerais chez les disquaires pour compléter ma collection, je renterais dans une boutique acheter un boitier réflex hors de prix, je prendrais deux billets d’avion pour le bout du monde et je partirais avant que le fisc me rattrape ou que mon employeur exige que je me remette à travailler trente-neuf heures par semaine payées trente heures. ». 

Le japonais c’est fait mais en supermarché, bof… Le disquaire ça attendra encore, je ne suis pas pressé d’aller en ville, les billets d’avion, j’y ai renoncé, j’ai trop de travail et je déteste voyager soyons honnête, restait un seul truc, acheter un boitier réflex hors de prix… 

Je ne sais pas ce qui s’est produit en réalité. D’abord j’ai eu des problèmes de surexposition avec mon Nikon, ensuite il y a une cette promo alléchante sur Internet, cette impression stupide, avec tout le boulot abattu depuis quelques semaines, de mériter un petite récompense, l’envie d’essayer autre chose et mon épouse qui m’a donné sa bénédiction avec le sourire comme toujours. 

Alors fébrile, j’ai commandé le truc dont je n’ai même pas besoin, un énième appareil photo et les objectifs qui vont bien avec, un hybride pas compatible avec mes optiques Nikkor et de qualité assurément inférieure à mes deux boitiers Nikon semi pros. 

Et pour que faire au juste ? Je n’en sais rien. Découvrir de nouvelles sensations, ne plus trimballer deux à quatre kilos dans la main droite lors de mes promenades, me faire plaisir tout simplement.

Me voila avec un nouveau boîtier et des optiques à apprivoiser, un truc petit et léger sans prise pour la main et à l’autonomie réduite. Fini le viseur avec miroir, le clic clac et la vibration en retour qui l’accompagne. Micro capteur vingt méga pixels, stabilisation cinq axes, écran tactile inclinable, je rentre dans l’univers Panasonic.

Il y a quelques années un vendeur passionné m’avait presque convaincu de passer du côté obscur, mais à l’époque, je cherchais un second boitier pour m’accompagner en live et j’avais hésité. Cette fois, c’est fait, enfin presque, je vais quand même rester fidèle à Nikon et ses reflex, d’ailleurs je suis bien tenté par un D850 maintenant que l’on en parle…

Bibliophile

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Hier, après une journée éprouvante au travail et malgré la fatigue accumulée, j’ai décidé de pousser à vélo jusque l’unique libraire de ma ville.

Avez-vous remarqué que les automobilistes avaient oubliés que les cyclistes existent encore ? Avez-vous remarqué que les masques rendent les piétons sourds ? Arriver en un seul morceau chez Pedro (c’est ainsi que s’appelle mon) marchand de rêve, ne fut pas une mince affaire. Mais j’ai survécu.

Un seul libraire pour vingt-sept-mille habitants et par chance un vrai libraire passionné.

Alors plutôt que de commander à la Fnac, acheter des livres sous cellophane au supermarché ou pire encore, aller sur Amazon, je suis allé dans sa petite libraire.

Mon libraire, lorsqu’il a dû fermer, s’est mis à raconter sur Facebook, avec la passion qui le caractérise, les livres qu’il avait aimé depuis son enfance, des premiers Astérix Le Gaulois jusque que les romans de la Table Ronde

Un masque sur le visage, j’ai pris bien soin de lire les consignes embuées et de laver mes mains au gel avant de rentrer dans le Saint Des Saints, la librairie. Partout des bouquins, la bonne odeur du papier, les jaquettes tentatrices et quelques lecteurs farfouillant au rayon des nouveautés.

Car croyez moi, deux mois à fonctionner en autarcie sur sa bibliothèque personnelle sans approvisionnement externe, sans médiathèque ouverte, sans libraire, c’est l’enfer pour un lecteur.

Je suis allé immédiatement au rayon science-fiction, ma lecture de prédilection, avant de farfouiller ensuite du côté des polars, mon second vice. Côté SF rien de connu au premier abord sauf le troisième tome de Grand Siècle, une uchronie dont je n’avais pas commencé le cycle. Côté polars je suis tombé sur un bouquin dont j’avais entendu du bien sur le blog littéraire de Emotions, MotherCloud de Rob Hart Côté BD, le tome deux de Hope n’étant pas encore sorti (peut-être en juillet), je suis resté bredouille.

Pas facile de choisir un livre sans l’ouvrir pour en lire quelques pages, mais c’est toujours mieux que rien. Au final je suis reparti avec trois livres, les tomes deux et trois de Grand Siècle, (personne n’aurait le tome un par hasard car il est épuisé ?) et MotherCloud. J’ai oublié de regarder du côté du Joël Dicker, l’Enigme de la Chambre 622, recommandé à deux reprises. De toute façon j’adore Joël Dicker. Il va donc falloir que je repasse chez mon libraire.