Eco irresponsable

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La sauvegarde de notre planète passe par des gestes simples que nous pouvons tous mettre en œuvre au quotidien.

  • N’éclairez que la pièce où vous êtes, et uniquement s’il fait sombre. Mettez votre smartphone en mode avion sauf si vous attendez un coup de téléphone ou un SMS.
  • Coupez votre Box Internet lorsque vous ne surfez pas sur la toile.
  • Eteignez votre ordinateur si vous n’en avez pas besoin.
  • Débranchez tous les appareils qui restent en veille.
  • Fermez les radiateurs des pièces que vous n’occupez pas.
  • Ne prenez qu’une douche froide par semaine et changez de sous-vêtements lorsqu’ils tiennent debout tout seul.
  • Ne mangez que des protéines végétales produites dans un rayon de dix kilomètres autour de chez vous.
  • Portez des vêtements fabriqués en France, tissus compris.
  • Circulez à pied ou à vélo, à la rigueur, empruntez les transports en communs.
  • Trouvez-vous un fournisseur d’électricité verte. Renoncez aux énergies fossiles.

Je ne tire plus la chasse d’eau qu’une fois par jour, et encore à condition qu’un gros étron immonde ne flotte à la surface des eaux troubles. Je sens le choux de Bruxelles, les brocolis et la pomme de terre depuis des semaines à force de manger local bio vegan et lorsque je me suis brûlé la main avec le fer à souder au boulot, l’odeur de cochon roti a fait gargouiller mon ventre. La robe de bure est certes confortable mais elle irrite un peu ma peau de bébé crasseuse, question d’habitude j’imagine. A moins que ce ne soit déjà les puces et les morbacs qui me démangent. C’est le risque avec le manque de douche. Les canalisations de la chambre d’amis ont gelé hier soir. Tout le circuit de chauffage est désormais en panne et il fait très froid. Et je me suis cassé la figure en allant grignoter un brocoli cru dans la cuisine. Faut dire on n’y voyait rien et que de l’eau renversée avait gelé sur le carrelage. Mes collègues m’évitent en se pinçant le nez et ma femme est partie vivre avec un autre homme. Elle n’a jamais été très écolo non plus. Je me suis pas réveillé à l’heure trois jours de suite à cause du radio-réveil débranché et vu qu’à vélo j’ai deux heures de trajet pour rejoindre mon travail, je suis arrivé très en retard au boulot. La quatrième fois, j’ai voulu prendre la voiture pour arriver à l’heure, mais vu que depuis trois mois elle ne roulait plus, elle n’a pas démarré, batterie à plat. Mon employeur m’a bien envoyé un mail d’avertissement mais je ne l’ai pas vu faute de ne pas avoir rechargé mon téléphone portable. Du coup j’ai été viré. 

Le bon côté c’est que mes factures de gaz, d’électricité, d’essence ont fortement baissé. Heureusement d’ailleurs car avec le chômage et le gros salaire de mon épouse en moins, les fins de mois sont devenues difficiles. 

Alors j’ai rallumé le net avant que mon forfait soit résilié, pris une douche bouillante tant que le gaz n’était pas coupé, lavé mon linge trois fois à 90 degrés pour ensuite le passer au sèche linge juste à temps avant la coupure d’électricité et j’ai cherché un nouveau job. J’ai pris la première offre disponible. Un job mi-temps à deux heures de route de chez moi, sans transport en commun, juste ma veille voiture pourrie pour m’y conduire. Un travail dans une centrale thermique, celles qu’ils remettent en route pour compenser l’arrêt des centrales nucléaires.

Ce n’est pas facile de vivre en harmonie avec ses idéaux, parfois faut faire des concessions. Les écolo extrémistes à leur manière, font autant de mal à la planète que les gros dégueulasses qui nous noient dans leur merde.

Un jour sur six

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Un jour sur six je suis malade. En moyenne cinq jours par mois, soixante par an, bien plus que mes jours de congé ou mes droits annuels à l’arrêt maladie. Je n’ai pas de pourcentage de handicap, je dois vivre comme tout un chacun.

Un jour sur six en moyenne, parfois deux sur quatre, tout dépend.

Cela commence souvent la vieille, par une forte agitation, une sensibilité exacerbée. Cela continue le matin par un vague à l’âme, un état nauséeux et un mal de tête qui s’installe, pulsant dans le lobe frontal gauche.

Sans médicament, la crise s’intensifie, je ne supporte plus les odeurs, le bruit, la lumière. La douleur augmente, les nausées arrivent et la bombe explose dans la tête, pendant douze à soixante-douze heures selon la crise.

Je ne connais aucune douleur de ce genre, la rage de dent en comparaison est un bonheur. Par chance les triptans, pris à temps, quatre fois sur cinq, étouffent la crise et après une à deux heures, je peux recommencer à vivre presque normalement.

Presque… Je ne mange pas, reste cotonneux, lent, je ne peux plus conduire, réfléchir.

Imaginez-vous ainsi, un jour sur six, parfois au travail, en vacances, le WE, en voyage, chez des amis.

Le stress augmente le risque de crise, rendez-vous important, concert, déplacement, fatigue. Et la crainte de la crise augmente la fréquence des crises. Un cercle infernal. Aujourd’hui, chaque concert provoque une migraine le lendemain. Son trop fort, lumières stroboscopiques, fatigue, excitation, un cocktail explosif. Regrettable pour un chroniqueur de rock mais c’est ainsi, je n’ignore pas que chaque belle prestation de rock se payera le lendemain au prix fort.

Mes proches connaissent les symptômes, voient souvent avant moi la tempête arriver et m’aident à leur manière à la traverser. Alors je ne me plains pas. D’autres personnes souffrent de maladies qui les conduiront assurément dans une caisse de sapin plus vite que moi.

J’ai mes triptans. La morphine quand je peux rester couché à délirer dans le noir.  Lorsque j’étais adolescent et déjà malade, les triptans n’existaient pas et les médecins connaissaient mal cette maladie, ils bricolaient avec des molécules dangereuses ou paniqués vous injectaient une ampoule de morphine. Bien des personnes pensent encore que les migraines c’est un truc de filles, que c’est ‘psychologique’. « Pas ce soir chéri, j’ai la migraine. ». Permettez moi de lâcher un « connards » bien pesé à ces gens qui ne comprennent rien, un jour sur six…

Une personne sur cinq souffre de migraines.

Un jour sur six, une personne sur cinq en France, deux millions de malades tous les jours, à raison de douze comprimés par boite, cela fait beaucoup de doses de triptans vendues.

Je me demande parfois pourquoi la recherche sur de vrais traitements de fond n’avancent pas plus rapidement dans le domaine. Pensez donc, je suis un consommateur régulier, dans un marché de près de deux millions d’euros par jour, rien que pour notre hexagone. Alors pourquoi chercher à soigner la maladie quand on peut calmer la crise et commercialiser des doses ?

Qu’est-ce qu’une journée par semaine après tout ?