La nuit au Musée

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Quelle étrange sensation que de parcourir les couloirs d’un bâtiment quasi désert la nuit. Les bureaux sont fermés, les lumières éteintes, seul le ronronnement de la climatisation vient briser le silence accompagné du glougloutement des radiateurs mal purgés. 

Les collègues se sont couchés dans les chambres de veille, je suis le seul éveillé dans deux mille mètres carrés quasi déserts chauffés à plus de vingt-cinq degrés Celsius. Depuis trois jours, le bâtiment est comme l’enveloppe d’une montgolfière gonflée d’air chaud fuyant de toute parts dans la nuit froide.

Dehors, un drôle d’oiseau vole au-dessus des toits, descendant au niveau des fenêtres pour espionner ce qui se passe dans les bureaux déserts. Ses lumières rouges et vertes clignotent alternativement dans un doux froufrou. Parfois il s’immobilise dans le ciel puis plonge soudain vers le sol.

Dans les couloirs silencieux, un technicien déambule dans le noir pour prendre la température de chaque pièce et la reporter scrupuleusement sur un plan : 20.5 , 22.3, 25.7 degrés. Dehors le drone vrombit toujours devant les baies vitrées, refait plusieurs passes, une photo par seconde de chaque façade. Sur les clichés infrarouges, les ponts thermiques s’illuminent.

Il est quatre heures du matin, la caféine qui coule dans mes veines ne semble plus faire d’effet. Voilà plus de vingt heures que je suis debout. Le drone est parti avec son pilote. Je suis de nouveau tout seul. Mes collègues dorment encore. J’éteins les éclairages extérieurs, baisse la température de la chaudière, règle tous les thermostats sur des valeurs plus raisonnables, éteints les lumières et ferme les bureaux. 

Je rentre à la maison où il fait nettement moins chaud me glisser sous la couette. Aujourd’hui je resterai au lit.

Severance

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Souvent je rêve de rentrer à la maison le soir sans aucun souvenir de ma journée de travail. Et certains jours, concentrés devant l’écran de mon ordinateur, j’aimerais ne pas être perturbé par les soucis domestiques.

La société Lumon Industries semble avoir trouvé la solution à mon problème : la dissociation. Les souvenirs de certains de leurs employés, les dissociés, sont compartimentés entre vie privée et travail, avec aucune passerelle entre les deux. A la maison, l’employé ignore totalement ce qu’il fait pour son entreprise, au travail, il n’a aucun souvenir de ses loisirs.

Une courte opération du cerveau en pleine conscience, à la perceuse électrique, trépanation et installation d’un implant dans le cerveau, au niveau du lobe frontal, et vous pouvez travailler pour Lumon Industries. Mais faites attention tout de même, l’opération est irréversible.

La nouvelle série Apple TV Severance raconte donc cette étrange dissociation, celle de Mark Scout et ses trois collègues qui travaillent pour Lumon Industries, un travail assez étrange d’ailleurs dont les employés ne comprennent pas vraiment le sens, presque aussi mystérieux que les règles régissant leur entreprise.

L’univers visuel de Severance joue d’anachronismes, des ordinateurs de première génération qui côtoient des smartphones, une architecture communiste et des voitures américaines, des labyrinthes de couloirs et des personnages de cire tout droit sortis du musée Grévin. 

Mark s’accommode très bien de la dissociation après avoir perdu sa femme dans un accident de voiture. Mais Helly, la petite nouvelle, se rebelle contre sa demie existence et n’aspire qu’à démissionner. 

On ne quitte pas Lumon Industries sans l’accord de son alter égo qui vit à l’air libre même si le processus de dissociation semble réversible. Mais à quel prix ?

Severance est une série intrigante où il ne se passe pas grand chose, un huis clos professionnel assez déroutant suivi de scènes de la vie quotidienne misérable de Mark, un homme brisé, que la venue d’un ancien collègue et ami va bouleverser. 

Vous allez plonger dans univers à la Big Brother, souvent décalé, peuplé de personnages inquiétants, de bureaux déserts, de règlements absurdes, de salle de coupure, avec ses exters, ses inters, son ascenseur, le labyrinthe de couloirs et ses réunions avec la direction silencieuse.

Severance est une des meilleures séries Apple TV que j’ai pu voir, et pourtant dans l’ensemble, leur catalogue est déjà de très haut niveau. Alors vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Acapulco

Acapulco fut longtemps le Saint Tropez américain, des plages de rêve, des hôtels de luxe, le paradis des vacances pour célébrités. 

Apple TV en a rêvé et diffuse depuis peu cette destination VIP aux abonnés de la chaîne sous forme d’une série en dix épisodes.

C’est une histoire qu’un homme qui a réussi dans la vie, raconte à son neveux en guise de cadeau d’anniversaire, l’histoire de sa vie. La vie d’un jeune mexicain des bas quartiers de la ville, qui rêvait de travailler dans l’hôtel de luxe rose où toutes les stars américaines venaient se reposer loin des médias. 

Et son rêve se réalise, il est embauché comme garçon de piscine à Las Colinas, l’hôtel sulfureux d’Acapulco. Et dès le premier jour, il tombe amoureux de la petite amie du fils de la propriétaire. 

La série, pleine de bons sentiments et d’humour, raconte les premiers pas du garçon et de son ami dans cet hôtel, la découverte d’un autre monde, l’histoire de certains personnages et les dessous d’un lieu réputé sulfureux. Une série très colorée de part ses personnages et ses décors, racontée à deux périodes, aujourd’hui et en 1984 avec les tubes de l’époque réinterprétés en espagnol.

Les personnages sont attachants comme leurs histoires, l’univers est dépaysant avec un délicieux parfum de nostalgie eithies. Et le contraste entre les clients, ces riches américains et le personnel, les pauvres mexicains, est intelligemment amené. Bref une série divertissante qui se regarde avec plaisir.

Désabonné

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Dans la vie j’utilise six boîtes aux lettres. Quatre pour le travail, deux privées. Les six sont ouvertes en même temps sur mon navigateur web et les notifications pleuvent sans cesse. 

Celles du travail sont peu bavardes hormis les harangues syndicales qui tombent plusieurs fois par jour. Sur les deux boîtes privées, celle à mon nom possède une activité raisonnable, musique, expéditions de colis, factures et devis, mais la seconde, celle dédiée au webzine Neoprog, connaît une activité frénétique. Sur cette boite arrivent toutes les promotions, les annonces, les demandes de contact, les notifications du webzine, les concerts, les prochaines sorties d’albums, les commentaires des lecteurs et fatalement une tonne de spams. 

Cela représente une cinquantaine de messages par jour qu’il faut trier, lire et auquel il faut parfois répondre. Comme Neoprog ferme ses portes vendredi prochain, je me suis lancé dans une vaste opération de désabonnement généralisée. 

Le plus simple fut de me désabonner de la plateforme Haulix sur laquelle arrivaient de nombreuses promotions et newsletters. Il a fallu ensuite me désabonner manuellement d’autres listes et envoyer un message à quelques contacts qui travaillent encore à l’ancienne, sans liste de diffusion. 

Cela m’a pris plusieurs heures, mais je voulais faire les choses dans les règles et ne pas juste supprimer l’adresse mail du webzine afin de ne pas saturer les serveurs internet de requêtes inutiles.

Aujourd’hui je ne reçois presque plus rien dans cette boîte et ça me fait tout drôle. Mes soirées sont soudain bien vides. Je peux m’installer dans le canapé et écouter un vinyle sans être interrompu par une notification Gmail, Facebook ou Twitter. 

A la fin de cette semaine, je fermerai mes comptes Twitter, Facebook, Gmail et Instagram avec soulagement, ne conservant qu’une adresse mail et un compte Twitter perso, sans parler du compte Flickr sur lequel je publie mes photographies bien entendu. Si vous voulez encore avoir de mes nouvelles, il faudra passer par là ou venir sur ce blog.

Après m’être vautré dans les médias sociaux, je vire à l’ascétisme. Mais que voulez-vous, c’est ma nature. Le blog va survivre à cette hécatombe numérique, du moins tant que cela m’amusera, juste pour le fun, sans contrainte d’aucune sorte, sans équipe, sans pression, sans audimat, une manière de repartir à zéro et d’explorer de nouvelles choses.

Les vieux

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Depuis combien d’années n’ai-je pas vu une tête blonde ? Un arrivage de chair fraîche tout droit sortie de l’école ?

Fut un temps, l’été venant, nous recevions notre cargaison de jeunes diplômés, piaffants d’impatience de se mettre au travail, bourré d’envie, de dynamisme et d’idées. Du sang neuf qui coulait à flot dans les veines des services, oxygénant les cerveaux et renouvelant le cheptel.

Dans la fonction publique, la réduction de personnel se fait par le non remplacement des agents qui partent à la retraite (il y a pire et bien plus brutal j’en conviens). Les centres ferment les uns après les autres, les missions changent, déplaçant des fonctionnaires fatigués, parfois aigris vers de plus grandes unités. La démotivation gagne en ampleur avec ce mécanisme migratoire forcé. La moyenne d’âge augmente avec son lot de petites misères, d’arrêts maladie de plus en plus nombreux, de fatigue et de manque de motivation.

La machine fatiguée n’a plus de pièces de rechange. Les pannes sont de plus en plus fréquentes. Les engrenages grippés ne tournent plus. Chaque mois voit sa nouvelle réorganisation, les tâches sont redistribuées, les fonctions changent d’appellation et quelques agents disparaissent mais le travail reste le même.

Je me souviens d’un bâtiment débordant de vie, de bureaux remplis à craquer, nous envisagions même la construction d’une extension. Aujourd’hui les couloirs ressemblent aux rues de Pripyat, les pièces abritent des chaises et tables poussiéreuses. Les téléphones sonnent dans le vide et bientôt des déambulateurs useront le linoléum.

Avec 30 ou 40 années de services, après plusieurs mutations forcées, réorganisations, changement de politique, ILS vous demande d’être motivé, proactif, à la pointe du progrès. Les rares agents de moins de 30 ans qui arrivent encore chez nous se dépêchent de s’enfuir du mouroir, démotivés par le travail qui leur est proposé. Il ne reste que des vieillards, ombre d’eux-même hantant les couloirs, attendant leur départ prochain, le sordide pot de retraite où ne se retrouve plus que des têtes blanches, sorte de cérémonie du Soleil Vert de la fonction publique.

Fut un temps, l’été venant… Personne cette année, et l’an prochain ? Quatre recrues pour 2018 sur la France entière…

Mission polaire

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L’éloignement, la solitude, la blancheur, le froid, le silence. Je poserai bien mes valises pour quelques semaines en Terre Adélie à condition que l’on m’y téléporte, parce que la traversée à bord du Marion Dufresne II, sans façon, de toute manière en ce moment l’océan doit être gelé. Sérieusement -40°C, mieux qu’au congélateur, la nuit permanente pour dormir tout son saoul au froid, quel pied !

Parce que là, avec +40°C en plein soleil, les voisins qui braillent jusqu’à point d’heure, le réveil qui sonne trois heures après pour aller bosser dix heures dans un bureau vitré sans climatisation, ça n’est juste plus possible. Mes doigts collent au clavier, mon tee shirt dégouline et le ventilo poussif arrive à peine à donner une vague sensation de brise chaude. Mon cerveau doit ressembler à du slim vert en ce moment.

Nous ne sommes même pas encore en été officiellement, c’est demain, et nous avons déjà explosé maints records de température, l’horreur ! Demain 22°C au réveil, 38°C de au plus chaud sous abri. Sous abri cela signifie à l’ombre, dans un abri blanc ventilé en PVC, imaginez en plein soleil… Mon seuil de confort se situe autour des 25°C, on y reviendrait jeudi prochain d’après les modèles. Mais d’ici là je fais comment pour survivre ?

Je vais sortir du freezer quelques des glaçons et me construire un igloo, comme les inuits avant que la banquise ne disparaisse totalement. Je vais aller piquer une tête à La Rochelle avant que le niveau de l’océan ne rejoigne la ville de Niort. Je vais profiter des derniers hivers froids avant que notre atmosphère ne se réchauffe de quatre degrés.

L’idée du siècle, c’était de partir en vacances dans le sud cet été alors que l’on suffoque au nord. Dans le sud d’accord, mais bien en dessous du tropique du Capricorne alors. Vivement d’automne !

Corde raide

Je suis sur la corde raide. C’est avec des bouts de ficelle que je rafistole non agenda gribouillé, inventant des heures qui n’existent pas et ajoutant des jours dans le calendrier. Bien pratique la vingt cinquième heure du trente deuxième jour du mois pour caser l’interview retard. Entre le nœud plat pour fixer le cordier du violoncelle de ma femme, la connectique du home cinéma, les tendeurs pour palisser les arbres fruitiers et le nœud coulant pour le burn-out je me prends les pieds dans les câbles du micro au pied de la scène, à la recherche d’un coin pour dormir en pelote. Je perds mon self contrôle en démêlant les boucles de mon casque de baladeur, peinant à suivre la trame d’un concept album mal ficelé. Le temps file de plus en plus vite, les nuits élastiques sont au point de rupture, il faut que je dorme. Je vais jeter l’amarre, partir en croisière au loin et courir en string sur le pont du navire. Plus personne au bout du fil, pas de câble ethernet à connecter, aucun fil d’actualité à suivre; des vacances ! Plus que deux cent photos à développer, une interview à boucler, dix albums à chroniquer, trois live reports à publier, soixante vaisselles à nettoyer, cinq caddies à remplir, dix poubelles à sortir, vingt réveils à six heures du mat et je serai dans la file d’attente pour l’embarquement.

Débordé

Débordé, je suis débordé de toutes part. Entre le nouveau Zelda sur la Switch qui me bouffe toutes mes soirées, les épisodes de l’excellente série The Colony sur TF1, la chronique du dernier JPL, la traduction de l’interview du groupe Defying, la gestion des news et promotions du webzine, des heures passées dans les cabinets médicaux, les compétions de tennis de table de mon gamin, les concerts et le data rescue je n’ai plus de temps à moi. Non content de cela, je me suis mis en tête de tenir un blog pour raconter ma vie sans intérêt.

Alors même si j’ai une furieuse envie de vous parler du vote utile aux prochaines élections, je n’ai pas le temps, désolé. Sachez simplement que je ne voterai pas utile pour une fois, j’ai déjà donné avec Chirac et Sarkozy (j’ai encore un goût de vomi dans la bouche), alors non.

Sinon pour revenir à l’essentiel, Zelda, Breath of the wild, est vraiment une tuerie, graphiquement comme pour l’univers. Outre la totale liberté de mouvements, les quêtes principales et annexes, le monde dans lequel se déroule l’aventure est fabuleux, immense et beau. Seul hic, je suis vraiment nul aux jeux vidéos, je meurs toutes les minutes… Mon gamin, qui a quasiment achevé l’histoire, me nargue en permanence. C’est vraiment agaçant. Du coup je suis bien obligé de passer des heures sur cette console dont la batterie s’épuise ou bout de trois, pour essayer de rattraper mon énorme retard. Alors si je chronique moins, ne cherchez pas la cause très loin, c’est la faute à Zelda. Ce qui me fait très peur, c’est l’arrivée imminente du Mario Kart 8 fin avril, là je vais vraiment avoir un gros problème.

Note : à l’instant où je poste ce billet, j’ai terminé la traduction de Defying, la chronique de JPL et le data rescue de 1923 à 1939 et là je corrige toute les fautes que je viens de lire. Je suis trop fort, je vais pouvoir jouer à Zelda ce soir.

Usine à gaz

Durex veut tester la solidité d’un préservatif XXL. La direction rédige donc un ordre de mission pour leur bureau R&D afin de procéder aux tests de résistance.

Le R&D commande à un bureau d’étude des contrôles de résilience sur ses baudruches en latex.

Le bureau d’étude passe commande du travail à un expert en résistance des matériaux. L’expert contacté, enregistre la demande dans un logiciel sophistiqué qui transmet au service de gestion le besoin du bureau R&D. Le service de gestion demande à l’expert de chiffrer le travail via un formulaire informatique. L’expert s’exécute et notifie le service de gestion qui notifie l’unité comptable afin qu’elle produise un devis. L’unité comptable produit le devis et notifie, via le logiciel, le service de gestion. Le service de gestion notifie l’expert que le devis est prêt. L’expert valide le devis via le merveilleux logiciel. Le service de gestion notifié, demande via un formulaire informatique à l’unité comptable d’envoyer le devis à l’expert. L’expert reçoit et transmet le devis au bureau d’étude, bureau d’étude qui produit alors un nouveau devis comprenant sa marge et puis l’expédie au service R&D. Le R&D met sa griffe et fait remonter la facture à la direction de Durex. Durex signe, renvoie le document, le R&D met sa griffe, l’expédie le devis signé au bureau d’étude, le bureau d’étude signe le devis de l’expert et le lui renvoie, l’expert importe le document dans le logiciel fabuleux, le service de gestion est notifié de la signature du devis et notifie à son tour le comptable qui donne son feu vert pour le début de l’expertise via le logiciel sophistiqué.

L’expert reçoit une notification comme quoi l’expertise peut débuter. Il ajoute une entrée dans le logiciel pour signaler qu’il est prêt et qu’il lui faudrait un préservatif. Le service de gestion contacte le bureau d’étude qui contacte le R&D qui contacte la direction de Durex qui demande au R&D d’envoyer un préservatif au bureau d’étude. Le bureau d’étude reçoit le petit carré argenté, qu’il expédie via un coursier au service de gestion. Le service de gestion notifie une fois encore l’expert pour lui signaler que l’objet est arrivé. L’expert se tourne de 90° sur son siège vers le bureau du service de gestion et lui demande le carré magique. Le gestionnaire lui tend l’objet de l’étude et retourne à son logiciel formidable.

L’expert peu alors travailler. Il défait l’emballage argenté d’un coup de dent rageur, sort le latex rose et flasque de son emballage, souffle dedans pour le gonfler un peu et là l’objet éclate. Fin de l’expertise. L’expert tape son rapport dans le logiciel aux multiples fonctionnalités et clôt son action. L’agent du service gestionnaire, qui enlève les morceaux roses qui parsèment son clavier, reçoit la notification de travail terminé de l’expert avec le rapport de deux pages. Il notifie le service comptable afin de produire une facture ce que s’empresse de faire le voisin de gauche de l’expert, assis au même bureau. La facture est importée dans l’extraordinaire application et envoyée par mail et par courrier recommandé avec accusé réception au bureau d’étude un étage au dessus. Le bureau d’étude s’empresse de générer une nouvelle facture qui vient compléter celle déjà présente dans le logiciel magique et la transmet au R&D situé de l’autre côté du couloir via le réseau local et le service courrier. Le R&D, notifié par un fabuleux logiciel, reçoit facture et rapport. Il rédige alors un nouveau rapport (copier-coller, changement d’entête, des fonctionnalités prévue dans le tout puissant logiciel), préconisant de revoir la production des préservatifs incriminés et le  transmet à la direction, le gars en face de lui, via un logiciel que nous connaissons bien maintenant, puis notifie le service comptable à l’étage en-dessous de payer la prestation du bureau d’étude. Le comptable s’exécute, crédite le montant des deux factures à Durex et débite également les même montants sur d’autres comptes du groupe puis il notifie le service de gestion que le dossier peut être clos.

Certains jours, je gonfle des ballons dans mon bureau, cela me prend quelques secondes. Cette saine activité récréative fait travailler un directeur, un bureau d’étude, un service R&D, moi même, l’agent comptable, le service courrier et quelques développeurs à temps plein.