Carbone & Silicium

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Shangri-la m’avait ébloui avec son récit désespéré et son graphisme incroyable. Une BD fleuve, un seul et unique tome de 222 pages qu’il faut avoir lu si on aime les beaux livres. Alors lorsque j’ai appris grave à Alias et son blog que Mathieu Bablet sortait une autre bande dessinée fleuve, je l’ai immédiatement commandée. 

Carbone & Silicium raconte l’amour de deux androïdes pendant 271 années et presque autant de pages. Une histoire de l’humanité vue par les machines, sombre mais pas totalement désespérée.

Le style est le même que pour Shangri-la, des personnages étranges, des paysages urbains incroyables, des couleurs hallucinantes et des textes d’une grande profondeur. 

Carbone et Silicium sont deux androïdes prototypes conçus au départ pour assister les personnes âgées dans leur vie et programmés pour ne pas dépasser quinze années de vie. Ils dépasseront largement leur date de mise à la retraite. Après leur séparation, Carbone vivra parmi les humains quand Silicium s’en éloignera pour parcourir le monde. Deux philosophies de la vie que les IA confronteront lors de leurs rares rencontres.

La BD est avant tout pleine d’humanité même si elle nous raconte des vies artificielles. A lire absolument.

La BD de l’année ?

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J’avais un bon d’achat de 21€ à dépenser dans mon magasin de BD préféré. Oui j’ai mon disquaire d’occasion préféré, ma librairie préférée, mon magasin de BD préféré, et pour tout vous dire, mes toilettes publiques préférées, j’ai le droit non ?

Donc revenons à non moutons, j’avais un bon de 21€ à dépenser et deux BDs en vue, l’Astérix et le Valérian. Mais lorsque je rentre dans mon magasin de BD préféré, je ressors toujours avec plus d’albums que prévu, c’est ainsi. Je pris donc le dernier Valérian (que je vous recommande), l’Astérix qui est sympa et tombais sur une grosse BD à la couverture racoleuse (pour un geek comme moi s’entend) : un scaphandre spatial en EVA au-dessus d’une planète (vous attendiez à quoi ?).

Schangri-La, pavé de 222 planches signées Mathieu Bablet. De grandes planches fouillées, ocres, bleues, grises, jaunes avec des visages étrangement mal dessinés. Schangri-La, une station spatiale où s’entasse ce qu’il reste de l’humanité. « Travailler. Dormir. Travailler. Acheter. Aimer. Jeter. Acheter. ».

Sous couvert de récit d’anticipation cataclysmique, Schangri-La est une virulente critique de notre mode de vie actuel, de la société de consommation, de la politique, de la xénophobie, du genre humain…

Sélectionnée au festival d’Angoulème 2017, Schangri-La est la plus belle BD que j’ai lu depuis des années. Une histoire prenante, non manichéenne, qui transpose dans une station en orbite autour de la Terre, notre mode de vie, la manipulation du peuple par les multinationales et les gouvernements et qui pourrait même vous amener à réfléchir sur votre propre mode de vie.