Malamute

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De temps en temps, Babelio me convie à parler d’un livre. Je m’inscris et quelques jours plus tard je reçois l’ouvrage en question à la maison. Cool, un livre gratis… Sauf que Babelio met la pression à ses chroniqueurs en herbe. Il faut rendre son verdict dans le mois suivant la réception du livre. Gros stress, il m’arrive d’avoir besoin de plus d’un mois pour terminer un bouquin. Pour Malamute de Jean-Paul Didierlaurent, je n’ai eu besoin que de quatre jours.

Un viel homme rongé par son passé, un jeune homme torturé par un accident et une femme à l’enfance volée se retrouvent bloqués ensemble dans les Vosges par des chutes de neige exceptionnelles. 

Malamute est un quasi huit clos sous un manteau blanc, étouffant des secrets bien cachés et des souffrances venues du passé. 

Germain, le vieux bougon a commis un jour l’irréparable. Basile le dameur de pistes, a tué une jeune enfant lors d’un accident et Emmanuelle revient dans la maison de ses parents, là où un terrible drame s’est déroulé avant sa naissance. 

Et la neige ne cesse de tomber sur ce village, coupant ses trois mille âmes du reste du monde. Quel rapport avec le chien de traineau venu de l’Alaska ? Un rêve brisé.

J’avais dévoré Le Liseur du 6h27 il y a quelques années et l’idée de me plonger dans un nouveau roman de Jean-Paul Didierlaurent me faisait frissonner d’impatience. Les premières pages nécessaires à la mise en place le récit furent lentes à donner le rythme du récit mais une fois les protagonistes présentés et réunis, j’ai eu beaucoup du mal à lâcher le livre. Je me suis attaché à ce trio improbable, à ce village perdu, à son curé et aux dameuses de la station de montagne.

Malamute est une histoire d’amours teintée de fantastique à l’atmosphère de thriller. Un magnifique roman à découvrir.

Zone Blanche

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Les Vosges, de la forêt à perte de vue, pas de réseau, un bar, une gendarmerie, un procureur puni et un maire tout puissant, nous sommes en zone blanche.

Villefranche, une petite ville imaginaire, perdue au milieux des sapins, où quand il ne pleut pas, il fait nuit, avec des nappes de brouillard pour égailler le paysage. Une petite ville où la gendarmerie ne chôme pas car à Villefranche le nombre de victimes par mort violente atteint des sommets: trente huit ? Non trente neuf, quarante, quarante-une, quarante-deux… La saison une vient de commencer.

Des arbres, des habitants un peu fous, pratiquants d’inquiétants rituels et des victimes à la pelle, bienvenus dans ma belle région. Outre l’intrigue, le suspens, le frisson, le plaisir de Zone Blanche consiste aussi à retrouver l’endroit où a été filmé telle ou telle scène, souvent à deux pas de chez moi, dans le massif vosgien.

Zone Blanche est une série à l’atmosphère lourde, angoissante, où le mystère côtoie les turpitudes humaines. Disparitions, activistes, meurtres, mafia locale, chantage, folie, les habitants de Villefranche n’ont pas besoin de la 4G pour pimenter leurs soirées, heureusement d’ailleurs, car le plus souvent le réseau ne passe pas. Ils ont même encore une cabine téléphonique sur leur commune, c’est dire.

Chaque épisode de la saison une est une enquête qui nous dévoile un peu plus l’univers de cette petite ville isolée du monde et qui livre également quelques clefs sur plusieurs anciennes affaires, peut-être liées entre elles. Les personnages sont crédibles, l’atmosphère est bien rendue, le procureur citadin allergique qui débarque dans ce monde hostile permet de bien marquer la différence entre les vosgiens, leurs combines et la vie, à l’extérieur de la zone blanche.

Par contre, dommage pour le tourisme, la série ne va pas attirer les visiteurs dans nos contrées reculées, sombres et humides, sauf peut-être quelques Francis Heaulme en quête d’activités ludiques.

La saison une appelle la saison deux, nous en reparlerons surement prochainement.