Coup de pompe

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Cet été, je n’ai pas une seule fois utilisé ma pompe à eau au fond du jardin. Il pleut quasiment chaque après-midi, sous forme d’orage, d’averse, de front, il pleut. Les températures sont fraîches la nuit et le ciel reste couvert toute la journée. 

Mes tomates étaient pourries dès la mi juillet alors que d’ordinaire elles tiennent jusque fin octobre, mes semis se sont noyés dans leurs pots, la vigne se meurt du mildiou, les herbes folles prospèrent et les poireaux deviennent des arbustes. 

La saison débutait pourtant bien avec plusieurs kilos de fraises à la chantilly et de groseilles en tartes meringuées et gelées. Il y aura sans doute des pommes à croquer, des prunes en confiture et des poires tatin mais pour les cucurbitacés c’est mort.

Ce n’est pas moi qui vous parlais du réchauffement climatique il y a peu ? Il est où ton réchauffement bouffon ? En Espagne, en Grèce, au Groenland, au Canada et ailleurs avec des canicules records, la fonte des glaciers et la sécheresse sans parler de quelques endroits au monde devenus inhabitables pour l’homme à cause de la conjugaison des effets de la température et de l’humidité.

L’augmentation des précipitations en Europe du Nord fait partie des prédictions des modèles climatiques. Ce n’est pas parce que chez nous le temps est pourrit qu’il n’y a pas de réchauffement climatique global sur Terre.

Ceci dit, j’aime bien ce temps frais et humide, j’ai l’impression d’être en Bretagne, ma terre natale. Pour une fois je ne suffoque pas la nuit, les voisins ne plongent pas dans la piscine et leur chien reste au sec. Je dors comme un bébé, bercé par le bruit de la pluie sur la fenêtre.

Le printemps ne dure que trois jours

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J’ai été très pris par les concerts ces dernières semaines, par les chroniques et les interviews, épuisant toute l’encre de ma plume. 

Les beaux jours arrivent, et c’est sur un transat, au fond du jardin, en écoutant Panzerpappa que j’écris ces mots. Le jardin, ma seule activité un temps peu soit saine, loin des écrans et d’Internet. 

La saison des semis bat son plein, avec une nouvelle fois un peu d’avance. Les petits pois et les tomates ont déjà fière allure, les salades, si elles ne sont pas dévorées par les limaces, devraient agréablement améliorer les repas. Les fraisiers, poiriers, pruniers, cerisiers sont en fleurs, les potimarrons, courgettes, concombres sont encore sous serre mais ne devraient pas tarder à grandir en pleine terre. Je sèmerai bientôt les haricots et le potager sera complet.Le soir, au lieu d’allumer le mac, je vais dans le jardin, j’arrose, désherbe, bine, parle aux feuilles, plonge les mains dans la terre.

Dès la mi juin, nous consommerons une partie des produits du potager, des tomates aux saveurs incomparables, des légumes bio circuit court éthique bobo, des salades concombre tomate menthe,  des tartes à la rhubarbe, des fraises chantilly, des petits poids crus, des haricots frais, des poêlés de courgettes jaune croquantes.

Le blog pourrait souffrir de ce bonheur culinaire retrouvé, des apéritifs en terrasse, de la lecture au fond du jardin mais rassurez-vous, je ne vais pas tarder à vomir sur mes abrutis de voisins buvant jusqu’à point d’heure en terrasse et leur con de chien qui gueule en permanence.

Puis je vais souffrir de la chaleur, ne plus dormir, maudire le réchauffement climatique et la bêtise humaine puis espérer avec impatience la saison des figues. Ici le printemps ne dure que trois jours.