Comment je suis passé de Apple à Android

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A la maison on est Apple. iPhone, iPad, Apple TV, iMac. Pourquoi ? Parce c’est cher… 

  • L’iPhone parce qu’il est simple d’usage, qu’il possède une belle robustesse, qu’il est sûr et assez sexy. 
  • L’iPad parce qu’une fois que l’on a gouté à l’ergonomie de iOS on ne veut plus utiliser Androïd. 
  • L’Apple TV parce que ma box internet ne permet pas la VOD. 
  • L’iMac parce que j’en avais assez de changer de PC asthmatique tous les trois ans pour bosser avec Lightroom.

Pourtant, malgré ce culte voué à Steve Jobs, j’ai commandé, à mon grand désespoir, une tablette Android. 

Quelle crasse l’entreprise Apple m’a t’elle donc fait ? Aucune, Apple n’est pas en cause. C’est ZWO le fautif.

ZWO c’est l’entreprise chinoise qui commercialise l’Asiair, ce mini PC qui pilote la monture équatoriale du télescope. Et dernièrement ils ont déployé la version 2.12 du firmware sur leur application, celle qui tourne sur mon iPad. Et cette nouvelle version ne gère plus correctement mon boîtier photo. 

Je serai bien revenu à la version précédente du logiciel mais voilà, sur iOS on ne peut pas faire marche arrière. C’est un système fermé, sécurisé qui n’autorise pas ce genre de bidouille. Donc je suis condamné à attendre que ZWO corrige le bug.

Par contre, sur Android, la manip est réalisable. J’ai d’abord tenté d’installer un émulateur Android sur l’iMac pendant une après-midi. En fait j’en ai installé trois différents. Le premier tournant sur la machine virtuelle Parallels était tellement lent que j’ai dû renoncer à l’utiliser. Le second était un émulateur pour jeux sous Androïd et le troisième n’a jamais démarré malgré plein de mac bidouilles.

J’ai récupéré la tablette Android d’un copain pour faire quelques essais mais malheureusement celle-ci ne possédait pas suffisamment de RAM pour faire tourner le programme. Alors je me suis décidé à acheter une petite tablette Androïd pas cher. J’ai fait trois magasins : Boulanger, Auchan et Darty. Le prix plancher était de 150 € et le choix très limité. 

Alors j’ai commandé depuis le navigateur Safari de l’iMac une tablette Android sur Amazon. Une forme de double trahison qui me fait un peu honte. Ben oui, Amazon c’est mal mais après une heure et demie de vaines recherches à vélo pour trouver une tablette j’en avais marre. Et puis commander de l’Android sur une machine Apple, c’est clairement un constat d’échec dans la vie.

L’Android low cost est arrivé à la maison un soir et je me suis lancé dans les bidouilles. J’ai abaissé le niveau de sécurité applicative, téléchargé APKPure qui permet d’installer d’anciennes version logicielles et j’ai téléchargé les fichiers XAPK de versions précédentes de l’application Asiair.

La 2.1 a présenté hélas les mêmes symptômes alors je suis descendu à la 2.0. qui elle aussi posait les mêmes problèmes. Il faut bien comprendre que télécharger un XAPK c’est long comme de l’installer. Mais une fois l’application Asiair sur la tablette, il faut revenir au firmware usine du petit ordinateur pour ensuite tester la chose. Et l’application Android Asiair répond évidemment très mal, on n’est pas sous iOS, surtout avec un modèle low cost chinois, bref cela prend du temps.

Je suis descendu jusqu’à la version 1.9 que je n’avais jamais utilisée auparavant et le problème persistait. Du coup, ça ne pouvait venir que du Nikon Z6 II. Mais d’où ? 

J’ai donc vérifié tous les menus en vain. Il faut savoir que en astrophoto j’utilise le mode U3 du boîtier qui est personnalisé pour cette activité. Ça a de l’importance pour la suite. Un mode en RAW large sans compression, en manual focus sans gestion du bruit, de vignettage , de distorsion, ISO 1000 en Bulb.

En preview sur Asiair, les photographies fonctionnent. C’est lors du plate solving, la reconnaissance du ciel pour naviguer dedans, que l’ordinateur me signale un problème de format RAW. Et si je reviens en preview ensuite, le message persiste.

C’est là que j’ai eu un doute. Et si le mode plate solving basculait tout seul sur un autre réglage du boîtier ? Ça paraissait peu probable mais possible puisque l’Asiair pilote directement l’appareil. J’ai alors scruté le mode M sur le Nikon et surprise, celui-ci enregistrait les clichés en jpeg ! J’ai basculé la config en RAW et tout a soudainement merveilleusement bien fonctionné.

Du coup j’ai installé à nouveau la toute dernière version 2.12 de l’Asiair sur l’iPad, mis à jour le firmware et constaté avec amertume mêlée de bonheur que tout fonctionnait parfaitement.

Je me retrouvais toutefois avec une tablette Android neuve totalement inutile à la maison utilisée seulement pendant trois heures. Par chance, chez Amazon, il est possible de retourner ses achats et se faire rembourser intégralement. Je sais, c’est mal.

Donc voilà, je suis passé de Apple à Android pendant environ trois heures dans ma vie. Ça été dur, très dur, mais j’ai retrouvé mon iOS chéri et tout va beaucoup mieux.

Pons-Brooks 12P

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Certains se souviennent peut-être que je me suis remis à l’astronomie l’an passé à cause du passage d’une comète. Cette année, Pons-Brooks 12P, la comète du diable, revenait après 71 ans d’absence nous rendre visite au mois d’avril.

Depuis qu’elle est est visible l’horizon, il n’y a eu que deux nuits où le ciel était clair en Alsace et plus les jours avançait, plus la comète se retrouvait basse sur l’horizon, de plus en plus près du soleil couchant.

Jeudi dernier, le ciel est devenu limpide comme rarement en Alsace, même en plaine. A 17h30, équipé de la monture ZWO AM5, de ma nouvelle lunette Sky Watcher 72ED et du Nikon Z6 II, je suis parti pour le Champ du Feu en voiture.

Pas de chance, la route habituelle était coupée et j’ai dû faire un détour par Grendelbruch pour monter au sommet. Si j’avais su que ce ne serait que le premier des déboires de la soirée, je serai sans doute allé me coucher.

Là haut un astronome amateur installait déjà son télescope pour une longue nuit d’observation. J’ai fait de même un peu plus loin après avoir discuté quelques minutes avec lui. Mise en station de la monture, fixation de la lunette, du correcteur de focales, des bagues et de la batterie. C’est au moment d’installer l’appareil photo que je me suis apperçu que la bague T2 permettant de relier l’appareil photo à la lunette n’était pas dans le sac. Damned !

Mon voisin avait bien une bague T2 mais pour Canon, par pour Nikon Z. Du coup j’ai tout remballé et suis redescendu vers la maison.

Mon épouse surprise m’a vu rentrer comme une trombe à 20h, lui faire un bisou, courir à l’étage chercher la bague T2 et repartir avant qu’il ne fasse nuit. La comète était visible jusque 21h30, pas question de trainer. Pas question non plus de retourner au Champ du Feu, je n’avais plus le temps, alors je me suis installé en plaine, sur une butte près du village de Innenheim.

Le soleil se couchait à peine lorsque je fus prêt. La lune, Jupiter et la comète Pons-Brooks formaient un triangle parfait à l’horizon. Le ciel était limpide, sans turbulences, même à l’horizon, même si je n’étais pas en altitude, j’avais des chances de réussir quelques belles images.

J’ai allumé la batterie, l’iPad, la monture et l’Asiair, ce petit ordinateur qui me permet de piloter la monture, de la pointer vers les objets, de la guider pendant les photographies et de récupérer les images réalisées par l’appareil photo.

C’est là que le logiciel à lancé une nouvelle mise à jour manifestement pas suffisamment testée. Si le logiciel semblait fonctionner correctement, il ne dialoguait de manière optimale plus avec mon Nikon Z6 II. Impossible de faire du plate solving, c’est à dire de la reconnaissance d’étoiles pour bien se positionner, impossible de photographier sans déclencher un message d’erreur bloquant, bref la cata. Et vu que je suis sur iOS, impossible de revenir sur la version précédente du logiciel.

Seule solution, travailler à l’ancienne. J’ai débranché l’appareil photo de l’Asiair, et j’ai pointé la cible au jugé par tâtonnements. J’ai tout de même fini par tomber sur la comète et u lancer quelques photographies, mais de 30 secondes de pause maximum.

J’ai tout de même réussi à faire quelques photographies de la lune et la comète (Jupiter ne tenait pas dans le champ de la lunette avec ses deux voisines) avant que Pons-Brooks ne se cache derrière les Vosges.

C’était la première sortie de la lunette Sky Watcher, celle que je vais emmener dans le sud de la France pour les vacances. Malgré quelques problèmes, j’ai quand même pu la photographier cette fois. Reste le problème de l’Asiair qui n’est pas résolu. Je travaille actuellement sur des solutions de contournement comme utiliser la lunette guide comme caméra pour le plate solving et j’envisage sérieusement l’achat d’une tablette Androïd pour m’affranchir du problème des versions logicielles.

ZWO AM5

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Voila un titre peu racoleur sauf pour une petite minorité de nerds fondus d’astronomie. 

On parle ici d’une monture de télescope, une monture équatoriale, c’est à dire qui compense le mouvement de rotation de la terre. 

Les montures sont des équipements en fonte assez lourds et encombrants doublés d’un trépied en aluminium et de contrepoids. Ma monture actuelle, la AVX pèse trente cinq kilogrammes sans l’instrument et avec un contrepoids de cinq kilos à peine suffisant pour faire de la photographie.

J’essaye d’utiliser depuis peu un téléobjectif pour réaliser des photos de galaxies et nébuleuses sur une monture, un setup plus simple et lumineux à champ large pour capturer des objets comme la galaxie d’Andromède.

Pendant que l’appareil empile des photographies, j’aimerais bien faire de l’observation visuelle avec le télescope histoire de profiter à fond des rares nuits étoilées alsaciennes. Du coup, l’acquisition d’une seconde monture s’est imposée à moi. J’avais repéré une monture Sky Watcher HEQ5 finement calibrée sur Leboncoin à un prix raisonnable. Elle aurait parfaitement fait l’affaire.

Mais voilà, déjà que descendre le télescope du premier étage avec la monture prend près d’un quart d’heure et me ruine le dos, mais répéter l’opération deux fois risque de me clouer rapidement dans un fauteuil roulant. On parle ici d’une centaine de kilos à transporter à chaque fois tout de même.

Alors j’ai commencé à zieuter du côté de la monture ZWO AM5 dont j’avais entendu parler sur Astronomie Pratique. ZWO c’est la société qui fabrique l’Asiair et ma caméra de guidage. Leur monture, l’AM5 pèse cinq kilos et est capable de porter 13 kilos de charge sans utiliser de contrepoids. Le trépied associé, le ZWTC40 est en fibre de carbone et pèse quant à lui moins de trois kilos. Oui, on parle de huit contre trente-cinq kilos. C’est énorme !

Mais la qualité principale de la monture ZWO AM5 tient surtout à sa précision, une erreur période inférieure à 20 secondes d’arc. Évidemment, il y a un hic. Le prix. La monture HEQ5 coûte dans les 1300 euros neuve. La AM5, le double et sans le trépied. Ça devient tout de suite un autre budget.

Par chance j’avais encore quelques économies de côté et le gouvernement vient de nous verser une prime miraculeuse dernièrement. Pour boucler le budget, sans taper dans les ressources vitales, il me manquait 500 euros. Et ça tombait bien puisque je voulais me séparer de mon boîtier photo Lumix GX9 que je n’utilise plus beaucoup. Alors j’ai passé une annonce sur Leboncoin et en 24h j’avais vendu le matériel. Le budget était bouclé.

Restait à commander la monture. Sur les boutiques en ligne, où j’ai l’habitude de commander, la monture était en rupture de stock. J’ai contacté directement le constructeur pour connaître les disponibilités et les taxes douanières auxquelles s’attendre mais je n’ai pas reçu de réponse. Enfin si mais trop tard. Par chance, miraculeusement, chez Astroshop.de, le produit est devenu disponible et même s’il était légèrement plus cher, je n’ai pas hésité une seconde.  

Sur la monture AM5 tout est prévu pour recevoir l’écosystème ZWO. Une queue d’aronde pour fixer l’Asiair, deux vis pour attacher la lunette guide, une sortie 12 V, un joystick de pilotage et une valise pour transporter la monture. Ce dernier point peu sembler futile, n’empêche c’est super agréable d’avoir cet accessoire en prime.

Je peux transporter la monture et le trépied d’une main, même avec le téléobjectif fixé dessus et installer le tout au fond du jardin sans effort.

Maintenant je vais devoir presque tout réapprendre. C’est une monture sans viseur polaire ni Goto pour la mise en station. Elle se pilote en Wifi via une application et avec l’Asiair que je commence à peine à maîtriser. Mes prochaines sorties astronomiques risquent d’être intéressantes.

D’ailleurs, mardi dernier, le ciel était magnifique pour la première fois depuis très longtemps. J’ai chargé la voiture le midi avec les deux montures et suis parti au champ du feu tester le matériel à 16h. A 17h j’étais au sommet du monde, le soleil venait de se coucher et j’ai commencé par régler mon alignement polaire à l’aide du logiciel intégré dans l’Asiair. Le ciel était magnifique, limpide, il faisait cinq degrés de plus qu’en plaine, une nuit idéale pour les étoiles. Et même si je travaillais le lendemain, j’avais bien l’intention de rester là jusqu’au petit jour.

Mais après quelques secondes de manipulation, la monture ne répondait déjà plus du tout. Le câble USB entre l’Asiair et la monture venait d’être broyé par le mécanisme surpuissant. J’avais mal passé ma connectique autour du pied. Faute d’un second câble USB A USB B dans ma mallette, j’ai tout remballé et suis redescendu sur Strasbourg. Deux heures de route pour rien et une nuit d’observation gâchée.

Arrivé à la maison, j’ai vérifié qu’il n’y avait pas d’autres dégâts, genre une prise USB endommagée ou pire. Par chance, seul le câble était fichu, alors une fois remplacé, je suis allé dans le jardin sauver le peu que je pouvais encore de ce beau ciel étoilé.

M 42 d’Orion

La nébuleuse d’Orion se levait à l’Est, une cible idéale pour des premiers essais. J’ai laissé la monture et mon 500 mm travailler de concert pendant une cinquantaine de minutes, vingt-cinq photos de deux minutes chacune empilées ensuite avec le logiciel Siril et développées enfin sous Lightroom. Pour une première photo, c’est déjà pas mal.

Live stacking

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Après des débuts difficiles, un long apprentissage pour rattraper des années sans pratique, je vais enfin pouvoir me lancer dans l’astro photographie. Je n’avais pas déjà écrit que j’en faisais un peu ? Ben en fait, juste un peu.

L’étape une fut d’acheter un instrument, certes pas le plus adapté à la photographie de la voute céleste, mais un instrument.

Ensuite, il fallut comprendre comment fonctionnait la monture motorisée, moi qui n’avait connu qu’une monture Pierre Bourges avec un télescope Newton de 200 mm.

L’alignement polaire, par exemple, m’a demandé quelques efforts pour que l’instrument pointe correctement les objets et continue à les suivre au cours de la nuit.

Puis j’ai fixé un appareil photo au foyer du Celestron et tenté mes premières images. 

J’espérais réaliser des poses de plus de trente secondes mais dès la moitié de ce temps de pose j’obtenais un filé d’étoiles sur mes images, ce qui n’était pas le but poursuivi. C’est là que j’ai compris les limites d’une monture comme la mienne avec une optique ouverte à f/10.

J’ai alors équipé mon installation d’un ordinateur et d’une caméra pour réaliser un auto guidage fin de la monture. Simple sur le papier, la solution s’est révélée très complexe au final.

Il fallait déjà fixer l’Asiair à la monture ou au télescope et ni l’une ni l’autre n’avait ce qu’il fallait pour ça. Ce fut le début du bricolage. D’abord un écrou fixé dans un pas de vis pas vraiment adapté, ensuite un premier support instable en PLA, un second déséquilibrant l’installation, puis un troisième nettement plus fonctionnel. Heureusement que mon fils possède plusieurs imprimantes 3D.

Pour simplifier et complexifier le problème, j’ai laissé tomber le Celestron 8 ouvert à f/10 pour utiliser une focale nettement plus raisonnable. En astro photographie, beaucoup recommandent les lunettes de 400 mm apochromatiques ouvertes à f/4 ou f/5. Sauf que cela coûte cher, très cher.

Alors j’ai sorti mon objectif 500 mm ouvert à f/5.6 pour voir si je pouvais l’utiliser comme instrument principal. J’avais la queue d’aronde adaptée pour la monture, restait à fabriquer un support pour fixer l’Asiair, la lunette guide et la caméra. Après plusieurs itérations avec mon fils aîné, nous avons accouché d’un nouveau support acceptable qui ne déséquilibre pas la monture.

Il fallait ensuite comprendre le fonctionnement de l’Asiair, le paramètrage de l’auto guidage, les réglages du boîtier photo pour réussir un premier suivi d’objet et les clichés. 

Malgré plein d’essais, mon appareil résistait aux commandes de l’ordinateur, ne réalisant qu’une photo sur deux et s’interrompant en pleine série sans raison avec un message incompréhensible.

Étant donné qu’à chaque tentative je devais sortir le matériel dans le jardin et disposer d’un ciel clair, toutes ces expérimentations m’avaient déjà pris deux mois de patience.

J’ai alors décidé de résoudre le problème à la maison. J’ai simulé un ciel étoilé avec un cache percé de trous très fins et j’ai couplé l’Asiair au boîtier photo. Après quelques heures de tests par élimination, j’ai enfin trouvé la fonction qui posait problème et l’appareil a lancé un premier empilement sans interruption.

Du coup, dès qu’il a fait presque beau, disons entre deux grosses averses, j’ai sorti le setup au fond du jardin et j’ai pointé la monture vers la galaxie d’Andromède. Après une longue mise en station et une heure de patience, j’avais obtenu quarante neuf clichés de soixante secondes chacun.

Reste à maîtriser le logiciel Siril pour empiler les images, réduire le bruit et améliorer le rendu pour obtenir un visuel un temps soit peu artistique. Parce que, tant qu’à photographier le ciel, j’aimerais que le résultat soit un minimum esthétique.

Asiair Plus

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J’ai donc équipé mon télescope d’un ordinateur pour gérer le pilotage, la photographie et le guidage de la monture. Je pensais me simplifier la vie mais pour l’instant je galère comme pas possible. 

L’ordinateur en question est un Asiair Plus 32 couplé à une caméra de guidage ZWO 120 Mini et le Nikon Z6. Beaucoup de câbles… L’idée était d’assurer un guidage fin du télescope puisque manifestement, avec un Schmitt Cassegrain ouvert à f/10, c’est compliqué.

Mes deux premières tentatives se sont soldées par des manœuvres incompréhensibles et dangereuses du télescope. La monture, au lieu de pointer l’objet demandé, s’égarait dans la voute céleste à la recherche de je ne sais pas quoi. Je me suis même retrouvé avec le tube pointé vers le sol. Bref.

Après avoir suivi un excellent tuto sur Youtube, j’ai modifié la manière d’alimenter la monture qui passait initialement par l’Asiair. Car d’après les informations glanées ici ou là, il semblerait qu’il faille d’abord mettre en station la monture puis allumer l’Asiair et non l’inverse. N’empêche que ça ne fonctionnait pas, jusqu’à que je comprenne que l’ordinateur utilisait le boîtier photo pour se repérer dans le ciel, et comme il réalise des clichés de courte durée, il est nécessaire de booster les ISO pendant cette phase. Et la miracle, l’Asiair a pointé les objets demandés avec une excellente précision.

Par contre l’autoguidage apportait plus d’erreurs à la monture que sans l’utilisation de la caméra. Mes photos en autoguidage ressemblaient a des filés d’étoiles merdiques. C’est là que j’ai trouvé un autre tuto, en français pour le coup, sur l’autoguidage. Un tuto pour « débutant » heureusement car je n’en ai pas compris la moitié avec ses formules, calculs et explications. Par contre, j’ai bien compris que je l’y prenais comme un manche. Vous savez cette habitude de ne pas lire la notice et d’essayer tout de suite, quitte à faire après quelques ajustements. Ben en astronomie, mieux vaut lire la notice.

Le dernier test, un dimanche soir frisquet, était nettement plus prometteur. Après une rapide mise en station, la monture a pointé la galaxie d’Andromède du premier coup et l’autoguidage a fonctionné également. J’ai fait une dizaine de clichés de trente secondes sans filé d’étoiles, un record, par contre l’Asiair semblait avoir des problèmes de dialogue avec l’appareil photo. Je pensais que cela venait du wifi de l’iPad puis du câble USB mais je pense que c’est lié à la mise en veille du boîtier.

Dans le même temps, j’ai commandé une pièce imprimée en 3D à mon fils pour fixer l’Asiair directement sur la monture afin d’y accrocher une nouvelle lunette guide ZWO. L’idée c’est de monter mon APN avec un objectif 500 mm ouvert à f/5.6 au lieu du télescope 2032 mm ouvert à f/10 et de piloter l’ensemble via l’Asiair. Cela en ferait une lunette pour l’astrophoto d’assez bonne qualité à moindre coût.

Le déport de l’Asiair sur le côté avec la lunette guide posée dessus s’est révélé une très mauvaise idée. La monture était complètement déséquilibré en déclinaison rendant impossible n’importe qu’elle recherche d’objet dans le ciel, même après un très bon réglage. J’ai dû renoncer à la petite pièce en PLA conçue par mon fils et opter pour un bricolage plus hasardeux qui remet l’Asiair et la lunette guide au centre de gravité de la monture.

Y a plus qu’à tester…

Des pelotes de câbles

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Je viens d’équiper le télescope d’un ordinateur de pilotage. C’est un petit boîtier rouge long de dix centimètres et épais de trois doté de quatre ports USB, d’une prise RJ 45, de quatre sorties d’alimentation et d’une entrée secteur. 

Ce mini ordinateur sans disque dur peut piloter des caméras, la monture, l’auto focus, gérer l’empilement des photos et assurer le guidage du télescope lors de poses longues.

De base, la monture était déjà branchée de partout. Un câble d’alimentation, un câble pour l’ascension droite et un autre pour la raquette GoTo. C’est déjà assez fun à brancher dans le noir.

Maintenant, avec l’Asiair (c’est le nom de ce petit ordinateur), je passe à une autre échelle. La caméra fixée sur la lunette guide est reliée à l’Asiair avec deux câbles, un USB et un RJ 45. L’appareil photo est lui-même branché à l’ordinateur avec un câble de déclenchement spécifique et un USB 3. L’Asiair est lui-même relié au GoTo via un autre câble USB. La monture est alimentée par l’Asiair et lui puise son énergie dans une batterie douze volts. Je ne parle même pas de la clé USB qui va servir de mémoire de masse.

Trois câbles USB partent de l’Asiair, plus un cable RJ 45, un câble de déclenchement, deux câbles d’alimentation et la monture est elle-même reliée avec deux autres câbles. Cela fait au final huit câbles qu’il faut brancher et qui pendouillent ensuite autour du télescope, des câbles qui ne doivent pas s’entortiller lorsque la monture bouge pour trouver un objet où compenser la rotation de la terre sinon c’est la catastrophe.

Outre les câbles, il faut maintenant que j’apprivoise le logiciel de l’Asiair. J’ai réussi à faire fonctionner la caméra guide, non sans mal, à piloter le Nikon Z6 II, à bouger la monture, à lancer un suivi d’étoiles et à utiliser le catalogue des objets. Par contre, impossible de trouver une galaxie ou nébuleuse à partir du logiciel, sans doute à cause d’un problème de réglage de l’APN. Bref, c’est compliqué mais je viens de tomber sur un excellent tuto en anglais que je vais suivre à la lettre.