Mon album de l’année 2024

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Il est temps d’élire l’album de l’année 2024. L’an passé je me suis bien fait allumer avec ma sélection, faut dire que j’avais osé la pop et snobé les grandes sorties du prog.

Cette année, je ne suis pas certain que mon choix va faire l’unanimité non plus. L’album de l’année fait partie des rares vinyles que j’ai achetés en 2024 ce qui limite drastiquement le nombre de candidats.

Il y a tout d’abord The Pineapple Thief avec l’album It Leads To This sorti en début d’année que j’ai téléchargé sur Bandcamp et finalement commandé en vinyle quelques mois plus tard. Un album que je trouve plus proche du travail de Bruce Soord en solo que des productions habituelles de The Pineapple Thief sorti de Magnolia.

Je suis tout de suite tombé amoureux de son atmosphère feutrée, de sa sensibilité à fleur de peau, de son format court que j’apprécie de plus en plus et de sa magnifique pochette représentant une Amérique déchue.

Le second vinyle que j’ai acheté est celui de Steve Hackett avec son magistral concept album The Circus and the Nightwhale. Le premier concept album de Mr. Hackett tout de même où il se raconte, lui et sa musique.

Évidemment il y a FROST* avec Life in the Wires, un autre concept album au passage.

Je ne suis pas toujours en phase avec le groupe britannique surtout quand la galette dure plus d’une heure et demie mais j’avoue que Life in the Wires m’a tout simplement ébloui. J’y reviens très souvent, enfin lorsque j’ai assez de temps pour lui consacrer une écoute complète. C’est certainement aujourd’hui mon album de FROST* préféré.

Et puis il y a Nightwish avec Yesterwynde. Oui je sais, c’est Nightwish et l’an passé j’avais failli faire grimper sur le podium le premier album solo de Floor Jansen. Encore une fois j’assume. Leur pop metal symphonico cinématique me transporte à chaque écoute et la voix de Floor est magique.

J’ajouterai bien à cette petite sélection un compact disk que j’ai beaucoup aimé. J’avoue que j’ai acheté encore moins de CDs que de vinyles cette année. Ce disque, c’est celui de Oceans of Slumber, Where Gods Fear To Speak. Ce n’est pas un secret, j’aime beaucoup Oceans of Slumber et cet album, peut être est-ce l’effet de la nouveauté, est un de mes préférés.

Ces cinq albums m’ont particulièrement impressionnés et je reviens dessus régulièrement entre deux chroniques.

Mais si j’en crois le nombre de vues sur Youtube, ce serait Nightwish qui remporterait le titre d’album de l’année avec 262 vues. Oui je sais, ce n’est pas grand chose mais bon pour ma chaîne c’est un très bon score. Leprous arriverait en seconde position et Marco Gluhmann en troisième.

Mais je n’ai pas suivi l’avis du public comme souvent. Je crois que les deux albums que j’ai le plus écoutés cette année sont Where Gods Fear To Speak et It Leads To This. L’un des deux est mon vainqueur 2024.

D’un côté du métal progressif à la voix de gospel et growl, de l’autre du rock alternatif tout en douceur.

Les prog heads auraient sans doute voté pour Steve Hackett ou FROST*, les métalleux pour aucun de ces albums, la ménagère aux piercings pour Nightwish, mais moi je vote pour The Pineapple Thief qui monte sur la première place du podium.

Mes arguments pour défendre cet album sont purement subjectifs. Je reviens vers It Lead To This lorsque j’ai besoin d’un havre de paix musical, d’intimité, de douceur, de beauté et d’une musique tout en finesse. J’aime beaucoup le travail de Bruce Soord en solo et It Leads To This s’en rapproche même si The Pineapple Thief ressurgit de temps en temps. Je suis également un grand admirateur de Gavin Harrison et c’est aujourd’hui dans ce groupe et non Porcupine Tree que j’apprécie le plus son travail.

J’ai beaucoup aimé également Insanium de Whom Gods Destroy, The Like Of Us de Big Big Train et plein d’autres albums, mais It Lead To This s’est tout de suite détaché des autres et dès sa sortie j’ai compris que ce serait mon album 2024. Si vous ne l’avez pas encore écouté, foncez le découvrir, c’est une merveille.

Je ne vous demande pas d’être d’accord avec moi. Ce n’est que mon avis et je le partage. L’an passé mon album de l’année a bien énervé certains comme quoi c’est toujours compliqué la liberté d’expression de nos jours.

Erreurs de casting

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Cette année, j’ai acheté plusieurs albums qui ne feront pas l’objet d’une chronique en images. Sur le moment j’ai pensé qu’il s’agissait de disques prometteurs mais hélas, après une ou deux écoutes, je n’ai plus eu envie de les entendre. Cela s’appelle une erreur de casting.

Par chance ces albums ne sont pas trop nombreux. Le plus souvent je fais une écoute complète de tous les morceaux avant de me décider à l’achat. Mais il m’arrive de m’emballer pour un single et d’être déçu par le reste. Il y a également des groupes que je suis depuis plusieurs années et qui finissent par sortir une galette qui ne me touche pas du tout. Marillion est presque arrivé à ce stade alors que j’ai été un fan de la première heure. Pas de chance. Pour ceux là je pré commandais souvent aveuglément leur travail, parfois même en vinyle sans rien avoir entendu. C’est mon côté fidèle en amour.

Voici donc la liste de mes derniers loupés :

Nine Stones Close – Diurnal

Pour ce groupe c’est clairement une pré commande de fidélité pour Adrian Jones, un artiste dont j’ai beaucoup aimé les débuts avec le chanteur Marc Atkinson. Je n’ai pas aimé forcément autant toutes ses productions mais je suis resté fidèle, parce que c’est ma nature. Hélas, cette fois, je n’ai même pas pu aller jusqu’au bout du premier compact disc alors que le digipack en comptait deux.

Lizzard – Mesh

J’ai craqué pour cette album sur un malentendu. Le premier morceau nerveux à souhait intitulé ‘Unify’ à la limite du djent m’avait  bien plus. Hélas il n’est pas franchement représentatif du reste de l’album. Du coup, après quelques tentatives pour écrire une chronique, j’ai jeté mon brouillon à la corbeille à papier et je suis passé à autre chose.

Alase – Beyond your Imagination 

Pourquoi ai-je acheté cet EP au juste ? Je ne sais plus. Un soir de déprime ? Non j’exagère. Il contient de bonnes choses mais pas suffisamment pour tenir les quatre minutes d’une vidéo.

This winter machine – The Clockwork Man

J’avais adoré le premier album de ce groupe du temps de Neoprog. C’était frais, sympa, néo progressif à souhait et bien fichu. Avec le recul je me suis rendu compte que ce genre de musique m’intéressait nettement moins aujourd’hui et comme leurs nouvelles productions n’apportaient fondamentalement rien de neuf, j’ai très vite oublié l’album.

Vola – Friend of a Phantom

Ouille ! Même Vola passe à la trappe ! Enfin pas certain. Pour l’instant, sorti du premier morceau qui me déboîte bien les cervicales, le reste ressemble beaucoup aux précédents albums du groupe de Copenhague. Du coup je ne suis pas motivé pour en faire une chronique.

Jo Beth Young – Broken Spells

Voici une artiste que je suis dans l’espoir qu’elle sorte un nouvel album du même tonneau que Strangers paru en 2019. Hélas, mille fois hélas, si de temps en temps je retrouve Kate Bush dans ses douces mélopées, le plus souvent ses dernières productions tournent en rond. Alors je me suis abstenu.

Au bout du compte cela ne fait que six albums achetés qui n’auront pas droit à une chronique cette année en plus des cinquante deux autres publiés. Ça n’est pas dramatique. Il y a aussi quelques albums chroniques par l’ami Stéphane Gallay que j’ai bien aimés mais sur lesquels je ne me voyais pas apporter plus que ce qu’il avait déjà raconté.

Reste maintenant à décider quel sera l’album de l’année. Un petit indice, je l’ai commandé en édition vinyle et cette année, je n’ai acheté que très peu de galettes, quatre au total si je me souviens bien.

Oceans Of Slumber – Where Gods Fear To Speak

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Le même jour, je recevais les albums de Blind Ego, Kalandra et Oceans of Slumber. Une promo, une précommande et la sortie officielle de Where Gods Fear To Speak. Autant dire une belle journée.

Mais je ne vais pas vous mentir, j’ai un petit faible pour le groupe américain Oceans of Slumber, alors c’est eux dont nous allons parler aujourd’hui.

Les voici de retour avec Where Gods Fear To Speak, un nouvel album de dix titres dont une reprise de Chris Isaak et cinquante six minutes trop vites écoutées. Et si leur précédent opus Starlight And Ash manquait de contraste, celui-ci corrige le tir car ici growl et chant clair s’affrontent ouvertement sur des compositions blockbusters.

Entre le piano de Dobber et la voix de Cammie il y a déjà matière à se mettre sous l’oreille mais comme le prouve le précédent album, cela ne suffit pas forcément et le retour en force de la basse de Semir, les guitares des deux Chri, la batterie de Dobber et le growl de Cammie redonnent toute sa puissance au metal prog des américains.

Progressif car chaque morceau est une histoire à tiroirs. Des forts contrastes allant du piano à la guitare acoustique jusqu’au chant acapella qui s’illustrent tout particulièrement sur le titre ‘Don’t Come Back From Hell Empty-Handed’ long de plus de huit minutes.

Métal car ça poutre quand même sauvagement par moment comme dans le titre qui donne son nom à l’album ‘Where Gods Fear to Speak’.

Les ouvertures des morceaux sont particulièrement inventives, du chant acapella de ‘Wish’ au piano de ‘I Will Break The Pride Of Your Will’ en passant par les sons électros de ‘The Given Dream’ où les claviers de ‘The Impermanence Of Fate’.

La colère des dieux semble s’exprimer par le growl caverneux de Cammie. Des dieux qui soumettent les fidèles et qui promettent du vent. Un album où la chanteuse règle ses comptes avec la religion dans laquelle elle a baigné toute son enfance. Sa mère était Témoins de Jéhovah.

Inutile de dire que j’adore cet album. Mes coups de cœur vont au plus long morceau ‘Don’t Come Back From hell Empty-Handed’ à la construction des plus progressives ainsi qu’au plus court, ‘The Given Dream’ à l’émotion à fleur de peau. Mais je salue également au passage ‘Wicked Game’, la magnifique reprise de Chris Isaak.

De là à en faire un des candidats à l’album de l’année, il n’y a qu’un pas, que je ne franchirai pas, car cela fait des mois que mon choix est fait, et il faudrait vraiment un tsunami pour que je change d’avis.

LoveLoveLoveLive

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Lors d’un mini récital classique à la maison je m’étais plus ou moins engagé à couvrir le concert d’une troupe amateur strasbourgeoise nommée Toïtoïtoï.

Je ne savais pas vraiment ce qu’ils jouaient, quelque chose entre la comédie musicale et un concert de rock, mais comme je sais que le groupes peinent à trouver des photographes munis d’autre chose que d’un smartphone pour immortaliser les concerts, je me suis proposé.

Sauf que ce concert tombait en plein sur un gros week-end de sortie astro. Autant dire que lorsque je suis arrivé au Parc Wodii de Bischheim le dimanche à 15h30 pour l’événement, je n’avais qu’une petite heure de sommeil derrière moi depuis 48h. 

Le concert démarrait à 17h en plein air après un spectacle de percussions africaines sur lequel je me suis fait la main pour trouver les bons réglages. Parce que un spectacle en lumière naturelle, c’est toujours sportif.

Claire avec qui j’étais en contact pour les photos, m’a fait le tour du  propriétaire et présenté aux organisateurs afin que je ne me fasse pas chasser comme un malpropre pendant le concert.

Le spectacle de Toïtoïtoï raconte l’amour dans tout ses états en revisitant des classiques du rock, de Sting aux Blues Brothers en passant par la Reine des Neiges.

Une pianiste, un saxophoniste, un violoniste, un guitariste, un bassiste et un batteur jouaient pour une importante troupe de chanteuses avec quelques hommes pour respecter la parité.

Des couleurs, des paillettes, des toilettes chiques et sexy, des changements de costumes à chaque tableau et quelques sketches entre les reprises, leur show aurait mérité une salle et des éclairages plutôt qu’un jardin public en bordure d’une maison de retraite.  Mais j’imagine qu’ils étaient déjà heureux de se produire devant un public assez nombreux.

Les six musiciens faisaient le taf et la pianiste et le batteur semblaient tout particulièrement s’éclater. Pour les voix, c’était plus inégal. Un des chanteurs n’était jamais au diapason alors que deux chanteuses possédaient de magnifiques voix et une grande maitrise technique.

J’avais pour mission de shooter tout particulièrement les musiciens dont le groupe n’avait pas beaucoup de photos. Trois des membres de la troupe sont venu me le demander. Alors si je n’avais pas compris le message… L’exercice n’était pas aisé du fait de leur disposition et surtout parce que, sorti de la pianiste et du batteur, les autres étaient trop concentrés sur leurs instruments pour offrir des expressions intéressantes. J’ai fait de mon mieux.

Pour les chanteurs, il y avait suffisamment de belles tenues colorées et de visages à cadrer pour remplir plusieurs pellicules. Je suis reparti avec plus de quatre-cent clichés dans mes cartes mémoire en moins de deux heures. Seule une cinquantaine d’images ont survécu au tri et encore ma première sélection n’en comptait qu’une trentaine. Claire m’a demandé si je pouvais en trouver d’autres illustrant plus de tableaux. J’ai exhumé seize nouvelles photographies de second choix pour étoffer l’album.

Les retours sont tellement bons qu’ils m’ont demandé de devenir leur photographe officiel. Je suis flatté. Après c’est toujours la même histoire. Entre des photographies prises au smartphone et des images réalisée avec une bonne optique et développées ensuite, il n’y a pas photo si je puis dire.

Tin Fingers – Rock Bottom Ballads

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Après une semaine d’abstinence (musicale je précise), j’ai allumé la chaîne et j’ai survolé de nombreux albums. Et tout ou presque m’a semblé excellent, peut-être à cause du manque, du coup j’ai commandé pas mal de choses : du rétro prog, du metal, du prog et même de l’indie, c’est vous dire.

Au milieu de cette orgie sonore, un album m’a particulièrement chatouillé les tympans, Rock Bottom Ballads du groupe Tin Fingers. Si vous ne les connaissez pas, c’est normal. Déjà il sont belges et en plus ils jouent dans la cour folk pop indie.

C’est mon ami Jean-Blaise qui a acheté cette merveille sur Bandcamp et comme je surveille ses courses, j’écoute souvent ce qu’il achète.

Rock Bottom Ballads est le second album du quatuor belge et s’il m’a chatouillé c’est d’abord à cause de la voix de Felix et son l’épure musicale. Rock Bottom ballads propose dix morceaux pour trois quart d’heure de mélancolie souvent à la frontière du trip hop, autant vous dire pas vraiment ce que j’écoute le matin en me brossant les dents.

Mélancolie, voix d’ange, piano, musique épurée, tous les ingrédients étaient réunis pour que je tombe sous le charme de ce disque qui ressemble un peu à un album acoustique avec Einar Solberg, M ou bien à Vagrant Sleepers du groupe Lag I Run. Dix titres hors du temps, loin des canons habituels, qui me font frissonner à chaque écoute.

Des sons électroniques en formes de percussions émaillent de nombreux titres comme ‘Misstep’ ou ‘Little More’. Des morceaux généralement courts à la forme épurée très acoustique où la voix semble l’instrument principal, sorti de ‘Goodnight piano’ qui atteint sept minute et qui est sans surprise mon préféré avec ce sublime duo piano chant. J’aime également beaucoup le ‘Hideout’ à l’atmosphère funky digne des nuits de San-Francisco.

Si la mélancolie domine sur une musique relativement épurée, le quatrième titre de l’album très justement intitulé ‘LSD’ dénote ici. Après une ouverture en douceur, la rythmique s’emballe brutalement sur un refrain endiablé, du moins en comparaison du reste.

L’antenne ‘5G’ fait également un peu désordre dans cet album avec sa rythmique trip hop, mais comme j’aime bien le trip hop et cette basse continue aux claviers où surnage une voix suraiguë, je ne dirais rien.

L’album ne comprend qu’un seul instrumental, le ‘Nightclub’ d’à peine plus d’une minute joué au piano façon improvisation qui n’a qu’un mérite, celui d’offrir un break au chant présent partout ailleurs.

Tin Fingers dénote clairement parmi les groupes que j’écoute d’ordinaire et vous ne vous y retrouverez peut-être pas en l’écoutant. Mais voilà, je rentrais de vacances, j’avais faim de musique et l’album Rock Bottom Ballads est arrivé à point pour me nourrir. Alors je vous recommande de l’écouter sur Bandcamp, ne serait-ce qu’une fois, pour vous faire votre opinion.

Le trio de Schubert

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Mon épouse joue du violoncelle et du piano. Le violoncelle en orchestre (enfin l’an passé et peut-être l’année prochaine) et le piano sous toutes ses formes : en solo, à quatre mains, en duo, en trio et bientôt semble-t-il en quatuor. 

Cette année elle travaille le trio de Schubert Op 100, une pièce pour deux flûtes de Franz Doppler sans parler de Ma Mère L’Oie de Ravel à quatre mains et d’une suite pour violon et piano jazz de Claude Bolling. Oui, ça fait beaucoup !

Une partie des répétitions se déroulent à la maison autour du Schimmel qui n’avait jamais connu autant d’invités. Autant dire que ça défile les soirs de semaine et le week-end. Les vélos s’entassent dans les dépendances, les manteaux pendent aux chaises, les étuis de violoncelle, de violon et de flûte encombrent les canapés du salon, trois chevalets tournent autour du piano et des piles de partitions traînent un peu partout, de la cuisine jusque dans la chambre, et même sur le lit conjugal.

Pauvres voisins ! Ma chérie joue Schubert avec deux trios différents avec pour objectif de se produire à quatre occasions dont une à la maison. Le Doppler a été interprété au conservatoire de Strasbourg le 2 juin en prélude au concert de l’orchestre Delius. Mais Schubert a été également sélectionné pour remplacer un quatuor de Mozart si bien que ma chérie jouait sur scène presque aussi longtemps que l’orchestre lui même.

Sur notre calendrier je vois cochés le vendredi 17, le samedi 18, le lundi 21, le jeudi 23, le vendredi 24, le samedi 25 et le dimanche 26, réservés pour la musique alors que pour ma part j’ai noté le vendredi 17, le mardi 21, le vendredi 24, le samedi 25, tous pris par la photo et l’astronomie. Nous avons un dimanche et un mercredi de libres ensembles pour nous voir. Heureusement que nous travaillons dans la même boite.

J’ai perdu le compte des auditions programmées et des prénoms des musiciens : Clara, Olivia, Shara, Lila, Florent, Rémy, Adrien, Delphine, Audray … « Bonjour, c’est gentil de nous accueillir chez vous, on ne fait pas trop de bruit ? ». La maison est un véritable moulin à musiciens et quand ils ne sont pas là, le piano résonne dans la maison accompagné par un CD ou un vieux vinyle de Schubert enregistré en 1976 pour avoir un son plus organique.

Bien évidemment, en tant que conjoint, je suis également son premier fan. J’assiste à presque toutes les répétitions, de toute façon, même avec un casque à réduction bruit je reste aux premières loges et je vais aux auditions. Je ne suis pas obligé, mais si je n’y vais pas, que va-t-elle penser de moi ? Qui la soutiendra avant, qui lui dira si c’était bien après, qui fera les photos ? (Ok, pour ce dernier point c’est l’excuse). Bon des fois, elle ne veut pas que je vienne, comme pour le 2 juin par exemple, alors je n’y suis pas allé.

Peut-être qu’en lisant ces lignes, vous allez vous imaginer que ma vie est un enfer. Ma vie est effectivement un enfer, mon enfer personnel. Mais la musique c’est ma vie, que ce soit la musique classique ou le rock. Il y a presque toujours de la musique qui résonne dans la maison, jouée ou enregistrée. Et une des qualités qui m’a séduit chez mon épouse, outre son charme irrésistible, c’est qu’elle est musicienne et joue du piano. Alors si la maison est envahie d’instruments avec les personnes qui vont bien, je ne vais pas me plaindre. J’ai droit à plein de récitals privés dans le salon et je suis très fier de ma musicienne adorée.

La Panne

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Peut-être est-ce parce que je suis sous l’eau, au sens propre comme au figuré, toujours est-il que depuis quelques temps j’ai vraiment du mal à trouver des albums qui m’enthousiasment. 

J’ai acheté dernièrement pas mal de disques d’artistes que je suis depuis longtemps et qui n’auront pas de chronique ici car je ne leur trouve rien de vraiment particulier. Le Jo Beth Young m’a laissé indifférent, le Kyros m’a agacé, le Alase n’a pas su me séduire et j’ai été partagé par Madder Mortem. 

Bref je suis en panne.

J’attends pas mal de sorties comme IZZ, Marjana Semkina, Rendezvous Point, Airbag ou Evergrey mais je me demande si l’une d’entre elle saura me secouer suffisamment pour que j’en parle dans les chroniques.

Un des CDs qui tourne en boucle en ce moment à la maison vient du label Deutch Grammophon pas vraiment spécialisé dans le rock progressif. Il s’agit d’un quatre mains au piano de Prokofiev et Ravel joué par Martha Argerich et Mikhail Pletnev. Une merveille ! Vous voyez à quel point la crise est profonde.

Imaginez votre trombine si je me mettais à parler de musique classique dans les Chroniques en Images. Déjà qu’avec du Gleb Kolyadin je n’en étais pas si loin, mais si je donne dans le Wagner et le Rachmaninov je vais me retrouver très seul sur Youtube.

Rassurez-vous j’écoute toujours de la musique. Je surfe sur Bandcamp à la recherche de la perle rare et comme je ne trouve pas grand-chose, je me replonge dans la collection de vinyles et de CD qui recèle quelques valeurs sures.

Je me suis retourné vers le mur de CD et j’ai pioché un peu au hasard des disques que je n’avais pas écouté depuis très longtemps : IQ, Ravel, Klone, Dream Theater, Schubert, Tiles, Transatlantic, Prokofiev, Marillion… quand j’arriverai à Selling England By The Pound j’aurai fait le tour de la collection, mais j’ai pas mal de temps encore devant moi.

En attendant que je le ressaisisse, vous pouvez toujours me proposer vos découvertes, qui sait, je trouverais peut-être mon bonheur si vous évitez le post-rock instrumental, la pop, l’électro, le prog seventies, les cover Pink Floyd et Porcupine Tree, le metal trop trash, les pseudo Mike Oldfield, le Punk, le Grunge, le Classic Rock, les trucs datant d’un siècle, le symphonico choucroute et tout le reste. 

C’est grave docteur ?

Fierce Deity – A Terrible Fate

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Après Power Wisdom Courage en 2021, Fierce Deity revient cette année avec un nouvel album intitulé A Terrible Fate. Pour rappel Fierce Deity donne dans le power metal symphonique grandiloquent à la manière de Ayreon. Un projet solo de Jonathon Barwick sur lequel plusieurs de ses amis font des apparitions : Jeiel Roper, Brett Collidge, Tom Howard, Thor et Joe Haley.

A Terrible Fate propose six morceaux de quatre à neuf minutes le tout pour une durée totale de trois quart d’heure pendant lesquels Jonathon nous raconte l’histoire d’un dieu hantant un désert glacé.

Les morceaux de A Terrible Fate vont du power metal au symphonique électro en passant par un peu de folk comme dans ‘Paralysis’. On y trouve également du métal oriental façon Stargate (le film que j’ai revu il n’y a pas si longtemps) dans ‘LEViARACH’, mais aussi profusion de chœurs et des voix enregistrées.

Il y a des titres vraiment pêchus comme ‘A Life of Hate’ ou ‘A Terrible Fate’  et d’autres nettement plus contemplatifs dans le genre de ‘Nekot’s Shrine’, le seul instrumental de l’album ou ‘Paralysis (Into the Wind)’. Autant dire que c’est pour le moins varié.

Mon titre préféré reste de loin le ‘Deadworld’ caché au milieu de l’album. Ne me demandez pas pourquoi, je n’ai pas vraiment d’explication, peut-être est-ce dû  au chant, toujours est-il que c’est le morceau sur lequel mes oreilles s’attardent en détail à chaque fois.

La pochette n’est pas une image d’IA ni une photo tirée d’une banque d’images mais une peinture. Celle d’un voyageur armé d’un arc long qui chemine dans un paysage désolé sous un ciel chaotique vers le temple qui se dresse à l’horizon, telle une tour noire. De multiples lunes et quelques étoiles brillent dans le ciel mais c’est un vortex blanc d’où tombent des pattes aracnoides qui illumine la nuit, juste audessus du temple. Une illustration digne d’une campagne de jeu de rôle à laquelle j’aurai bien voulu participer.

A Terrible Fate possède un côté geek pompier grandiloquent, mais à côté du travail d’Arjen Lucassen, Jonathon reste quand même petit joueur. D’ailleurs, je l’ai déjà dit, il y  beaucoup de points communs entre cet album et un Into The Electric Castle de Ayreon par exemple comme le début instrumental de ‘A Terrible Fate’.

Fatalement, l’album n’est pas follement original, par contre il est vraiment excellent, surtout si l’on considère qu’il s’agit d’un projet solo. Alors allez le découvrir, il est sur Bandcamp.

Tiger Moth Tales – The Turning Of The World

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Pete Jones

Si je ne suis pas forcément un fan de Tiger Moth Tales, j’adore l’album The Whispering Of The World de Pete Jones.

The Turning Of The World est son disque compagnon, des titres principalement acoustiques dans la même veine qui mélangent mélancolie et joie de vivre sur douze titres musicalement très variés.

Autant vous prévenir tout de suite, ici, il ne s’agit pas de rock progressif, encore moins de métal, mais plus de variété et de chansons à texte. Mais voilà, je n’ai pas pu m’en empêcher, il fallait que je vous parle de The Turning Of The World.

L’album commence sur un étonnant morceau de moins d’une minute intitulé ‘The Gataway’. Le titre me fait penser à une annonce de la fin du monde. Des téléphones portables sonnent tous ensemble au milieu de la foule, des détonations couvrent des hurlements avant qu’un avion à réaction ne frôle les têtes d’une foule terrifiée. Il s’agit peut-être d’une énorme fête avec ces cris de joie, et ces pétards bien que plusieurs éléments comme le battement de cœur et des sons d’acouphènes me font plutôt pencher pour la première version. A la fin de cette poignée de secondes énigmatiques, des petits oiseaux gazouillent, tout semble à nouveau apaisé.

The Turning Of The World

The Turning Of The World correspond sans doute assez bien à mes états d’âme actuels, une des raisons pour lesquelles il a trouvé un écho tout particulier à mes oreilles.

Car la musique n’est vraiment pas celle que j’écoute d’ordinaire. Je pense particulièrement à des morceaux dansants comme ‘Pass It On’ ou encore ‘The Beautiful People Of Munchwald’ qui racontent de beaux moments passés entre amis.

En fait, ces titres “légers” contrebalancent d’autres nettement plus graves comme le magnifique ‘The Snail, The Horse And The River’ ou bien ‘You Reached For My Hand’ qui parle du père de Pete.

Il y a également des pièces aux intonations plus folk comme ‘So Wonderful To Be Alive’ avec ses percussions, ‘We’ll Remember’ où résonne une flûte sur une mélodie toute simple à la guitare ou ‘The Lock Keeper’ également joué à la guitare sans artifice.

De nombreux instruments apparaissent dans cet album, saxophone, flûte traversière, percussions, accordéon sorti des classiques claviers, basse, batterie, guitares sans que je puisse créditer ici les musiciens s’il y en a d’autre que Pete Jones. Donc je ne m’aventurerai pas à affirmer ici qu’il s’agit d’un album solo.

Mon morceau préféré est le long ‘The Snail, The Horse And The River’ qui frise les neuf minutes et qui me chamboule à chaque écoute. Une pièce lente et mélancolique, à l’instrumentation très sobre, qui me rappelle beaucoup son précédent album The Whispering Of The World.

Mais pour tout vous avouer, chaque morceau de The Turning Of The World parle à mon cœur d’une manière ou d’une autre et j’aime l’album dans son intégralité.

Cela pourra sembler surprenant à certains que je me complaise dans ce genre d’atmosphères après avoir écouté du métal dur, du rock progressif alambiqué et du cinématique atmosphérique, mais voilà, je suis comme ça et j’aime beaucoup cet album.

Je ne peux donc que vous le recommander chaudement comme The Whispering Of The World si vous ne l’avez pas encore écouté.

Rétrospective

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Depuis peu, j’ai remis en place l’archive du webzine Neoprog fermé en mai 2020. Et tant qu’a disposer de cet outil, je me suis dit, pourquoi pas l’alimenter avec les chroniques rédigées depuis ?

On parle ici de près de trois années d’écoute à raison d’un disque par semaine à rentrer dans la base de données. Un travail fastidieux que j’entreprends lorsque je m’ennuie. Si si, ça m’arrive même à moi.

Je retombe sur des albums que je n’ai parfois pas écouté depuis très longtemps. Et j’avoue que c’est assez troublant de les redécouvrir.

Je me souviens le plus souvent des morceaux, de l’atmosphère du disque mais il arrive aussi que je tombe sur une pochette et un nom de groupe qui ne m’évoque plus rien du tout. Je l’exhume alors de ma collection et me plonge dans sa musique, comme si c’était la première fois. Et des fois, je me dis, « j’ai vraiment aimé cette horreur ? » ou bien, « mais pourquoi suis-je passé à coté de cette merveille ? ».

La musique est question de moment, d’état d’âme. Son appréciation est éminemment subjective et les chroniqueurs qui se disent objectifs dans leurs avis me font bien rire. 

Il y a des critères solides comme la qualité de la production et le mixage. Ceux-là ne se discutent pas vraiment, encore que, un enregistrement live analogique n’aura pas la même perfection que des prises en numérique piste par piste. Même si la restitution du premier sera plus organique.

Après il y ne reste que des notions subjectives, le timbre du chanteur, le style du guitariste, le genre musical, l’émotion provoquée par les paroles, les couleurs du mixage, l’enchaînement des morceaux, leur durée…

Une chronique c’est avant tout un feeling entre un être humain dans un certain état d’esprit à un instant t et un album écrit et mixé par plusieurs personnes sur plusieurs mois. La probabilité que ces temporalités et personnalités entrent en phase est assez faible au final.

Bref, tout ça est très subjectif et sujet à changements.