Camping

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Un transat, une chaise en toile, une table pliante, un thermos, une gamelle isotherme, des couverts en bois, une lampe frontale, une couverture, je suis fin prêt pour le camping des Flots Bleus. 

Sauf qu’au lieu du short de bain, je porte un pantalon de ski, des sous-vêtements thermiques, un anorak, des mitaines et des sous gants, un bonnet, des bottes de grand froid et des semelles chauffantes.

Je fais du camping sauvage à plus mille mètres d’altitude sur un parking goudronné bordé de congères sous le ciel étoilé. La plaine d’Alsace est noyée dans le brouillard givrant mais ici les températures sont tout justes positives.

Des ramens aux légumes dans la gamelle, une soupe miso dans le thermos, une bouteille d’eau pour la soif, une canette coca pour lutter contre le sommeil, un cake Papi Brossard pour le sucre, j’ai de quoi tenir un siège jusqu’à l’épuisement des batteries.

La route qui grimpe au Champ du Feu scintille dans la lumière des phares. Les voitures des skieurs redescendent après une journée au soleil. Moi, je monte chercher les étoiles. 

Il y a toujours du monde là haut, de rares astronomes amateurs, des randonneurs avec leur lampe frontale, des amoureux à la recherche d’un lieu romantique, des adeptes de tuning venus faire rugir leurs moteurs, des marginaux dormant dans leur véhicule, des touristes en camping-car et quelques sangliers égarés.

Des curieux s’approchent timidement de l’étrange machine bardée de câbles aux LEDs clignotantes autour de laquelle s’affaire un hurluberlu en combinaison d’astronaute.

Les fous attirent les fous. Les complotistes, les ufologues, les platistes, les trumpistes plus audacieux s’approchent pour poser leurs questions sans queue ni tête. Avez-vous déjà vu des phénomènes inexpliqués dans le ciel ? La Lune est-elle creuse ? Mars abrite-elle une ancienne civilisation comme l’affirme la NASA ? Jusqu’à quel point notre gouvernement nous cache la vérité sur la COVID 19 ? Pourquoi la nuit est-elle noire si les étoiles sont des soleils ? Croyez-vous qu’il y a de la vie ailleurs ? 

Largement de quoi occuper tout une nuit en questions réponses. 

C’est l’occasion de partager un café et quelques biscuits, d’observer la technique utilisée par le voisin pour réaliser une mise au point parfaite, de montrer nos plus beaux clichés, de comparer notre équipement, de raconter nos pires galères, d’inviter les visiteurs intrigués à jeter un oeil dans nos instruments étranges pour découvrir Jupiter ou bien Saturne, d’expliquer le ciel, les constellations, les planètes, les nébuleuses, les galaxies. Nous nous passons les jumelles pour approcher les étoiles de nos yeux d’enfants. Nous nous exclamons au passage d’un bolide et nous pestons devant un train Starlink qui va gâcher notre série de photographies.

Le pique-nique nocturne se s’achève lorsque les batteries faiblissent ou que l’astre observé est trop bas sur l’horizon. Les derniers badauds sont partis depuis longtemps. Chacun a retrouvé son setup et s’est emmitouflé dans une couverture. Le sommeil et le froid commencent à piquer les yeux. Il est temps de remballer le matériel glacé et de redescendre sur la route glacée, plonger dans le brouillard givrant et retrouver le plancher des vaches. Une nuit de camping sauvage se termine et je regarde déjà les prévisions météorologiques pour savoir quand je pourrais remonter là haut, retrouver les étoiles et leurs adorateurs.

Les hordes migratoires

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J’ai quitté Twitter peu après son rachat par Elon Musk. En effet le réseau social classé X ne correspondait plus vraiment à mes aspirations. 

Un ancien de X m’a fait rentrer chez BlueSky avant que le réseau ne soit ouvert à tout le monde et je me suis créé en parallèle un compte sur Mastodon. Ma petite communauté s’est progressivement reconstruite et depuis je poste régulièrement mes billets et photographies sur ces réseaux sociaux.

Des lieux bon enfant, peu politisés, où les créateurs proposent du contenu souvent de qualité sans s’enliser dans des débats stériles. À côté de ça j’ai toujours Facebook où je publie en mode ami les billets pour quelques personnes que je connais dans la vraie vie ainsi que mes chroniques musicales sur une page dédiée.

Jusqu’à la réélection de Trump, tout allait bien sur BlueSky. Et puis soudain, de nombreux utilisateurs de X ont migré vers l’autre réseau social.

Dans mon fil d’actualité j’ai commencé à lire des réactions à vif sur la politique, sur Trump et évidemment sur Elon Musk. J’ai commencé à tomber sur des publications débiles et pire, j’ai reçu des commentaires se rapprochant de plus en plus des spams. En contrepartie j’ai obtenu plus de petits cœurs et j’ai été reposté plus souvent, surtout les photos qui ont reçu un bel accueil. L’effet de masse.

Pour l’instant cela reste supportable, mais pour combien de temps ? Combien de temps avant qu’un imbécile me prenne en grippe et commence à me harceler comme sur Facebook à la grande époque ? Du coup je réfléchis sérieusement à fermer mon compte BlueSky. Oui déjà…

Les réseaux sociaux me servent de vitrine. Je n’y traîne pas vraiment. Je regarde le travail de quelques photographes qui me plaisent, je lis de temps en temps les billets de quelques amis et je réagis très rarement aux publications. Par contre, le déferlement de bêtise que je découvre en ouvrant les applications chaque jour pour ma publication quotidienne, me font halluciner.

Windows

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Depuis une dizaine d’années je travaille sous Mac. Après des décennies à utiliser des ordinateurs portables Windows qui me duraient à peine trois ans avant de devenir obsolètes, j’ai décidé d’investir dans la marque de la pomme en payant trois fois le prix d’un PC de compétition. Je ne regrette pas ce choix. Ce bon vieil iMac tient toujours la distance même pour le traitement photo et vidéo.

N’empêche, je viens de me résigner à acheter un PC sous Windows 11 tout dernièrement. Bon un tout petit ultra portable 13 pouces reconditionné par une boite locale qui fait de la réinsertion sociale. Un i5 8Go avec un SSD de 256 Go totalement incapable de rivaliser avec le vieux i7 32Go et son SSD de 2To. 

Mais j’avais oublié comme il était pénible de travailler sous Windows. Tout commence par l’installation du système qui dure des heures puis la suppression de tous les logiciels inutiles que l’OS a éparpillé sur le SSD. Ensuite il faut installer les applications dont vous avez besoin sachant que Windows considère comme hostile tout ce qui ne vient pas de son écosystème. Evidemment les programmes ne fonctionnent pas parce qu’il manque les inévitables drivers des caméras et montures, du coup un bon moment se passe encore avant de trouver les drivers en question et de les installer. Et puis il y a ce clavier où les caractères spéciaux sont placés à des endroits improbables, ces menus qui ne restent pas en haut de l’écran et ce navigateur web tellement agaçant.

Pour être totalement honnête, lorsque j’ai eu mon iMac, je me suis fait exactement les mêmes réflexions. Mais voilà, je me suis habitué à l’écosystème Apple et j’ai renié l’univers selon Steve Jobs. Alors ça m’énerve.

Mais pourquoi acheter un petit PC portable alors que j’ai un gros Mac ? Je vous en avais déjà parlé dans le billet Planétaire. Oui, pour faire de l’astronomie bien sur. De toutes manières, toute ma vie tourne autour de l’astronomie depuis quelque temps…

Les gourous de la secte m’ont expliqué que pour réaliser des images des planètes il fallait filmer celles-ci à très grande vitesse et que l’Asiair, l’ordinateur qui pilote mon télescope, n’était pas capable de supporter la cadence. Après quelques essais peu concluants avec l’Asiair et le logiciel Planetary Stacker System, j’ai franchi le cap et acheté un PC potable low cost reconditionné par une association de réinsertion histoire d’avoir bonne conscience et ne pas dépasser le budget que je m’étais fixé.

Me voilà donc dans le jardin avec un télescope, un Asiair, une tablette, deux caméras et un PC ultra portable. Tout ça pour essayer de photographier Jupiter, Vénus et Mars.

Conformément au conseils des mes ainés, j’ai installé ASIStudio, AutoStakkert, FireCapture, AstroSurface et WinJUPOS. FireCapture sert comme son nom l’indique à la capture des images de la caméra, 6 Go en 60 secondes via le câble USB 3.0, autant dire que ça dépote ! AutoStakker va additionner les meilleures images de la vidéo pour fabriquer une photo plus détaillée. AstroSurface permet également de faire l’empilement mais également de retoucher le cliché afin d’en augmenter les détails. WinJUPOS lui semble être une sorte d’éphémérides planétaire mais pour tout vous avouer j’ai fait l’impasse dessus. Cela fait beaucoup de choses à intégrer d’un coup.

Mes premiers essais sont affreux et j’ai déjà une longue liste de points d’amélioration à tester. Faire une bonne mise au point, m’éloigner de la route et des vibrations de la chaussée due aux bus. Utiliser le pied de la monture AVX qui est beaucoup plus stable que celui en fibre de carbone de ZWO. Changer de lentille Barlow pour corriger les aberrations chromatiques de celle que je possède. Aller en altitude pour profiter d’un ciel moins pollué. Apprendre à utiliser ces logiciels et perfectionner la mise en station du matériel.

Mais voila, je m’amuse, même si c’est sous Windows…

Tout seul dans le noir

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La neige est tombée sur le contreforts des Vosges. Le mercure a plongé dans les températures négatives. La fin des vacances approchent et tout le monde semble décidé à rester emmitouflé au coin du feu ce soir.

Sauf moi. Je suis tout seul avec moi-même dans le noir, assis sur une chaise pliante au milieu du vignoble à contempler la lune et Vénus qui se couchent sur les sommets enneigés. 

J’entends au loin les aboiements d’un chien inquiet qui se rapprochent. Ma frontale rouge qui balaie la nuit couleur d’encre doit l’intriguer autant que l’inquiéter. Il finit par arriver avec son maître, encore plus surpris de trouver un être humain vivant installé au milieu de nulle part. Le maître me lance un salut méfiant et le chien passe son chemin non sans avoir grogné une dernière fois. Cette fois je suis vraiment tout seul.

Et puis vient le silence troublé par le ronronnement discret de la caméra et quelques cris de rapaces nocturne. 

Le télescope est installé et pointe une nébuleuse de la constellation du taureau. Les chinois assistèrent à l’explosion de son étoile en 1054 et sa lumière illumina la voûte céleste pendant encore deux années. Aujourd’hui il reste de magnifiques draperies de gaz illuminées par les étoiles que mon télescope tente de saisir. 

Il fait très froid. Du givre se dépose sur le matériel et les valises de transport. Avec trois couches de vêtements, des semelles chauffantes, un bonnet et une capuche, des sous-gants et des mitaines, la température est presque supportable. 

Par contre la solitude est infinie. Une fois le matériel installé et réglé, une fois la calibration effectuée et la cible pointée, il ne reste plus qu’à surveiller que tout fonctionne bien sur les moniteurs. 

Une photo toutes les soixante secondes et ceci pendant au moins deux heures pour espérer obtenir quelques détails dans la nébuleuse. Sorti de pauses grignotage, soupe en thermos, banane et cake aux fruits confits, je pends des jumelles grand champ pour repérer le double amas de Persée, la galaxie d’Andromède, la nébuleuse d’Orion, Mars, Jupiter, Vénus et la Lune. 

Les minutes sont interminables avec personne à qui parler. Il y a bien mes amis astronomes qui échanges des messages sur WhatsApp. Ils observent les planètes depuis leur terrasse ou leur balcon et partagent de magnifiques images. En attendant je suis tout seul dans le noir. 

Soudain un bruit sourd et très proche me fait sursauter. Une porte claquée, un animal forçant un clôture, un psychopathe armé d’une batte de baseball ? Non, c’est ma tablette qui a glissé sur la valise à cause du givre. 

Seulement quatre vingt images. Il m’en faut au minimum cent vingt pour cumuler deux heures de photos.  Je suis en plein dans l’axe des décollages de l’aéroport Strasbourg-Entzheim et des avions ont déjà gâché deux images. Quand ce n’est pas Starlink qui pourrit le ciel, ce sont les Airbus A320. 

Je regarde le chronomètre égrener les soixante secondes de chaque cliché. Que le temps s’écoule lentement dans la nuit par moins cinq degrés. 

Le ciel n’est pas vraiment fabuleux. Certes il n’y a pas de nuage ce soir ce qui est assez rare dans notre région, mais je distingue à peine la Voie Lactée. J’aurais pu monter au Champ du Feu mais avec la couche de neige et une température ressentie proche de moins onze degrés, je ne m’en sentais clairement pas le courage. 

La photo sera certainement moins belle mais c’est la première fois que je photographie la nébuleuse du Crabe, alors ce sera déjà mieux que rien. 

Les mitaines à capuchons qui protègent mes mains glissées dans des sous-gants couvrent mal mes pouces gelés. Les parties amovibles se défont tout le temps, laissant les doigts à l’air. Mes jambes, malgré un pantalon de pluie, un jean et un collant, commencent à ressentir la morsure du givre. Mon nez est congestionné et je n’ai plus de soupe chaude. 

Cent images empilées. Encore vingt-cinq et je remballe le matériel. Cinq de plus pour compenser les inévitables rejets. Je me réchauffe tant bien que mal en marchant dans le noir tout en restant à proximité du matériel pour surveiller le guidage. 

Ces derniers temps j’ai eu de nombreux problèmes avec mon système. Je surveille également le niveau des batteries car avec le froid mordant, leur autonomie baisse à toute vitesse.

Les semelles chauffantes commencent à faiblir. Elles qui étaient annoncées pour huit heures de fonctionnement, n’iront pas au-delà de cinq, mais c’est déjà pas si mal. 

Je suis arrivé à 18h et que je compte lever le camp vers 23h. J’ai besoin de presque une heure pour monter le télescope, faire une bonne mise au point sur une étoile, réaliser l’alignement polaire, calibrer l’autoguidage et commencer à photographier l’objet. J’ai gâché une demi-heure de précieuses photographies suite à une erreur de réglage de la caméra. Cela m’apprendra à faire plus attention.

Cent-vingt-cinq clichés. Ça y est ! Maintenant je dois réaliser les images de calibration. Des Flats, c’est à dire des images blanches pour détecter les défauts optiques de mon système, les poussières et le vignettage, des Darks et des Bias c’est à dire des images noires pour retirer le bruit thermique aléatoire du capteur de la caméra même si celle-ci est refroidie à -20 degrés Celsius. Cela prend encore une demi-heure et il est temps de tout remballer en n’oubliant rien. 

La peau de la banane est durcie, les câbles ont perdu toute souplesse, les malettes sont blanche et la voiture est recouverte de givre. 

Lorsque je démarre le moteur et allume le chauffage, je sens mon corps revivre. J’allume la radio pour enfin entendre une voix humaine et je reprends la route vers Strasbourg, heureux de cette nuit en solitaire mais impatient de retrouver mon lit bien chaud.

Motion de censure

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Des fois j’ai l’impression que les électeurs et certains hommes politiques ne mesurent pas vraiment les conséquences de leurs actes.

Le 9 juin 2024, notre président dissolvait l’assemblée nationale sur un coup de tête et le 30 du même mois, le peuple s’exprimait par votre, transformant durablement la physionomie de l’hémicycle.

Sans majorité bien établie, il fallut attendre le 5 septembre pour qu’un nouveau premier ministre soit nommé en la personne de Michel Barnier. Hélas, mille fois hélas, son gouvernement pris fin le 5 décembre, après le vote d’une motion de censure.

Le 13 décembre, François Bayrou lui succédait et le 23 décembre, celui-ci annonçait son nouveau gouvernement.

Conséquence de tout cela, depuis le 5 décembre 2024, le budget 2025 reste suspendu au vote des députés et certains annoncent déjà une nouvelle motion de censure.

Et alors me direz-vous ?

Ce n’est que de la politique tout ça !

Oui, mais je travaille dans une administration qui dépend des subsides de l’état pour fonctionner. Et de l’argent, nous n’en avons plus depuis mi décembre, date de clôture de l’exercice comptable 2024. En gros les caisses sont vides. Et sans budget, nous ne faisons plus grand-chose, surtout moi qui gère les achats et les marchés publics.

Nous ne pouvons pas payer les factures 2024 en souffrance, nous pouvons plus rien commander et pire encore, nous ne pouvons plus signer de marché avec les entreprises. De nombreux contrats d’entretien, de ménage, de télésurveillance, de contrôle incendie, qui devaient démarrer en début d’année, sont suspendus au vote du projet de loi finance 2025. 

La bonne nouvelle c’est que nous sommes encore payés, à ne rien faire puisque de 80% de mon activité consiste à gérer les dépenses publiques, mais payés quand même. Par contre, si nous ne faisons pas grand-chose, le retard s’accumule comme les factures et les contrats en attente de signature. Lorsque la machine va redémarrer, les journées risquent d’être très chargées. En attendant je bulle.

Le bilan de l’année 2024

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Bonne année à tous et toutes !

L’année 2024 ne fut pas de tout repos croyez-moi. Entre la photographie, la musique, l’astronomie, le travail, des problèmes familiaux et de santé, le temps a passé très vite, au point de ne pas vraiment trouver le temps de prendre de vraies vacances.

Du coup cette année je n’ai écouté qu’une soixantaine d’albums de rock et je n’ai assisté qu’à quatre concerts de prog. 

Pour les albums, c’est devenu ma moyenne et elle me semble parfaite pour prendre le temps d’écouter de la musique. Pour les concerts c’est vraiment peu mais la salle de la Laiterie à Strasbourg est en travaux et l’association ArpegiA a été contrainte au repos forcé avec la fermeture temporaire de Chez Paulette. Heureusement cette année ils organisent trois soirées de rock progressif. J’ai quand même assisté à quelques des concerts classiques et participé aux shooting de différents événements locaux comme le Printemps des Bretelles.

La chaîne YouTube a dépassé le cap des 200 abonnés (merci à vous) et certaines vidéos ont été visionnées plus de 900 fois.

Le blog, lui, se maintient à 500/600 pages vues par semaine ce qui est amplement suffisant pour justifier son existence même si ce sont principalement quelques amis qui me lisent.

L’astronomie a pris beaucoup d’importance cette année (vous l’avez peut-être remarqué) avec plusieurs sorties en montagne avec les copains pour photographier le ciel et pas mal d’expérimentations en tout genre afin d’améliorer mon setup. Ce sont aussi mes premières images de ciel profond acceptables, du moins dont je n’ai pas trop honte.

La photographie ‘artistique’ reste une de mes grandes activités chronophage. Je publie toujours trois clichés par semaine contre vent et marées et cette année j’ai eu un déclic avec la couleur. Dix de mes photos ont eu l’honneur de figurer dans groupe Explore de Flickr c’est à dire d’être vues plusieurs milliers de personnes chacune et mon exposition 2024 s’est nettement mieux passé que l’année précédente.

J’ai lu seulement une quinzaine de livres (et pas toujours des meilleurs) principalement par flemme. J’ai compensé en regardant en moyenne un épisode de série TV par soir soit pas loin de 35 saisons et une vingtaine de séries différentes. Par contre je n’ai pas été une seule fois au cinéma, oui, je sais c’est mal.

La santé a suivi inexorablement la courbe inverse de celle de l’âge et cette année j’ai réalisé un véritable marathon d’examens suite à de mauvais résultats sanguins. Un épisode stressant où pour la première fois de la vie un médecin m’a parlé de cancer droit dans les yeux. Je vous assure, ça fait flipper. Bon il semblerait que pour l’instant j’échappe au pire mais ce n’est que partie remise. Je vais devoir me faire suivre de très près. À côté de ça, le rein donne les signes de faiblesse habituels et mon hernie discale est de retour en force. Bref je passe beaucoup plus de temps que je ne le voudrais chez les médecins. Par contre je ne fais presque plus de migraines. On ne peut pas tout avoir.

Le travail ressemble toujours à un cauchemar qui se passerait dans la bonne humeur. Plus que six années à tenir si le gouvernement ne change pas à nouveau les règles du jeu. Je ne vous le cache pas, j’ai hâte d’en finir avec ça. 

Si vous n’êtes pas né dans une éprouvette et que avez décidé un jour de fonder une famille, arrive un temps où vos enfants deviennent grands et vos parents très vieux. Une période difficile de la vie où les enfants ne sont pas encore vraiment des adultes responsables et où les parents redeviennent des enfants. Bref beaucoup de problèmes. Cette année les vacances ont été utilisées pour faire des aller retours pour aider la famille.

Une année ordinaire qui a filé à toute vitesse et qui annonce une nouvelle année à priori riche en péripéties. Youpi !

Pour les publications je pense conserver le même rythme à savoir une vidéo, trois billets de blog et trois photos par semaine, une exposition photographique, quelques nuits blanches à plus de mille mètres sous les étoiles et des prises de sang régulières.

Mais en attendant les prochaines publications, je vous souhaite une merveilleuse année 2025 !

Salles d’attente

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Quelques sièges alignés, une table basse où trônent de vieux magazines, plein de personnes assises, le regard plongé sur l’écran de leur smartphone, je suis installé dans une salle d’attente.

Masque recommandé, distanciation obligatoire, j’attends mon tour, la boule au ventre. 

Kinésithérapeute, médecin généraliste, prise de sang, échographie, laboratoire, médecin généraliste, spécialiste, IRM, chirurgien, anesthésiste, clinique, j’attends avec une angoisse grandissante le prochain rendez-vous programmé sur Doctolib. 

Ma boîte mail est pleine de ces messages, des rendez-vous, des résultats. Mes SMS également, me rappelant quand je dois retourner chez tel ou tel praticien, comme si je ne savais pas que je devais y aller.

J’ai tout d’abord pris des rendez-vous en soirée après le travail puis j’ai demandé à quitter le bureau plus tôt pour finir par poser des journées de congé. On m’a bien proposé un arrêt de travail d’une journée mais à quoi bon ? Il y a les jours de carence. J’ai informé ma hiérarchie que que je risquais d’être absent assez souvent, j’en ai parlé à quelques amis et j’ai fini par avertir la famille.

L’attente entre chaque examen et ses résultats est interminable. Limite insoutenable. Plus j’avançais dans les examens, moins bonnes étaient les nouvelles.

De salle d’attente en salle d’attente, les patients se font moins nombreux et plus angoissés. Les enjeux grimpent. Je ne suis pas encore résigné, je garde l’espoir de passer au travers.

La dernière salle d’attente me trouvera certainement allongé entre quatre planches de bois. La bonne nouvelle c’est que ça n’est pas pour tout de suite.

On en reparle dans six mois, à la prochaine prise de sang.

Duplicatas

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Photo : Christine Vaufrey

Sur les réseaux sociaux je vois tout le temps les mêmes photos. Non. Pardon. Pas les mêmes photos, les mêmes lieux photographiés : un champ de lavande, un village en Norvège, un phare, un temple, un lagon, photographiés sous le même angle avec souvent la même lumière. Des images magnifiques qui finissent par devenir banales tant elles sont reproduites à l’infini. 

C’est l’effet Instagram qui transforme un paradis en enfer à selfies. Un photographe prend un magnifique cliché d’un site encore méconnu et des hordes d’imitateurs viennent copier le paysage avec plus ou moins de bonheur. L’endroit autrefois préservé des masses devient viral et des cars vomissent leurs troupeaux de touristes venus faire un selfie pour dire qu’ils y étaient. La côte amalfitaine en Italie en a fait les frais comme le plateau de Valensole ou bien la tour Eiffel.

C’est vrai que la Terre est toute petite : 153 millions de kilomètres carrés pour 8 milliards d’habitants soit 52 habitants par kilomètre carré. Cela laisse un petit carré de moins de 140 mètres de côté à explorer pour chaque humain. C’est peu.

Quand je pense que nous vivons sur un terrain de 50 par 10 m abritant deux vieux et un chat. Quel luxe indécent ! 

Bien entendu rien n’empêche de voyager. Certains traversent l’océan pour une seule image. Bonjour le bilan carbone ! Je voyage assez peu et jamais très loin. Ma ville comme les paysages des Vosges suffisent le plus souvent à mon inspiration. Un château, une chapelle, un paysage, un bâtiment, une personne dans la rue, je n’ai pas besoin d’aller jusqu’au pôle sud pour trouver un sujet. Bon d’accord, mes photos sont pas non plus virales et pour de bonnes raisons, mais au moins ce ne sont pas de pales copies de paysages magnifiés par de grands photographes.

Elle est raide celle-là

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Ça y est, j’ai la fibre informatique. Ok cela fait longtemps que c’est ma passion, j’ai même été un des premiers à utiliser Internet en France avec Compuserve et un modem 56k. Mais là j’ai la fibre ! 

Jusqu’à présent je disposais d’une offre RED by SFR avec une box en coaxial 100/7 Mb. Teuf teuf teuf. Mais en réalité je n’ai pas besoin de plus de débit en fait.

A deux reprises RED a tenté de m’installer la fibre, sans succès, chaque technicien ayant une explication différente du précédent : foureau écrasée, logement pas relié. Du coup pas de box fibre et la menace de la suppression du coaxial se faisait de plus en plus pressante. J’ai même failli lancer des travaux à mes frais pour raccorder la maison.

Et puis miracle, il y a quelques jours, SFR a mis un petit mot dans la boite aux lettres pour m’informer que la fibre était arrivée dans notre rue et que je pouvais appeler un conseiller pour l’installation. Oui bon, cela fait des années que la fibre est arrivée dans le quartier, mais pas chez nous.

Joueur, j’ai contacté le commercial qui m’a affirmé que les gars de RED étaient en gros des incapables (ce sont les mêmes sous-traitants pour tous les prestataires mais passons) et que lui se faisait fort de l’installer la fibre à notre domicile. 

Alors j’ai signé. Le technicien est venu, il a cherché longuement et comme ses collègues et a renoncé, clôturant le dossier pour la troisième fois. 

Mais comme il était tenace, avant de partir il a découvert un fourreau en limite de propriété de mes voisins où la fibre pouvait passer. 

Alors j’ai repris rendez-vous avec SFR pour une quatrième tentative. Oui parce que lorsqu’un dossier est clos, il est clos. 

Donc une semaine plus tard le même technicien est revenu, a percé un trou dans le mur, tiré la fibre, branché la box et, magie, nous étions enfin relié après un long parcours du combattant qui aura duré quatre ans tout de même. Quand on parle de fracture numérique…

Restait maintenant le problème de l’abonnement. J’avais ma box en coaxial chez RED à 15 € par mois et ma box fibre chez SFR à 45 € par mois gratuite le premier mois. 

J’ai tenté de joindre de commercial qui m’avait vendu la fibre, hélas répondait aux abonnés absents. Les vacances peut-être. A moins qu’il ai été recruté par RED entre temps.

Alors j’ai comparé les offres sur Internet et opté pour celle de RED, à 24.99 € pour 500 Mb, cinq fois plus de débit que l’ancienne.  

J’ai donc entamé la procédure de résiliation chez SFR pour me séparer de l’offre à 45 euros. La télé opératrice m’a tout d’abord expliqué que je ne pouvais plus résilier. Damned ! J’ai dû me battre et lui expliquer que la fibre était connectée depuis la veille pour qu’elle m’écoute. La personne m’a alors passé le service résiliation qui a voulu connaître la raison de mon désistement. Ben le prix banane ! 20 € de plus pour un service dont je n’ai pas besoin. Comment dire ? 

Le commercial m’a alors proposé de s’aligner sur l’offre RED sans frais, une offre 1 Go au même prix que celle de RED à 500 Mo. J’aurais du marchander un peu plus en faisant valoir que j’étais fonctionnaire avec des années de gel d’indice derrière moi. Qui sait ?

Après, les résiliations de mon ancienne box coaxiale, de ma commande RED et de ma box fibre provisoire ont été épiques. Lorsque j’ai eu le conseiller au téléphone, il n’a rien compris à la situation, mélangeant les différents abonnements RED et SFR, ne retrouvant pas les commandes et ne comprenant rien à ce qui devait être résilié et ce qui devait conservé.

Une fois démêlé toutes les offres en cours au même domicile, il a fallu renvoyer les boxs avec des liens qui ne fonctionnaient pas pour télécharger des étiquettes de retour. Donnez les trois premières lettres de votre nom : LEB, LE  ? Ben nom. CHR. Oui chez SFR mon nom de famille, c’est Christophe… 

J’ai reçu également le 31 octobre un courrier m’annonçant qu’on allait installer la box le 28 octobre. Puissant ! J’ai également reçu un SMS me confirmant la résiliation du contrat puis celui annonçant sa validation et aussi un dernier me confirmant le retour du mini décodeur fibre et le remboursement de 49 euros que je n’ai jamais payé…

Hier j’ai reçu une première facture SFR de 78.98 € comprenant les frais d’installation de 49 € et l’abonnement de 29.99 € ainsi qu’un remboursement sur mon compte de 49 € par SFR Fixe Adsl. Du coup, je ne sais plus vraiment où j’en suis. Le remboursement correspond-il à la box coaxiale que j’ai restituée ou bien aux frais d’installation de la box fibre ? La réduction promise sur l’abonnement fibre de 5 € n’a manifestement pas été appliquée, du coup je suis de nouveau accroché au téléphone au 1023 (j’adore ce numéro pour essayer d’éclaircir tout cela).

Bon toujours est-il que nous avons maintenant la fibre contrairement à un ami qui a aménagé à Strasbourg il y a quelques mois et qui se connecte à Internet via son téléphone portable…

Dépression hivernale

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Alors que le capitaine Kirk faisait pipi sur la France, je quittais pour deux jours la douillette Alsace pour la Lorraine. Il pleuvait, le ciel était gris et j’étais tout seul. Je devais superviser des travaux coûteux et totalement inutiles à cent cinquante kilomètres de la maison. 

Après un lever matinal, deux heures de route, trois café serrés, un repas sur le pouce dans la cuisine du centre en regardant un jeu télévisé débile (c’est une tradition lorraine), une journée dans le bruit des perceuses à me battre au téléphone avec un commercial incapable, un agent comptable intransigeant et des ouvriers bien décidés à saboter le système d’alarme du bâtiment, je retrouvais épuisé l’hôtel amoureusement choisi par mon entreprise. Une chaîne de seconde zone dans une zone commerciale déserte à quelques kilomètres du travail.

Les centres commerciaux c’est sympa pour faire les courses et encore lorsque l’on aime le shopping, mais comme lieu de villégiature, c’est nettement moins sexy. 

C’est au milieu de la circulation dense, des gaz d’échappement, des entrepôts en tôle ondulée, des enseignes criardes, des passages piétons suicidaires, que j’ai fait ma promenade du soir, car mon kiné m’a demandé de marcher. 

Alors oui c’est le centre commercial où se trouve ma boutique photo préférée, mais je n’ai fait que passer devant la vitrine. Je savais que dans mon état de fatigue, de solitude et de déprime, je serai ressorti du magasin avec un gros caillou dont je n’ai pas forcément l’usage. 

A la place j’ai cherché un restaurant pour manger en tête à tête avec moi-même. Par chance il y avait du choix : Mc Donald, Burger King et KFC ! 

Après un menu Mc Degueu, j’ai rejoint mon nid douillet. 12 m2, une télévision, des draps blancs qui grattent et un voisin accroché son téléphone portable. J’avais un excellent roman à terminer mais impossible de me concentrer sur les pages en écoutant la vie de mon voisin. Alors j’ai allumé la TV. 

A la maison j’ai débranché le décodeur TV depuis des années, lassé des publicités et des programmes affligeants. BFM parlait de Kirk et de Milton, TF1 parlait de Milton et Kirk, Arte parlait du budget Barnier, Trump parlait de  l’intelligence de Macron, C+ était crypté, Paris Première revisitait la série NCIS, Gulli proposait Johnny English avec Rowan Atkinson. Parfait pour mes neurones.

J’ai fini par fermer les yeux avant la fin du navet et m’endormir une fois que mon voisin eut épuisé son forfait téléphonique ou ses cordes vocales.

A 6h30 le lendemain, je déjeunais seul devant BFM TV d’un café infect et d’un mini croissant mou avant de rejoindre sous la pluie le centre encore désert. La France avait été noyée sous cent litres d’eau pendant la nuit et le ciel gris égayait la Lorraine joyeuse.

Encore une longue journée à la perceuse à contrôler le chantier, recevoir un chauffagiste incompétent, découvrir les modalités de notre future assurance santé obligatoire, gérer l’alarme défaillante, la distribution des clés aux agents, les relances de factures et les rendez-vous avec des fournisseurs. 

A 17h je réceptionnais les travaux, un cadre de fenêtre neuf à remplacer, un oscillo battant mal réglé, une porte d’entrée sans poignée extérieure et quelques broutilles cosmétiques avant de repartir vers l’Est sous les averses pour retrouver vers 19h30 mon home sweet home et ma douce épouse.

En deux journées grises et pluvieuses j’avais accumulé 24 heures de travail, il était temps de me reposer. Alors le lendemain soir, je suis monté au Champ du Feu pour observer la comète C/2023 A3. Mais si en plaine le ciel était clair, en montagne nous pataugions dans la brouillasse. Décidément j’avais pris un abonnement pour la grisaille.