Rétrospective

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Depuis peu, j’ai remis en place l’archive du webzine Neoprog fermé en mai 2020. Et tant qu’a disposer de cet outil, je me suis dit, pourquoi pas l’alimenter avec les chroniques rédigées depuis ?

On parle ici de près de trois années d’écoute à raison d’un disque par semaine à rentrer dans la base de données. Un travail fastidieux que j’entreprends lorsque je m’ennuie. Si si, ça m’arrive même à moi.

Je retombe sur des albums que je n’ai parfois pas écouté depuis très longtemps. Et j’avoue que c’est assez troublant de les redécouvrir.

Je me souviens le plus souvent des morceaux, de l’atmosphère du disque mais il arrive aussi que je tombe sur une pochette et un nom de groupe qui ne m’évoque plus rien du tout. Je l’exhume alors de ma collection et me plonge dans sa musique, comme si c’était la première fois. Et des fois, je me dis, « j’ai vraiment aimé cette horreur ? » ou bien, « mais pourquoi suis-je passé à coté de cette merveille ? ».

La musique est question de moment, d’état d’âme. Son appréciation est éminemment subjective et les chroniqueurs qui se disent objectifs dans leurs avis me font bien rire. 

Il y a des critères solides comme la qualité de la production et le mixage. Ceux-là ne se discutent pas vraiment, encore que, un enregistrement live analogique n’aura pas la même perfection que des prises en numérique piste par piste. Même si la restitution du premier sera plus organique.

Après il y ne reste que des notions subjectives, le timbre du chanteur, le style du guitariste, le genre musical, l’émotion provoquée par les paroles, les couleurs du mixage, l’enchaînement des morceaux, leur durée…

Une chronique c’est avant tout un feeling entre un être humain dans un certain état d’esprit à un instant t et un album écrit et mixé par plusieurs personnes sur plusieurs mois. La probabilité que ces temporalités et personnalités entrent en phase est assez faible au final.

Bref, tout ça est très subjectif et sujet à changements.

Chef d’orchestre

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Je prépare une nouvelle série de quatre photographies pour l’exposition du mois d’octobre. 

Et sans trahir mes goûts, j’aimerais présenter un travail qui rencontre un peu plus de succès que les ruines de Pompéi qui ont fait un bide. 

Des photographies en noir et blanc très contrastées sur un thème qui me tient à coeur : la musique. 

L’an passé j’avais proposé une série sur des concerts de rock à l’association mais elle n’avait pas été retenue. Cette année je vais tenter des portraits de chefs d’orchestre.

Depuis que je fais de la photo de concert, j’ai eu l’occasion de photographier des ensembles amateurs ou professionnels et je dispose d’une petite collection de portraits de chefs en pleine action. 

Il y a des clichés d’ensemble avec l’orchestre, des gros plans académiques à la baguette mais aussi des portraits nettement moins politiquement corrects. 

Au bout du compte, je dispose d’une dizaine d’images exploitables pour réaliser une série de quatre : un vieux chef vénérable, un jeune huluberlu, un coincé de la baguette, j’ai pas dit braguette, un chef d’harmonie jovial et un dernier plus enrobé. 

Mais comme l’a fait remarquer mon épouse qui a participé à la sélection (je ne fais plus du tout confiance à mes goûts), je n’a pas de femme chef d’orchestre.  Il faut dire que ce n’est pas courant en fait. 

Ma chérie m’a alors dit qu’elle connaissait une chef qui se produisait une semaine plus tard avec un orchestre amateur pas très loin de Strasbourg. Il suffisait juste de la contacter et de lui demander l’autorisation de venir photographier le concert.

J’ai l’habitude de contacter les salles de concert ou les tourneurs pour obtenir des accréditations dans le monde impitoyable du rock. Moins de contacter les chefs d’orchestre. 

J’ai envoyé un message à la dame, présentant mon travail et expliquant ma démarche sans toutefois mentionner que je cherchais à réaliser un portrait féminin de chef d’orchestre, ceci afin d’éviter de l’effrayer. Il ne faut pas oublier que mes voisins me prennent pour un pervers. Si elle faisait une enquête de voisinage, j’étais très mal.

Après quelques échanges, « que ferez-vous des photos, demandez-vous une rémunération, droit à l’image » etc, la chef a donné son accord de principe et je pouvais même assister au filage histoire de prendre les marques. C’était plutôt cool.

Le jour J, je suis parti avec mon épouse (qui me surveille) équipé du set standard de concerts : Nikkor 24-70 mm 2.8 s, Tamron 70-200 mm 2.8 avec la bague FTZ, Samyang 14 mm 2.7, Nikon Z6 II, Nikon Z8, un flash Godox, trois batteries, un sac photo et un harnais. Une focale de 24 à 200 mm couverte avec deux boîtiers et un flash au cas où les musiciens désireraient avoir une photo de groupe.

Tout ça dans un sac Flipside 400AW de chez Lower pro. Par contre, c’est lourd.

Le concert se passait dans une belle église de Saverne avec un magnifique cloitre. Le régisseur m’a accueilli et montré les endroits auxquels je pourrais accéder pendant le récital sans déranger les musiciens. Royal. Je pouvais shooter du haut de la chaire ou bien du fond de l’église, là où l’organiste s’installe comme dans les travées. J’ai pris mes marques pendant le filage en profitant pour réaliser des images qui seraient impossibles une fois le public installé.

Ce fut pendant ce filage que j’ai eu mon petit bonheur photographique. La violoniste soliste invitée profitait d’une pause pour se recentrer avec son instrument dans le cloitre alors désert où je faisais moi même une pause au soleil. Difficile de résister au sujet. Un belle violoniste répétant son solo dans un cloitre où le soleil jouait avec les colonnes. Alors j’ai osé, osé demander l’autorisation de la photographier, chose qui d’ordinaire me paralyse. Et la jeune fille a dit oui, avec le sourire en plus. Alors je me suis lâché, sans être trop lourdingue tout de même. Je tiens sans doute ici mon plus beau portrait de musicien.

Pour la chef d’orchestre, l’affaire s’est révélée plus compliquée que prévue. L’agencement des musiciens et la proximité avec le public ne me permettait pas d’avoir un champ dégagé sur la chef tant et si bien que je ne suis pas certain d’avoir le cliché que je cherchais.

Par contre j’ai réalisé pas mal de photos d’ensemble, quelques portraits de musiciens et de choristes que l’orchestre pourra utiliser pour son book. Environ quatre cent images dont je ne devrais conserver qu’une petite quarantaine entre les redites et les loupés, mon fameux Dix pour-cent.

Big Big Train – Ingenious Devices

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En attendant de retrouver une certaine stabilité après la brutale disparition de David, Big Big Train recycle du matériel.

Ingenious Devices met au goût du jour trois grands formats de leur discographie, des morceaux ré enregistrés chez Peter Gabriel avec des cordes. Il nous offre également un titre live et y ajoute un inédit d’une minute et vingt secondes.

Je connais tous ces titres sortis de court ‘The Book of Ingenious Devices’ ce qui ne m’a pas empêché de m’offrir l’album. En fait pour tout vous dire, je n’avais même pas réalisé qu’il s’agissait de morceaux déjà enregistrés sur de précédents albums.

Je me suis dit, chouette, un nouveau Big Big Train. Et bien non. Suis-je déçu pour autant ? Ben non, pas vraiment en fait. Car si j’ai presque toute la discographie de Big Big Train, je ne l’écoute pas très souvent. A la sortie de l’album le disque tourne en boucle à la maison et une fois rangé, je n’y revient plus beaucoup. Il y a tellement de musique à écouter.

L’album est une sorte de compilation musicale et technologique avec une trilogie des rails jusqu’à l’espace.

Le premier morceau ‘East Coast Racer’ est tiré de English Electric Part Two. Le titre gagne trois secondes et beaucoup de cordes au passage ainsi que plein de cuivres, des arrangements que le groupe ne pouvait s’offrir à l’époque.

‘The Book of Ingenious Devices’ jette un pont entre ‘East Coast racer’ et ‘Brooklands. Le huitième titre de Folklore perd quelques secondes mais gagne une nouvelle section rythmique au passage. Il s’agit, d’après moi, du plus réussi des trois morceaux de cet album. Je trouve que l’apport des cordes est particulièrement brillant ici.

La sonde ‘Voyager’ en sept parties est né dans Grand Tour en 2019. Le titre était déjà enregistré à l’époque avec un bel ensemble à cordes.

Enfin la version live de ‘Atlantic Cable’, un titre de Common Ground, n’a hélas pas trouvé grâce à mes oreilles et la raison de ce désamour n’est pas bien compliquée à comprendre. Ce n’est pas David qui chante mais Alberto Bravin. Et vous savez comme je suis douillet avec les voix. Déjà que la version studio de 2021 ne m’avait pas vraiment fait grimper au rideau, je trouve celle-ci relativement bordélique.

Ingenious Devices n’est clairement pas indispensable. Les fans de Big Big Train agrémenteront leur collection avec, pour ma part je vais me contenter de la version digitale.

Tout plein de musique

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Depuis une grosse quinzaine je ne sais pas ce qui m’arrive, mais j’écoute tout plein de musique. 

D’ordinaire je survole deux à trois albums par semaine, là c’est plutôt le nombre de disques que je commande, quand à ceux dont j’écoute des extraits, j’en ai perdu le compte.

J’ai presque l’impression d’être revenu à la période de forçat du magazine Neoprog, sauf que là je le fais principalement par curiosité et plaisir.

Il y a bien entendu la rentrée de septembre  qui se profile avec toutes ses nouveautés mais je me penche également beaucoup sur des sorties plus anciennes, proposées par des blogueurs et mes contacts sur Twitter, pardon, X.com.

Le contenu de ces musiques est relativement éclectique : rock progressif, metal, metal progressif, djent, art-rock, synthwave, post-rock… Bref un peu tout le temps la même chose au final.

Il faut dire qu’avec Bandcamp c’est facile de découvrir de la musique, encore plus de la commander ensuite. Du coup j’ai acheté des albums de Amarok, de The Resonance Project, de Marek Arnold, de Ne Obliviscaris, de Pendragon, de Quadrivium, de Voyager, de Illuminated Void, de Atomic Symphony, de Aisles, de Karmamoi, de AVKRVST ou encore de Nine Skies sans parler de Peter Gabriel avec son dernier titre ‘Olive Tree’.

Je commande en édition physique les trucs introuvables sur Bandcamp comme AVKRUST, le label Inside Out n’ayant toujours pas créé un compte sur cette plateforme, et également quelques albums qui sont tellement bons qu’il me faut un support car sinon le digital va s’user (vous savez ces petits 0 et 1 émoussés à force de les passer dans un microprocesseur) comme pour Voyager ou Einar Solberg. Du coup mon disque dur se remplit plus vite que mes étagères ce qui n’est pas plus mal pour la planète.

Je ne vais pas tout chroniquer bien évidemment, avec deux à trois achats par semaine et une chronique le lundi, il n’y a pas de place pour tout le monde. Je rédige beaucoup plus de brouillons de critiques que je n’enregistre de vidéos. Du coup, le vendredi, jour de l’enregistrement le plus souvent, je pioche parmi les textes déjà finalisés pour réaliser la Chronique en Images.

Alors je ne parlerai peut-être pas du très bel EP de Pendragon, des morceaux de I/O avant la sortie de l’album de Peter Gabriel, de Ne Obliviscaris ou de Bahamut de Aisles pour vous faire découvrir à la place Quadrivium, Amarok ou The Resonance Project. L’idée c’est de vous présenter de nouvelles choses même si ce sont les groupes mainstream qui sont plébiscités sur mes vidéos : Lazuli et Marillion en tête.

Jazz à la Petite France

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Ma culture en matière de Jazz est proche de moins l’infini. Celle de mon épouse également, centrée qu’elle est depuis des années sur la musique classique. 

Mais cette année, comme depuis deux ans, dans le quartier de la Petite France à Strasbourg, prend place un festival de jazz en plein air, alors pourquoi ne pas aller y jeter une oreille après tout  ? D’autant qu’il s’agit d’une musique particulièrement bien taillée pour le live.

La scène était dressée place Saint Thomas, à l’ombre des arbres, non loin de l’école de musique de mon épouse. Derrière les sièges pouvant accueillir de nombreux mélomanes, des tables prenaient place pour se restaurer de tartes flambées dont l’odeur alléchante parvenait jusqu’au premier rang.

Un festival gratuit en partie financé par des sponsors comme la ville de Strasbourg et par une incitation aux dons, sur internet avec un QR code apposé sur chaque siège et des personnes faisant la quête comme à l’église après le premier concert.

Nous n’avons assisté qu’aux concerts du samedi et du dimanche, et encore pas à tous. Le festival ouvrait ses portes vers 17h30 pour quatre live à chaque fois, une programmation très éclectique allant de la world music à l’électro en passant quand même par le jazz.


Las Bakkavas ouvrait les hostilités samedi à 17h15. Un groupe amateur local proposant une musique du monde à cinq chanteuses, violon, basse, batterie, accordéon, saxo et claviers. Ce n’était pas transcendant mais nous avons passé un bon moment. 


Venait ensuite l’Abraham Reunion, un quatuor acoustique, piano, contrebasse, batterie et chant mêlant jazz et musiques créoles. Un frère et deux sœurs accompagnés d’un excellent batteur. Ce fut certainement le meilleur concert des deux soirs. La pianiste était percussive et mélodique à la fois, la contrebasse distillaient de belles notes graves en contrepoint, la batterie très présente savaient rester en retrait pour n’écraser personne et la chanteuse, même si je n’étais pas fan de son timbre, possédait une impressionnante tessiture lui permettant de tout faire.


Après une pause burger mérité, nous avons une bonne adresse pas loin de la place, nous sommes revenus pour Los Negros Soundsystem un duo jeune saxophoniste et dj chenu. Un titre nous a convaincu de rentrer à la maison digérer notre frites d’autant que des averses menaçaient de tout arroser, malgré les stupidités que proféraient un spectateur derrière nous sur les prévisions de Météo-France. D’ailleurs, à peine arrivés à la maison, toute la ville était sous la pluie.


Le lendemain à 17h30 la flutiste Naïssam Jalal ouvrait les hostilités avec ses rituels, entre méditation, chamanisme et yoga tantrique. Le quatuor batterie, contrebasse, violoncelle et flûte n’a pas convaincu le matérialiste que je suis, pas plus que mon épouse qui a failli devenir folle. Son estomac criait famine, les longs morceaux l’ennuyaient, et pour passer le temps et sa faim, elle mordait mon épaule. Chacun sa came. Par contre mentions spéciales pour le violoncelliste très habité , Clément Petit, qui nous a livré de belles choses et pour le batteur virtuose souriant, Zaza Desiderio.

Notre ami Laurent était là. Il avait assisté à tous les concerts de la journée du vendredi et remettait le couvert pour le dernier soir. Il a évidemment bien aimé la première prestation mais les trucs bidules mysticos méditatifs, c’est son truc.


A 19h00, l’estomac sur les talons – madame avait décidé que nous mangerions à la maison – nous avons découvert le Subconcious trio, trois femmes (elles représentent 17,4% des musiciens en Europe semble-t-il), une pianiste, une contrebassiste et une batteuse qui allait nous livrer un beau set de jazz. La pianiste Monique Chao jouait de manière lounge quand la batteuse Francesa Remigi cherchait à en découdre avec le public. Entre elles, Victoria Kirilova cherchait un maintenir l’équilibre. A les réécouter sur Bandcamp, je trouve leur travail studio nettement plus harmonieux qu’en live. Ce n’était pas aussi magique que Abraham Réunion mais il y avait de belles choses.

Nous sommes rentrés affamés vers 21h00, rêvant même de Domino’s Pizza et de Mac Donald dans le tram pour finir avec un oeuf au plat dans notre assiette. Le frigo était vide…


Le premier soir je suis venu avec un objectif passe partout pour prendre quelques photos, on ne se refait pas, et le dimanche, j’ai finalement sorti la grosse bertha, histoire d’obtenir des images avec un meilleur piqué. Rien d’extraordinaire au final mais quelques images souvenir de ces deux belles soirées musicales.

Marc Atkinson – Heart & Soul

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Faut-il que je vous présente encore Marc Atkinson ? Je vous ai parlé maintes fois de de Nine Stone Close, de Riversea et de Moon Halo. C’est lui, le chanteur de ces projets. Un anglais qui vit à la campagne, pas loin de York (j’ai dit Cork ?) et qui joue dans les pubs le week-end pour gagner sa vie.

Il est également artiste solo et c’est dans ce rôle que nous le retrouvons aujourd’hui avec Heart & Soul, son nouvel album treize titres.

Ici pas de rock progressif, encore moins de metal, mais de la pop rock au chant et à la guitare avec parfois de la basse, de la batterie, des claviers ou de la guitare électrique.

Je n’ai aucun recul sur le travail de Marc. J’aime trop sa voix et sa manière de chanter. Comme ça vous êtes prévenus. Donc lorsque Marc sort un disque, je l’achète et me délecte de sa musique.

Aux côtés de Marc, il y a sa compagne Tamsin aux chant, sa fille Enya pour l’artwork, Martin Ledger à la guitare, Maurizio Fornacca à la batterie, Bob Fleming à la basse et son compère Iain Jennings aux claviers.

Dans l’ensemble Heart & Soul est dans un mood relativement soft : guitare acoustique et chant soyeux mais de temps en temps, le ton se durcit comme dans ‘Never give up’. Les textes, eux, parlent d’amour, de Lewis Caroll, de la guerre en Ukraine et même un peu de mysticisme. Un album un peu plus sombre que d’accoutumée comme Marc s’en explique dans le livret.

L’album est pop rock, soul, blues, parfois country et même presque metal avec la guitare rageuse de ‘Never Give Up’. Comme l’explique Marc, Heart & Soul est à la fois un album solo et un projet de groupe. Cinq titres sont joués avec une section rythmique, Martin pose ses soli de guitare sur dix pièces et Iain des claviers sur ‘See Right Through You’. On y retrouve donc un peu de l’esprit de Moon Halo d’autant que Martin, Bob et Iain jouent également dans cet autre groupe.

Certains trouveront probablement cet album facile, voire même sirupeux avec la voix feutrée de Marc, les paroles pleines d’amour et la guitare sans grand défi technique sur de nombreux titres, et ils auront raison. Heart & Soul n’est ni original ni dans la performance musicale. C’est un album bâti sur des émotions, une parenthèse de douceur dans un monde de brutes et j’adore ça.

Mon morceau préféré s’intitule ‘Before The Day The World Dies’, vous me reconnaissez bien là avec mon optimisme naturel. J’ai également un faible pour ‘Have You seen Alice’, certainement à clin d’œil à sa compagne, mais tous les titres de cet album me touchent, chacun à sa manière.

Alors si vous êtes curieux de connaître les raisons qui me font aimer Marc Atkinson, je vous recommande d’écouter Heart & Soul avec tout votre coeur votre âme.

Il est sur Bandcamp.

Z7

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Alors non, je n’ai pas complété ma collection de boîtiers Nikon avec un nouveau modèle de la gamme Z. Je suis allé en Suisse, à Pratteln pour écouter le groupe Ticket To The Moon qui ouvrait pour Riverside.

Cela faisait des mois que je n’avais pas rendu visite à ce temple du rock progressif, il faut dire que c’est assez loin et que pour s’y rendre, mieux vaut avoir la vignette suisse pour l’autoroute.

Guillaume, le bassiste de Ticket to the Moon m’avait annoncé, des étincelles dans les yeux, une semaine auparavant, qu’ils joueraient en première partie de Riverside au Z7. J’ai mendié une accréditation photo et préparé mon paquetage. J’avais envie de revoir les franco-suisse en live. La dernière fois ils jouaient avec Lazuli, c’était il y a trois ans. 

Et ce qui est cool, c’est que mon épouse m’a accompagné, peut-être pour me rendre la pareille après la Fête de la Musique. Qu’importe elle était là.

Nous sommes arrivés entre deux averses. A la caisse pas trace de mon accréditation mais j’ai été ajouté à la liste des photographes sans avoir à supplier. Une fois dans la salle, le ciel est tombé sur le toit du Z7. Une pluie digne du Déluge, notre timing était parfait. 

Le temps de discuter un peu avec Guillaume et Andrea, de préparer le matériel, il était temps de rentrer dans l’arène pour trois morceaux avec les autres photographes.

Ticket to the Moon avait trente cinq minutes pour convaincre. Cinq suffiront. Le trio, malgré trois ans d’absence, reprend ses marques et livre un set post rock solide, agrémenté de beaux éclairages et d’un son de qualité. Guillaume et Andrea occupent la grande scène du Z7 comme si c’était la leur, jouant au clic pour compenser l’absence de claviers. Ils présentent au public nombreux et enthousiaste leur nouvel album Elements sorti cette année, leur premier disque cent pour cent instrumental depuis leurs débuts. Trente-cinq minutes c’est bien trop court lorsque l’on aime leur musique, mais c’est ainsi, peut-être aurais-je l’occasion de les écouter à nouveau lorsqu’ils joueront en tête d’affiche.

A 21 heures les polonais de Riverside s’installent pour deux heures de concert. Cette fois ce sera l’album Identity qui sera à l’honneur. Un disque qui n’a pas forcément été bien reçu par les fans comme nous l’expliquera Mariusz pendant le show.

Je ne vais pas vous mentir, je ne me serai pas déplacé juste pour Riverside. Leur dernier album ne m’a pas complètement convaincu et le groupe ne m’a pas toujours enthousiasmé en live.

Je trouve que lors de leur performance au Z7, les claviers donnent parfois dans la bouillie désaccordée même si je sais très bien qu’un synthé reste au diapason. Pourtant, par moments, y a des trucs qui me dérange, comme si un des musiciens jouent faux.

Ce sont les morceaux très rythmés, les tubes de Riverside, qui fonctionnent le mieux d’après moi. Ma chérie, elle, a préféré le morceau final à rallonge de la soirée. Le monde à l’envers.

Le light show était fabuleux, rien à dire et si le son était un peu fort, cela restait très acceptable avec des bouchons.

Par contre la facture fut douloureuse : 50 € de billet pour ma femme, 5 € pour l’accréditation, 8 € de parking, 8 € pour deux verres d’eau, 42 € de vignette suisse sans parler du plein d’essence à 80 €, une soirée au Z7 revient assez cher, même en ne payant qu’un seul billet. Vive la Suisse !

Je ne suis pas vraiment emballé par les photos mais j’étais fatigué après une grosse semaine et le shooting réalisé sur trois titres. J’ai du mal avec ça. Je suis lent, c’est comme ça.

Les photos de Ticket to the Moon sont ici et celles de Riverside ici.

Le son du mixeur

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Le 21 juin en France, on célèbre la musique grace à Jack Lang. Une fête populaire où n’importe qui pouvait descendre dans la rue, faire du bruit, ou même de la musique. Depuis, cet événement s’est quelque peu organisé et les mairies proposent différentes scènes où des artistes, amateurs ou professionnels peuvent se produire.

Et chaque année à la maison, il faut choisir dans un programme très riche et très varié, quelle ville, quels groupes, quel style. Car mon épouse est classique et moi plutôt rock.

Dans ma commune, il y avait mes copains de Out5ide qui allaient mettre le feu mais à Obernai, c’était ceux de ma chérie qui jouaient. Un groupe de rock français façon Noir Désir avec qui elle avait enregistré quelques notes de violoncelle. Cruel dilemme si nous devions passer la soirée ensemble, d’autant plus que le lendemain je partais pour la Suisse écouter Ticket To The Moon et Riverside au Z7.

Le Bruit du Frigo, oui c’est le nom de leur groupe, joue des trucs qui ne m’emballent pas vraiment, disons que je n’écoute pas ce genre de musique à la maison. Mais pour une fois, je pouvais bien faire plaisir à mon épouse. Alors nous sommes partis pour Obernai écouter le Moteur du Congélateur.

A l’intérieur des remparts de la petite ville alsacienne, la fête battait son plein. Les terrasses des restaurants croulaient de monde, les gens faisaient la queue devant les glaciers, les jeunes buvaient des bières sur le mur d’enceinte et plusieurs groupes se produisaient dans la ville. Le Bruit Du Frigo jouait sur la grande scène de la place du marché, au centre ville.

Sept musiciens composaient le groupe mené par Bruno ce soir là. Guitares, basse, batterie, trompette, trombone et accordéon pour accompagner des textes anars au vitriol. Il ne manquait plus qu’une violoncelliste. Malgré mes préjugés, quelques problèmes techniques et une grosse journée de travail, c’était pas mal du tout. 

Le nouveau tromboniste du groupe, qui jouait son second concert, était parfois un peu perdu, voir totalement, la batterie et la guitare ont connu quelques misères mais Le Bruit du Frigo a tout donné le temps d’une soirée et c’est ce que l’on demande aux artistes au final.

Comment à mon habitude, je suis venu armé d’un appareil photo, histoire de le foire doublement plaisir. Et ici, entre les cuivres, l’accordéon et le chanteur, il y avait matière à exposer la pellicule. Cent cinquante clichés que j’ai transféré sur le Mac en rentrant sans les regarder faute de temps car il fallait que je prépare mon barda pour le lendemain, jeudi soir et le concert du Z7, mais ça je vous le raconterai dans deux jours.

Nous sommes passés entre les gouttes et les orages pour cette fête de la musique à Obernai, un endroit sympa pour profiter de cette fête populaire, loin des grosses scènes institutionnelles que l’on trouve souvent dans les grandes villes. 

Vous pouvez retrouver les photos ici.

Floor Jansen – Paragon

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Ne me jugez pas si hâtivement et ouvrez plutôt vos oreilles. D’accord, ce n’est pas un album de prog, encore moins de métal, c’est presque de la variétoche en fait. Mais voilà, j’adore Floor Jansen depuis qu’elle a poussé pour la première fois la chansonnette avec Arjen Lucassen.

Je reconnais ma faiblesse mais je suis sûr que plein de gros métalleux tatoués vont acheter l’album en cachette de leur chérie occupée à boire des fûts de bière. J’apprécie les belles voix capables de m’éblouir en studio comme en live. Et Floor est de cette trempe comme Marcela ou Annecke. D’ailleurs, si j’ai écouté le dernier Nightwish, c’était principalement pour la voix de Floor.

Paragon est un petit album narcissique de dix titres. Narcissique car c’est Floor qui pose sur la pochette. Petit car il ne dure que trente cinq minutes. Ça nous donne des morceaux format radio entre le court 2 minutes et 55 secondes et un grand format de 3 minutes et 49 secondes.

Tout ça est bien entendu furieusement commercial faut quand même l’avouer, mais c’est si bon. Paragon me fait penser au tout premier Evanescence avec Amy Lee. Une voix fabuleuse au service d’une musique entre variété et métal.

J’avoue que le troisième titre ‘Invicible’ est un peu too much pour mon seuil de tolérance habituel. Mais noyé dans la chantilly, ça passe crème.

L’album offre tout une palette d’atmosphères, de l’éclectro soft ‘Paragon’ au symphonique ‘The Calm’ en passant par l’acoustique ‘Hope’ sans oublier le très eighties ‘Invicible’ et un ‘Come Full Circle’ à la Barbra Streisand.

Evidemment, Floor fait énormément à la réussite de cet album par ses performances vocales éblouissantes. Mais les compositions ne sont pas en reste ici loin de là. Et si je devais ne retenir qu’un seul morceau, ce serait sans doute ‘Storm’ ou ‘Fire’.

Avant de recevoir le vinyle crème, ne pouvant patienter plus longtemps, j’ai commandé l’album sur iTunes (oui je sais, c’est mal).

Floor Jansen possède bien un acompte Bandcamp mais hélas Paragon ne figure pas dessus. Sans doute encore un bataille de distribution et de droits à con chez les majors.

Toujours est-il que Paragon passe en boucle à la maison en attendant de recevoir la galette mais j’avoue que l’enthousiasme débordant du début s’est tout de même un peu émoussé au fil des écoutes.

Amis esthètes, prenez peur, car Paragon figurera probablement dans mon top 2023 et j’attends le vinyle avec impatience. J’espère seulement que pour son prochain album solo, Floor prendra un peu plus de risques histoire de nous éblouir tous et toutes.

Katatonia – Sky Void Of Stars

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Le plus catatonique des chanteurs de métal, semble avoir trouvé un remède à sa mélancolie maladive si belle. Jonas va mieux et son groupe Katatonia revient avec un nouvel album intitulé Sky Void of Stars, le premier de leurs disques que j’achète en digital.

Pourtant, la pochette est tout simplement sublime avec ce puits de lumière verte dans un paysage urbain et ces corbeaux en contre jour, le genre d’artwork à déguster en vinyle. Mais voilà, je ne me suis pas résolu à la dépense, peut-être parce que Sky Void of Stars ne le mérite pas.

Le nouveau Katatonia propose onze morceaux que l’on pourrait qualifier de pop metal progressive pendant cinquante minutes. Exit la mélancolie douloureuse qui faisait la beauté de leur musique. Ici le metal prog est sans réelle surprise, parfois vaguement mordant comme dans ‘Austerity’, souvent terriblement convenu comme dans ‘Colossal Shade’. Il est vrai que le groupe a dû se réinventer avec deux départs majeurs en 2014, ceux de Daniel et Per. Mais cela n’excuse pas tout.

Sur cet opus, les claviers sont très présents comme dans ‘Opaline’ et les refrains à répétition meublent des paroles moins inspirées. N’empêche, la voix ensorcelante de Jonas fait toujours mouche même s’il abuse d’effets à mon goût comme par exemple dans ‘Drab Moon’. On se laisse prendre par les différentes atmosphères de l’album mais je n’entre pas en transe pour autant.

Plusieurs titres retiennent toutefois mon attention comme le sublime ‘Author’ qui est certainement mon préféré des onze. Il dégage une belle énergie, le chant y est particulièrement soigné et les guitares nous livrent un fabuleux solo, tout le contraire de ‘Impermanence’.

‘Sciera’ est un bon exemple de cette pop metal, un semblant d’énervement, une rythmique de supermarché, un non instrumental et un refrain à deux balles. Et même si ‘Atrium’ pourrait rentrer dans cette catégorie, car il est composé comme un tube, il fonctionne, sans doute grâce à son refrain accrocheur.

‘No Beacon To Illuminate Our Fall’ prend un peu plus de libertés musicales avec le carcan catatonique, notamment les claviers et les guitares qui prennent leurs aises pour une fois et le chant qui sort de sa ligne mélodique de confort. Et puis ‘Absconder’ termine l’album de manière relativement abrupte, genre on ne savait pas comment finir, vous savez, nous ne voulions pas rater notre avion.

Il ne faudrait pas comparer Sky Void of Stars avec un Dead End King ou un City Burials, mais comment faire, à part sombrer dans l’amnésie. Ceci dit, après les avoir réécouté, je me rends compte que je suis nettement moins avide de ce metal mélancolique qu’à une certaine époque.

Sky Void of Stars plaira au plus grand nombre mais sans doute pas aux puristes de Katatonia. Vous pouvez toutefois le découvrir sur Bandcamp pour vous faire une idée.