I want to ride my bicycle

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Ce week-end je suis allé me promener à Strasbourg avec la ferme intention de faire quelques photographie. Car à poster trois images par semaine, mon stock commence à se vider. J’ai déambulé dans les rues, principalement autour de la place du Château et Kléber car je voulais continuer dans la dynamique du Palindrome. Mais bon, on ne peut pas gagner à chaque fois.

Cette dernière photo a été prise à l’arrêt de tram Kléber où de nombreux vélo sont accrochés. Des vélos en piteux état pour certains qui gisent là depuis des mois, abandonnés par leur propriétaire. Un cimetière de deux roues.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-70 mm, 1/40s, f/11, ISO 200, 38 mm

A bicyclette

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A part si vous shootez en studio, en concert où en ville, pour faire des images et varier les sujets, vous aurez besoin de vous déplacer. Une solution consiste à prendre la voiture, mais bilan carbone oblige, mieux vaut éviter. A pied, à moins de traverser la l’Europe d’Ouest en Est pendant les vacances, le périmètre est très vite limité. Un compromis intéressant consiste à partir à vélo, pour augmenter votre rayon d’action sans pour autant prendre la voiture. 

Avec les beaux jours, je me suis motivé à monter sur deux roues et ce malgré quelques déboires récents, pour arpenter les chemins dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres autour de la maison. Rien de très exotique au final, mais de beaux paysages de campagne accessibles sans voiture, à une allure tranquille qui permet de découvrir, de s’arrêter n’importe où et de prendre le temps.

L’ennui c’est qu’il faut emporter avec soi un appareil photo, de l’eau, ses papiers et un téléphone en cas de galère. C’est là qu’intervient le choix du sac. Il ne faut pas qu’il repose sur le dos pour ne pas terminer en éponge, il faut qu’il tienne bien pour ne pas gêner les mouvements et soit assez grand pour y glisser un hybride, un objectif, des papiers et un téléphone.

J’ai essayé avec un petit sac à bandoulière, ne pouvant contenir que l’appareil. Le truc ballottait tout le temps dans mon dos où sur le côté, me dérangeant tout le temps. Le grand sac était hors de question, à cause de son encombrement, de son poids et surtout parce qu’il couvre tout le dos. Sans parler du fait qu’il faut le décrocher pour prendre un appareil. Restait un sac intermédiaire, assez mal fichu, avec deux compartiments, qui se porte en diagonale. Il n’est pas pratique car l’espace supérieur ne peut pas contenir un hybride et son objectif et que l’étage inférieur est conçu pour les objectifs. Mais en enlevant les séparations du bas, je peux y caser aisément le Z8 et un 24-200 mm. Du coup, en haut je place mes papiers, mon téléphone et éventuellement un truc à grignoter.

L’avantage de se sac, c’est qu’il offre un accès au matériel sans avoir à l’enlever, juste en détachant une attache. Et ça, à vélo, c’est top.

Ma première sortie, un trajet d’à peine 25 km car il faut commencer en douceur, m’a conduit à Achenheim pour une exposition photo en passant par le magnifique canal de la Bruche. L’expo méritait l’effort, le club en question est très élitiste mais ces membres proposent un travail de haut vol. Au retour, j’ai pris mon temps, m’arrêtant à une écluse, au bord d’un pré et près d’un centre équestre.

Urgences

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Je suis devenu un abonné des urgences. Il faut dire qu’à la maison, mon entourage ne plaisante plus avec mes petits soucis de santé depuis une certaine fracture du rein.

Samedi, jour de migraine, je suis allé à vélo au Gros Malin, chercher une mallette pour ranger mon matériel d’astronomie, car si vous ne l’aviez pas remarqué, le ciel est enfin clair et je peux à nouveau sortir le télescope. Et vu que je comptais monter au Champ du Feu pour quelques observations, il fallait que j’optimise le rangement des oculaires, de la raquette, de la batterie et des câbles. Une mallette rigide et un peu de mousse remplacerait avantageusement mes deux cartons actuels.

J’ai trouvé mon bonheur chez la grande enseigne et suis rentré direction la maison, avec dans une main la mallette, dans l’autre le guidon. Oui, je suis con, je l’avoue mais j’avais mal anticipé la chose. Les migraines n’aident pas beaucoup à être lucide. 

Évidemment, il y avait un piéton zigzagant sur la piste cyclable, un piéton regardant son téléphone tout en écoutant de la musique au casque.

J’ai voulu me signaler. La sonnette étant à gauche comme la mallette, ma tentative pour l’avertir s’est achevée à plat ventre sur le goudron. Ouille ! Jean déchiré, bobos à la main gauche, mallette cabossée, coude et genoux éraflés et une sourde douleur dans les côtes, je suis arrivé dans un état assez pitoyable à la maison. 

Oui, parce que personne ne s’est vraiment préoccupé de me savoir à terre, le piéton ne s’est même pas retourné malgré ma gueulante, les voitures sont passées dans une totale indifférence.

C’est à table que mon fils m’a fait comprendre, qu’avec mes lourds antécédents, je devrais aller aux urgences. Oui c’est comme ça que j’ai failli mourir il y a six ans d’une hémorragie interne au rein. Bref.

Alors, malgré la journée ensoleillée, je suis allé aux urgences, surtout pour le rassurer en fait. 

Et si vous ne le saviez pas encore, les services urgentistes sont totalement débordés. Les gens viennent pour un mal de tête, des écorchures au coude et au genoux, un œil en moins, un couteau planté dans la main, une balle de la tête ou un diarrhée après un repas au kebab du coin.

Ce samedi là c’était un festival mais j’ai connu pire. Au bout d’une heure, j’ai été pris en charge par un sympathique infirmier débordé qui s’est soucié de mes égratignures, un peu moins de mes côtes et pas du tout d’une éventuelle fracture du rein. Après quelques prises de constantes il m’a renvoyé en salle d’attente pour voir le médecin. 

Une autre heure plus tard, un vénérable vieillard, a invité plusieurs personnes amochées, dont moi même à le suivre. Nous étions redirigé vers SOS médecin, plus vers les urgences.

Une autre heure plus tard, le vieil homme qui n’était que le médecin, sans doute retraité (il aurait pu être mon père), m’a enfin ausculté. Cette fois il a regardé les côtes douloureuses, écouté mes poumons, palpé le rein et vérifié que mes membres étaient encore dans le bon sens. Il m’a gentiment proposé de faire des radios, de poser des bandages et m’a recommandé de revenir si je pissais rouge puis m’a laissé repartir. 

Oui, lorsque l’on pisse rouge, c’est très mauvais signe pour le rein. Je le sais, j’ai surveillé ça pendant des mois après mon précédent accident.

J’aurais bien aimé une analyse d’urine comme celle qui m’a probablement sauvé la vie il y a six ans. Car dès l’instant où ils avaient trouvé des traces de sang dans mon précieux liquide doré, j’avais été allongé et immobilisé avec interdiction de bouger avant de passer un scanner puis un IRM et d’être placé en soins intensifs.

Le tout, c’était de passer la nuit sans nouvelle complication. Si vous voyez plus d’articles publiés sur ce blog après celui-ci, c’est que je pisse rouge.

La poussette électrique

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Au commencement Dieu créa le rasoir électrique Philips car l’homme devait chaque jour couper sa barbe avec une lame et de la mousse alors qu’il aurait pu la sectionner avec une machine vibrante. Dieu vit que l’homme était rasé de près et s’en réjouit. 

Dieu récompensa la femme le deuxième jour avec un couteau électrique Moulinex pour la fête des mères. EDF se réjouit du pic de consommation d’énergie pour découper la brioche et le gigot du dimanche midi. 

Le troisième jour, Dieu créa le vélo électrique car il avait fait croitre des montagnes sur la Terre et que Poulidor finissait toujours deuxième.

Le quatrième jour, pour ne léser personne, Dieu offrit aux enfants les trottinettes électriques et remplit enfin les belles salles d’attente des urgences. 

Le cinquième jour, Dieu creusa la Terre pour y puiser les dernières gouttes de pétrole afin que les voitures puissent encore rouler. Dieu offrit également le vibromasseur électrique à l’épouse délaissée par son époux qui roulait dans son bolide. 

Le sixième jour, en panne sèche, Dieu convertit tous les constructeurs automobiles au moteur électrique et le monde fut beau et propre. 

Le septième jour, assis près de Fukushima, les pied dans l’eau radioactive, Dieu s’ennuyait. Il vit passer une petite fille malade traînant une poussette cassée dans laquelle dormait une jolie poupée calcinée. Dieu réalisa alors que le monde était imparfait. Alors pour parachever son oeuvre, Dieu conçu la poussette électrique pour que les mamans ne peinent plus en promenant leurs enfants leucémiques dans les forêts de Tchernobyl. 

Et le monde fut enfin parfait.

Eco nar

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Je vais vous parler d’un nouveau concept tirant parti de l’écologie et de la connerie. 

Les municipalités incitent de plus en plus les citadins à utiliser des bicyclettes pour se rendre au travail. Certaines proposent même à leurs employés une prime vélo afin de les motiver un peu plus. 

Jusque là tout va bien. Elles organisent également des manifestations pour sensibiliser les gens à la pollution, à la circulation écologique, à la sécurité à vélo, allant jusqu’à réviser les deux roues des administrés gratuitement.

Franchement c’est beau. Les bobos sont à la fête, et la course à l’entreprise qui fera le plus de kilomètres à vélo en un mois est lancée. Youpi ! Pour fêter l’événement, on affiche, on placarde, on mail, on plastronne « Venez à vélo ». 

C’est là, que tout doucement ils commencent à me gonfler. « Inscris-toi, c’est important, faut venir à vélo au travail. ». Je viens au travail tous les jours à vélo, je me déplace à vélo le plus souvent possible, sinon je marche ou j’emprunte les transports en communs ok ? Je n’ai pas eu besoin d’une grande messe pour développer ma conscience écologique. 

Mon refus de participer au grand concours agace. Mais passons, je ne suis pas un bobo communautaire, c’est ainsi. 

Pour promouvoir le vélo, le transport écolo, quoi de mieux, outre une communication agressive, que des petits gadgets à ramener chez soi : une mini plaque minéralogique, une pince à vélo brassard jaune auto enroulante, des petites lumières rouge et blanches clignotantes. 

Une plaque en aluminium chromée (le top de la consommation électrique), un machin en matériaux divers non recyclables (formidable pour le tri sélectif), des trucs électroniques avec des piles bouton au mercure, des LED et un petit circuit RLC (inutile, moche, polluant)… Les gadgets c’est sympas, mais question écologie ils ont totalement loupé leur communication les bobos. Car ils en ont donné des tonnes de ces conneries inutiles qui finiront à la poubelle ou dans la chambre du gamin, même moi j’en ai trouvé sur mon bureau au travail sans avoir participé à leur farce écologique.

Oui c’est bien de se déplacer à vélo, d’avoir une bicyclette en bon état pour rouler, d’être équipé d’un casque, d’un gilet et de lumières pour augmenter sa survie en milieu hostile. Mais ce n’est pas en distribuant des gadgets non recyclables que l’on incitera les gros cons roulant en SUV à se mettre à la petite reine. Cet l’argent gâché en com aurait pu être investi dans une étude raisonnée des pistes cyclables. Car c’est bien de promouvoir, encore faut-il pouvoir circuler en toute sécurité.

I want to ride my bicycle

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Bicycle bicycle bicycle
I want to ride my bicycle bicycle bicycle
I want to ride my bicycle
I want to ride my bike
I want to ride my bicycle
I want to ride it where I like

Après une jolie gamelle, quelques mois de récupération, je remonte enfin sur mon vélo. Il aura fallu du temps, pour récupérer physiquement et surtout psychologiquement. J’avais une trouille bleue à l’idée d’enfourcher mon deux roues. Alors, de novembre à mai, j’ai marché tous les jours pour me rendre au travail, 30 minutes le matin, 30 minutes le soir, usant mes semelles et puis un beau matin de juin, j’en ai eu mare de marcher, d’autant que la promenade n’est guère bucolique. J’ai regardé mon vélo poussiéreux, regonflé les pneus, redressé le guidon, vérifié les freins et suis monté sur la petite reine (oui je sais ça prête à confusion) pour un tour de pâté de maison. La première appréhension passée, me voila à nouveau arpentant les pistes cyclables mal foutues de ma ville, sans doute un peu moins rapide qu’autrefois, un peu plus prudent également. Les étudiants n’encombrent plus les trottoirs, la circulation est fluide, il fait jour à l’aller comme au retour. Le plus redoutable sera donc début septembre, lorsque ces jeunes abrutis seront de nouveau lâchés dans la nature, casque sur les oreilles, smartphone devant les yeux, une gamine collée à la bouche.

Happy birthday !

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C’est allongé dans mon lit avec 39 de fièvre que je fête mon 31 mai. Point de rechute rassurez-vous mais un mal de gorge épouvantable doublé d’une violente poussé de température. Sans doute la suite d’un weekend très chargé pour mon âge vénérable… Bon ça pourrait être pire, je pourrais également me planter à vélo vers 17h30 et me retrouver aux urgences avec un pronostic incertain.

Aujourd’hui aucune chance que je monte sur un vélo, un parce que j’ai renoncé à ce moyen de transport, deux parce que je ne tiens pas sur mes guiboles. Alors même si j’ai encore des séquelles de l’accident, joyeux 31 mai ! je suis vivant avec deux reins. Dingue comme une simple pirouette à vélo pour changer votre vision du monde.

Un 31 mai

31 mai 17:30
Inconnu – restez allongé, je vais vous enlever le casque
Inconnu – les secours arrivent

31 mai 18:00
Pompier – vous allez bien, vous pouvez vous lever ?

Pompier – restez allongé, on va vous mettre sur la civière.
Pompier – on va rouler doucement, c’est dans ces moments là que l’on se rend compte que la chaussée n’est pas en bon état.

Ambulance – pin-pon ! pin-pon !

31 mai 18:30
Urgentiste – allongez-vous, on va faire quelques examens, vous aviez un casque ?
Infirmier – vous êtes tombé comment ?
Infirmier – vous avez mal où ?
Infirmier – vous pouvez vous lever ? Vous avez sans doute une côte fêlée. Je vais vous faire une radio du thorax, une analyse d’urine et une prise de sang.
Infirmier – c’est bon c’est fini. Vous pouvez rester assis dans la salle d’attente.

31 mai 19:30
Urgentiste – Vous avez du sang dans les urines, je vais vous poser une perfusion et vous allez passer un scanner.

31 mai 21:30
Radiologue – une chute à vélo ? Hé ben.
Scanner – zonzon zonzon brrrrrrr zon zon brrrrr…
Radiologue – ne restez pas debout, on va vous mettre dans une chambre.

31 mai 22:30
Urgentiste – nous ne sommes pas équipés pour vous garder ici, nous allons vous transférer. Surtout bougez le moins possible.

1er juin 00:15
Ambulancier – non monsieur, ne bougez pas, on va vous porter.
Ambulancier – ça vous est arrivé comment, à vélo ? vous ne vous êtes pas loupé…

Ambulance – pin-pon ! pin-pon !

1er juin 00:45
Interne – on vous emmène en soins intensifs, vous êtes entre de bonnes mains.
Machines – bip, pfff, bip, tuuuuuuut… bip !
Infirmier – je vais vous poser une sonde, ça n’est pas très agréable mais dans votre cas, c’est plus prudent.
Machines – bip, pfff, bip, tuuuuuuut… bip !

1er juin 09:00
Brancardier – je vous transfère en urologie, c’est à côté.
Brancardier – non, surtout ne bougez pas du tout.

Infirmière – vous devez rester allongé, d’accord ? Le médecin va passer.

Voisin de chambre sympa – qu’est-ce qui vous est arrivé ? Ben dites donc…
Voisin de chambre sympa – moi ? Ablation du rein gauche, je suis greffé du rein droit, j’ai l’habitude.

1er juin 20:00
Médecin – vous avez une fracture du rein de stade 3 avec une hémorragie interne.
Médecin – vous avez survécu à la nuit, maintenant vous allez rester chez nous, allongé pendant une semaine, immobile.
Médecin – avec un peu de chance vous éviterez l’ablation du rein.
Médecin – vous comprenez les enjeux ?

Voisin de chambre sympa – ça va vous tenez le coup ?

1er juin 12:00
Aide soignante – voila le repas, bon appétit !
Aide soignante – vous n’avez pas le droit de bouger ? ça ne va pas être facile, je vais vous découper la viande et vous apporter un verre à bec verseur.
Voisin de chambre sympa – tu veux que je t’aide ?

2 juin 19:00
Médecin – alors comment ça va aujourd’hui ?

Voisin de chambre vraiment très sympa – si tu veux, je te rase demain, ça te fera du bien.

3 juin 09:00
Voisin de chambre vraiment très sympa – tu vois, on se sent mieux quand même rasé de prêt.

3 juin 20:30
Médecin – plus de sang dans les urines, c’est bien.

4 juin 18:00
Médecin – vous avez toujours mal ?

5 juin 7:00
Intestins – grrrrr… pffff…grrrrr… pffff…

5 juin 13:00
Aide soignante – pour la grosse commission, ça ne va pas être facile. Vous êtes constipé ?

Intestins – grrrrr… pffff…grrrrr… pffff…

5 juin 23:00
Voisin de chambre vraiment très sympa – j’ai de la fièvre, ça va pas du tout, tu peux appeler l’infirmière ?

Interne paniqué – 40°C, ça ne baisse pas, vous avez essayez de lui [bip] et de le [bip] ?

6 juin 08:00
Infirmière – on transfère votre voisin au service greffe.
Voisin de chambre vraiment très sympa et comateux – bon courage pour la suite !

6 juin 11:00
Brancardier – je vous emmène pour un scanner.
Scanner – zonzon zonzon brrrrrrr zon zon brrrrr…

Nouveau voisin paranoïaque – putain, les salops, il vont me virer le rein.
Nouveau voisin paranoïaque – m’ont rien dit sur ma douleur, j’ai tumeur grosse comme un point qui disent, vont tout virer, putain, les salops !
Nouveau voisin paranoïaque – pas confiance dans ce médecin, il ne me dit pas tout.
TV – en marche

Intestins – grrrrr… pffff…grrrrr… pffff…

6 juin 01:00
TV – en marche

7 juin 07:00
Pompe analgésique du nouveau voisin paranoïaque – bip… pfff…
Nouveau voisin paranoïaque – Haaaaa…
TV – en marche

Intestins – grrrrr… pffff…grrrrr… pffff…

7 juin 07:30
Pompe analgésique du nouveau voisin paranoïaque – bip… pfff…
Nouveau voisin paranoïaque – Haaaaa…

7 juin 07:45
Pompe analgésique du nouveau voisin paranoïaque – bip… pfff…
Nouveau voisin paranoïaque – Haaaaa…

7 juin 08:00
Pompe analgésique du nouveau voisin paranoïaque – bip… pfff…
Nouveau voisin paranoïaque – Haaaaa…

7 juin 08:10
Pompe analgésique du nouveau voisin paranoïaque – bip… pfff…
Nouveau voisin paranoïaque – Haaaaa…

7 juin 08:20
Pompe analgésique du nouveau voisin paranoïaque – bip… pfff…
Nouveau voisin paranoïaque – Haaaaa…

7 juin 08:30
Pompe analgésique du nouveau voisin paranoïaque – bip… pfff…
Nouveau voisin paranoïaque – Haaaaa…

Infirmière – dites, il va falloir essayer de lever le pied avec la pompe.

Nouveau voisin paranoïaque – putain de salope de d’infirmière, j’ai mal moi !
TV – en marche

7 juin 20:00
Intestins – grrrrr… pffff…grrrrr… pffff…

Médecin – je vais vous donner un produit contre la constipation.
Médecin – sinon le scanner ne montre pas de régression, vous allez pouvoir rentrer à la maison, demain vous vous levez.

8 juin 02:00
Nouveau voisin paranoïaque – putain j’ai mal, la TV, te dérange tant que ça ? ok, ok je coupe la TV !
TV – éteinte

8 juin 06:00
TV – en marche
Nouveau voisin paranoïaque – putain j’ai faim, ils me donnent rien à bouffer.

8 juin 10:00
Infirmière – on va essayer de se mettre debout aujourd’hui, attention à ne pas tomber, tout doucement.
Infirmière – vous avez toujours mal ?

Intestins – Youpi !

8 juin 14:00
TV – en marche

Médecin – vous allez pouvoir sortir, je vous met en arrêt pour deux mois, ne faites aucun effort, restez allongé le plus souvent possible, ne marchez pas, ne prenez pas la voiture, le train et pas de rapport sexuels.
Médecin – je suis sérieux.

TV – en marche
Nouveau voisin paranoïaque – salut, j’espère qu’ils ne vont pas me crever ces salops.

7 juillet 09h00
Radiologue – je vous injecte un produit pour stimuler le rein, ne bougez pas.
Scanner – zonzon zonzon brrrrrrr zon zon brrrrr…
Vessie – au secours !

12 juillet 11:00
Secrétaire – il y a un peu de retard dans les rendez-vous.

12 juillet 15:30
Médecin – c’est bien, pas de régression, l’hématome est presque résorbé, vous avez mal ?
Médecin – on se revoit en octobre.

31 juillet 10:00
Généraliste – vous ne vous êtes pas loupé, vous avez toujours mal ? Je vous prolonge d’un mois et vous allez faire un peu de kiné, après deux mois allongé, il faut relancer doucement la machine.

1er août 09:30
Kiné – ben alors qu’est-ce qui vous arrive ?
Kiné – ouille ! on va y aller tout doucement alors.

28 août 10:15
Généraliste – vous avez toujours mal ? Bon on poursuit la kiné et vous ne reprenez pas le travail, c’est trop tôt.

26 septembre 11:00
Généraliste – vous voulez reprendre le travail, je comprends ça doit commencer à faire long, à mi temps alors.

1ier octobre 17:00
DRH – non impossible de mettre en place un mi temps thérapeutique, demandez au médecin de prolonger votre arrêt.

2 octobre 09:00
Généraliste – bon on prolonge alors, je vous arrête jusque fin octobre, on verra ce qu’en pense le médecin.

13 octobre 10:00
Radiologue – je vous injecte un produit pour stimuler le rein, ne bougez pas.
Scanner – zonzon zonzon brrrrrrr zon zon brrrrr…
Vessie – au secours !

25 octobre 9:00
Secrétaire – il y a un peu de retard dans les rendez-vous.

25 octobre 14:00
Médecin – le rein est quasiment réparé, vous avez toujours mal ?
Médecin – si vous voulez reprendre le travail doucement c’est possible.
Médecin – on se revoit dans un an pour un contrôle.

3 novembre 7:00
Collègues – tiens un revenant !
DRH – oui vous pouvez vous aménager un temps partiel avec vos jours de congés restants, nous on ne sait pas mettre en place un temps partiel thérapeutique ici.

1er décembre 10:00
(nouveau) DRH – vous n’avez pas fait une visite de reprise ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas obtenu un temps partiel ?

12 décembre 14:30
Médecin du travail – vous ne vous êtes pas raté, dites donc, toujours mal ?
Médecin du travail – vous devriez rester à temps partiel encore un peu.

23 janvier 09:00
Intestins – grrrrr… pffff…grrrrr… pffff…

Généraliste – toujours mal ! Plus qu’avant ? Ce n’est pas normal. Je vais vous faire faire une coloscopie. Un temps partiel, non ce n’est plus possible, vous avez repris à plein temps.
Généraliste – en attendant je confirme la consolidation de votre blessure.
Généraliste – bon d’accord, avec séquelles.

3 février 17:00
DRH – vous allez prendre rendez-vous avec un rhumatologue pour une expertise médicale.
DRH – comment ça un urologue ? Non un rhumatologue.
DRH – une fracture du rein vous dites ? Ce n’est pas un os ? C’est quoi ? Un organe vous dites…
DRH – je vais voir.

7 février 16:45
Secrétaire – le médecin a un peu de retard.

7 février 19:00
Intestins – grrrrr… pffff…grrrrr… pffff…

Gastro entérologue – qu’est-ce qui vous arrive ? Un coloscopie, comme ça ? On va faire des examens préliminaires, je n’ai pas envie d’aggraver les choses.
Gastro entérologue – vous allez me faire prise de sang, analyse d’urines, copro-culture, échographie, radios du bassin, de la colonne…

8 février 10:00
Secrétaire – les ordonnances sont au nom de votre fils ? pas de problème je vais prévenir le médecin de corriger ça, il revient le 21…

Intestins – grrrrr… pffff…grrrrr… pffff…

24 février 18:00
Intestins – grrrrr… pffff…grrrrr… pffff…

Analyses – hématocrites pas bons, hématocites pas bon, sang dans les urines, pas bon…

27 février 17:00
DRH – Nous n’avons pas d’expert urologue, on prend un généraliste ?

3 mars 08:00
Radiologue – ben qu’est-ce qui vous arrive encore ?
Vessie – au secours !
Échographe – bzzzzz, sploch, bzzzzz
Vessie – ahhhhh !
Radiographie – brrrrr, flash, brrrr, flash, flash, flash, flash, Fukushima !

3 mars 11:30
Rapport écho – RAZ
Rapport radio – RAZ
Fion (à ne pas confondre avec le Fillon, bien que) – youpi ! Les jolies colo de vacances, merci maman, merci papa…

20 mars 08:00
Épouse – tu as une tique dans le dos
Nouveau généraliste – elle est vilaine votre tique
Prescription – antibiotiques pour un mois
Nouveau généraliste – vous avez encore mal des suites de votre chute ?
Prescription – patch antidouleur
Petit corps douillet – Ahhhhhh !

21 mars 17:30
Secrétaire médicale – Il y a un peu de retard
Lecture du Grand N’Importe Quoi

21 mars 19h00
Gastro entérologue – Je reviens, un patient vient de faire un malaise

21 mars 19h30
Gastro entérologue – rien sur l’écho, rien sur la radio et ces patchs vous font du bien ? Ben c’est sans doute musculaire alors, on ne va pas faire de colo dans ce cas là d’accord ?

28 mars 17h25
Secrétaire médicale – passez en salle d’attente monsieur.
Salle d’attente – vide !

28 mars 17h30
Expert médical mandaté par l’employeur – donc une chute de vélo, une fracture du rein stade 3, vous avez encore mal ?
Petit corps douillet – oui un peu…
Expert médical mandaté par l’employeur – allongez-vous sur le dos. Vous avez mal là ?
Petit corps douillet – Aille !
Expert médical mandaté par l’employeur – et là quand je fais ça ?
Petit corps douillet – Rhhhaaaaaa !
Expert médical mandaté par l’employeur – la douleur vient du dos, rien de grave, allez voir un bon ostéopathe il va vous arranger ça.

3 avril 10:45
Ostéopathe – fracture du rein, pas possible ?
Ostéopathe – en effet, vous êtes bien crispé, je vais essayer de manipuler tout ça.
Petit corps douillet – Rhhhaaaaaa !

3 avril 12:00
Ostéopathe – bon ça suffira pour aujourd’hui.
Petit corps douillet – oui !
Ostéopathe – on se revoit le 24.
Petit corps douillet – Ha ?

To be continued…

Pirouettes et galipettes

« Trois pirouettes plus tard, je fus dans le brancard ». Ainsi pourrait se résumer mon renoncement à la petite reine. Quatre ados sur la piste cyclable : un trauma crânien. Un joggeur récalcitrant : trois cotes cassées. Deux skateurs distraits : un rein fracturé… Une semaine immobilisé à l’horizontale dans un lit d’hôpital, cinq mois arrêté, une année pour récupérer complètement peut-être, décidément se rendre au travail à vélo s’avère périlleux. Et encore, il semblerait que je m’en sois tiré à très bon compte.

Piétons, skates, rollers, trottinettes, vélos, scooters, motos, voiturettes, voitures et camions ne font pas bon ménage sur la route. Mais vous vous en doutiez n’est-ce pas ? Pour minimiser les conflits, nous avons inventé les trottoirs pour stationner, les pistes cyclables pour le jogging et les routes pour les hérissons. L’aménagement de la voirie, en dépit du bon sens et le comportement imbécile de ses usagers rendent certains parcours suicidaires.

Certains maires aiment bien afficher les kilomètres de pistes cyclables réalisés chaque année, encore oublient-t-il de mentionner ceux qui ont été supprimé entre temps.

La grande idée de la piste cyclable en contre sens de la circulation avec à peine assez de place pour une voiture, vient de l’Alsace, je suis trop fier ! L’aménagement de voies pour vélos sur les trottoirs plutôt que sur la chaussée, en voilà une belle idée, que fait donc le piéton dans ces cas là ? Préférez-vous marcher sur des pavés ou sur du bitume ? Ben oui, le bitume… Et ces espaces mixes, où les voitures devraient rouler au pas pour que piétons et cyclistes puissent survivre plus d’une minute, encore une belle idée. Et que dire de la piste qui s’arrête brutalement et reprend de l’autre côté de la rue ou qui s’achève à l’entrée du rond point. De l’itinéraire qui vous fait couper cinq fois la route alors que les voitures vont tout droit ou ce bout de piste qui continue sur un trottoir sans aménagement de bordure en bateau. Ouille ça fait mal dans le noir… Et ces panneaux publicitaires, lampadaires, potelets, panneaux de signalisation en plein milieu de votre itinéraire ? Un régal.

Les cyclistes ne sont pas en reste, pas de lumière, de gilet, de casque, de matériel en bon état. Si si, les freins c’est utile. Un, pépère sur la chaussée, l’autre à fond sur le trottoir, le troisième à l’arrêt sur la piste cyclable. Le téléphone au volant c’est mal, mais à vélo, c’est comment ? Et puis il y a ces rigolos qui remontent la piste en contre sens et que vous vous prenez en pleine poire au détour d’un virage. Ailleeeeeu ! Les feux ? Ben oui, c’est fait pour les voitures, pas pour les vélos c’est bien connu.

Les incivilités, la bêtise et les aménagements urbains en dépit du bon sens rendent la démarche écologique difficile dans notre pays. Pourquoi venir à vélo et risquer sa vie, affronter la pluie et le froid, quand on peu prendre la voiture, au chaud, avec de la musique en faisant monter le bilan carbone de la planète pour quelques kilomètres ? On s’en fou, Trump vient d’être élu…

Reste la marche à pied. Depuis mon accident, je marche une heure par jour pour aller et revenir du travail. Là encore c’est périlleux, mais nettement moins. Il faut juste porter une veste voyante la nuit, marcher sur le trottoir quand les voitures vous laissent un peu d’espace et faire gaffe aux pétons à smartphone, joggeurs à casque, vélos, poussettes, trottinettes, aux merdes de chiens, plaques de verglas, et sur les passages protégés aux voitures, aux camions, aux bus, aux motos, aux scooters, tracteurs, bulldozers. Facile…