L’enfer du décor

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Les loisirs ont un prix. Je ne parle pas ici d’achats dispendieux mais d’espace. 

Mon épouse, à elle seule, occupe deux pièces pour ses instruments de musique sans parler du bureau où elle travaille. De mon côté, avec la musique, la photographie et l’astronomie, j’ai également besoin d’espace mais je suis plus raisonnable. Je n’occupe que la chambre de notre aîné qui vit aujourd’hui dans un appartement (bon aussi un peu le salon pour écouter de la musique et travailler sur l’ordinateur).

Cette chambre sert à de multiples usages. C’est là que j’expose les Lego, que je range les bandes dessinées, que j’entrepose le matériel photo et tout le matériel dédié à l’astronomie. C’est aussi là que j’enregistre les vidéos de Chroniques en Images chaque semaine.

Lorsque j’ai arrêté de filmer avec un fond vert, j’ai dû trouver un décors. Au début, je mettais des tirages photos au mur et des engins spatiaux en Lego sur les étagères. Ça n’était pas trop raccord avec le thème des vidéos mais au moins, cela me ressemblait. 

J’ai remplacé les photos par des affiches et posters de rock puis j’ai ajouté quelques pass presse au mur. Ensuite j’ai déplacé les fusées et installé l’ampli et la guitare en Lego. C’était plus raccord. 

Puis j’ai enlevé les fusées comme la Saturne V, la Falcon Heavy et le V2 ainsi que quelques sondes spatiales pour installer des coffrets de musique comme les Beatles, Marillion ou Ayreon. C’était plus dans le thème. 

Tant qu’à changer, j’ai également revu l’éclairage car je trouvais l’arrière plan très froid, surtout avec ce papier peint aquarium que je déteste (au passage il faudrait vraiment que je refasse cette pièce un jour). Pour l’éclairage, j’ai opté pour des LED à température variable que j’ai depuis assez longtemps. J’ai choisi une température chaude orangée pour le fond et une key light à 5600 K. Et j’ai décidé d’assumer la présence du micro dans le champ de la caméra, c’était trop pénible de le placer hors champ, il y avait toujours un petit bout le la bonnette qui dépassait.

Du coup, j’enregistre au milieu de legos, de Gaston Lagaffe, d’objectifs, de trépieds, de posters d’adolescents, de projecteurs, de montures équatoriales et d’un télescope. Une vraie salle de jeu qui me ressemble assez bien.

Calvin et Hobbes

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Je ne sais pas si vous connaissez les BD de Bill Watterson, Calvin et Hobbes. Je les ai découvertes lorsque j’étais en Fac de sciences, en pleine révisions après une partie de Jeu de Rôle, dans l’appartement d’un ami. Je suis tombé sur ces bouquins blancs cartonnés au graphisme simplissime en noir et blanc qui racontent les aventures de Calvin, gamin de six ans et de sa peluche, Hobbes le tigre, son inséparable compagnon et ami imaginaire.

J’ai tout de suite adoré cette BD et je me souviens avoir lu tous les tomes chez mon ami dans la journée. Je n’en ai pourtant que deux ou trois à la maison et je les relis trop peu souvent.

Mon petit dernier m’a offert pour mes cinquante sept ans, l’intégrale 1 de Calvin et Hobbes aux éditions Hors Collection. J’ai l’impression qu’il entretient mes pires travers entre Camelot saison 3 à Noël et Calvin et Hobbes à mon anniversaire.

Lorsque j’étais jeune, Calvin et Hobbes c’était drôle mais parfois mystérieux. 

Aujourd’hui que je suis père de deux enfants presque adultes, c’est juste à mourir de rire. Car toutes les aventures racontées dans ces planches, je les ai partagées enfant et puis adulte avec mes deux bambins. Plutôt que de pratiquer la stérilisation chimique, lisez Calvin et Hobbes, une BD qui vous passe l’envie de devenir jeune parent.

Lapinot chez les irréductibles gaulois

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C’est encore Alias qui avait parlé de cette BD. Non content de me vendre des disques, il fait craquer les rayonnages surchargés de la bibliothèque.

Par Toutatis ! est la nouvelle bande dessinée de Lewis Trondheim. Lapinot se réveille dans le corps d’Astérix, dans le village des irréductibles gaulois inventé par Uderzo et Goscinny. 

Vous savez peut-être que j’ai la collection complète des aventures d’Astérix le Gaulois, ce furent mes premières lectures et une tradition familiale. Même si les BD battent de l’aile depuis le décès de sont fabuleux scénariste, j’ai continué la collection rien que pour perpétuer la tradition.

Je connais beaucoup moins l’œuvre de Trondheim sorti Donjon et quelques BDs. Mais l’idée de revisiter l’univers d’Astérix avec Lapinot me semblait excellente.

Nous sommes en Armorique occupée par les romains mais un village d’irréductibles gaulois résiste toujours à l’envahisseur, enfin vous connaissez l’histoire… Lapinot se réveille dans la peau d’Astérix, découvre la potion magique et ses effets trash sur les pauvres romains. C’est à ce moment que surgit le dieux Toutatis venu dire bonjour aux villageois et goûter à la recette de la potion magique.

Lewis Trondheim pastiche à la perfection Astérix le Gaulois, sur le fond comme sur la forme mais avec son graphisme bien à lui et j’avoue que j’ai eu un immense plaisir à lire cette BD, bien plus que les derniers Astérix en fait.

Ar-Men

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Les mots me manquent pour vous parler de Ar-Men de Emmanuel Lepage.

En passant dans la boutique de bandes dessinées préférée à Strasbourg (Bildegarde rue des Serruriers pour ceux que cela intéresserait), je glanais quelques lectures en retard comme Toutatis et le préquel à Orbital. En errant au milieu des auteurs et des séries, je suis tombé également sur Ar-Men.

Ar-Men est un phare au bout du monde, non loin de l’île de Sein, sur ma terre natale, la Bretagne.

J’ai toujours été fasciné par les phares, je me serais bien vu gardien, dans cette solitude au milieu du déferlement des éléments, un rêve romantique qui n’a pas résisté à l’automatisation de ces veilleurs géants des océan. 

Le roman Ar-Men de Jean-Pierre Abraham, que Emmanuel Lepage cite dans ses sources d’inspiration, est un de mes livres de chevet. C’est tout dire. J’adore grimper les centaines de marches de ces colonnes de pierres pour respirer les embruns lorsque j’en ai l’occasion et l’optique complexe des feux m’a toujours fascinée. 

Un…, deux…, trois…, longue pause…

Lepage, je l’ai rencontré avec Voyage aux Iles de la Desolation puis dans Un Printemps à Tchernobyl et dans bien d’autres romans illustrés depuis. Il écrit des reportages en aquarelles, saisies sur le vif. Il raconte de magnifiques histoires qui me touchent à chaque fois.

Ar-Men parle du phare, de ses gardiens, de la Légende de la ville d’Ys, des gens de Sein, des naufrages sur la Chaussée, de la  longue, périlleuse et laborieuse construction du phare et de son automatisation. L’histoire des pierres et de la chair qui hantèrent ses escaliers en spirale. L’histoire de ses gardiens, de leur quotidien et de ce qu’ils fuyaient en s’enfermant pendant des jours dans cette tour au milieu des éléments en furie.

La narration est magnifique, le dessin est sublime, les couleurs fabuleuses. Il s’agit du plus beau roman graphique d’Emmanuel Lepage et pourtant, croyez-moi, ce n’est pas peu dire.

Moon Knight

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Oui d’accord, il s’agit encore d’un Marvel… Et croyez-moi, les mecs habillé de latex moulant ça n’est vraiment pas ma came. Pourtant je suis en train de regarder Moon Knight et j’en suis carrément accroc.

C’est une série en six épisodes qui passe actuellement sur Disney+ avec Oscar Isaac (vous savez le pilote de Star Wars). Encore une histoire de super héros schizophrène qui est parfois Steven le gentil, Marc le bourrin ou Moon Knight le vengeur masqué qui lui même possède deux formes. Ca veut dire quatre personnages dans un même corps ? En gros oui.

Marc Spector alias Moon Knight est apparu dans les comics en 1975. Il meurt lors d’un combat alors qu’il travaillait comme mercenaire en Egypte et revient à la vie grace au dieu égyptien de la lune, également dieu de la vengance. De retour aux U.S.A., il devient l’homme d’affaire Steven Grant le jour et le justicier Moon Knight la nuit.

Là où la série Moon Knight sort des clichés des super héros moule burnes à cape rouge et bleue, c’est que les aventures de Marc et Steven ressemblent plus à du Indiana Jones qu’à du superman. Ici on ne sauve pas les gens, on sauve l’humanité du grand méchant Arthur Arrow joué par Ethan Hawke. Heu ? C’est quoi le changement alors ? Ben ça ressemble plus à du Indiana Jones, c’est pas compliqué à comprendre si ? Il est question de dieux égyptiens, d’ancien temples, de justice et de mort. En fait il y a même un peu l’idée du film The Minority Report, avec cette justice rendue avant que le couple potentiel ne commette l’irréparable.

Steven est une tafiole, Marc un tueur impitoyable et leur cohabitation dans le même corps, surtout avec proximité de l’ex femme de Marc jouée par May Calamawy, n’est pas sans poser quelques problèmes. Il y a de l’humour, des effets spéciaux, de la baston, des frissons, bref ça fonctionne plutôt bien et surtout ce n’est pas trop pro U.S.A. pour une fois.

Le Troisième Oeil

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Le roman de poche de Lobsang Rampa trônait bien en évidence sur la cheminée de mes parents avec d’autres livres de la collection de poche rouge.

N’étant pas naturellement attiré par le surnaturel, je n’ai jamais ouvert ce bouquin.

Mais lorsque je suis tombé sur le graphisme de la bande dessinée de Olivier Ledroit, je ne me suis posé aucune question, je l’ai embarquée.

Couleurs, traits de lumières, halos, spirales, perspectives des grandes artères parisiennes et vues imprenables sur les monuments de la capitale, les traits comme les encres en mettent plein les yeux. Les personnages eux sont étrangement ébauchés, filiformes, légèrement hydrocéphales, aux trait marqués, ils dérangent ce qui ne rajoute qu’un peu plus à l’atmosphère.

L’histoire pourrait se résumer à une initiation mystique. Il est question de chakras, d’anges, de démons, de révélations, d’auras, de troisième oeil et j’en passe. Pas du tout mon délire en fait. Chaque monument de Paris devient un lieu de concentration des forces telluriques et trace des lignes dans l’univers, bref la totale.

Ce délire mystico-fumé ne m’a pas empêché d’aller jusqu’au bout de la BD avec avidité en écoutant le dernier Gojira à fond la caisse. L’histoire, s’il y a une histoire, rythme de magnifiques planches hallucinantes de couleurs, des rues de Paris jusque à l’autre bout de l’univers à la rencontre du grand tout. Hare Krishna !

Impressionnant !

Hope One Tome 2

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Megan avait échappé aux drogues et aux griffes d’Adan. Elle avait enfilé son scaphandre et s’apprêtait à franchir le sas de la station orbitale Hope One.

Le premier tome de la BD de ‘Fane s’achevait abruptement après un long huis clos spatial très tendu. J’attendais avec impatience la suite et fin de cette excellente bande dessinée. Cela se passait en janvier 2019.

Le tome 2 était annoncé pour le mois de mai et j’avais déjà passé commande chez mon libraire. Mai, juin, juillet, août, septembre, le second volume sortirait peut-être en janvier 2020. Janvier, février, mars, pandémie, il fut finalement imprimé en juillet 2020 et entre temps je l’avais oublié. Par hasard, un week-end en triant du bazar, j’ai pensé à nouveau à cette histoire inachevée. 

Mon libraire ne l’avait toujours pas, pas plus que dans les grandes enseignes mais j’ai trouvé enfin le livre sur un site en ligne, plus de deux ans après la sortie du premier volume.

Hélas dès les premières pages, j’ai compris la chute de l’histoire, j’ai su ce que Megan verrait en ouvrant le sas de la station Hope. C’en était fait du suspens mais pas de la BD heureusement. 

Le second livre se déroule sur Terre, aux États-Unis, dans un bled enneigé et froid et raconte une enquête policière. L’adjointe au shérif (qui n’est autre que sa fille) et un inspecteur alcoolique du FBI recherchent deux disparus, une actrice et le chef de la police qui enquêtait sur son absence. L’histoire tourne autour du monde du cinéma et de Eve, cette sublime actrice sans doute morte depuis le temps, enfant du pays, choisie pour le rôle principal dans un film à gros budget qui se tournait dans la petite ville.

Si la chute de Hope One était prévisible, ce second et dernier volet de la série, tient bien la route, nous racontant un nouveau binôme, celui de Jamie, la chérif adjoint et de l’agent du FBI Lavigne, deux personnages dissemblables, qui mènent ensemble l’enquête, chacun à leur manière, dans des décors plus nettement naturels que dans le premier volume.

Ici le suspense est de savoir, si vous aviez vu juste au début.

Peau d’Homme

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Le vendredi 30 octobre 2020 nous allions repartir pour quatre semaines de confinement. Le président l’avait annoncé la veille au soir. Nous nous y attendions un peu mais quand même, alors le jeudi ce fut la panique. A petit jour, je partis dare dare sur mon vélo pour faire des courses de premières nécessité, car comme l’avait annoncé Emmanuel Macron, seuls les magasins de première nécessité resteraient ouverts. Mais lui et moi n’avons pas les mêmes besoins manifestement. Je pourrais me passer de papier toilette mais pas de livres. Et les librairies, médiathèques et bibliothèques allaient fermer. Je suis donc allé, avec un sac à dos, chez mon libraire préféré, faire le plein de livres. Non pas que je n’ai plus rien à lire, mais que j’ai besoin d’être entouré de perspectives de lectures pour dormir correctement. Il m’avaient tellement manqué durant le premier confinement.

Dans mon sac à dos, sur le chemin du retour, se trouvaient trois romans et une bande dessinée : Une Colonie, le dernier Hugh Howey que j’attendais avec impatience, Le Cinquième Coeur un Dan Simmons, auteur culte que je boude depuis Flashback, Tupinilândia de Samir Machado De Machado qui m’a attiré avec sa jaquette « Entre Orwell et Jurassic Park » et Peau d’Homme, une BD de Hubert et Zanzim.

Pour tout vous dire je n’achète pas souvent de bandes dessinées, il y a en a trop à a maison et je ne les achète presque jamais chez mon libraire mais dans une boutique spécialisée à Strasbourg. Je suis comme ça. Mais là, pour le coup, je n’ai pas su résister à l’appel de Peau d’Homme. Il faut dire que la couverture, une femme nue dans un décors médiéval revêtant la peau d’un homme m’a tout de suite émoustillée. J’ai donc ouvert la bande dessinée, un acte qui ressemble à s’y m’éprendre à ouvrir la boite de Pandore. Une fois fait, impossible de la refermer. Les graphismes simples et beaux m’ont immédiatement happé comme les touches l’érotisme naïf de l’histoire. Une fois la bande dessinée ouverte, il était trop tard, j’étais obligé de l’emporter à la maison.

Peau d’Homme raconte l’histoire de jeune file rebelle que l’on va bientôt marier. Sa marraine, comme dans les contes de fées, l’entraîne chez elle et l’invite à se vêtir d’une peau d’homme, qui transforme la belle rousse en un jeune homme à la peau halée. Avec sa nouvelle peau, la jeune femme va pouvoir découvrir le monde des hommes, apprendre à connaître celui à qui elle est destinée et dont elle ignore tout.

Peau d’Homme parle des hommes, des femmes, de l’homosexualité, de la religion, de l’intégrisme, du quand dira-t-on, des faux semblants, de l’hypocrisie de la société, des fous de dieu et bien entendu de l’amour avec une grande justesse.

Graphiquement la bande dessinée propose de grandes pages où des scènes monochromes sont habités de personnages en couleur, où sur un décors unique se déplace des personnages, des grandes planches colorées, en d’autres mots une narration graphique qui sort de l’ordinaire. L’histoire est simple, intelligente, pleine d’humanité et invite à la tolérance.

Lorsque nous déconfinerons, n’hésitez pas à aller feuilleter cette bande dessinée chez votre libraire, elle est magnifique.

Ys

Connaissez-vous la légende de la cité d’Ys, cette ville qui aurait été engloutie à l’époque où la Bretagne fut christianisée ? Certains rapprochent cette légende d’un autre mythe, celui de l’Atlantide. 

Mais mon propos n’est pas là. Il y a peu je suis tombé sur cette bande dessinée de Annaïg et Loïc Sécheresse, bretons de leur état, qui revisitaient un conte dont j’ai lu moultes versions. Le roi Gradlon converti au christianisme après la perte de sa femme, bâtit pour sa fille payenne une cité au bord de l’océan, protégée des assauts de la mer par d’immenses digues. Une ville dans laquelle sa fille rebelle pourrait être libre, s’exprimer, vivre, sans scandaliser le clergé de plus en plus puissant dans le royaume. Mais un homme (un prêtre, le diable selon les versions du conte) séduisit la jeune femme et une nuit lui déroba la clef des portes qui s’ouvrent sur l’océan, noyant la cité sous l’eau, un soir de tempête. 

Dans le récit se mêlent les légendes des villes englouties et le passage de la religion celtique au christianisme vers le cinquième siècle après notre ère. La BD, avec son graphisme presque enfantin raconte cette ancienne légende, sans coller à la tradition, modernisant le propos. Il est question de fanatisme religieux, de liberté de la femme, de démocratie participative ainsi que d’amour libre et de pouvoir.

Les dessins et couleurs esquissent à peine les personnages, traits noirs et couleurs délavées qui donnent un style très particulier à la BD. On aime ou pas, mais au moins, c’est original.

Une des choses qui m’a fait plaisir dans cette BD, outre ce mythe revisité, c’est d’y découvrir la préface signée Gilles Servat, un chanteur écrivain breton que j’apprécie tout particulièrement.

Si vous ne connaissez pas la légende de la ville d’Ys essayez cette BD ou sinon vous pouvez revisiter ce récit fantastique avec le regard plus moderne des deux artistes.

La Citée Saturne

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« Eh ! Qu’est-ce que vous fai…. »

« Tchic, vlam, sfhuu, tchac, zuiin, ftssh, fzzzuiiii, fssh, bam, boum, paom, pam pampam, glang, pschiiii, paom, braom,kshhh, clic, tchac, tzzzzz, zip, tzzz, tzzt,tzut, papapam, pampampam, papapam, paom, clong, fsshhhuuuu, paom, bom, brrrrrr, brrm, tsham, bloaam, bam bam bam, pan, braom, boum, fschu, bzuuu, slash, fshh, haaaaaaaaaa, fush, skriish, pampampam paom, tshrac, iiicrr, critch critch, bram, fshhhhhhhhhhhhhh, bam tcrich, bam, fush, criiicriiicriii pam, grrr, pwouf fssh fssh, grrrr, han, bom, clang, pschii, fshh, zioum, cling clang, gmii, …, clac clac, badam ».

« J’ai réceptionné la livraison de Killy, je rentre. »

Je viens de vous résumer quarante-deux pages du tome 1 du manga BLAME! que mon fils m’a offert pour Noël.

A la base je suis plutôt littéraire, préférant les livres aux bandes dessinées, alors les mangas… j’en ai lu très peu. Mais mon aîné voulait faire l’éducation de son vieux père, alors sous le sapin, il a glissé trois mangas parlant de science-fiction. Les cases en noir et blanc, le format de poche, la lecture à l’envers et un dessin, le plus souvent peu travaillé, font que je me suis peu intéressé à cette forme de bande dessinée venue du Japon, d’autant que je ne suis pas un fétichiste de petites culottes d’écolières.

Excepté Planètes que je possède en édition grand format ainsi qu’en DVD, je n’avais donc pas de mangas à la maison et me voila maintenant avec trois séries à découvrir : La Citée Saturne, Blame! et Gunnm.

J’ai commencé par Gunnm, l’histoire d’un justicier qui bricole une androïde qui devient à son tour une justicière : baston, baston, baston, bof… J’ai poursuivi avec Blame! et si les graphismes sont assez travaillés, les dialogues eux sont, comment dire, pauvres comme en témoigne le début de cet article. Puis j’ai ouvert La Citée Saturne, le récit d’un enfant qui devient laveur de carreaux sur une citée anneau autour de la Terre. Et là, malgré ou grâce un graphisme on ne peu plus simple, j’ai adoré, allez comprendre.

Le premier tome, le seul que j’ai lu pour l’instant, se découpe en petits récits qui font la grande histoire. L’enfant reprend le métier de son père, laver les parois extérieures de la station annulaire pour que la lumière naturelle inonde les lieux de vie. Chacun de ces récits, pleins de poésie, dépeint des aspects de la vie quotidienne dans la Cité Saturne, des personnages, des sentiments et progresse dans l’histoire de ce père disparu alors qu’il travaillait en scaphandre à nettoyer la paroi donnant vers la planète bleue.

Ce manga rejoint ce qui m’avait séduit dans Planètes, un réalisme science-fictionnesque, l’évocation d’un sous métier pourtant indispensable (éboueur de l’espace, laveur de vites), l’humanité des personnages et la poésie de la narration. A découvrir, même si vous n’aimez pas les mangas.