Planétaire

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Jupiter

Le Celestron Edge HD 8 est un très bel instrument pour l’astronomie planétaire. 

Son ouverture à f/d 10 et son champ réduit se prêtent parfaitement à l’observation de la Lune, Jupiter, Saturne ou Vénus lorsqu’elles sont suffisamment hautes sur l’horizon. 

Le souci de cet instrument réside dans son système de mise au point par déplacement du miroir qui manque cruellement de précision, problème que j’ai corrigé avec l’installation d’un porte oculaire Crayford et l’ajout d’un renvoi coudé quartz.

J’ai enfin pu tester le setup sur Jupiter et la nébuleuse d’Orion depuis la terrasse du jardin un soir après le travail. 

J’ai installé un Barlow x 3 ainsi qu’un oculaire grand champ Explore Scientific de 14 mm, l’équivalent d’un oculaire de 5 mm soit un grossissement de plus de 400 fois avec un très belle image.

J’ai également testé ma caméra de guidage noir et blanc pour filmer la planète avec le Barlow x 3. C’était la première fois que je tentais une acquisition d’image via ce procédé et cela fonctionne plutôt bien à condition d’avoir compris que la vidéo n’est pas enregistrée sur la mémoire de l’Asiair mais dans la tablette.

Pour traiter ces vidéos, il existe de nombreux logiciels sous Windows. Mais voilà, je suis sur Mac. Du coup tout devient plus compliqué. Il y a bien un logiciel qui fait le travail. Il s’appelle Planetary System Stacker. Hélas il fonctionne avec le langage Python.

Et pour tout vous dire cela fait des années que je n’ai pas bidouillé en informatique encore moins sur MacOs. 

Je ai récupéré le code source du logiciel, puis j’ai installer plusieurs versions de Python 3 sur l’iMac avant de trouver la bonne. Ensuite il a fallu comprendre la documentation d’installation et de configuration de Planetary System Stacker sur un Mac. Le mode d’emploi fourni était des plus lacunaire alors j’ai navigué dans les forums d’astrofondus.

Le logiciel nécessitait l’ajout de plusieurs bibliothèques Python non fournies, des mises à jour de la distribution et quelques ajustements pour que cela fonctionne. Cela m’a pris plusieurs heures pour trouverez et tout à coup, miracle, Planetary System Stacker à démarré. 

Il fonctionne avec des fichiers .SER alors que j’avais enregistré mes images en .MP4 avec l’Asiair. Le logiciel SIRIL m’a permis de convertir ma vidéo au bon format et le cœur battant j’ai testé Planetary System Stacker.

Le logiciel sélectionné dans la vidéo les meilleures images (les plus nettes) et ensuite les additionne comme pour le stacking du ciel profond. Après, quelques curseurs vous permettent d’améliorer l’image obtenue.

Le résultat est assez moche mais cela reste ma plus belle image de Jupiter à ce jour donc je suis très content.

Vu que cela fonctionne, je pense maintenant m’équiper d’une caméra couleur dédiée au planétaire. La caméra ASI533MC que j’utilise pour le ciel profond n’est pas forcément adaptée à cet exercice.

Pour ceux que cela intérresse voici un mode opératoire pour l’installation de Planetary System Stacker sous Mac, du moins les étapes dont je me souviens.

Le code source du logiciel Planetary System Stacker est ici : https://github.com/Rolf-Hempel/https://github.com/Rolf-Hempel/PlanetarySystemStacker

C’est la version 0.9.8.3. Vous récupérez une archive PlanetarySystemStacker-master.zip qu’il suffit de décompresser et qui contient le code du software.

Pour installer Python sur votre Mac, allez sur cette page : https://www.python.org/downloads/macos/

J’ai choisi la version Python 3.9.13 MacOS Intel car mon vieux Mac tourne avec un micro processeur Intel i7 et que celle-ci semblait fonctionner avec le code.

Vous récupérez un fichier python-3.9.13-macosx10.9.pkg sur lequel il faut cliquer pour l’installer. Une fois installé, lancez le Python Launcher, l’icône de la petite fusée jaune et bleue.

Dans le répertoire décompressé PlanetarySystemTracker-master vous trouverez le fichier texte PyPI_Instructions.txt qui explique comment installer le logiciel, vous pouvez essayer, mais je ne suis pas certain que vous arriverez au bout sans un message d’erreur.

J’ai ouvert un Terminal (une invite de commande Linux si vous préférez), ça se trouve dans les Applications (Launchpad), dans Autre, Terminal.

Depuis le terminal je me suis placé dans le répertoire où j’ai désarchivé mon fichier ZIP puis le répertoire de l’archive (le texte en italique est a taper dans le terminal) :

cd Documents/PlanetarySystemStacker-master

J’ai lancé la commande (pas certain qu’elle soit utile mais je l’ai fait) : python3 setup.py sdist

Il va vous falloir deux bibliothèques Python pour que cela fonctionne : twine et bdist_wheel

Pour installer bdlist_wheel tapez : pip3 install wheel

Pour installer twine par contre je suis passé par ce lien où vous téléchargez une archive twine-6.0.1.tar.gz : https:/github.com/pypa/twine/

Pour l’installer tapez ou un truc du genre : pip3 install twine ou python3 install twine, je en sais plus.

Tapez ensuite : python3 setup_macos.py bdist_wheel –plat-name macosx_10_6_intel pour installer wheel

Mettez à jour Planetary System Stacker avec cette commande : pip3 install –upgrade planetary-system-stacker

Normalement votre logiciel est installé. Placez-vous dans le répertoire PlanetarySystemStacker-master/planetary_system_stacker : cd planetary_system_stacker

Et lancez le programme : python3 planetary_system_stacker.py

Le logiciel devrait s’ouvrir. Pour son utilisation, je vous renvoie à sa documentation en PDF PlanetarySystemStacker_User-Guide.pdf

Bonne chance !

Comment je suis passé de Apple à Android

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A la maison on est Apple. iPhone, iPad, Apple TV, iMac. Pourquoi ? Parce c’est cher… 

  • L’iPhone parce qu’il est simple d’usage, qu’il possède une belle robustesse, qu’il est sûr et assez sexy. 
  • L’iPad parce qu’une fois que l’on a gouté à l’ergonomie de iOS on ne veut plus utiliser Androïd. 
  • L’Apple TV parce que ma box internet ne permet pas la VOD. 
  • L’iMac parce que j’en avais assez de changer de PC asthmatique tous les trois ans pour bosser avec Lightroom.

Pourtant, malgré ce culte voué à Steve Jobs, j’ai commandé, à mon grand désespoir, une tablette Android. 

Quelle crasse l’entreprise Apple m’a t’elle donc fait ? Aucune, Apple n’est pas en cause. C’est ZWO le fautif.

ZWO c’est l’entreprise chinoise qui commercialise l’Asiair, ce mini PC qui pilote la monture équatoriale du télescope. Et dernièrement ils ont déployé la version 2.12 du firmware sur leur application, celle qui tourne sur mon iPad. Et cette nouvelle version ne gère plus correctement mon boîtier photo. 

Je serai bien revenu à la version précédente du logiciel mais voilà, sur iOS on ne peut pas faire marche arrière. C’est un système fermé, sécurisé qui n’autorise pas ce genre de bidouille. Donc je suis condamné à attendre que ZWO corrige le bug.

Par contre, sur Android, la manip est réalisable. J’ai d’abord tenté d’installer un émulateur Android sur l’iMac pendant une après-midi. En fait j’en ai installé trois différents. Le premier tournant sur la machine virtuelle Parallels était tellement lent que j’ai dû renoncer à l’utiliser. Le second était un émulateur pour jeux sous Androïd et le troisième n’a jamais démarré malgré plein de mac bidouilles.

J’ai récupéré la tablette Android d’un copain pour faire quelques essais mais malheureusement celle-ci ne possédait pas suffisamment de RAM pour faire tourner le programme. Alors je me suis décidé à acheter une petite tablette Androïd pas cher. J’ai fait trois magasins : Boulanger, Auchan et Darty. Le prix plancher était de 150 € et le choix très limité. 

Alors j’ai commandé depuis le navigateur Safari de l’iMac une tablette Android sur Amazon. Une forme de double trahison qui me fait un peu honte. Ben oui, Amazon c’est mal mais après une heure et demie de vaines recherches à vélo pour trouver une tablette j’en avais marre. Et puis commander de l’Android sur une machine Apple, c’est clairement un constat d’échec dans la vie.

L’Android low cost est arrivé à la maison un soir et je me suis lancé dans les bidouilles. J’ai abaissé le niveau de sécurité applicative, téléchargé APKPure qui permet d’installer d’anciennes version logicielles et j’ai téléchargé les fichiers XAPK de versions précédentes de l’application Asiair.

La 2.1 a présenté hélas les mêmes symptômes alors je suis descendu à la 2.0. qui elle aussi posait les mêmes problèmes. Il faut bien comprendre que télécharger un XAPK c’est long comme de l’installer. Mais une fois l’application Asiair sur la tablette, il faut revenir au firmware usine du petit ordinateur pour ensuite tester la chose. Et l’application Android Asiair répond évidemment très mal, on n’est pas sous iOS, surtout avec un modèle low cost chinois, bref cela prend du temps.

Je suis descendu jusqu’à la version 1.9 que je n’avais jamais utilisée auparavant et le problème persistait. Du coup, ça ne pouvait venir que du Nikon Z6 II. Mais d’où ? 

J’ai donc vérifié tous les menus en vain. Il faut savoir que en astrophoto j’utilise le mode U3 du boîtier qui est personnalisé pour cette activité. Ça a de l’importance pour la suite. Un mode en RAW large sans compression, en manual focus sans gestion du bruit, de vignettage , de distorsion, ISO 1000 en Bulb.

En preview sur Asiair, les photographies fonctionnent. C’est lors du plate solving, la reconnaissance du ciel pour naviguer dedans, que l’ordinateur me signale un problème de format RAW. Et si je reviens en preview ensuite, le message persiste.

C’est là que j’ai eu un doute. Et si le mode plate solving basculait tout seul sur un autre réglage du boîtier ? Ça paraissait peu probable mais possible puisque l’Asiair pilote directement l’appareil. J’ai alors scruté le mode M sur le Nikon et surprise, celui-ci enregistrait les clichés en jpeg ! J’ai basculé la config en RAW et tout a soudainement merveilleusement bien fonctionné.

Du coup j’ai installé à nouveau la toute dernière version 2.12 de l’Asiair sur l’iPad, mis à jour le firmware et constaté avec amertume mêlée de bonheur que tout fonctionnait parfaitement.

Je me retrouvais toutefois avec une tablette Android neuve totalement inutile à la maison utilisée seulement pendant trois heures. Par chance, chez Amazon, il est possible de retourner ses achats et se faire rembourser intégralement. Je sais, c’est mal.

Donc voilà, je suis passé de Apple à Android pendant environ trois heures dans ma vie. Ça été dur, très dur, mais j’ai retrouvé mon iOS chéri et tout va beaucoup mieux.

MAJ

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Depuis quelques temps, mon iMac s’essoufflait dangereusement avec des pertes du Bluetooth et de furieux ralentissements. Alors j’ai commencé à regarder le catalogue Apple, MacBook, iMac, Mac mini. Rien ne me convenait tout à fait et pour mes exigences opérationnelles, le budget commençait à 2500 euros. Ouille !

Alors je me suis demandé pourquoi ne pas mettre à niveau mon iMac vieux de six ans. Il possède un écran 27 pouces, une carte graphique dédiée, un i7 quatre coeurs, il pourrait peut-être bénéficier d’une cure de jouvence.

J’ai contacté MacWay, spécialiste de ce genre d’opérations à coeur ouvert et après avoir vérifié le modèle, le réparateur m’a proposé une upgrade de la bête : remplacement du disque dur de 2 Go par un SSD et doublement de la capacité mémoire vive, passant de 16 à 32 Mo.

Le plus cher dans l’opération était le transfert des données, plus d’un terra octet à basculer d’un disque à l’autre avec en bonus quelques fichiers corrompus.

J’ai du me séparer de mon unique ordinateur pendant trois jours. Plus de développement photo, plus de montage vidéo, plus de blog pendant trois soirées alors que j’ai pas mal de retard dans mon travail.

J’ai cru que je ne le recevrai pas pour le week-end, ce qui aurait interrompu mon activité médiatique pendant une semaine. Pas de photo publié, pas d’article, pas de chroniques en images. Par chance, vendredi j’ai reçu un SMS, un mail et un appel téléphonique pour m’avertir que l’opération s’était bien passée et que je pouvais venir chercher mon gros bébé.

A part la version iOS qui n’était pas la toute dernière (longue mise à jour), empêchant certains logiciels de fonctionner, la machine semblait avoir repris du poil de la bête. Plus de ralentissement avec iTunes et Lightroom, plus de perte de connexion avec le clavier et la souris, iMovie de nouveau fluide et le mail relevé instantanément, l’iMac semble reparti pour quelques années, enfin j’espère.

Parce que à la base, si j’ai opté pour Apple, c’est dans l’espoir de le faire durer plus longtemps que mes précédents PC qui tenaient trois années maximum avant de partir en fumée. Ecologiquement parlant, cette mise à jour est tout de même préférable à un nouvel achat alors que la machine fonctionne toujours.

Comme pour mon téléphone, ma voiture ou ma chaine hifi, je ne cours pas après le dernier modèle et reste fidèle à mon matériel jusqu’à sa fin de vie. Par contre, je l’avoue qu’en photographie, mon comportement est nettement moins vertueux mais je promets de me calmer. En plus, à chaque fois, je revends le matériel pour lui offrir une seconde vie.

Sur ce, je vous laisse. J’ai une centaine de photos en retard, une Chronique en Images à monter, plusieurs articles de blog à préparer et du tri à faire dans ma boite mail.

Hijack

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Dans mon enfance, les films de catastrophes aériennes étaient nombreux. Il faut dire qu’entre les crashs accidentels et les détournements d’avions, il y avait de quoi alimenter l’imaginaire.

Hijack est une série en sept épisodes d’environ une heure chacun qui redonne ces lettres de noblesse au genre. Un vol Dubaï Londres un peu plus compliqué que prévu. A bord de l’avion qui ramène 200 passagers à Londres,  prennent place cinq pirates de l’air ainsi que Sam Nelson, le Négociateur. 

Dès le début, le détournement ne se déroule pas comme prévu et l’équipe qui doit prendre le contrôle du vol KA29 est débordée, tout ça à cause d’une sale gamine qui trouve une cartouche dans les toilettes.

La série se déroule dans l’avion bien sûr mais également au sol, dans la famille de Sam, dans les salles du contrôle aérien des différents pays que survole l’avion, dans la campagne anglaise et dans une cellule crise à Londres.

Les motivations des pirates restent obscures jusqu’à la fin comme l’organisation qui a tout préparé. On se rend juste compte rapidement que les personnes armées à bord de l’avion sont des amateurs pas vraiment préparés à tuer.

Les ficelles de ce genres de fictions restent toujours les mêmes. Un focus sur quelques passagers, les héros, les lâches et les casse couilles, un peu de psychologie à deux balles sur le pilote qui couche avec l’hôtesse et sur la valeureuse copilote, la vie familiale chaotique de l’homme qui va sauver tout le monde et sur la contrôleuse grace à qui les équipes au sol vont tout comprendre.

Pour le reste c’est une série au rythme endiablé, stressante à souhait, idéale pour ne pas s’endormir. Elle m’a fait penser à 24 chrono avec dans le rôle de Jack, Sam Nelson. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, mais bon faute d’autre chose à se mettre sous la dent, Hijack se regarde. Il faut dire que la saison deux de Foundation est pour l’instant, assez décevante.

Silo

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J’ai beaucoup aimé le premier roman de la saga Silo de Hugh Howey. Un récit claustrophobique, des humains enfermés dans un silo hermétique sous terre pour se protéger d’un mystérieux mal qui sévit à la surface de la planète. Un roman commencé comme une nouvelle et que l’auteur a transformé ensuite avec brillo en livre.

Apple TV en a fait l’adaptation en série de dix épisodes. Et quelle série ! Si j’avais voulu mettre des images sur les mots du romancier, je n’aurais pas fait mieux. Les décors du silo, les escaliers, la cafétéria, les logements comme les champs et les machines collent à ce que mon cerveau avait pu imaginer.

Les personnages sont également très réussis et si l’histoire ne suit pas forcément le premier roman (encore qu’il faudrait que je me replonge dedans pour vérifier), elle colle à l’univers.

Dans le Silo, le nettoyage des lentilles de la caméra qui regarde à l’extérieur constitue la peine capitale comme un événement exceptionnel. Celui ou celle qui sort du silo, vêtu d’une combinaison étanche, n’en reviens jamais. Pourtant, à chaque fois, il s’efforce de nettoyer au mieux la lentille avant de mourrir quelques mètres plus loin.

Et l’histoire débute justement par un nettoyage, celui du shérif, qui commet le crime suprême, celui de demander à sortir du silo. Du sommet avec son écran panoramique jusqu’au entrailles où gronde la génératrice, tous les habitants du silo assistent à la mort de leur shérif.

La série emprunte un peu à 1984 avec le Judiciaire, la grande révolte et les objets interdits. Le mystère reste entier sur les origines de la catastrophe qui a conduit les hommes à s’enterrer dans le silo et ce qui pousse les nettoyeurs à laver la lentille.

L’histoire s’achève par un nouveau nettoyage. Un autre shérif se retrouve dehors, en combinaison blanche. Et pour vous donner envie de regarder la saison suivante, un panoramique dévoile le paysage. 

Pour Nahel ?

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Vendredi 30 juin vers 15h place Kléber à Strasbourg.

Un pétard explose. De la rue adjacente montent quelques cris de surprise et de peur. 

Soudain, un groupe de gosses, presque tous habillés en noir avec des capuches, un masque sur le visage, surgissent du carrefour et se précipitent sur la vitrine de l’Apple Store. 

Pas de message, pas de banderole, ni de slogan. Des marteaux sortent des sacs et s’acharnent contre le verre. Ils viennent pour casser.

Une vitrine se lézarde puis une autre. Une porte vitrée explose et brusquement le groupe hésite. Un adulte en retrait, téléphone à la main pour filmer, encourage les gamins à pénétrer dans le magasin. 

Un, deux, puis trois jeunes s’enhardissent et tentent de rentrer. C’est là qu’un autre adulte, peut-être sorti de l’Apple Store, leur bloque le passage. Il y a soudain du flottement chez les gosses et les ados. 

Deux pétards sont jetés dans le temple de Steve Jobs et explosent avec fracas. Dans la foule de curieux, plusieurs personnes crient. Certains jeunes reculent, sans doute effrayés par la tournure des événements. Ils se replient dans les rues et vers le tram qui ne circule plus. 

Les commerçants aux alentours se dépêchent de baisser les grilles des magasins, deux vigiles dérisoires bloquent l’entrée d’un parfumeur de la place Kléber. 

Les touristes ne comprennent pas, certains fuient dans l’a mauvaise direction, d’autres dégainent leur smartphone, amusés par la scène. La place Kléber, encore occupée par le marché qui se remballe en catastrophe va devenir un champ de bataille si la police intervient. 

J’étais venu me promener en ville et faire quelque photos, je suis servi. Comme bien d’autres, je m’éloigne de la scène de guérilla urbaine, je n’ai pas envie de me retrouver au milieu des affrontements même si la tentation photographique est forte. 

Je me replie vers la rue des Francs-Bourgeois qu’une première voiture de police remonte tout gyrophares allumés. Deux autres suivront rapidement. Les trams font demi tour à l’arrêt Langstross et repartent vers le sud. Je m’engouffre dans la première rame pour rentrer avant que cela ne dégénère vraiment.

Deux casseurs prennent place à bord, l’air de rien, faisant profil bas. Ils n’ont plus de masque mais gardent leurs capuches. J’attends des commentaires, « ils auraient pillés l’Apple Store », « c’est la guerre en ville », « la police est partout ». 

Arrivé à la maison, les centre commerciaux, les bâtiments publics et les transports ont été bouclés. Les forces de l’ordre ont investi la ville. 

Bon, samedi j’irai prendre des photos à la campagne.

Extrapolations

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Voici enfin une série Apple qui aborde le thème du réchauffement climatique et ses conséquences. Huit épisodes, qui se déroulent de 2037 à 2070 et pendant lesquels nous suivons des personnages confrontés à la plus grande catastrophe qui menace notre civilisation. 

Au début de chacun des épisodes, une année et un graphique affichent l’évolution du taux de CO2 dans l’atmosphère, de la population mondiale, l’augmentation de température moyenne, le nombre de réfugiés…

Parce que oui, ne nous mentons pas, les choses ne s’améliorent vraiment pas.

Dans Extrapolations, les scénaristes racontent les conséquences du réchauffement climatique : extinction des espèces, montée du niveau de la mer, migrants climatiques, embolie thermique, nouvelles pathologies, tentatives désespérées de modifier l’atmosphère terrestre pour résister.

Ce n’est cependant pas une série catastrophe. Elle nous montre des personnes vivant au quotidien, affrontant les humeurs du climat, gérant les alertes, assistant impuissants à la disparition des derniers mammifères marins.

Au fil des épisodes plusieurs thèmes sont évoqués comme l’extinction des espèces, la reconstruction génétique, la monté des océans et le sauvetage de ce qui peut l’être dans certaines villes côtières, le génie climatique, les maladies nées du réchauffement, ceux qui choisissent de quitter le monde devenu invivable pour une réalité virtuelle et enfin, l’écocide, un jugement pour crime contre la planète.

La série est intelligente et ne donne pas vraiment de leçon, elle imagine les prochaines années de notre planète et la manière dont nous pourrions survivre et sincèrement, ça ne fait pas envie. Mais ça, vous auriez pu vous en douter… Il suffit de lire le dernier rapport de GIEC ou de participer à la consultation l’état pour préparer à un réchauffement à +4 degrés.

Les enfants de la TV

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Lorsque j’étais enfant, le tube cathodique et ses trois chaînes en noir et blanc représentaient la seule source d’information et de distraction avec la radio en ondes moyennes.

Depuis il y a eu la FM, Internet, la réception satellite, le cable et le streaming, c’est à dire une offre nettement plus étendue mais pas forcément de meilleur qualité.

Il y a presqu’un an maintenant que j’ai débranché mon décodeur TV. Je ne regardais plus depuis longtemps les informations toxiques et le film de 20h30 s’étant progressivement décalé à l’heure où je me mets au lit, il ne restait rien pour moi.

A la place, je regarde Apple TV+ et Disney+ sans parler de quelques DVD empruntés à la médiathèque. Je regarde ce que je veux et à l’heure qui m’arrange dans la limite du catalogue disponible.

Pour la culture, je vais sur YouTube. Je ne suis abonné qu’à quelques chaînes qui publient à un rythme plus ou moins régulier des vidéos sur divers sujets. 

Il y a la musique avec Radio Erdorin qui une fois par mois partage ses trouvailles metal, prog, post, zarbi. Je ne manque aucun épisode, d’abord parce que c’est souvent drôle et que j’y trouve parfois, souvent, très souvent, plein d’albums à écouter.

Je suis la NASA avec ses lives, décollages de fusées, sorties extra-véhiculaires, flyby lunaire, j’essaye quelque soit l’heure du jour ou de la nuit, de vivre en direct ces événements. Dans mon enfance, il fallait avoir beaucoup de chance pour assister à un alunissage ou au décollage d’une navette spatiale. C’était un événement.

Je regarde la chaîne Nikon France où des photographes parlent de leur art, du matériel, confrontent leurs expériences, expliquent des clichés et détaillent les réglages qu’ils utilisent. J’en apprends à chaque fois beaucoup en leur présence.

Toujours dans l’image, je suis les vidéastes Charles Schiele et Benjamin Tanto de Derrière la Caméra. Ils testent du matériel, donnent des trucs et astuces, décortiquent leurs tournages et parlent à l’occasion de photographie. C’est avec Benjamin que j’ai suivi une formation sur Lightroom.

Pour l’espace, il y a Hugo et Maxime Lisoir, deux passionnés qui trois fois par semaine parlent d’astronomie, d’astronautique et d’astrophysique. Des vidéos d’une quinzaine de minutes relativement accessibles qui permettent de se tenir informé des progrès de la science. En plus ils répondent à vos questions dans un épisode spécial en fin de semaine.

Pour la littérature, il y a Mémo’art d’Adrien, un blogueur très présent sur Twitter. Je ne regarde pas tout car je lis assez peu au final, en moyenne un livre par mois. J’y vais lorsqu’il parle d’un auteur que j’apprécie tout particulièrement ou que je recherche un nouveau bouquin à lire. 

Je suis également abonné à Chroniques en Images, ma chaîne YouTube qui approche maintenant des cent abonnés. Bon là il s’agit de modérer les commentaires et de vérifier que la dernière chronique musicale est bien en ligne.

Enfin je suis abonné à de très très nombreux groupes de metal, de prog, de rock, de post-rock, de folk, à des labels, des chanteurs et des musiciens. Je ne regarde pas tout, loin de là, surtout que je déteste écouter de la musique sur YouTube. Mais ces abonnements me permettent, en plus des réseaux sociaux, d’être informés des prochaines sorties et des dates de concert. En plus, de temps en temps, je tombe sur un live en streaming qui le permet de les écouter sans bouger de mon canapé.

Au final, je ne passe qu’une à deux heures sur YouTube par semaine, nettement plus sur Disney et Apple et encore plus devant mon Mac à préparer les chroniques, les articles de blog et à développer les photographies.

La TV elle reste presque toujours éteinte, sauf lorsque je joue avec la Switch, ce qui arrive de moins en moins souvent.

Slow Horses

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C’est à l’Etable que croupissent les agents du MI5 qui ont merdé. Les autres profitent des confortables locaux du Parc, de vraies mission et d’une hiérarchie solide.

A l’étable, les bureaux sont miteux, le boss crade, exécrable et alcoolique, et surtout, il n’y a rien à faire.

Jusqu’au jour où un jeune musulman est kidnappé par un groupuscule d’extrême-droite, les Fils d’Albion, qui menacent de le décapiter.

A cause du zèle d’un jeune agent fraîchement parqué avec les bœufs, l’Étable se trouve embarquée dans une affaire d’état qui très vite les dépasse.

La première saison de Slow Horse, en six épisodes, mélange action, humour grinçant et espionnage avec brio. Les personnages parmi lesquels deux acteurs tiennent le haut du pavé, Kristin Scott Thomas et Gary Oldman, rendent crédible cette aventure très british  et improbable.

La série est très éloignée des clichés de James Bond et plus proche du gaguesque OSS 117 ou de San Antonio (notez mes références culturelles au passage). Des agents sans gadgets, patauds mais pour certains pleins de bonne volonté qui se retrouvent mêlés à une affaire qui les dépasse complètement.

Si le premier épisode bourré d’action à deux cent kilomètres heures donne l’impression de plonger dans un blockbuster hollywoodien, la suite oscille entre farce et espionnage glauque.

La saison une est fabuleuse et j’espère que la suivante tiendra ses promesses.

Raymond & Ray

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Je ne sais pas si vous avez déjà enterré votre père, mais c’est un moment bien particulier de l’existence. 

Pour ma part, j’ai hélas enterré père, mère, oncle, tante, frères, neveu, amies, alors je suis presque anesthésié.

Pourtant regarder le film Raymon & Ray m’a rendu tout chose. Il faut dire qu’au début de l’année, le jour de mon anniversaire, mon père rendait l’âme à l’hôpital à l’autre bout de la France.

Raymon et Ray sont deux demi frères, les fils d’un homme qui n’aurait jamais du être père. Deux adultes brisés par leur enfance et qui se retrouvent pour les funérailles de celui-ci.

L’un est alcoolique, l’autre ancien drogué, le premier est divorcé, le second veuf, l’un pense avoir raté sa vie, l’autre a renoncé à jouer des cuivres et vit en solitaire. Tous deux vouent une haine à leur géniteur défunt.

Je n’irai pas jusqu’à m’identifier à la souffrance de ces deux personnages de fiction qui ont vécu l’enfer, mais lorsque mon frère et moi avons traversé la France pour enterrer notre père, nous avons partagé sur la route, des épisodes peu glorieux de notre enfance. La thérapie familiale des deux derniers rescapés de l’hécatombe.

Harris, le père de Raymon et Ray était un tyran psychologique pour ses enfants et ses multiples épouses. Même mort, il arrive encore à imposer sa loi en exigeant, dans son testament, que ses deux fils creusent sa sépulture.

Au milieu du cimetière, les deux hommes armés de pelles et d’une pioche (pour les grosses pierres) creusent la tombe de leur père qui attend nu dans son cercueil en pin, couché dans le corbillard. Une longue après-midi de labeur pendant laquelle ils vont aller de surprise en surprises, comme au moment de la découverte de leurs autres demi frères.

Le film est un chemin de croix vers le deuil, peut-être également le pardon et la reconstruction de ces deux hommes brisés.

Le casting est juste fabuleux, Ethan Awke et Ewan McGregor pour les frères, Maribel Verdu en jeune belle mère et Vondie Curtis-Hall en pasteur alcoolique. Le film prend son temps, ne se vautre pas dans les clichés et évite le happy ending guimauve.

Le film m’a touché, plus que je ne saurais l’avouer ici et peut-être pas pour les bonnes raisons. Il a réveillé les souvenirs d’une semaine passée en Bretagne cohabitant avec mon frère dans un deux pièces presque en face de la maison d’enfance de notre défunt père afin de préparer ses obsèques. Les moments passés près du corps avant la mise en bière, les retrouvailles avec des proches, les rires et les tensions de ces jours passés avec un grand frère très différent de moi. Un peu comme dans le film, les retrouvailles difficiles de deux frères si différents à l’occasion du décès de leur géniteur et tortionnaire qu’ils n’ont jamais aimé.

Je ne suis pas certain que tout le monde le regardera avec le même regard que moi, certains n’y verront peut-être une farce dramatique mais, vous l’aurez compris, Raymon & Ray a fait remonter chez moi d’étranges émotions que je supposais effacées.