Silo

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J’ai beaucoup aimé le premier roman de la saga Silo de Hugh Howey. Un récit claustrophobique, des humains enfermés dans un silo hermétique sous terre pour se protéger d’un mystérieux mal qui sévit à la surface de la planète. Un roman commencé comme une nouvelle et que l’auteur a transformé ensuite avec brillo en livre.

Apple TV en a fait l’adaptation en série de dix épisodes. Et quelle série ! Si j’avais voulu mettre des images sur les mots du romancier, je n’aurais pas fait mieux. Les décors du silo, les escaliers, la cafétéria, les logements comme les champs et les machines collent à ce que mon cerveau avait pu imaginer.

Les personnages sont également très réussis et si l’histoire ne suit pas forcément le premier roman (encore qu’il faudrait que je me replonge dedans pour vérifier), elle colle à l’univers.

Dans le Silo, le nettoyage des lentilles de la caméra qui regarde à l’extérieur constitue la peine capitale comme un événement exceptionnel. Celui ou celle qui sort du silo, vêtu d’une combinaison étanche, n’en reviens jamais. Pourtant, à chaque fois, il s’efforce de nettoyer au mieux la lentille avant de mourrir quelques mètres plus loin.

Et l’histoire débute justement par un nettoyage, celui du shérif, qui commet le crime suprême, celui de demander à sortir du silo. Du sommet avec son écran panoramique jusqu’au entrailles où gronde la génératrice, tous les habitants du silo assistent à la mort de leur shérif.

La série emprunte un peu à 1984 avec le Judiciaire, la grande révolte et les objets interdits. Le mystère reste entier sur les origines de la catastrophe qui a conduit les hommes à s’enterrer dans le silo et ce qui pousse les nettoyeurs à laver la lentille.

L’histoire s’achève par un nouveau nettoyage. Un autre shérif se retrouve dehors, en combinaison blanche. Et pour vous donner envie de regarder la saison suivante, un panoramique dévoile le paysage. 

Une colonie

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Les romans de Hugh Howey débutent souvent par une idée absolument géniale comme dans son premier livre Silo. Une idée qui pourrait constituer une nouvelle époustouflante mais que l’auteur essaye de transformer en roman.

Une Colonie n’échappe pas à cette règle et le premier chapitre se révèle un tour de maître. C’est le moment critique où Howey peine parfois à transformer l’essai comme dans Outresable. Mais cette fois avec Une Colonie, ce sont plusieurs idées que l’auteur développe dans son roman. 

Il y a tout d’abord ce concept de colonisation pour le moins original qui soutiendra tout le récit, une idée que je n’ai jamais trouvé ailleurs à ce jour malgré toute la science-fiction que j’ai pu lire et regarder. Ensuite il y a cette planète et son écosystème étonnant que l’auteur nous dévoile dans le seconde partie du livre. Il y a également ces liens forts qui se tissent entre les quelques jeunes colons rescapés, ces liens d’amour, de haine, ces jeux de pouvoir dans une population initialement sélectionnée pour bâtir une colonie. Il y a enfin cette intelligence artificielle machiavélique, censée gérer la colonie pour assurer la sécurité et le bien être des colons.

Des colons adolescents s’éveillent à la vie en catastrophe sur un monde totalement inconnu. Les quelques rescapés vont devoir apprendre à survivre dans cet écosystème étranger et lutter contre des dessins obscurs d’une IA qui n’oeuvre pas forcément pour leur bien.

Le roman possède juste le bon nombre de pages pour raconter l’essentiel et ne pas s’égarer en chemin. Il se dévore en quelques heures. 

Good Morning, Midnight

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Panne de lecture, j’ai deux bouquins en attente mais je n’arrive pas à me concentrer sur du matériel un peu cérébral, ça arrive. Du coup je suis passé chez mon libraire, j’ai fouillé un petit moment dans la pile SF sans vraiment trouver mon bonheur et ai pris, un peu par hasard et par dépit, un bouquin d’une auteure inconnue, Lily Brooks-Dalton, Good Morning, Goodbye.

Encore un de ces romans désespérés avec deux récits parallèles qui se rejoignent. Un vieil homme et une gamine survivent seuls, non loin du pôle nord. Dans l’espace, un équipage revient de Jupiter. Le reste du monde semble avoir cessé de respirer, du moins il ne répond plus. Les ondes radios sont devenues muettes, la Terre semble s’être vidée de toute vie.

Après quelques premières pages difficiles liées à une traduction à bas coup, le livre de Lily vous embarque dans le vaisseau spatial où les tensions deviennent explosives et dans cet observatoire déserté où un vieux scientifique découvre à l’automne de sa vie ses erreurs passées. Un roman profondément humain, sur fond de cataclysme, qui se lit à toute vitesse et dont il est difficile de sortir. J’y retrouve l’ambiance de Phare 23 ou de Silo de Hug Howey, un livre lent, sans action, tourné vers les personnages, plongé dans un monde sans avenir.