Photo club

Image

Depuis peu de temps je suis dans un club photo, histoire de me lancer de nouveaux challenges et occuper mes soirées célibataires. Ça tombe le soir des sorties Apple TV ce qui est carrément cruel, surtout avec un nouvel épisode de Silo chaque vendredi soir. Mais bon ce n’est que tous les quinze jours. 

La moyenne d’âge est disons, nettement plus élevée que moi et le public est assez varié, des fous du boîtier aux usagers du smartphone. Le niveau est également en conséquence, les pros du RAW comme les adeptes des filtres Instagram.

Le programme de chaque réunion est toujours un peu le même : 

Préparation de la prochaine d’exposition (j’ai dû acheter cinq cadres 40×50 pour celle de novembre), l’idée étant d’exposer une série d’images sur un thème donné, je vais proposer les concerts de rock fatalement et Pompéi.

Challenge photo de la quinzaine avec un thème, vert et rouge, la pierre, les transports. Là je recycle d’anciennes images en fonction du sujet, l’occasion souvent de re développer mon travail avec un oeil différent.

Le cliché du mois, là pas de sujet imposé, juste une photo prise pendant le mois écoulé, là aussi, j’ai toujours un peu de stock, j’en choisis une qui me parle particulièrement. Et pour mon premier mois, c’est ma photo qui a remporté le plus de suffrages, yes !

Le challenge trimestriel, cette fous le thème est à moitié et la photo doit avoir été réalisée pendant le trimestre. J’avoue que j’ai du mal à m’imposer un sujet. J’ai quand même bossé en studio sur une image sans succès et puis je me suis rabattu sur une photo de flaque ou se reflète la moitié d’une bicyclette, bof.

La critique croisée de deux images par leurs auteurs respectifs, un exercice de dialectique photo sur lequel je be me sens pas à l’aise, je ne connais guère les cannons de la photographie, les écoles, les grands photographes et critiquer l’image d’un autre le semble complexe. Mais cette semaine, c’est moi qui m’y colle. J’ai proposé une image de rue que j’aime particulièrement, prise pendant le Festigays à Strasbourg.

Parfois un intervenant vient présenter un sujet comme la dernière fois sur l’astro photographie où j’ai eu la honte de ma vie.

Par contre, on ne parle pas matériel, technique, ni développement, sauf en off entre membres, et les sorties comme celle du Carnaval de Rosheim sont rares. J’ai bien des idées, d’ateliers photo, de sorties, mais je vais attendre un peu avant de proposer des choses, il ne faudrait pas bousculer les habitudes de tous ces retraités.

Le manque de réflexes

Image

45 millions de pixels et 20 images par seconde tout ça dans 910 grammes de technologie, Nikon vient de dégainer le Z 8.J’attendais un Z 6 sur vitaminé, Nikon a sorti un Z 9 allégé. Évidemment, ce n’est pas le même budget, car à 4599 euros, il y a de quoi rebuter plus d’un photographe amateur.

Le Z 8 est l’alter ego hybride du reflex D 850. Un boîtier robuste, dédié aux amateurs exigeants comme aux professionnels, qui sur le papier, se classe parmi les hybrides les plus performants.

L’annonce tombait le 10 mai même si nous savions déjà à quoi nous attendre. Le soir même les premières présentations fleurissaient sur YouTube et dans la presse.

Mais à ce prix là, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de la folie et commander un Z 9, après tout, le haut de gamme n’est que 1500 euros plus cher.
Oui mais. Je vous ai déjà parlé de voyager et 400 grammes de moins, c’est toujours ça de gagné.

Le truc que j’attendais, c’était la présence d’un rideau de protection du capteur comme sur son grand frère, car Kase filter ou pas, l’encrassement du Z 6 est un véritable problème pour moi qui change régulièrement d’objectif sur le terrain.

Le Z 8 traine le même défaut que le Z 9, un pré focus en JPG au lieu du RAW contrairement à la concurrence. On espère toujours qu’une mise à jour viendra corriger ce gros défaut, car la fonctionnalité intéresse grandement les photographes animaliers ou de sport mais j’ai peur que ce soit une contrainte matérielle qui impose ça.

L’autonomie pourrait être un autre problème. Avec un tel processeur, il risque d’être plus gourmand que le Z6. Du coup le grip s’impose et la question de passer au gros monobloc du Z 9 se pose à nouveau.

Après 24h de réflexion, j’ai décidé de me lancer dans le pré commande du Z 8. D’ici la fin du mois, si tout va bien, je pourrai faire mes premières armes avec l’engin. Et comme je ne collectionne pas les boîtiers, je vais essayer de revendre le D 810 avec le seul objectif qui n’est pas compatible avec la bague FTZ, un zoom 24-85 qui possède un mode macro. Cela va alléger la facture.

  • Monture d’objectif : Z
  • Capteur d’image : FX, CMOS, 35.9 mm x 23.9 mm
  • Nombre total de pixels : 52.37 million
  • Système anti-poussière : Image sensor cleaning, Image Dust Off reference data (requires NX Studio)
  • Pixels effectifs : 45.7 million
  • Formats de fichiers : NEF, JPEG, HEIF
  • Supports d’enregistrement : CFexpress (Type B) ,  XQD ,  SD ,  SDHC (UHS-II compliant) ,  SDXC (UHS-II compliant)
  • Double logement pour cartes
  • Obturateur : Electronic shutter with shutter sound and sensor shield
  • Vitesse d’obturation : 1/32000 à 30 s, bulb, time
  • Modes d’exposition
  • Sensibilité : ISO 64 to 25600 
  • Zone de mise au point : 493

Capri, c’est fini !

Image

Trouver un créneau pour partir en vacances est une gageure chez nous. Entre le planning musical infernal de mon épouse et les contraintes du travail, cela relève clairement de l’exercice d’équilibriste. J’ai quand même mis en demeure ma chérie de me dégager une semaine rapidement parce que j’avais furieusement besoin d’une pause.

Restait à trouver une destination de rêve, et là c’était compliqué. Pour moi le rêve c’est une semaine à la maison à jardiner, me promener et faire de la photo. Pour elle, c’est partir de préférence vers le soleil alors que pour ma part j’aurais tendance à me reprocher du Pôle Nord. 

Toutefois, nous rêvions depuis longtemps de visiter les ruines de Pompéii, comme quoi nos rêves ne sont pas si inaccessibles. Alors, d’un commun accord, nous avons choisi Naples, le Vésuve, Herculaneum et Positano pour poser nos bagages. Après avoir trouvé un vol jusqu’à Rome, une location de voiture, un hébergement à Castellammare di Sabia, une carte de la côte amalfitaine et un guide de la région, nous sommes partis pour l’Italie.

Cependant, avant de monter dans l’avion, il fallait programmer la semaine d’absence du célèbre influenceur que je suis. En effet, pas question de renoncer à mes précieux revenus publicitaires issus de YouTube et du blog. C’est vrai quoi, avec une centaine d’abonnés, une vingtaine de vues, mon activité Internet génère facilement cinquante pour-cent des revenus familiaux.

Il me fallait une chronique en images, trois clichés et deux articles de blog pour passer la semaine en douceur. Pour les chroniques, j’ai toujours un temps d’avance, ça ne posait pas de problème, il fallait juste que je m’assure qu’il n’y aurait pas une réclamation à la noix pour droits d’auteur comme avec Riverside. Floor Jansen n’a pas crié. Tout allait bien. Pour les articles de blog, j’avais également un peu de réserve, quelques brouillons en attente que je pouvais terminer et mettre en ligne. 

Restaient les photos, et là, c’était plus compliqué. Car depuis quelques mois, sorti des concerts, des tentatives astronomiques, je n’ai pas grand chose en stock. Par chance il a beaucoup plu ce qui m’a permis de faire enfin une sortie arrosée en ville, objectif les reflets dans les flaques d’eau, un exercice au raz du sol et trempé pour des résultats finalement intéressants.

J’ai développé quatre photographies en noir et blanc, parmi les plus pertinentes de l’exercice, pour figurer sur mon compte Flickr. J’étais sauvé même si j’ai fait un bide total avec ces images.

Restait à arriver Naples. Et comme toujours, la galère commença dès Strasbourg avec un vol Volotea annoncé avec trente minutes de retard. Comme d’hab… Et trente minutes annoncées, c’est au moins une heure effective. Vivement la téléportation. Étrangement, l’avion arriva avec cinq minutes d’avance à Rome. Par contre il nous fallut une heure pour récupérer les bagages dans l’immense dédale de l’aéroport international et atteindre le parking où nous attendait la voiture de location.

Au lieu d’une Clio diesel, nous répartîmes avec un SUV hybride confortable ce qui n’était pas pour me déplaire étant donné la route à parcourir. Vers minuit trente et quelques errements, nous arrivâmes enfin au pied du Vésuve dont le cône se détachait dans la nuit noire.

Si l’avion et la voiture remplirent leurs promesses, la location fut plus décevante. Méfiez vous des photos sur les annonces. Notre deux pièces avec vue sur mer était en fait en sous-sol avec une cour à poubelles et mouches où un petit coin de grande bleue pointait le bout de son nez en haut des escaliers, le long d’une plage grise et très sale. Pour couronner le tout, la cloison entre notre chambre et celle de nos voisins devait être papier mâché. Le moindre bruit filtrait. Question pour intimité, bof.

Le premier jour, après une courte nuit, nous partîmes pour les ruines millénaires de Pompéii. Découvrir cette ville figée dans le temps depuis l’éruption cataclysmique du Vésuve est tout simplement incroyable. Rues, maisons, fresques, mosaïques, jardins, statues, commerces, temples, sépultures et habitants, tous figés dans la cendre pour l’éternité. Quatre heures de marche, une centaine de photographies, les premiers coups de soleil, les milliers de touristes, les guides, le soir nous étions sur les rotules.

Qu’à cela ne tienne, le lendemain, après une nuit ponctuée de sirènes d’alarmes, nous grimpâmes sur le Vésuve sans pouvoir accéder jusqu’au cratère faute de réservation en ligne. Puis nous suivîmes la coulée de lave jusqu’à Herculaneum où nous attendait une seconde cité romaine disparue, plus petite mais beaucoup mieux préservée que Pompéii. Une pizza napolitaine, un expresso et trois heures de marche plus tard nous nous écroulâmes sur le lit, vaincus par l’épuisement. Mais quel spectacle ! Des villas parfaitement conservées, du mobilier, des fresques couvrant les murs, des mosaïques, des barreaux aux fenêtres, il était aisé d’imaginer les romains vivant dans cette petite ville bâtie au bord de la mer, sur les premières pentes du Vésuve. 

La troisième nuit fut sans sirène mais secouée par un feu d’artifice aussi bref qu’intense. Les Napolitains jouaient un match de foot de la coupe d’Italie le lendemain et comptaient bien le faire comprendre à tout le monde. Les rues étaient décorées aux couleurs bleues et blanches de l’équipe, banderoles, fanions, maillots, un vrai festival.

Nous, nous abandonnions les romains pour aller à la rencontre de la Grèce antique, un peu plus au sud de Salerne. Paestum, trois temples grecs et une ville dans un magnifique site classé par l’Unesco, les ruines grecques les mieux préservées au monde à ce qui paraît, des colonnes qui se dressent dans les prés fleuris non loin de la mer. Encore un site archéologique unique en son genre.

Après une quatrième nuit presque paisible, les averses calment les ardeurs des italiens, des chiens, des scooters, des alarmes et des feux d’artifices, nous partons sous la pluie pour la côte escarpée amalfitaine équipés de Kway. C’est le déluge ! Pour les belles lumières, on repassera. 70 km en trois heures sur des routes sinueuses et étroites où des voitures garées sur le bas côté bloquent la circulation. Un chaos total et impossible de s’arrêter à Positano où Amalfi à cause du manque de place de stationnement au bord de la route. L’enfer d’un premier mai pluvieux, en dehors de la saison touristique. Je pense qu’il faut le faire en bus pour ne pas se trouver à devoir rouler tout le temps. Nous avons pu nous arrêter tout de même deux fois, mais dans des villages nettement moins touristiques, qui malgré tout valaient le détour, même sous une pluie battante.

Après une nuit diluvienne, la météo ne semble pas s’arranger le matin. De très fortes averses inondent la cour intérieure de la location. Au programme Napoli, à condition d’arriver jusqu’à la gare sans se noyer. Une heure de train de banlieue dans des friches industrielles pour arriver au cœur de Napoli, des klaxonnes, du CO2, des cris et des rues vivantes. 

Pourquoi en train lorsque l’on conduit un SUV hybride dernière génération ? Parce que c’est un gros SUV neuf et que les napolitains n’ont pas la même manière d’interpréter la signalétique routière qu’un Alsacien. Un stop signifie passe en force, la ligne blanche sert de médiane pour le châssis, les feux tricolores sont des restes des décoration de Noël, la voie de droite sert à circuler dans les deux sens, l’accélérateur se situe sur le klaxonne, les clignotants décorent les manèges des fêtes foraines et les rayures sur la carrosserie font partie des options gratuites du constructeur.

Pas de chance, c’est jour de grève, problèmes de transports, musées fermés, il va falloir improviser ce qui n’est finalement pas si mal car nous découvrons les rues milanaises qui regorgent de vie. Nous arrivons tout de même à visiter la magnifique église Gésu Nuovo, le musée religieux à proximité (les curés ne font pas grève) et à monter en funiculaire au château Sant Elmo qui domine la ville. Pour le retour, après une longue marche, il nous restait encore le train. Sachez que deux lignes de transport, la une et la deux, avec deux gares différentes et plusieurs compagnies déservent Castellemmare di Sabia où nous logions. Autant au départ ce fut relativement simple, autant au retour ce fut l’enfer. A la gare centrale nous avons acheté les billets mais lorsque nous avons cherché notre train, nous ne savions pas d’où nous partions, avec quelle compagnie et à quelle heure. Heureusement pour nous les napolitains sont affables, serviables et patients. En France, on nous aurait certainement envoyé paitre depuis longtemps.

Il ne restait plus qu’une journée à passer en Italie sans parler du retour sur Rome avec encore une fois une météo maussade au programme. Allions-nous visiter Capri, la villa de Poppée, retourner à Pompéii, tenter la côte ? Suspens… Il fallait déjà sécher nos guêtres dans un appartement mal aéré, au sous-sol, sans chauffage avec deux clims poussives.

Le matin, après avoir écouté le film et les rires de nos voisins allemands jusqu’à 00h30, nous avons voté pour un retour à Pompéii, afin de visiter des parties du site que nous avions négligé de voir le premier jour. Et finalement, la météo était nettement plus clémente que prévue. Une longue promenade de 10h30 à 15h30, de l’amphithéâtre jusqu’au forum en passant par des palais et villas romaines, en empruntant les rues pavées, bordées de publicités datant d’il a plus de deux millénaires. Dépaysement garanti malgré les groupes de touristes. 

Il fallait bien neuf heures pour visiter ce site d’exception. On y serait bien resté encore une journée d’ailleurs si nous avions pu. Car oui, nous aimons les ruines, les mégalithes, les vestiges romains ou grecques, sans doute plus que les plages de sable fin et les mers azurées. Nos vacances, nous les passons ainsi, sans pour autant nous cultiver réellement, juste pour le plaisir des yeux, pour cette sensation de voyage dans le temps.

Le lendemain, nous répartîmes au 21eme siècle, ses autoroutes et ses aéroports. Deux heures trente de route sous le soleil printanier et un avion à l’heure à Rome. Les vacances étaient terminées.

Pavel Bahtinov

Image

Comment ça, vous ne connaissez pas Pavel Bahtinov ? Vous n’avez jamais lu Guerre et Paix, Anna Karénine ou La Maison Russie !

Bon je l’avoue, ces ouvrages n’ont rien à voir avec l’astronome russe Pavel Bahtinov. D’ailleurs, la semaine dernière je ne connaissais même pas son nom.

J’ai entendu parler de lui dans un article traitant de la mise au point en photographie astronomique sur le blog Astronomie Pratique que je vous recommande au passage. Pavel Bahtinov à conçu un masque à installer sur sa lunette ou son télescope pour faciliter la mise au point.

Comment ça marche ?

Si vous avez fait un peu d’optique, vous avez probablement entendu parler des diffractions. La lumière étant une onde, lorsqu’on lui oppose des obstacles d’une certaine taille, elle se comporte d’étrange manière, créant des figures géométriques caractéristiques. Les diffractions.

Le masque de Bahtinov, une simple grille en plastique placée au sommet de votre instrument, permet de dessiner des figures qui vont vous aider à faire la mise au point de votre instrument. Dans l’illustration ci dessus vous pouvez voir le masque à gauche et la figure de diffraction à droite obtenue en pointant une étoile lorsque la mise au point est bonne.

Mais je ne suis pas là pour plagier l’article de Astronomie Pratique. Par contre, lorsque j’utilise mon appareil photo au cul du télescope, j’ai pas mal de difficulté à faire une bonne mise au point sur l’écran du Z6 II. Donc la méthode du masque de Bahtinov m’interagissait au plus au point.

Sauf que, sur Astroshop.de, un masque de Bahtinov pour mon instrument se vend 39,90 euros et dans l’article il conseillait celui de Vincent, réalisé avec une imprimante 3D, qui lui est vendu 34,90 euros. Un peu cher pour un bout de plastique.

C’est alors que j’ai eu une illumination, si le masque pouvait être imprimé en 3D, il devait exister des fichiers pour le réaliser sur la toile. Et en effet, sur Guithub vous trouvez un générateur SVG de masque de Bahtinov et sur Mito3D vous trouvez également des fichiers d’impression.

Sauf que je n’ai pas d’imprimante 3D. Par contre j’ai un fils très geek qui dispose de trois imprimantes, deux à résine et une à filament et qui ne désire qu’une chose, imprimer des trucs pour ses gentils parents. Il nous a déjà réparé le pommeau de douche, imprimé un système d’irrigation pour le potager alors quand je lui ai demandé de m’imprimer un masque de Bahtinov en lui promettant une bière, il revenait à la maison, trois heures plus tard avec un machin rond de couleur orange que j’allais pouvoir fixer au sommet du télescope et deux bières locales pour se réhydrader.

J’avoue, il a fallu poncer le masque pour le mettre en place, mais c’est de ma faute, je lui avais fourni un modèle pour un instrument dont le miroir secondaire était plus petit. Il va m’en imprimer un nouveau plus adapté.

D’après mon fils, le masque a couté 1.80 euros en matière plus deux heures d’utilisation de son imprimante à filament soit environ 0,17 euros. Allez, on va arrondir tout ça à 2 euros sans parler des deux bières offertes. Une très bonne affaire, surtout que la bière était très bonne.

Par contre, vu la météo de ces derniers jours et celle à venir, impossible de tester le masque, le nouvel oculaire réticulé et les filtres planétaires récemment achetés. Je piaffe d’impatience de pouvoir sortir à nouveau le télescope pour réaliser de nouvelles images de meilleur qualité. En attendant, voici mes derniers essais qui ne demandent qu’à être améliorés, l’amas M 37 en haut et la galaxie M 82 en bas.

Le sac idéal

Image

En photographie, la préparation de son sac est primordiale. Il ne faut pas se retrouver sur le terrain avec l’image de rêve devant les yeux et pas la bonne focale pour la capturer. Il y a bien entendu des sacs spécialisés comme pour l’astronomie, la photographie animalière ou encore les concerts, mais pour le quotidien, j’ai deux recettes qui couvrent presque tous les situations.

Idéalement je dois couvrir une focale allant de 24 mm à 200 mm pour mes besoins principaux. C’est même vrai en concert. Au delà de 200 mm, autant s’approcher du sujet sauf s’il est très farouche ou accroché aux étoiles.

Pour couvrir cette plage de focale je dispose de plusieurs optiques. Un zoom Nikkor 24-85 mm f 2.8-4 monture F, un zoom Nikkor Z 24-200 mm f 4-6.3, un zoom Nikkor Z 24-70 mm f 2.8 et un zoom Tamron 70-200 mm 2.8 en monture F. Bien évidemment les deux derniers sont mes préférés même s’ils sont lourds et encombrants. 

Le premier, le Nikkor 24-85 possède l’intérêt de disposer d’un mode macro en plus d’être compact. Mais il ne fonctionne pas avec mon adaptateur FTZ pour être monté sur le Nikon Z6 II et possède pas mal de défauts optiques.

Le Nikkor Z 24-200 couvre toute la focale requise et est léger, mais lui aussi ne brille pas par ses performances optiques même s’il est nettement meilleur que le précédent. Je l’utilise avec le Nikkon Z6 II pour voyager léger, pendant les promenades et les voyages. Il tient dans petit étuis Manfrotto. Autant dire la solution compacte et légère, c’est ma première configuration.

Le Nikkor Z 24-70 2.8s (il en existe un autre ouvert à f 4) est une petite merveille, lumineux et au piqué irréprochable, mais il est lourd à mon goût. Je l’emporte lorsque je désire vraiment une belle image ou que je suis dans des environnements sombres. Son compagnon de route est naturellement le Tamron 70-200 fixé avec la bague FTZ. Une belle optique qui complète la focale. 

Cela donne un sac avec deux objectifs et un boîtier, un peu plus de trois kilogrammes sans l’emballage ce qui reste relativement raisonnable pour crapahuter longtemps en montagne. C’est cette seconde configuration que j’emmène pour mes promenades dédiées à la photographie en solitaire.

Vendredi photo

Image

Tous les quinze jours, le vendredi soir, je fais de la photographie. Plus précisément je me rends à la réunion du club photo local

J’avais rencontré plusieurs de ses membres lors du Carnaval de Rosheim et l’idée de rejoindre ce groupe de passionnés de photographie a germé dans ma petite tête. 

Après un contre temps pour cause de concert, j’ai enfin pu assister à leur réunion bimensuelle. Un vingtaine de photographes amateurs qui se réunissent dans une salle pour organiser des sorties, présenter leur travail et débattre sur deux photographies de membres de l’association. 

Occasionnellement, un intervenant vient parler d’un sujet lié à la photo, Thierry, le dernier en date nous a présenté son travail d’astrophoto et ce fut vraiment impressionnant pour un passionné comme moi qui débute dans le domaine.

Ces réunions m’ont donné envie de me lancer dans un nouveau projet vidéo, Histoires de Photographies, que je démarre aujourd’hui. Il s’agit d’un mixte entre l’analyse d’une de mes photos et l’étude de son développement comme le fait Benjamin dans sa formation Lightroom. 

Je prends un de mes clichés, qui pour une raison ou une autre possède un intérêt particulier pour moi, je vous le présente et ensuite je décortique sommairement son développement.

Je n’ai pas la prétention ici de vous donner des leçons de développement sous Lightroom, bien mal m’en prendrai, mais de vous montrer ce que j’ai fait de l’image et pourquoi j’ai photographié cette scène.

Techniquement cette vidéo est filmée en deux parties. La première dans le studio où je capture les Chroniques en Images, la seconde depuis le Mac, où je manipule le logiciel Lightroom. Pour l’instant le son est enregistré durant la première partie, dans le studio et pour être raccord sous Lightroom, c’est un peu compliqué mais promis, je vais améliorer ça.

Je travaille toujours au prompteur car l’improvisation devant une caméra ça n’est définitivement pas pour moi. Donc je prépare mon script, tourne la caméra d’environ 150 degrés vers les maquettes de fusées Lego, tourne également le projecteur Neewer qui se reflète d’ailleurs sur un cadre, déplace le tabouret, le microphone, le retour vidéo et c’est parti.

Le montage va assez vite une fois les effets sonores choisis (ma palette iMovie est des plus réduite) car ici je travaille sans écran vert ce qui me simplifie beaucoup la tâche.

Ces vidéos s’adressent principalement aux débutants en photographie et aux curieux qui voudraient connaître les dessous de mes clichés. J’espère qu’elles permettront de convaincre certains d’entre vous de l’intérêt à développer ses images et d’expliquer ma démarche photographique aux autres. Il n’y aura pas de version blog de ces vidéos contrairement à Chroniques en Images car l’exercice est nettement plus visuel qui littéraire.

Ma méthode de travail sous Lightroom est très imparfaite et ma technique photographique n’est guère mieux, donc ne prenez surtout pas exemple sur ce que je fais, mais regardez plutôt comment une image peu être améliorée avec un petit peu de travail.

Bref, j’espère que ces vidéos vous plairont, elles sortiront à un rythme sans doute irrégulier en fonction de mon emploi du temps et des clichés que j’aurais réalisé. En attendant, bonne vidéo !

Shoot in !

Image

Il y a quelques temps, Didier le frontman du groupe Plus 33 m’a demandé si j’étais partant pour réaliser des photos pour leur prochain album. Pas la pochette, juste des clichés du groupe pour la promotion du disque. J’avais répondu pourquoi pas, même si je ne maîtrise pas du tout l’exercice. 

Après tout, pourquoi ne pas essayer, quitte à ce qu’il fassent appel à un photographe pro si mon travail était trop moche.

La première chose fut de déterminer leur besoin en images, du studio, des portraits individuels, de groupe, sur fond uni, en extérieur, dans un des décors naturels et si oui lesquels.

Le choix du lieu pour les photos de studio était également important, car si j’ai un studio à la maison, il convient pour de l’enregistrement vidéo en solo, pas pour un groupe.

Ensuite il fallu convenir d’une date où j’étais disponible et à laquelle il était possible de réunir tout le groupe avec en plus une météo favorable. Il fallait également décider des lieux en extérieur, sans prendre l’avion jusqu’en Islande pour réaliser deux images.

Restait enfin pour moi le choix du matériel, projecteurs, écrans, optiques, boîtiers, flash, pied, rallonge, de quoi remplir le coffre de la voiture.

Finalement un vendredi, en début d’après-midi, je suis parti, le coffre chargé de mon barda, direction un studio d’enregistrement où j’avais déjà passé une journée, lors de la finalisation du dernier album de Out5ide.

Évidemment, il pleuvait, sinon ça n’aurait pas été amusant. Une genre de bruine sous un ciel gris uniforme, le cauchemar du photographe.

Arrivé au studio j’ai retrouvé les membres du groupe pomponnés pour l’occasion. Didier que j’avais rencontré au Grillen pour le concert de The Watch, Philippe que je connais depuis longtemps, le batteur, la chanteuse et le bassiste, le bout en train du groupe qui est arrivé en retard ainsi que le propriétaire du studio que j’avais déjà rencontré.

Le studio est situé au sous-sol d’une maison. J’ai pu constater que le plafond était bas comme dans mes souvenirs, très bas en fait, disons à deux mètres. De plus il n’est pas large et éclairé par des néons et des LED de toutes les couleurs sans parler des lucarnes qui diffusaient une timide lumière. J’avais bien fait d’apporter mes projecteurs. Le Neewer pour la lumière principale et un des deux Starblitz pour déboucher les ombres. Ensuite j’ai installé l’écran noir, fait quelques essais d’éclairages avec le batteur et le shooting a pu commencer. Je me suis, comme toujours, battu avec les plis du fond noir, afin d’obtenir un arrière plan le plus lisse possible. La technique pourtant éprouvée des pinces à linge n’est pas arrivée à bout du problème, mais il faut avouer que j’étais un peu stressé.

Pendant ce temps, les musiciens écoutaient quelques extraits du futur album que j’ai découvert du coup en avant première. Un disque avec trois pièces principales dont un titre avec des voix féminines, deux courts interludes et beaucoup de piano.

J’ai commencé par des portraits individuels sur fond noir avec ou sans leur instrument, le modèle assis sur un tabouret de bar pour pouvoir le cadrer correctement malgré la faible hauteur de plafond, l’idée étant de faire disparaître l’arrière plan au développement. 

Je n’ai pas l’habitude de diriger un modèle, ça ne s’improvise pas en fait ce genre de chose. J’ai essayé de décoincer les sourires, de proposer différentes attitudes, d’orienter les regards, de faire rire les musiciens pour obtenir des réactions tout en shootant à très forte cadence. Sur les plus de quatre cent photos il y aura plus de 90 % de déchets.

Ensuite nous avons attaqué les photographies de groupe et croyez-moi, caser cinq personnes devant un petit écran noir dans une pièce au plafond bas, c’est tout un poème. Enfin bon… Là aussi, il a fallu diriger tout ce petit monde et ce ne fut pas une mince affaire avec le bassiste qui n’arrêtait pas de faire le mariole.

Malgré une forte résistance, nous avons également fait des extérieurs, dans un parc à proximité du studio. La lumière était contre nous, le parc ne se prêtait pas vraiment à l’exercice et nous avons dû gérer les promeneurs curieux. Mais bon, j’ai rempli mon contrat avec des images en extérieur.

Évidemment je ne suis pas très satisfait de mon travail. Soit le modèle n’est pas sexy, soit l’éclairage laisse à désirer, soit le cadrage, contraint par la pièce et mon fond, est merdique. J’ai envoyé une quarantaine d’épreuves au groupe pour qu’ils choisissent des images. Celle qu’ils ont retenu pour le livret est probablement celle que j’aurais jeté en premier, comme quoi je n’ai clairement pas compris leurs attentes. L’attachée de presse elle a aimé les images des musiciens avec leur instrument prises sur un fond noir, et c’est tant mieux car c’est celles qui m’ont demandé le plus de travail en post production.

Même si le résultat n’est pas satisfaisant, ni pour le groupe, ni pour moi, ce fut une expérience pour le moins enrichissante et je ne vous cache pas que j’aimerai bien poursuivre dans cette voie.

TANYC versus RPWL

Image

Je vous avais prévenu, le groupe de prog allemand RPWL jouait Chez Paulette le 8 avril, unique date française de leur pourtant grande tournée européenne. Un événement à ne pas manquer.

Et je ne l’ai pas manqué pour plein de bonnes raisons : parce que j’aime ce groupe, que leur dernier album crime scene figure dans mon top 2023, que j’adore les concerts organisés par l’Association ArpegiA et que là bas, à Pagney derrière Barine, je retrouve à chaque fois plein d’amis et des amoureux du prog.

Après des embrassades lorraines, des poignées de mains viriles et des échanges passionnés sur l’actualité musicale, les portes du saint des saints s’ouvrent enfin. 

La salle est vite remplie, au bas mot trois cent spectateurs dont la moyenne d’age dépasse largement cinquante ans. Oui, c’est un concert de prog…

La chanteuse autrichienne (merci Jean-Noël pour le correctif) TANYC ouvre la soirée avec Kalle Wallner à la guitare. Comme le dira ma voisine Catherine, on dirait la Vanessa Paradis allemande. Et non, dans sa bouche, ce n’est pas forcément un compliment. Beauté froide germanique en robe longue moulante, la chanteuse ne brille pas pour autant par son magnétisme et sa voix ne me touche pas. Quant à la musique, malgré les efforts de Kalle pour lui donner vie, elle est à cent lieu du rock progressif que tout le monde est venu écouter ce soir. Ceci dit, je m’y attendais, et donc j’ai patienté tranquillement en faisant quelques photos.

RPWL arrive juste après, sans changement de scène. TANYC et une seconde choriste plus ronde rejoint le groupe composé de deux nouveaux membres, un claviériste dont j’ignore le nom et Marcus Grützner, le nouveau bassiste.

Le set commence par leur dernier album crime scène joué dans son intégralité. Yogi armé d’une feuille de papier, de quelques mots et de ses souvenirs de collège, nous décrit en français chacun des titres de l’album : un tueur en série, un cannibale, un meurtre non élucidé, les scènes de crimes ordinaires de leur dernier chef d’oeuvre. Ne nous mentons pas, c’est du pur bonheur d’autant que les deux choristes apportent quelques variations intéressantes à la version studio comme l’entrée en matière de l’album chantée à capella. 

J’avoue que je regarde plus le groupe que je ne le photographie. Je ne suis pas missionné pour cela ce soir même si j’ai emmené mon matériel. Et puis la performance de RPWL est tellement belle que ce serait pécher que de ne pas en profiter. Kalle est juste devant moi, trop près pour bien le cadrer et Marc est caché derrière un écran en plexiglass où se reflètent les projecteurs. Yogi est le plus souvent masqué par les micros et le reste du groupe se perd dans la fumée. Bref c’est compliqué.

Après cette première partie tout simplement extraordinaire – je ne trouve pas d’autre qualificatif – RPWL se lance dans un second set de tubes tous aussi beaux les uns que les autres en commençant par ‘Hole in the Sky’. Le public, déjà au taquet, vire à l’extase. Après ce trop court best of qui revisite une partie de leur carrière, RPWL revient pour deux rappels dont l’emblématique ‘Roses’ qui conclut la soirée avant que les musiciens ne se mêlent aux fans dans la salle pour discuter et dédicacer les albums.

Ce fut encore une fabuleuse soirée arpégienne. La prochaine, et non des moindres, aura lieu le 3 juin avec nos amis de Lazuli et d’Esthesis. Je serai certainement là.

Toutes les photos de la soirée sont sur Flickr.

DXO Pure RAW 3

Image

La lumière est un des problème principaux en photographie. Si le sujet se déplace rapidement, il est recommandé de réduire le temps de pose et par le fait, moins de lumière atteint le capteur, même en ouvrant au maximum le diaphragme.

Pour régler le problème de la lumière, il faut souvent monter en ISO et si la qualité d’une image est tout à fait acceptable à 400 ISO, à partir de 1000, elle commence à se dégrader selon les capteurs. On appelle ça le bruit. Votre appareil est bien entendu équipé d’algorithmes pour réduire ce grain sur les images et des logiciels comme Lightroom possèdent des outils pour limiter la casse, n’empêche, un cliché à 6400 ISO, même bien traité, reste relativement bruité.

C’est là qu’intervient DXO Pure RAW, un logiciel qui peut se greffer à Lightroom en module externe pour faire le boulot à votre place. DXO Pure RAW a pour fonction principale de supprimer le bruit et de rajouter de la netteté à votre photographie, à condition bien entendu que celle-ci soit au format RAW. DXO Pure RAW peut travailler également sans Lightroom pour vous générer un fichier DNG, JPG ou TIFF.

C’est Adrien Coquelle qui, sur sa chaîne Pose Nature, présentait le produit DXO de manière assez convaincante, suffisamment du moins pour que j’essaye le produit, DXO propose en effet une licence de test de 31 jours. Et comme j’ai fait quelques images d’astronomie et de concerts ces derniers temps, j’avais du matériel bruité à souhait pour vérifier les performances de Pure RAW.

J’avoue qu’à la base j’étais assez sceptique sur les performances annoncées de l’outil, mais force est de constater que ça marche. Vous prenez votre RAW, vous lancez le traitement qui prend 10 à 20 secondes par image tout de même et vous obtenez un fichier DNG tout propre en sortie. Il ne reste plus qu’à le développer et le tour est joué.

Pour vous convaincre, voici trois exemple de développement Lightroom du même cliché à ISO 5000, f 2/8 au 1/100s pris avec le Nikon Z6 II au 24-70 mm. Ok un zoom un peu extrême sur la partie gauche en haut d’une photo de concert. Le premier est sans traitement de la luminance. Le second est le développement complet Lightroom avec le traitement du bruit. Et le dernier a d’abord été traité par DXO Pure Raw 3 puis j’ai appliqué les mêmes corrections Lightroom mais sans la luminance.

cliché complet en RAW
Lightroom sans traitement de la luminance
Lightroom avec luminance à 57
DXO Pure Raw 3 plus Lightroom sans luminance

Je crois qu’il n’y a pas photo.

Pour l’instant j’utilise la version démo gratuite de 31 jours pour vérifier si le logiciel tient bien ses promesses car c’est une dépense à 129 euros tout de même pour une licence à vie, mais les premiers essais sont assez bluffants pour que je me décide rapidement même si, comme sur la dernière photo, on peu constater quelques dérives chromatiques sur les lunettes.

La saison des beignets

Image

J’adore les beignets, tout particulièrement ceux fourrés à la confiture de framboise. En Alsace c’est une institution comme tout ce qui touche à la bouffe. La saison des beignets correspond à mon anniversaire ainsi qu’à la période du carnaval. 

Chaque année, j’apporte un assortiment de ces délices gras et sucrés, parfumés à la cannelle, au chocolat, à la crème, à la framboise et natures à mes collègues pour leur signifier qu’ils devront passer une année de plus en ma compagnie, c’est la tradition.

L’autre tradition, c’est de me rendre au carnaval vénitien de Rosheim, une petite ville non loin de chez moi. Un carnaval en costumes dans une ville alsacienne fortifiée où défilent chaque année pas moins d’une centaine de personnages colorés. Une aubaine pour tout photographe qui désirent se faire plaisir. Et au carnaval de Rosheim, il y a bien entendu des beignets.

Je suis parti chargé d’un boîtier et de deux objectifs pour couvrir toutes les situations. Du coup, difficile de manger des beignets malgré leur odeur appétissante, alors j’ai photographié.

L’événement se déroule dans une rue droite entre deux des portes de la ville ainsi que sur le parvis de l’église qui borde la rue en question. Les personnages costumés descendent la rue, s’arrêtant pour poser pour les photographes et arrivent au niveau de l’église romane où ils montent quelques marches avant de se faire dévorer par les objectifs. 

Car je n’étais pas seul à frimer avec mes gros machins. Ils y avait probablement plus de photographes que de personnes costumées. Le club photo d’Illkirch était au rendez-vous et j’ai retrouvé quelques connaissances. Ça m’a d’ailleurs donné envie de rejoindre leur confrérie, j’y songeais déjà depuis un moment. 

En plus des personnes armées de boîtiers reflex et hybrides à grosse optique, il y avait pléthore de téléphones portables et tablettes braquées vers les personnages. Trop sans doute, car entre la focale 200 mm des grosses optiques et les 28 mm des smartphones, il y avait clairement des conflits de trajectoires. Les porteurs téléphones éclipsaient souvent le champ des photographes.

Pour un amateur de portraits, le carnaval est une expérience inoubliable. En effet les personnes costumées, cachées derrière leur masque, ne demandent qu’à être photographiés. Elles se prêtent volontiers au jeu, posent, jouent avec l’objectif, acceptent de se placer à tel ou tel endroit pour un cliché, bref c’est magique, surtout pour moi qui suis particulièrement coincé lorsqu’il s’agit d’aborder quelqu’un pour lui tirer le portrait.

Au milieu des carnavaliers, déambulait un gros beignet costumé armé d’un micro, qui toute la journée, n’a cessé de nous faire comprendre, de manière grivoise, qu’il était impossible de savoir à quel sexe appartenait la personne cachée derrière le masque, puisqu’ils ne parlent pas. Le bonhomme en a fait son chou gras tout l’après-midi, tentant d’animer, façon foire à bestiaux, un magnifique défilé de costumes chamarrés. Je lui aurais volontiers coincé un beignet à la crème dans le bec histoire de le faire taire quelques minutes.

Je comprends mieux mon camarade Stéphane Gallay qui accompagne sa douce et tendre aux conventions de cosplay. Les personnes costumées se livrent très facilement à l’objectif alors que dans la vraie vie elles vous collerait un procès. Et les vêtements chamarrés, créations uniques et éphémères, travail souvent de toute une année, sont des merveilles de détails, tulles, paillettes, plumes et voilages qui ne demandent qu’à être capturés par le photographe. 

Cette année je repars avec « seulement » une centaine de photos (en tant que militant éco responsable j’économise la batterie), reste maintenant un long et laborieux de travail de sélection et de retouche pour retrouver la féérie de ce treizième carnaval de Rosheim sur mes clichés.

Toutes les photographies sont sur mon compte Flickr.