Pons-Brooks 12P

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Certains se souviennent peut-être que je me suis remis à l’astronomie l’an passé à cause du passage d’une comète. Cette année, Pons-Brooks 12P, la comète du diable, revenait après 71 ans d’absence nous rendre visite au mois d’avril.

Depuis qu’elle est est visible l’horizon, il n’y a eu que deux nuits où le ciel était clair en Alsace et plus les jours avançait, plus la comète se retrouvait basse sur l’horizon, de plus en plus près du soleil couchant.

Jeudi dernier, le ciel est devenu limpide comme rarement en Alsace, même en plaine. A 17h30, équipé de la monture ZWO AM5, de ma nouvelle lunette Sky Watcher 72ED et du Nikon Z6 II, je suis parti pour le Champ du Feu en voiture.

Pas de chance, la route habituelle était coupée et j’ai dû faire un détour par Grendelbruch pour monter au sommet. Si j’avais su que ce ne serait que le premier des déboires de la soirée, je serai sans doute allé me coucher.

Là haut un astronome amateur installait déjà son télescope pour une longue nuit d’observation. J’ai fait de même un peu plus loin après avoir discuté quelques minutes avec lui. Mise en station de la monture, fixation de la lunette, du correcteur de focales, des bagues et de la batterie. C’est au moment d’installer l’appareil photo que je me suis apperçu que la bague T2 permettant de relier l’appareil photo à la lunette n’était pas dans le sac. Damned !

Mon voisin avait bien une bague T2 mais pour Canon, par pour Nikon Z. Du coup j’ai tout remballé et suis redescendu vers la maison.

Mon épouse surprise m’a vu rentrer comme une trombe à 20h, lui faire un bisou, courir à l’étage chercher la bague T2 et repartir avant qu’il ne fasse nuit. La comète était visible jusque 21h30, pas question de trainer. Pas question non plus de retourner au Champ du Feu, je n’avais plus le temps, alors je me suis installé en plaine, sur une butte près du village de Innenheim.

Le soleil se couchait à peine lorsque je fus prêt. La lune, Jupiter et la comète Pons-Brooks formaient un triangle parfait à l’horizon. Le ciel était limpide, sans turbulences, même à l’horizon, même si je n’étais pas en altitude, j’avais des chances de réussir quelques belles images.

J’ai allumé la batterie, l’iPad, la monture et l’Asiair, ce petit ordinateur qui me permet de piloter la monture, de la pointer vers les objets, de la guider pendant les photographies et de récupérer les images réalisées par l’appareil photo.

C’est là que le logiciel à lancé une nouvelle mise à jour manifestement pas suffisamment testée. Si le logiciel semblait fonctionner correctement, il ne dialoguait de manière optimale plus avec mon Nikon Z6 II. Impossible de faire du plate solving, c’est à dire de la reconnaissance d’étoiles pour bien se positionner, impossible de photographier sans déclencher un message d’erreur bloquant, bref la cata. Et vu que je suis sur iOS, impossible de revenir sur la version précédente du logiciel.

Seule solution, travailler à l’ancienne. J’ai débranché l’appareil photo de l’Asiair, et j’ai pointé la cible au jugé par tâtonnements. J’ai tout de même fini par tomber sur la comète et u lancer quelques photographies, mais de 30 secondes de pause maximum.

J’ai tout de même réussi à faire quelques photographies de la lune et la comète (Jupiter ne tenait pas dans le champ de la lunette avec ses deux voisines) avant que Pons-Brooks ne se cache derrière les Vosges.

C’était la première sortie de la lunette Sky Watcher, celle que je vais emmener dans le sud de la France pour les vacances. Malgré quelques problèmes, j’ai quand même pu la photographier cette fois. Reste le problème de l’Asiair qui n’est pas résolu. Je travaille actuellement sur des solutions de contournement comme utiliser la lunette guide comme caméra pour le plate solving et j’envisage sérieusement l’achat d’une tablette Androïd pour m’affranchir du problème des versions logicielles.

Chef d’orchestre

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Je prépare une nouvelle série de quatre photographies pour l’exposition du mois d’octobre. 

Et sans trahir mes goûts, j’aimerais présenter un travail qui rencontre un peu plus de succès que les ruines de Pompéi qui ont fait un bide. 

Des photographies en noir et blanc très contrastées sur un thème qui me tient à coeur : la musique. 

L’an passé j’avais proposé une série sur des concerts de rock à l’association mais elle n’avait pas été retenue. Cette année je vais tenter des portraits de chefs d’orchestre.

Depuis que je fais de la photo de concert, j’ai eu l’occasion de photographier des ensembles amateurs ou professionnels et je dispose d’une petite collection de portraits de chefs en pleine action. 

Il y a des clichés d’ensemble avec l’orchestre, des gros plans académiques à la baguette mais aussi des portraits nettement moins politiquement corrects. 

Au bout du compte, je dispose d’une dizaine d’images exploitables pour réaliser une série de quatre : un vieux chef vénérable, un jeune huluberlu, un coincé de la baguette, j’ai pas dit braguette, un chef d’harmonie jovial et un dernier plus enrobé. 

Mais comme l’a fait remarquer mon épouse qui a participé à la sélection (je ne fais plus du tout confiance à mes goûts), je n’a pas de femme chef d’orchestre.  Il faut dire que ce n’est pas courant en fait. 

Ma chérie m’a alors dit qu’elle connaissait une chef qui se produisait une semaine plus tard avec un orchestre amateur pas très loin de Strasbourg. Il suffisait juste de la contacter et de lui demander l’autorisation de venir photographier le concert.

J’ai l’habitude de contacter les salles de concert ou les tourneurs pour obtenir des accréditations dans le monde impitoyable du rock. Moins de contacter les chefs d’orchestre. 

J’ai envoyé un message à la dame, présentant mon travail et expliquant ma démarche sans toutefois mentionner que je cherchais à réaliser un portrait féminin de chef d’orchestre, ceci afin d’éviter de l’effrayer. Il ne faut pas oublier que mes voisins me prennent pour un pervers. Si elle faisait une enquête de voisinage, j’étais très mal.

Après quelques échanges, « que ferez-vous des photos, demandez-vous une rémunération, droit à l’image » etc, la chef a donné son accord de principe et je pouvais même assister au filage histoire de prendre les marques. C’était plutôt cool.

Le jour J, je suis parti avec mon épouse (qui me surveille) équipé du set standard de concerts : Nikkor 24-70 mm 2.8 s, Tamron 70-200 mm 2.8 avec la bague FTZ, Samyang 14 mm 2.7, Nikon Z6 II, Nikon Z8, un flash Godox, trois batteries, un sac photo et un harnais. Une focale de 24 à 200 mm couverte avec deux boîtiers et un flash au cas où les musiciens désireraient avoir une photo de groupe.

Tout ça dans un sac Flipside 400AW de chez Lower pro. Par contre, c’est lourd.

Le concert se passait dans une belle église de Saverne avec un magnifique cloitre. Le régisseur m’a accueilli et montré les endroits auxquels je pourrais accéder pendant le récital sans déranger les musiciens. Royal. Je pouvais shooter du haut de la chaire ou bien du fond de l’église, là où l’organiste s’installe comme dans les travées. J’ai pris mes marques pendant le filage en profitant pour réaliser des images qui seraient impossibles une fois le public installé.

Ce fut pendant ce filage que j’ai eu mon petit bonheur photographique. La violoniste soliste invitée profitait d’une pause pour se recentrer avec son instrument dans le cloitre alors désert où je faisais moi même une pause au soleil. Difficile de résister au sujet. Un belle violoniste répétant son solo dans un cloitre où le soleil jouait avec les colonnes. Alors j’ai osé, osé demander l’autorisation de la photographier, chose qui d’ordinaire me paralyse. Et la jeune fille a dit oui, avec le sourire en plus. Alors je me suis lâché, sans être trop lourdingue tout de même. Je tiens sans doute ici mon plus beau portrait de musicien.

Pour la chef d’orchestre, l’affaire s’est révélée plus compliquée que prévue. L’agencement des musiciens et la proximité avec le public ne me permettait pas d’avoir un champ dégagé sur la chef tant et si bien que je ne suis pas certain d’avoir le cliché que je cherchais.

Par contre j’ai réalisé pas mal de photos d’ensemble, quelques portraits de musiciens et de choristes que l’orchestre pourra utiliser pour son book. Environ quatre cent images dont je ne devrais conserver qu’une petite quarantaine entre les redites et les loupés, mon fameux Dix pour-cent.

Projection oculaire

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Il y a quelques temps j’ai acheté un kit de protection oculaire. Un quoi ? Ok j’explique : 

Pour photographier à l’aide d’un télescope et d’un appareil photographique, une des solutions consiste à fixer le boîtier sans objectif au foyer de son télescope, là où on place d’ordinaire un oculaire pour regarder les étoiles. Pour se faire il est nécessaire d’avoir une bague adaptatrice T2 compatible avec votre monture ainsi qu’un adaptateur que l’on visse au télescope. Cette méthode ne permet pas de changer l’agrandissement. Celui-ci dépend uniquement de la focale du télescope et celle de votre boîtier, enfin presque.

Projection oculaire

Pour photographier la lune en entier ou bien des galaxies et nébuleuses, cette solution est parfaitement adaptée. Par contre si vous voulez faire de la photographie planétaire ou bien les cratères de la lune, l’image obtenue est trop petite.

Une seconde solution consiste à intercaler un oculaire ou bien une lentille Barlow entre le télescope et l’appareil photo. Cela se fait grace à un adaptateur spécifique assez long que j’avais acheté l’an passé. 

Sauf que, celui dont je dispose, se fixe sur le porte oculaire, vaguement maintenu par deux petites vis sensées tenir un oculaire, pas un APN d’un kilo au bout d’un bras de levier de quinze centimètres. Résultat, ça ne tient que par la vertu du saint esprit et quand vous avez un boîtier photo qui risque de tomber de deux mètres en permanence, vous devenez nerveux. Très nerveux. D’ailleurs il est tombé une fois.

Planète Jupiter
Planète Jupiter

Ce weekend, je ne sais pas quelle mouche m’a piqué, mais en dévissant tous les adaptateurs du télescope, j’ai découvert que l’adaptateur photo Celestron pouvait se visser sur le projecteur oculaire qui lui même se vissait à la bague T2 pour monture Z. Du coup j’avais une solution robuste pour coupler mon Nikon à un oculaire de 15 ou 9 mm sur le Celestron. 

Après quelques essais concluants sur l’antenne des voisins en journée (en priant pour qu’ils n’imaginent pas que je pointe la fenêtre de la salle de bain), j’ai sorti le setup de nuit pour tenter des gros plans lunaires et des photos de Jupiter. Le challenge était de réussir une bonne mise au point. Et avec les turbulences, ce n’est jamais évident.

Cratère Platon
Cratère Platon

Pour compenser les turbulences justement, j’ai programmé l’intervalomètre de l’appareil photo afin de lancer une série de déclenchements, une vingtaine espacés de quelques dixièmes de secondes, histoire d’obtenir une série de photographies. L’une d’entre elle, avec un peu de chance, serait plus propre que les autres.

Ce que je n’avais pas anticipé, c’est que la photo par projection magnifie les poussières collées à l’oculaire et comme je ne nettoie pas souvent mes optiques, je me suis retrouvé avec une incroyable quantité de petits artefacts sur les photographies.

Au final j’ai obtenu une image passable de Jupiter et quelques gros plans lunaires relativement flous. La seule photographie que j’ai réalisé sans la projection oculaire a eu beaucoup plus de succès. Mais qu’importe. J’ai une nouvelle technique photo astronomique exploitable maintenant à condition que l’atmosphère soit de très bonne qualité. On verra ça au Champ du Feu dès que le ciel sera d’humeur.

Cratère Copernic
Cratère Copernic

85 mm

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Le 85 mm ouvert à 1.8 est ma plus belle machine à fabriquer des portraits. Sauf que je m’en sers rarement. D’abord parce que je suis trop timide pour aborder les gens (si, si), ensuite parce que c’est un objectif à monture F, enfin parce que je travaille le plus souvent au zoom pour des raisons de confort. Car avec une focale fixe il faut bouger sans cesse, se placer au bon endroit et penser son cadrage. Mais c’est également un excellent exercice.

Alors pour le Carnaval vénitien de Rosheim où je me rends chaque année, j’ai décidé cette fois de ne travailler qu’avec cette optique, histoire d’ajouter un challenge et aussi pour voyager très léger.

Arrivé un peu avant le rush samedi après-midi, j’ai commencé à shooter les personnes masquées, reculant ou avançant pour mieux les recadrer. En ouvrant à 1.8 le plus souvent mon arrière plan , même proche était très dilué, ce qui était recherché car les spectateurs m’intéressaient moins que les costumes. Second avantage, ma vitesse d’obturation est restée très élevée (1/500s) sans pour autant monter en ISO, donc aucun risque de bouger et très peu de réglages à faire. J’étais juste concentré sur le sujet et le cadrage. Je retrouvais avec plaisir les sensations de cette fabuleuse optique que j’ai depuis déjà huit ans et que j’utilise trop peu.

Une heure après mon arrivée, les alsaciens étaient sortis de table et la grande rue de Rosheim entre les deux portes d’enceinte était bondée. Il devenait beaucoup plus difficile de dégager un champ pour photographier. La focale fixe trouvait ses limites. C’est là que je suis tombé sur les vieux du club photo. On a joué a qui possède la plus grosse (fatalement j’ai perdu), par contre lorsque que l’on a comparé les ouvertures, j’ai gagné. Mais un 85mm oblige à s’éloigner du sujet contrairement à un 24-70 et ses son ouverture 2.8 au plus près donne finalement le même flou d’arrière plan qu’un 1.8 focalisant plus loin. Par contre, question lumière, j’explosais tout le monde.

Firmware 2.0 – les pious pious

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Dimanche matin, pendant que mon épouse répétait avec deux flûtistes dans le salon, oui encore, j’ai fui lâchement. J’ai enfilé mon costume de chasseur crétin, fixé le 500 mm au Z8 et suis parti vers Kraft, tester le nouveau firmware 2.0 du Nikon, tout particulièrement la fonction reconnaissance d’oiseaux.

J’avais regardé une vidéo d’Adrien Coquelle qui louait cette nouvelle fonction de l’autofocus et je voulais en découdre avec la faune locale. Je serai moins catégorique que lui. Dans l’ensemble l’autofocus fait le taf mais de temps en temps il saute d’un oiseau à l’autre sans prévenir et lorsque les volatiles sont posés sur l’eau, il est parfois en mode panique. Par contre dans le ciel, il est redoutable.

Du coup je me suis retrouvé avec une série  de deux-cent cinquante photographies d’oiseaux. Mais pas de Martin Pêcheur, hélas, il est passé sous mon nez à trois reprises mais trop vite pour mes réflexes de vieillard. De toute manière la lumière n’était pas extraordinaire, j’étais plus là pour échapper à la cacophonie dominicale.

C’est aves ces grèbes jougris que le Nikon a eu le plus de difficultés. Les reflets sur l’eau et le nombre de sujets dans le collimateur ont donné du fil à retordre aux algorithmes de l’appareil. Pour contourner le problème, j’ai drastiquement réduit la taille du collimateur afin de ne conserver qu’un seul sujet dedans. Pour le reste, j’ai assombri tout ce qui ne concernait pas les oiseaux pour mettre en valeur mes petits pious pious.

Nikon Z8, Nikkor 200-500 mm, 1/800s, f/5.6, ISO 1800, 420 mm

Firmware 2.0 – dans le ciel

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Dimanche matin, pendant que mon épouse répétait avec deux flûtistes dans le salon, oui encore, j’ai fui lâchement. J’ai enfilé mon costume de chasseur crétin, fixé le 500 mm au Z8 et suis parti vers Kraft, tester le nouveau firmware 2.0 du Nikon, tout particulièrement la fonction reconnaissance d’oiseaux.

J’avais regardé une vidéo d’Adrien Coquelle qui louait cette nouvelle fonction de l’autofocus et je voulais en découdre avec la faune locale. Je serai moins catégorique que lui. Dans l’ensemble l’autofocus fait le taf mais de temps en temps il saute d’un oiseau à l’autre sans prévenir et lorsque les volatiles sont posés sur l’eau, il est parfois en mode panique. Par contre dans le ciel, il est redoutable.

Du coup je me suis retrouvé avec une série  de deux-cent cinquante photographies d’oiseaux. Mais pas de Martin Pêcheur, hélas, il est passé sous mon nez à trois reprises mais trop vite pour mes réflexes de vieillard. De toute manière la lumière n’était pas extraordinaire, j’étais plus là pour échapper à la cacophonie dominicale.

Il y avait évidemment des cygnes, plein de cygnes. Mais bon, cible trop facile. Par contre un groupe de cygnes en plein vol, j’étais curieux de voir comment réagissait le boitier. Il a accroché tout de suite un des cygnes et ne l’a plus lâché pendant son vol. Impressionnant !

Nikon Z8, Nikkor 200-500 mm, 1/1259s, f/5.6, ISO 450, 380 mm

Firmware 2.0 – et rond et rond petit patapon

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Dimanche matin, pendant que mon épouse répétait avec deux flûtistes dans le salon, oui encore, j’ai fui lâchement. J’ai enfilé mon costume de chasseur crétin, fixé le 500 mm au Z8 et suis parti vers Kraft, tester le nouveau firmware 2.0 du Nikon, tout particulièrement la fonction reconnaissance d’oiseaux.

J’avais regardé une vidéo d’Adrien Coquelle qui louait cette nouvelle fonction de l’autofocus et je voulais en découdre avec la faune locale. Je serai moins catégorique que lui. Dans l’ensemble l’autofocus fait le taf mais de temps en temps il saute d’un oiseau à l’autre sans prévenir et lorsque les volatiles sont posés sur l’eau, il est parfois en mode panique. Par contre dans le ciel, il est redoutable.

Du coup je me suis retrouvé avec une série  de deux-cent cinquante photographies d’oiseaux. Mais pas de Martin Pêcheur, hélas, il est passé sous mon nez à trois reprises mais trop vite pour mes réflexes de vieillard. De toute manière la lumière n’était pas extraordinaire, j’étais plus là pour échapper à la cacophonie dominicale.

Bon s’ił n’y avait pas de martin pêcheur, il y avait des hérons cendrés. Au millième avec une cadence de 30 images par seconde et un autofocus AFC en mode oiseau, l’exercice est presque trop facile. J’ai retaille la photographie pour assombrir à l’extrême l’arrière plan et mettre un peu plus en valeur l’oiseau. Choix discutable sur lequel j’ai longtemps hésité avec plusieurs retours en arrière avant de me décider. Après tout, de temps en temps, il faut savoir être créatif.

Nikon Z8, Nikkor 200-500 mm, 1/1000s, f/5.6, ISO 2000, 380 mm

By night – gazoline

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Un jeudi par mois, mon épouse répète dans le salon avec son trio. Imaginez : dans une pièce de trente mètres carrés au plafond bas, un piano quart de queue, un violoncelle, un violon et un chat effrayé. Si j’aime la musique, je protège mes oreilles. Après plusieurs répétitions laborieuses, les œuvres jouées commencent à prendre forme, j’ai bien dit commencent. Le mois dernier, je me suis enfermé dans la chambre avec un casque à réduction de bruit pour écouter un podcast avec le chat. Cette fois, je suis parti en ville, à la nuit tombée, pour réaliser des photographies d’éclairages urbains et quelques pauses longues.

En revenant vers la maison (espérant secrètement que les artistes aient terminé de répéter), je me suis arrêté devant une de ces stations essence qu’un photographe que je suis sur Flickr aime photographier en noir et blanc. Sans trépied, au vingtième de seconde, j’ai capturé cette construction amenée à disparaître peut-être en 2035 et qui symbolise un mode de vie qui nous a conduit à notre perte. La photo est beaucoup retouchée sous Lightroom, en filtrant les couleurs, en assombrissant les ombres et en masquant quelques parties qui n’avaient rien à faire dans ma composition.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-70 5.0s, 1/20s, f/2.8, ISO 64, 31 mm

By night – hôtel de ville

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Un jeudi par mois, mon épouse répète dans le salon avec son trio. Imaginez : dans une pièce de trente mètres carrés au plafond bas, un piano quart de queue, un violoncelle, un violon et un chat effrayé. Si j’aime la musique, je protège mes oreilles. Après plusieurs répétitions laborieuses, les œuvres jouées commencent à prendre forme, j’ai bien dit commencent. Le mois dernier, je me suis enfermé dans la chambre avec un casque à réduction de bruit pour écouter un podcast avec le chat. Cette fois, je suis parti en ville, à la nuit tombée, pour réaliser des photographies d’éclairages urbains et quelques pauses longues.

L’hôtel de ville est éclairé de lumières colorées donnant un certain cachet au bâtiment. Pour le photographier, je devais reculer de l’autre côté de la route afin de le cadrer dans son intégralité. J’ai d’abord réalisé des photographies sans passage de véhicule devant l’objectif mais quand une première voiture est venu troubler l’image, j’ai décidé d’intégrer ce mouvement dans l’image. Il aura fallu plusieurs tentatives pour obtenir des trainées lumineuses un temps soit peu esthétiques. Celle-ci est ma préférée de la série.

Nikon Z8, Nikkor Z 24-70 2.8s, 1.3s, f/2.8, ISO 64, 36 mm

22 joules

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Un objet de 1.5 Kg tombant de 1.50 m de haut possède, avant de se fracasser par terre, une énergie potentielle de 22 joules.

Epg=mgh

Epg représente l’énergie potentielle gravitationnelle en joules (J)
m représente la masse en kilogrammes (kg)
g représente l’intensité du champ gravitationnel en newtons par kilogramme (N/kg)
gTerre=9,81 N/kg
h représente la hauteur par rapport au sol en mètres (m)

Le nouveau firmware du Nikon Z8 vient de sortir. Mais j’ai bien failli ne jamais en profiter. 

Je vous ai parlé de la grande lunette du jardin Botanique de Strasbourg. Et bien j’avais envie de la photographier, non pas avec mon iPhone comme pour la photo qui illustre l’article, mais avec un Fisheyes et le Z8. 

J’ai donc préparé un sac avec dedans le boîtier Nikon, l’objectif Samyang et un petit trépied de voyage et je suis parti à vélo au club d’astronomie.

Arrivé à l’avance pour la conférence sur les origines de la vie présentée par un vieux chercheur barbu en géologie de Lyon, je me suis installé dans l’amphithéâtre pour préparer mon matériel. L’objectif sur le boîtier, le boîtier sur le pied, le pied sur le dossier du banc de l’amphi. 

Manifestement, j’avais mal serré la platine Arca Swiss du trépied, car lorsque j’ai voulu prendre le matériel en main, le boîtier et son objectif se sont désolidarisés de la base. Le trépied est resté posé sur le banc et le reste a réalisé un vol plané de 1.50 m de hauteur pour retomber lourdement sur le sol, au pied du conférencier horrifié.

J’ai gardé mon self control malgré un juron bien senti. Ce n’est pas la première fois qu’un appareil m’échappe des mains. 

Le Z6 II a perdu un petit bout de sa coque plastique en montagne, le D810 armé d’un 70-200 mm a chuté en concert, mon argentique est tombé de deux mètres sur du granite dans un monument mégalithique en Écosse. Bref j’ai l’habitude. Ce sont les risques du métier. Mais un Z8 tout neuf, bof, surtout chargé d’une optique assez lourde.

J’ai respiré un grand coup et suis descendu ramasser les morceaux alors que le vieux barbu remplaçait la pile de son peacemaker.

Les morceaux ? Non, le morceau, le Nikon et le Samyang toujours accrochés l’un à l’autre. Pas de bout de plastique manquant, pas de lentille brisée et à la mise en route, un Nikon Z8 manifestement opérationnel. Ouverture, vitesse, autofocus, mode, capteur, la bête ne semblait pas avoir souffert. 

Jetez n’importe quel bidule électronique contenant du verre de 1.5 kg de 1.50 m de haut pour voir comment il réagit et vous comprendrez ma chance et la robustesse du matériel.

Le plus drôle c’est que je n’ai pas pu réaliser la photo de la lunette ce soir là. Le membre de l’association qui ouvrait l’amphi pour la conférence n’avait pas les clés de la coupole. Je me suis rattrapé avec une conférence irrespectueuse, passionnante et drôle que l’on aurait pu intituler « Dieu Aime l’Alcool ». 

Bref le Z8 a survécu, du moins pour l’instant je n’ai pas découvert de séquelles de sa chute et bonheur suprême, il vient de passer avec succès la mise à jour du firmware 2.0 qui ajoute entre autre la reconnaissance des oiseaux et la photographie automatique, un panachage des nouveautés du Nikon Z9 et Zft.

Alors merci Nikon de fabriquer des boîtiers en titane robustes et de proposer des mises à jour qui enrichissent les fonctionnalités déjà fabuleuses du Z8.