Eden17

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Je ne suis pas de la génération Club Dorothée et la culture manga comme anime n’est pas la mienne. Il m’arrive regarder toutefois un Miyazaki parce que bon voilà, mais c’est plutôt rare.

Pourtant, lorsque je suis tombé sur la série Eden17, j’ai immédiatement accroché. Il s’agit d’un anime japonais d’une saison en quatre épisodes d’une demi-heure que j’ai dévorée en deux soirées.

Un couple de terriens part coloniser un monde aride et désert avec leur fusée. L’homme meurt rapidement, abandonnant Romi, sa compagne enceinte, à un triste destin. 

Le graphisme non numérique frôle le naïf et l’animation est simpliste parfois pourtant les sujets abordés sont très adultes. La narration semble partir dans tous les sens pour finalement trouver une cohérence dans le dernier épisode. Extraterrestres, voyage dans le temps, culte, décadence d’une société, tous ces thèmes sont abordés en moins de deux heures avec des personnages amusants et émouvants.

Une petite perle à découvrir sur Disney+.

Nippon ni mauvais

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Après m’être délecté de Keigo Higashimo, une sorte de pâtisserie japonaise policière à la pâte de haricots rouges, j’ai eu envie de poursuivre mon exploration littéraire japonaise. Cela tombait bien, sur la pile de livres à lire de mon épouse trônait un premier roman d’un écrivaine nippone, Michiko Aoyama, La Bibliothèque Des Rêves Secrets.

Des chapitres comme des nouvelles, racontant l’histoire d’un personnage différent aux prises avec la vie et son travail, qui en suivant les conseils de lecture d’une bibliothécaire, vont changer le cours de leur existence.

Coïncidence ou forme littéraire nippone ? Le Nouveau de Higashimo utilse à peu de choses près la même forme narrative, des chapitres présentant à chaque fois de nouveaux personnages, une nouvelle intrigue dans le récit principal. Étrange.

Mais ici, j’avoue que j’ai failli renoncer après la lecture du premier chapitre et l’histoire de Tomoka, jeune vendeuse dans une boutique de vêtements. J’ai quand même donné une chance au livre et le récit de Ryo m’a passionné un peu plus.

Le roman parle beaucoup du monde du travail, un univers qui ne m’intéresse guère, mais qui dans les légendes urbaines, est l’obsession des japonais. La vie personnelle des protagonistes est éclipsée par leur métier et c’est au boulot qu’ils trouveront leur épanouissement. Bon soit…

Pour ma part je fais mon travail avec sérieux (enfin je crois) mais ma vie est également riche de loisirs et lorsque la retraite sonnera enfin, un jour qui sait, je ne serai probablement pas comme Masao, ce jeune retraité désœuvré. Je pourrais consacrer tout mon temps à mes passions.

Le récit de Hiroya, le trentenaire chômeur, m’a particulièrement touché pour une raison que je n’explique pas. J’ai l’impression d’ailleurs, qu’au fil des histoires, l’auteure a pris de l’assurance avec sa plume. De là à vous recommander ce livre, c’est une autre histoire.

L’Esprit Des Vents

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Ceci est ma première participation à Masse Critique, une opération menée par le site Babelio et les éditeurs, proposant à quelques lecteurs de recevoir un livre en échange d’une critique. Non content de chroniquer du rock progressif, je m’emploie à parler de livres, à croire que je n’ai que ça à faire ? Et si c’était le cas ? Toujours est-il qu’un beau jour de juillet, je reçu par la poste, le livre de François Simon, L’Esprit Des Vents.

Dans un roman, le lecteur est rarement placé dans la peau du vaincu, de celui qui a perdu la guerre et qui doit payer le tribu au vainqueur.

Le Japon se réveille au son de la voix enregistrée par l’Empereur. La guerre est finie, les japonais capitulent. 

François Simon, critique gastronomique, nous raconte la chute de l’Empire du levant, la cuisine aux huitres, l’amitié de deux enfants et la couleur des vents avec des phrases courtes et poétiques à la manière d’Alessandro Baricco

Le livre raconte les histoires de Tateru, Ryu et de nombreux personnages comme leurs parents, le kamikaze yakuza, la tante, la jeune Manechiyo vendue par sa famille. Tous survivent dans la ville de Tokyo occupée par les GIs. Des destins croisés, qui nous racontent un Japon en pleine mutation après la chute de l’empire.

Après l’insouciance de l’enfance sur l’île de Kingdao en Chine, l’exode vers le Japon en ruine et le refuge à Karuizawa, le récit se déplace vers une Tokyo ruinée en pleine reconstruction avec sa pègre, ses militaires, la crasse, la misère et la faim.

L’Esprit Des Vents, plus qu’une histoire d’amitié entre deux adolescents, nous raconte à travers ses différents personnages et les mots de François Simon, un Japon très éloigné des clichés occidentaux. Le roman, servi par une belle plume culinaire, perd peu à peu son fil conducteur pour raconter des histoires dans l’Histoire. Vers la fin, le récit est quelque peu décousu et s’achève sans conclusion, laissant ouverte la suite, peut-être un prochain roman.