Giant Sky – Giant Sky

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C’est en écoutant Visions de Soup sur Bandcamp que j’ai découvert Giant Sky

En bas de la page de cette plateforme de streaming, sous les tags, vous pouvez trouver des albums recommandés par le groupe que vous écoutez ainsi que des artistes similaires. Une belle manière d’élargir ses horizons musicaux.

Giant Sky est le nouveau projet du frontman de Soup, Erlen Aastad Vigen, un projet dans lequel on retrouve également Espen Berge, de quoi avoir quelques craintes pour l’avenir de Soup.

Pour cette découverte, j’ai opté pour la version dématérialisée, ne sachant pas vraiment où je mettais mes pieds. Car Giant Sky est plus shoegaze, folk, cinématique et expérimental que progressif pour tout vous dire. Il y a des passages carrément fumés comme dans la septième partie de ‘The Further We Go The Deeper It Gets’.

L’album éponyme dure quarante neuf minutes pour sept morceaux allant de une à douze minutes sur lesquels se croisent les voix de quatre femmes, d’un homme, du violon, de la flûte, de l’orgue d’église et plein d’autres instruments joués par Erlen.

Le résultat peut sembler déroutant au début avec ce mélange d’électro dans ‘Broken Stone’, de musique de chambre dans ‘Interlude’, d’expérimental, de shoegaze ou de rock alternatif acoustique dans ‘Out Of Swords’. 

Les six premières parties en douze minutes de ‘The Further We Go The Deeper It Gets’ ressemblent à du Vangelis où Danny Cavanagh jouerait des guitares sur des inspirations folk façon Mike Oldfield.

Dans ‘Broken Stone’, vous retrouverez cette guitare assez fabuleuse qui résonne dans Soup. Un titre de plus de neuf minutes à la seconde partie très synthwave qui laisse place à un interlude flûte et piano qui me fait songer à Harmonium.

‘No Cancelling This’ pourrait vous rappeler des derniers albums d’Archive, tout particulièrement le magnifique Axiom, alors que le mélancolique ‘Out Of Swords’ ressemble à un single de Petter Carlsen. 

L’instrumental cinématique expérimental ‘The Further We Go The Deeper It Gets Pt. 7’ est assez raccord avec la fin du titre précédent et sert de pont d’envol pour propulser ‘Breathing Patterns’ aux belles envolées de flûtes.

J’ai acheté Giant Sky par curiosité et j’avoue avoir eu du mal à rentrer dedans au début. Mais leur univers musical s’est peu à peu imposé à moi et quelques morceaux comme ‘The Further We Go The Deeper It Gets’, ‘Interlude’ et ‘Out Swords’ m’ont réellement séduits.

Giant Sky est un groupe à placer en surveillance rapprochée.

Teeshirt : IQ

Big Big Train – Welcome To The Planet

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Vous l’avez certainement appris, le frontman de Big Big Train, David Longdon nous a quitté le 20 novembre 2021, laissant le groupe orphelin. Il nous lègue en héritage, leur dernier album Welcome To The Planet, un concept en deux parties qui renoue avec le meilleur de leurs compositions.

Je ne dis pas ça pour saluer la mémoire d’un défunt, ce n’est pas mon genre, la preuve, leur précédent disque Common Ground est déjà oublié. 

Je dis ça parce que Welcome To The Planet, c’est plus de trois quart d’heure en deux parties et neuf morceaux du meilleur de Big Big Train dont le délicieux ‘Propper Jack Froster’ sorti en clip animé quelques jours avant l’album.

Pour mémoire, la formation a su s’entourer au fil des années d’artistes d’exception comme Nick D’Virgilio anciennement batteur puis chanteur de Spock’s Beard, de Rikard Sjöblom, le frontman Beardfish, ou encore de Carly Bryant arrivée récemment. 

Ils signent avec Dave Foster, David Longdon et Gregory Spawton les titres de ce magnifique album qui renoue avec la fraîcheur toute britannique de Grimspound.

Sorti du second instrumental ‘Bats In The Belfry’, qui avec ses sons huit bits accompagnant la batterie, ne m’ont pas franchement convaincus, j’ai trouvé cet album quasi parfait.

L’association des voix de David et de Carly sur ‘Proper Jack Froster’ et ‘Welcome To The Planet’ est un pur régal. J’ai également apprécié l’entrée en matière de ‘Made From Sunshine’, serait-ce un clin d’œil à Get Back ? 

Et puis il y a cette profusion d’instruments les cuivres, la flûte, le violon, l’accordéon, l’orgue, les claviers vintages qui offrent une riche palette sonore au rock progressif aux accents parfois canterbury de Big Big Train.

Parmi mes titres préférés du moment vous entendrez ‘The Connection Plan’ au violon endiablé, le mélancolique ‘Capitoline Venus’ acoustique, ‘Proper Jack Froster’ délicieusement nostalgique et bien entendu ‘Welcome To The Planet’ qui s’achève quasi gospel.

Rest in peace David. Tu t’en vas en nous laissant un chef d’œuvre inachevé puisque tu ne le joueras pas en live avec tes amis.

Je suis certain que tous les amateurs de Big Big Train connaissent déjà l’album par cœur. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce groupe et qui aiment le canterbury et le rétro progressif, je ne peux que vous recommander chaudement Welcome To The Planet. Vous pouvez le découvrir dans son intégralité sur Bandcamp avant de vous décider, alors allez-y.

Teeshirt : Cris Luna

King Buffalo – Acheron

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King Buffalo, Mar 30, 2019, Lost Lake Lounge, Denver, CO

‘A Few Words From The Dead’ tiré de l’album Radiation de Marillion, figure parmi les morceaux qui m’ont le plus fortement marqué durablement. Un titre à l’écriture psychédélique, au chant incantatoire et qui explose après une longue section répétitive.

King Buffalo me fait cet effet là avec son nouveau disque Acheron, mais pendant quarante minutes.

J’avais découvert le groupe avec l’album The Burden of Restlessness, une belle trouvaille même si ce n’était pas un vrai coup de foudre. Cette fois, avec Acheron, King Buffalo touche au but.

Quatre morceaux, chacun d’une dizaine de minutes, remplissent la galette à l’artwork psychédélique. Je dis galette, mais cette fois encore, j’ai choisi la version dématérialisée pour des raisons d’économie comme d’écologie. Une démarche qui me frustre un peu mais que je vais sans doute poursuivre, COP 26 oblige.

Une tête émerge des eaux de l’Achéron, cette rivière qui se jette dans le Styx, le fleuve des enfers. Une peinture aux couleurs psychédéliques, des tentacules de courant violets, mauves et bleus convergeant vers un gigantesque maelstrom qui barre l’horizon. 

Pour ne pas vous mentir, je préfère nettement plus l’illustration du précédent album même si elle est nettement moins ragoutante.

Mais revenons à nos moutons. Je trouve que la forme longue convient mieux à la musique psychédélique en général. Cela laisse plus d’espace aux motifs sonores pour nous hypnotiser avant de brutalement nous ramener à la réalité avec de puissants riffs de guitares.

Dans Acheron, nous retrouvons la patte de Pink Floyd, particulièrement dans les deux derniers morceaux, ‘Shadows’ et ‘Cerberus’.

Infatigables gimmicks, riffs dévastateurs et chant chamanique se partagent ces quatre pistes fleuves, glissant ça et là de nouveaux motifs pour casser le rythme halluciné.

Comparé à un album de prog, Acheron offre relativement peu turbulences. Dans le titre album qui débute le disque, deux thèmes se répètent, un lent incantatoire, une autre plus nerveux mais tout aussi répétitif avec quelques variations aux claviers ou à la basse.

Les instruments jouent de sonorités délicieusement seventies sans pour autant nous ramener un demi siècle en arrière et si le chant occupe une belle place au début des morceaux, il s’efface ensuite pour de longues digressions instrumentales.

Si vous avez apprécié The Burden of Restlessness, vous devriez adorer Acheron, et si vous ne connaissez pas le groupe, plongez-vous dans cette musique psychédélique, vous ne le regretterez pas, d’autant que vous pouvez l’écouter sans risque sur Bandcamp avant de franchir le pas.

Teeshirt : Marillion

Sorcerer – The Crowning of the Fire King

Je précise tout de suite que je ne suis pas tombé dans la marmite doom quand j’étais petit. Mais en trainant sur Twitter, un dimanche pluvieux, j’ai lu un tweet de Doomedparade qui parlait d’un album de 2017 sorti par un groupe qui m’était totalement inconnu. Un groupe de heavy doom mélodique suédois né à Stockholm en 1988 au nom quasi caricatural.

J’ai cherché l’album The Crowning of the Fire King sur Bandcamp et, miracle, il existait. Alors je l’ai écouté, téléchargé, réécouté, encore, encore et encore et le lendemain je le commandais en vinyle cette fois. Je crois que l’on appelle ça un coup de foudre.

Le roi aux yeux de feu, enchaîné à son trône en plein air, tel le souverain du Trône de Fer, cache deux vinyles turquoises translucides et un poster. Le double panneau s’ouvre sur les paroles des titres de l’album ainsi que sur la ligne up et les remerciements. Un très bel objet, acheté sur un coup de tête et que je ne regrette absolument pas. Je ne suis ni très doom ni très heavy pourtant. Mais là, respect. 

The Crowning of the Fire King de Sorcerer ne révolutionne pas le genre mais est super bien foutu avec quatre morceaux de plus de huit minutes, un délicat instrumental acoustique, une histoire et pas loin d’une heure heavy à souhait sans parler des deux morceaux bonus à la fin.

Bon oui, la voix de Anders Engberg m’a scotché comme les guitares heavy de Kristian Niemann et Peter Hallgren, mais c’est ce mélange heavy et doom improbable qui a certainement été le déclencheur compulsif. Car associer la pesanteur du doom aux hurlements du heavy, ça n’a rien d’évident. Des bruitages, des voix, des chœurs et des soli achèvent de rendre cet album totalement épique, entre Star One, Queenrÿche et Evergrey.

L’album démarre sur un ‘Sirens’ bien rentre dedans et se poursuit par le long ‘Ship of Doom’ qui s’offre une lente mise en place et une écriture plus doom, émaillée par le bruit de la mature, de la houle et des galériens enthousiastes. A partir de ‘Abandoned by the Gods’, Sorcerer donne dans une délicieuse routine metaleuse avant le court entracte de ‘Nattvaka’, qui, en sudéois, signifie “pendant la nuit”. Puis on repart bien lourd avec ‘Crimson Cross’ avant un solo heavy de derrière les fagots. L’histoire s’achève sur ‘Unbearable Sorrow’ qui propose pas loin de dix minutes qui pour le coup sonnent vraiment très Queensrÿche. Reste à profiter encore de deux titres bonus sur la face D avant de repasser la première galette une nouvelle fois. 

L’album n’a rien de révolutionnaire mais il fonctionne à merveille. Reste à savoir si sur la durée, il continuera à m’emballer autant, pour l’instant, ça déchire toujours autant.

Teeshirt : Lacrimas Profundere

Soup – Visions

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Vous savez, c’est compliqué les goûts et les couleurs. Allez comprendre par exemple pourquoi Visions m’a tapé dans l’œil alors que les précédents albums de Soup m’avaient barbés. 

C’est Alias qui m’a donné envie d’y jeter une oreille, il venait de l’acheter sur Bandcamp. J’ai commandé le vinyle après avoir écouté seulement un titre. Bon ok, un titre d’un quart d’heure tout de même.

Fin 2018, j’avais eu l’occasion de boire le potage chez Paulette avec The Watch et je n’avais pas été emballé, pas plus que par leurs albums Remedies et The Beauty Of Our Youth. Mais c’était aussi à l’époque où j’écoutais de la musique au kilomètre et qu’il me fallait des doses de plus en plus concentrées pour prendre mon pied.

Visions, dans son édition normale, propose cinq titres dont le long ‘Burning Bridges’ et le, à peine plus court, ‘Kingdom Of Color’. En fait, sorti de l’instrumental ‘Skins Pt. 1’, tous les morceaux dépassent les sept minutes. Un vinyle rouge marbré dans une double pochette 3D avec un livret photo, un CD et des paroles sur une feuille volante. Un magnifique packaging qui ne pêche que par la qualité du pressage du disque, dommage, car c’est l’essentiel. 

L’album met en place un monde sonore éthéré post-rock, progressif, cinématique planant et majestueux. Visions possède un parfum de nostalgie progressive, des couleurs pastel seventies, un je ne sais quoi de In The Court Of The Crimson King. Des guitares à la Steve Rothery, Steven Wilson et David Gilmour habitent ces morceaux riches en claviers et sections instrumentales.

‘Burning Bridges’, qui ouvre ces visions, se compose de cinq mouvements : 

une ouverture cinématique stellaire à la guitare et claviers, une balade wilsonienne au piano, basse ronde et flûte traversière qui vire au post-rock, un chant vocodé sur des claviers SF grandioses peuplé de bruitages, une guitare marillionesque suivi de claviers et voix désincarnées et un final en apothéose instrumentale.

Rien que pour ces quinze premières minutes, le disque mérite le voyage.

‘Crystalline’ qui suit avec sa guitare acoustique et le violon, diffuse un doux parfum progressif mélancolique avant qu’une trompette ne s’invite dans la partition et que l’enregistrement ne se fasse de plus en plus parasité.

‘Skins Pt. 1’ propose alors un bref interlude instrumental au piano avant d’attaquer la seconde plus longue pièce de l’album, le magnifique ‘Kingdom Of Color’. Le titre, façon vieille Angleterre, s’offre un premier et délicieux solo de guitare à la manière de Rothery puis un second, acoustique, dans l’esprit de Steve Hackett.

Les seconde et troisième parties de ‘Skins’ terminent Visions, une chantée acoustique et la dernière instrumentale avec une sublime guitare sur des claviers vintages.

Depuis quelques jours, l’album passe sans relâche dans la maison

J’ai toutefois quelques regrets avec Visions. Celui de n’avoir pas commandé la version longue. Celui de ne pas l’avoir écouté en temps et en heure car il aurait été élu album de l’année 2021 et enfin, mon plus grand regret, c’est qu’il s’agit peut-être du dernier album de Soup, leur chant du cygne avec la naissance de Giant Sky dont je vous parlerai très bientôt.

Teeshirt : Star One

Altesia – Embryo

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En 2019, Altesia nous livrait son premier album Paragon Circus. Un CD cinq titres aux couleurs de opeth qui avait été salué par les amateurs et la presse spécialisée. Il trône fièrement entre Weather Systems et Insomnia dans ma collection idéale.

Deux ans plus tard, le groupe revenait avec un second opus Embryo glissé dans son très beau digipack. Entre temps Altesia avait troqué son bassiste Antoine pour Hugo, invitant au passage un saxophone ainsi qu’un violon à les rejoindre sur l’album.

Si on pouvait reprocher à Paragon Circus sa proximité avec quelques formations comme Opeth, Embryo et ses sept titres, ressemble à s’y méprendre à du Haken.

Les musiciens ont gagné en technicité mais n’ont pas encore trouvé leur identité, à moins qu’ils ne cherchent pas à en revendiquer une. 

Pour les inspirations littéraires, lisez Voltaire. Oui, Clément Darieu semble se cultiver avec autre chose que des mangas le soir.

Embryo est nettement plus agité que son prédécesseur, nettement plus technique, nettement plus cover également. Il prend aussi plus de risques comme dans ‘The remedial sentence’ aux inspirations jazzy. C’est au passage mon titre préféré du CD.

Le grand format final en quatre parties, ‘Exit Initial’, navigue toute voiles dehors, entre du Dream Theater  et du Haken, enfin surtout Haken pour la ligne vocale très Ross Jennings. Vingt et une minutes qui ne laissent pas franchement beaucoup de répit pour souffler sorti d’un break jazzy où le saxo de Julien Deforges livre un magnifique solo.

Ce qui étonne chez un jeune groupe comme Altesia, c’est la maîtrise des instruments et la qualité de la production des albums quand on sait qu’ils ont été enregistrés et mixés à domicile pour la plus grande part. On pourrait presque se poser la question de l’intérêt des grands studio aujourd’hui en écoutant Embryo.

Je préfère l’atmosphère émotionnelle de Paragon Circus à celle plus technique de Embryo. Cela n’enlève cependant rien aux qualités de ce second album que vous pouvez découvrir sur Bandcamp.

Reste à savoir ce que le groupe sera capable de nous proposer la prochaine fois. En espérant que ce coup-ci, ils prendront plus de distance avec leurs modèles.

Teeshirt : Altesia

Cris Luna – The Musical War

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J’ai connu Chris à l’époque du webzine Neoprog, lorsqu’il sortait son second album Maëlstrom. Un grand blond sans chaussure noire au cœur immense. Un rocker passionné dont je suis immédiatement tombé amoureux.

La veille de Noël, après quatre années de travail, de doutes et de souffrances, il glissait dans ma boite aux lettres, tel le vénérable barbu à capuche rouge, son nouveau bébé, The Musical War, un concept album de soixante-douze minutes, un cri pour la liberté.

Un vinyle en feu illustre le digipack, des flammes rouges qui lèchent le PVC noir estampillé Cris Luna. Tout un symbole, en cette période où les artistes indépendants peinent à presser leurs galettes et sont interdits de concerts.

C’est avec l’annonce de la mort d’Elvis, de Bowie, de Burton et d’autres étoiles du rock que commence l’album, un premier instrumental agité, peuplé de flashs d’information. ‘Amen’ poursuit cette introduction sur la batterie de Benoît Cazzulini qui claque sur de nouveaux enregistrements d’actualité. Autant dire que ça démarre fort. Queensryche, Bowie, Metallica, Pink Floyd et surtout Cris se percutent sur douze morceaux parfois très énervés où ses guitares déchirent les décibels.

Le monde s’est effondré et les rockers partent en guerre contre l’establishment. On peut y voir la résistance des artistes face aux majors, aux plateformes de streaming qui volent les musiciens, contre l’état qui ferme les salles de concert pendant la pandémie et sans doute bien d’autres choses encore. Et si l’album est sombre, il n’est pas totalement désespéré, l’amour y trouve sa place et la fin laisse pointer à un peu d’espoir. 

The Musical War est rock, metal, progressif et hard-rock, du gros son à écouter bien fort même s’il faudra la loupe pour lire les paroles cachées dans le livret. 

Il faut dire, pour la défense de Cris, que ces paroles sont imprimées en anglais et français ce qui prend pas mal de place dans le livret où figurent déjà douze photographies de Julien Oddo, une par chanson et par page. Cela ne laissait pas beaucoup de place pour les textes et les remerciements. 

Après les deux instrumentaux ‘In Memorian’ et ‘Amen’, la fin du monde survient dans ‘Panic’ au son metal des années quatre-vingt. ‘Dome Of War’, le titre le plus long de l’album avec plus de neuf minutes, est également le plus torturé alors que ‘Blind’ semble épouser le rock caméléon de David Bowie. 

‘Heart Break Motel’ offre une courte accalmie à la contrebasse et guitare acoustique avant de repartir plus fort encore et de lâcher la bride au doomesque ‘Gates Of Dawn’. Une once d’espoir pointe dans ‘Salimah’ mais la bataille couve dans l’enragé ‘Kingdom of The Pigs’ pour exploser avec ‘The Musical War’ après le lugubre interlude instrumental floydien de ‘Fallen Angels’.

L’histoire s’achève avec ‘Peace’, encore un titre à la manière de Bowie. Les rockers ont gagné la guerre. “Nous voici donc à nouveau revenus au point de départ.”. “Nous avons l’amour à faire maintenant, Oh donnez-moi la paix.”.

The Musical War est un sacré bon disque bourré de références, de guitares et d’émotions. Certainement le plus abouti des quatre albums de Cris Luna. Et je ne dis pas ça parce que mon nom figure dans les remerciements ou parce que Chris est mon pote, je dis ça parce que j’ai vraiment aimé ce disque et que j’attends avec impatience le double vinyle prévu pour le mois de mars. 

Teeshirt : Cris Luna

Compressé n°2

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Le grand méchant JC est de retour avec un second numéro de compressé, des albums qui n’ont pas trouvé grâce à mes oreilles même si je me suis efforcé de les écouter plusieurs fois.

Commençons en France avec MDS.

Je suis le groupe Monnaie de Singe depuis leur album Error 404. Tout d’abord dans la mouvance trip-hop, la formation a viré au rock progressif, perdant au passage leur chanteur.

Après Error 404, un disque qui figure dans ma discographie idéale, ils sont sorti un concept album de fin du monde intitulé The Last Chance. Et cette année, après une longue attente, leur crowdfunding a donné naissance à un récit nordique, The Story Of Rose Ola Seks.

Si The Last Chance ne m’avait pas complètement convaincu, The Story Of Rose Ola Seks m’a tout simplement déçu. 

L’histoire de cette folle prend trop le pas sur la musique et étant donné que Anne-Gaelle n’est pas franchement une cantatrice, dès le second titre, je me retrouve noyé dans une couche de poudreuse maculée de sang dans laquelle il est difficile de progresser.

J’aurai bien aimé vous dire que cet album m’a plu, d’autant que j’ai contribué à son financement, mais sincèrement non, il va être très vite oublié.

Passons à une autre déception, et de taille celle-là. C’est le dernier Glasshammer, Skallagrim.

Encore un concept album, encore un groupe pas très connu.

Je me souvenais de Glasshammer comme du digne successeur de Yes avec son rock progressif symphonique et ses harmonies vocales délicieuses. 

Cette époque semble révolue. Seuls Fred et Steve ont survécu à cette époque bénie. Le son de Glasshammer s’est fait plus épais avec une chanteuse à coffre à la place du génial Jon Davison.

Dommage, car l’artwork de ce dernier opus est réussi et que sur les treize morceaux, on compte trois pièces de plus de sept minutes. 

Mais voilà, la dentelle des compos a fait place à une basse lourde, une rythmique quasi metal sans parler d’un chant tout sauf délicat. Encore un CD qui va rejoindre le cimetière. Par contre le teeshirt, lui, je le garde, il est magnifique.

La troisième erreur de casting a pour nom Chain Reaktor.

Je ne sais même plus pourquoi je l’ai commandée, surtout en vinyle. Peut-être pour la pochette…

Si j’avais été plus attentif, j’aurais remarqué que les deux fils de Erik Laan de Silhouette, étaient à l’origine de la chose avec leur papa. Leur précédente expérimentation, le groupe Skylake, avait été pourtant très décevante. 

J’ai l’impression que les frangins ont les yeux plus gros que le ventre. Ils devraient s’essayer à des projets moins ambitieux.

La prod du vinyle est assez désastreuse (par chance j’ai aussi le CD). La musique aurait été sympa avec un bon mix, mais la tessiture à quatre notes de Bart et son timbre passe partout achève l’album. 

La quatrième victime de cette hécatombe s’appelle The Mandoki Soulmates.

Utopia for Realists est un album que j’ai acheté après l’écoute du très beau titre ‘The Torch’. Pour ma défense, je ne connais pas Leslie Mandoki et très peu les musiciens figurants sur cet album.

L’idée était de composer autour de la musique de Béla Bartok et si je retrouve bien l’esprit du maître hongrois par moment, je ne suis pas certain que le mélange prog, classique, folk et jazz fasse bon ménage ici.

Les dix-neuf artistes présents sur cet album sont d’excellents musiciens, certaines sections sont éblouissantes, mais l’ensemble est relativement déconcertant. 

C’est un peu du Unitopia en très pointu. Je ne dis pas que l’album ne soit pas bon, loin de moi l’idée, c’est juste que je n’accroche pas.

Teeshirt : Glasshammer

Fierce Deity – Power Wisdom Courage

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Bonne année à tous et à toutes !

Jonathan Barwick est un australien qui se prend pour Arjen Lucassen et Ramin Djawadi, du moins sur son dernier album Power Wisdom Courage.

Une fois de plus, c’est KMäNriffs qui m’a fait découvrir cette perle sur Twitter, alors merci à lui. Il semble particulièrement affectionner les trucs qui déchirent sévère mais de temps en temps il s’attendrit un chouilla, comme ici.

Fierce Deity joue dans la cour du power metal progressif épique avec trois titres à rallonge de huit à treize minutes.

Sachez tout de même que si vous vous aventurez sur ses autres productions, que Power Wisdom Courage n’est pas franchement représentatif du reste, même si c’est plutôt bon.

Vous connaissez Arjen (qui a dit non ?) : Ayreon, Star One, du metal prog à claviers et invités mais connaissez-vous Ramin Djawadi ? Non ? C’est le compositeur de la BO de la série Games Of Thrones, vous savez ce machin que l’on entend partout, massacré lors des auditions de classes de violoncelle.

Jonathan, le gars derrière Fierce Deity, joue tout seul, contrairement à Arjen et s’il reprend le thème de Game Of Thrones, il le fait avec intelligence dans le dernier morceau intitulé ‘Courage’.

Ne vous y trompez pas, la flûte gentillette de ‘Power’ est vite remplacée par des chœurs lyriques et un bon gros power metal de derrière les fagots où les claviers rappellent furieusement Ayreon. 

De même le “court” ‘Wisdom’, seulement huit minutes après tout, au chant limite crié, après des claviers “pouet pouet”, lance une charge lourde aux riffs épais et au refrain martial.

Ce long EP ou court LP, comme vous voudrez, s’achève avec le grand format ‘Courage’ qui démarre comme un vieux diésel avant d’atteindre son régime de croisière. C’est là que s’incruste une version épurée du ‘Main Title’ de Games Of Thrones, ajoutant s’il était besoin, une touche épique à la charge de guitares.

Il n’y a franchement rien à jeter dans Power Wisdom Courage. C’est du lourd épique à souhait qui a même sut gagner les faveurs de mon épouse, c’est tout dire. 

Allez l’écouter, vous me direz ce que vous en pensez, il est sur Bandcamp. Et le premier d’entre vous qui m’enverra un commentaire sur le blog, aura même droit à un code de téléchargement pour l’écouter chez lui.

Teeshirt : Monnaie de Singe

Dream Theater – A View From The Top Of The World

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Si je n’aime pas beaucoup James et si je regrette le départ de barbe bleue, il faut quand même reconnaître à ces cinq ricains une furieuse maîtrise du genre et de la technique. Sorti de Metropolis Part I, Octavarium et de A Dramatic Turn Of Events, je ne suis pas vraiment fan, surtout si nous parlons de la bouse The Astonishing. J’ai pourtant toute leur discographie et même quelques live, car passer un Dream Theater à fond dans la maison chasse les souris, traumatise mon chat et emmerde les voisins.

Mais qu’est-ce qui m’a pris de l’acheter en vinyle cette fois ? Je ne sais pas, peut-être pour remplir mon quota mensuel de dépense. Bref me voilà avec une paire de godasses posées au bord d’une gigantesque faille dominant une mégalopole. A View From The Top Of The World, soixante-dix minutes de metal progressif technique à souhait. Sept morceaux dont le dernier et très long titre album, A View From The Top Of The World renoue avec les titres fleuves et l’instrumental. Un bon point car on entend assez peu l’abri de jardin bêler.

Bel artwork, galettes 180 grammes, CD en bonus et livret XXL, décidément le label Inside Out a encore soigné l’objet. Ils vont finir par devenir ma référence vinyle s’ils poursuivent sur ce chemin.

‘The Alien’ propose en ouverture, un long instrumental grandiloquent où guitares et rythmiques volent la vedette à tour de rôle. Puis Petrucci s’envole avec Rudess avant le second refrain pour nous en mettre plein les oreilles encore une fois. Une pièce longue de plus de neuf minutes qui met en appétit. Du grand classique furieusement efficace.

‘Invisible Monster’ et son couplet basse batterie marque également quelques points avant d’emprunter ensuite de surprenant chemins de traverse pour un groupe comme Dream Theater. 

Je pourrai également vous parler de ‘Sleeping Giant’ à la section instrumentale éblouissante ou de la fabuleuse intro de ‘Awaken The Master’ mais il faut que je garde un peu de temps pour le titre album en trois parties qui occupe à lui seul la face B du second vinyle. Comment dire ? En fait, depuis ‘Octavarium’, je n’avais pas retrouvé ce souffle épique chez Dream Theater. Son ouverture synphonico metal cinématique annonce tout de suite un morceau hors norme qui ne sera pas bâclé en trois minutes. De fait, vous en prendrez pour vingt où guitares virtuoses rencontrent piano classique, violons, batterie effrénée, basse trépidante et claviers fous. 

Magistral.

S’il n’y avait qu’un seul album de Dream Theater à écouter depuis l’arrivée de Mike Mangini, ce serait celui-ci. Bon à condition de supporter ce groupe bien entendu.

Teeshirt : Némo (parce les gars de Némo ne sont pas fans de Dream Theater justement)