Aliénation

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Qu’il soit illégal ou du nord, l’alien reste un alien.

Chef d’oeuvre de Ridley Scott en 1979, la licence se déclina ensuite en « Alien, le retour » (1986), « Alien 3 » (1992), « Alien la Résurection » (1997), des continuations plus ou moins réussies, du moins nettement inférieures au premier film.

Puis en 2012, sortait « Promotheus », un préquel qui redonnait ses lettres de noblesse au genre, une réelle réussite visuelle et même scénaristique. C’est avec donc impatience que j’attendais la suite de cette histoire prometteuse. En 2017 je loupais le coche (je vais rarement au cinéma) et ce n’est qu’une année après que j’ai pu regarder, au chaud dans mon salon, « Alien Convenant ».

Le vaisseau de colonisation Convenant reçoit de plein fouet une émission de neutrinos venus d’une étoile mourante et doit stopper ses machines par réparer les avaries. Lors de l’EVA, pour tendre la voile solaire, un des astronautes reçoit un message dans son casque, un message humain venant d’une planète proche.

A quelques semaines de vol, une planète idéale pour l’homme leur tend les bras. Plutôt que retourner au congélateur pour sept années, pourquoi ne pas faire un petit détour vers ce monde paradisiaque. Piège ? Bien entendu, sinon ce ne serait pas drôle.

Il faut croire que les continuations ne sont pas le fort du bon Ridley. Scénario affligeant, images décevantes, personnages grossièrement esquissés à part David, l’androïde, l’histoire, prévisible à souhait, ne fait pas peur, est à peine gore et exploite assez mal le magnifique « Promotheus ». Le Point y voyait un alien biblique, j’y vois une daube cinématographique abyssale, une de plus.

Replicator

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Il y a des films que je regardé un nombre incalculable de fois : L’étoffe des héros, les Star Wars, Excalibur, Lady Hawk, Un jour sans fin etc… Mais s’il y en a bien un que j’ai vu plus que les autres, dans toutes ses versions, c’est le chef d’oeuvre de Ridley Scott, Blade Runner.

Le jour où j’ai entendu parler d’une suite, j’ai frémi de bonheur et d’angoisse, allaient-ils massacrer le mythe, allaient-ils poursuivre dans les traces du maître ?

Je n’ai rien lu des commentaires sur la toile avant d’avoir vu le film au cinéma, maintenant je vais pouvoir en découdre avec les geeks.

Blade Runner 2049 avec une BO que Vangelis aurait pu écrire mais signée Hans Zimmer et Benjamin Wallfisch et des images dignes de Ridley Scott mais réalisées par Denis Villeneuve ne trahi pas l’esprit. Pour le scénario, là, ça coince un peu. Contrairement au premier film dont le message fait encore débat (« Sommes-nous tous des réplicants ? »), le second ne porte guère de message en lui et à la manière hollywoodienne – la recette d’une suite se trouve dans les enfants – on croirait regarder Star Wars 7.

Pourtant j’ai beaucoup aimé ce film. D’abord parce qu’il est lent, très lent, avec peu de scènes d’action, peu de dialogues, de long passages visuels et sonores magnifiques et qu’esthétiquement, il se rapproche de l’oeuvre de Ridley Scott. Le scénario n’est pas terrible, la copine virtuelle de K est sans doute inutile à part pour donner un peu d’humanité au personnage et la conspiration des réplicants sauvant l’enfant bippppp de X et Y ne sert à rien, sinon à préparer une suite pour dans deux ans et qui sera par contre, probablement navrante. Ryan Gosling (l’officier K) n’est pas le plus grand acteur que je connaisse mais Harisson Ford n’arrive pas dans l’histoire comme un cheveux dans la soupe, c’est déjà ça, et cette fois, le vénérable vieillard a du comprendre le scénario, contrairement à la fois précédente.

Je le prendrai en Blu Ray quand il sortira, histoire de le revoir, sans doute pas autant de fois que le premier, mais au moins une fois, tranquille, au chaud dans mon salon. Voir Blade Runner 2049 m’a donné furieusement envie de me replonger dans la version Drirector’s Cut de 2006, m’a préférée. Alors je vous laisse, Rachel m’attend.