Vers Mars

Image

Après Vers Les Étoiles, Mary Robinette Kowall se devait de poursuivre les aventures d’Elma la calculatrice, tant le premier livre était réussi.

Pour une fois je n’ai pas lu les chroniques d’Alias et de Yvan avant d’attaquer le livre car je ne voulais pas de spoiler. J’aurai peut-être dû en fait, car manifestement, je ne suis pas le seul à avoir préféré le premier livre.

Le cycle est une uchronie spatiale comme The Right Stuff est un roman historique. Après la chute d’une météorite sur Terre, l’homme partait pour les étoiles et colonisait la Lune. Film catastrophe, course à l’espace, égalité homme femme, ségrégation et sexisme pimentaient le premier volume.

Avec Vers Mars, l’autrice reprend les mêmes ingrédients avec deux équipages mixtes pour un huis-clos de plusieurs mois à destination de la planète rouge. C’est un peu l’histoire de Quelques Grains de Poussière au bout du compte en mieux écrit tout de même.

Si Vers les Étoiles m’avait emballé, Vers Mars m’a un peu barbé. On connaît déjà la psychologie de nombreux personnages, encore que l’infâme Parker se dévoile nettement plus pendant ce voyage. Celle d’Elma et ses nausées a eu tout le temps de s’exprimer dans le premier opus et les problèmes terriens ramenés à un espace confiné se retrouvent quasiment les mêmes. Le voyage, pimenté de quelques pépins et morts violentes dure une grande moitié du livre. Je n’ai vraiment rêvé qu’à l’instant où les bottes ont mordu la poussière rouge.

Par chance le livre ne se réduit pas au voyage vers Mars et jusqu’à la page 187 il est question de politique, d’image du programme spatial, de financements et de préparatifs. Le mouvement Earth First est un des piliers de cette première partie, une idée qui aurait pu être mieux exploitée, car comment justifier une aventure dispendieuse vers Mars quand ceux qui restent sur Terre survivent péniblement ?

Je n’ai pas du tout visualisé les coursives et modules des vaisseaux dans lesquels se déroule presque tout le récit et sorti de Parker, Debeer et Elma, le reste de l’équipage est resté quasi anonyme.

Dommage pour ce second tome, je lirai peut-être les nouvelles de Lady Astronaute pour me consoler.

Nous avons évité le pire

Pour nous rassurer, nous pouvons dire que nous avons évité le pire. Mais sincèrement, à y regarder de plus près, Marine Le Pen obtient 33,9% des suffrages. 10,6 millions de français ont voté pour elle.

Lorsque j’irai me promener en ville, parler au travail, manger au restaurant, boire une bière au pub, une personne sur les six croisées, un électeur sur quatre, aura potentiellement voté pour un programme d’extrême droite, c’est terrifiant !

L’être humain semble avoir une capacité fabuleuse à oublier les heures sombres de son histoire. Quand la situation se dégrade, le peuple a besoin d’un bouc émissaire, une tête de turc, un punching ball. Les juifs qui s’enrichissent dans notre dos, les musulmans qui veulent nous faire la guerre, les roms qui nous volent, les protestants trop exigeants. Rien pour les orthodoxes, les hindous, les shintoïstes ? Quel manque d’imagination !

Sincèrement j’ai honte, un français sur six sur quand même, j’ai la gerbe.