
Il semblerait que la justice ne soit plus contrôlée partout par le pouvoir. Il semblerait que les hommes politiques de tous bords doivent aujourd’hui rendre comptes de leurs actes.
Un ancien président en fait actuellement les frais et une partie de la classe politique s’indigne de cet acharnement juridique sur cet homme si respectable. On ménage même les juges. Une extrémiste qui risque également gros, s’emporte contre la méchante justice, elle qui critiquait il n’y a pas si longtemps, l’impunité des politiques.
C’est vrai, que fut une époque, bénie pour certains, il était communément admis de recevoir des diamants de la part d’un dictateur sans que cela ne fasse grand scandale. Un président pouvait mettre sur écoute ses détracteurs sans l’avis d’un juge. Il était normal de mentir sur l’avancée d’un nuage radioactif, d’échapper à toutes poursuites dans une affaire d’avions renifleurs, de ne pas être jugé responsable dans un scandale de sang contaminé.
Le temps de la justice est très long. Des années d’enquête, d’audition, de jugement, d’appel pour arriver souvent à un non lieu ou le décès de l’accusé. Plusieurs présidents se sont tirés à bon compte des affaires qui ternissaient leur image de président de la république. L’un d’entre eux a eu moins de chance, après un bracelet il a écopé de la période. Ceci dit il trainait quand même pas mal de casseroles derrière lui…
On pourrait espérer qu’avec le premier emprisonnement d’un ancien président de la république, le monde politique français devienne moins opaque, que les malversations, pots de vins et magouilles en tout genres soient jugés sévèrement et les responsables condamnés. Il y aura peut-être un peu plus de transparence au pouvoir et nos gouvernants regagneront jour qui sait la confiance des électeurs.
A l’heure où je publie ce billet, le bonhomme est sorti de prison et n’aura fait que vingt jours de mitard accompagné par deux gardes du corps, mais il pourrait bien y retourner.