Notre bilan carbone 2023

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A l’heure de la COP 28 présidée par un magnat du pétrole, il est l’heure de vous révéler notre bilan carbone 2023.

Malgré une flambée des prix du gaz cette année et grace à un redoutable ascétisme, nous avons réussi à baisser notre facture de chauffage, donc à consommer beaucoup moins que prévu. L’hiver a été pourtant relativement froid avec quelques jours à moins 10, mais en fixant le thermostat à 17 lorsque nous sommes dans la maison (15 la nuit et le reste du temps), en portant de gros pulls et des chaussettes épaisses, nous avons survécu.

Le rez de chaussée est maintenant équipé de nouveaux doubles vitrages antibruit et thermiquement plus efficaces qui devraient encore faire baisser la facture. Seul hic, ils sont en PVC (nous n’avions vraiment pas le budget pour du bois) donc bof.

Les appareils électriques non vitaux ont été débranchés comme la box pendant la nuit, la console, la télévision et je fais depuis longtemps la guerre aux pièces vides éclairées. 

La conséquence de toutes ces adaptations au réchauffement climatique, c’est que nous vivons dans une maison froide et sombre en hiver, étouffante en été.

Nous n’avons fait que 10 000 kilomètres en voiture (ce qui est encore beaucoup trop) sachant que nous avons dû réaliser quelques aller-retours à Lyon pour installer notre petit dernier ainsi qu’un grand week-end road movie dans la même région pour voir des oiseaux. Le reste, 7000 kilomètres représentent des promenades dans la région et les courses. Cela représente presque 20 kilomètres par jour tout de même.

Pour les trajets au travail c’est toujours le vélo sauf le jour des courses et quelques accidents climatiques dévastateurs. Sinon j’utilise beaucoup mes pieds. 

Nous avons tout de même pris deux fois l’avion pour partir en vacances, et ce dans la même année, des courts courriers pour l’Italie à chaque fois. Mais si je ne cède pas au moins une fois par an, ma femme me quittera c’est sûr !

Question déchets, en plus du composteur au fond du jardin, nous trions tous nos emballages aujourd’hui. Sans être au zéro déchet loin de là, nous jetons environ 30 litres à l’incinérateur tous les deux semaines au lieu de six fois plus auparavant. Après, ce qui est fait du recyclable reste un autre problème.

Question alimentation, sous la pression de notre petit dernier, nous avons renoncé à la viande bovine comme au porc. Nous ne mangeons plus qu’un peu de poulet et de canard, une viande moins gourmande en eau et au bilan carbone bien meilleur. 

Nous mangeons bio, local, du jardin idéalement, bien que cette année je n’ai pas récolté grand chose à cause de la sécheresse. 

En parlant de sécheresse, je n’ai arrosé qu’avec l’eau pluviale, j’ai installé des gouttes à gouttes pour les cultures, j’ai laissé l’herbe pousser et je n’ai taillé les haies que début août pour préserver la nidification.

Là où cela ne va pas du tout, ce sont les dépenses compulsives réalisées en 2023. J’avoue, cette année j’ai fait fort avec un télescope, une tablette, un nouveau boîtier photo et une seconde monture équatoriale. Que des objets hi tech superflus manufacturés en Asie consommateurs de terres rares, transportés en porte-containers et fabriqués par des petits n’enfants. Oui je grossis un peu le trait volontairement mais pas tant que ça en fait.

Mais mon empreinte carbone est également liée à mon travail. J’ai beaucoup roulé en 2023. 6500 kilomètres, 1500 en train, 5000 en voiture mais dont 4000 en électrique. Bref ‘seulement’ 1000 kilomètres en véhicule thermique.

A coté de cela j’ai baissé le chauffage des dix centres sous notre responsabilité à 19 degrés, installé une borne de recharge électrique, respecté les consignes de vitesses (110 km/h sur autoroute et 100 sur quatre voies), changé les éclairages anciens pour des LED avec détecteurs dans trois nouveaux sites, remplacé trois chaudières à gaz par du chauffage urbain et une chaudière à pellets, limité le nombre de ballons d’eau chaude en fonctionnement, éteint les éclairages extérieurs, installé des poubelles de recyclage, bridé les climatisation à 26 degrés, favorisé l’usage du vélo (atelier réparation, abris) et passé des marchés avec des clauses éco responsables. Bref, j’ai suivi les instructions de notre ministère.

Notre bilan carbone est de 7,3 tonnes de CO2 par an. Peut mieux faire. Idéalement il faudrait arriver à 2 tonnes par personne ce qui va être complexe avec notre vieille maison. On peut déjà baisser côté transports.

Pour l’année prochaine, l’objectif est d’arrêter d’acheter des trucs inutiles, de voyager plus près et de rouler encore moins. Cela devrait être possible grace à notre perte de pouvoir d’achat car notre petit dernier reprend ses études et que cela va nous coûter une blinde. 

Je crois une fois de plus que l’éco responsabilité passe par la décroissance soutenue moralement par la baisse du pouvoir d’achat. Et pour Noël, nous avons opté pour un seul modeste cadeau par personne, genre livre ou disque. Finie l’orgie.

Vivons pauvres, nous sauverons la planète, enfin peu-être…

Le pire, c’est que l’on s’habitue

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L’être humain possède une forte résilience.

Je suis né et j’ai vécu en Bretagne plus de vingt années, une terre où la température moyenne avoisine les 15 degrés avec un très faible écart type. En d’autres termes il ne fait jamais chaud sous le crachin.

Après deux années dans la fournaise toulousaine, trois dans la grisaille parisienne, je suis arrivé en Alsace avec ses hivers glacés à moins vingt degrés et ses étés lourds à plus trente.

L’été a débuté cette année le 1er juin avec plusieurs épisodes très chauds. Sorti de quelques rares orages, pas une goutte n’a mouillé le sol poussiéreux, une sécheresse qui dure depuis le début janvier.

Le matin, le mercure dépasse déjà ma température de confort, l’après-midi elle est deux fois plus élevée.

Au réveil, j’ouvre toutes les fenêtres en grand pour perdre quelques calories. Avant que le soleil ne frappe les vitres, je referme les volets et quand la température extérieure dépasse celle de la maison, je ferme les fenêtres encore ouvertes.

Je me couche très tard (par rapport à d’ordinaire), je me lève très tôt et à l’heure brûlante, je fais une sieste réparatrice. Je mange peu, froid, quelques crudités, un régime crétois qui m’a fait perdre cinq kilos depuis le printemps, par contre je bouche mes artères avec des glaces et de la bière pas trop forte pour éviter de tituber dans la rue.

Il y a quelques années, j’étais en véritable souffrance l’été, alors que les canicules étaient l’exception. Je ne dormais pas, je végétais dans la maison, le nez sur le ventilateur. Aujourd’hui je vis certes au ralenti, mais je fais quand même des choses et je n’ai pas cédé à la tentation de la climatisation comme bien des connaissances.

Je me suis habitué.

Tout cela ne va faire qu’empirer, ne nous mentons pas. La fréquence des canicules va s’accroître, les températures maximales vont battre de nouveaux records quotidiens, mensuels, annuels et le nombre d’événements violents va exploser.

Mais l’homme est résiliant. Il va s’adapter. Et c’est bien là le problème. Car au lieu de nous adapter, même si c’est nécessaire, nous ferions mieux de prendre d’urgence des mesures pour endiguer la catastrophe.

Extrapolations

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Voici enfin une série Apple qui aborde le thème du réchauffement climatique et ses conséquences. Huit épisodes, qui se déroulent de 2037 à 2070 et pendant lesquels nous suivons des personnages confrontés à la plus grande catastrophe qui menace notre civilisation. 

Au début de chacun des épisodes, une année et un graphique affichent l’évolution du taux de CO2 dans l’atmosphère, de la population mondiale, l’augmentation de température moyenne, le nombre de réfugiés…

Parce que oui, ne nous mentons pas, les choses ne s’améliorent vraiment pas.

Dans Extrapolations, les scénaristes racontent les conséquences du réchauffement climatique : extinction des espèces, montée du niveau de la mer, migrants climatiques, embolie thermique, nouvelles pathologies, tentatives désespérées de modifier l’atmosphère terrestre pour résister.

Ce n’est cependant pas une série catastrophe. Elle nous montre des personnes vivant au quotidien, affrontant les humeurs du climat, gérant les alertes, assistant impuissants à la disparition des derniers mammifères marins.

Au fil des épisodes plusieurs thèmes sont évoqués comme l’extinction des espèces, la reconstruction génétique, la monté des océans et le sauvetage de ce qui peut l’être dans certaines villes côtières, le génie climatique, les maladies nées du réchauffement, ceux qui choisissent de quitter le monde devenu invivable pour une réalité virtuelle et enfin, l’écocide, un jugement pour crime contre la planète.

La série est intelligente et ne donne pas vraiment de leçon, elle imagine les prochaines années de notre planète et la manière dont nous pourrions survivre et sincèrement, ça ne fait pas envie. Mais ça, vous auriez pu vous en douter… Il suffit de lire le dernier rapport de GIEC ou de participer à la consultation l’état pour préparer à un réchauffement à +4 degrés.

Quarante-deux

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La réponse à toutes les questions de l’univers est 42. 

J’avoue que je me suis longtemps demandé pourquoi. J’ai lu comme tous les geeks H2G2 ou Le Guide du Routard Galactique renommé depuis pour de mauvaises raisons, le premier succès de la carrière de Douglas Adams. Je n’avais pas vraiment compris ce 42, mais ça m’avait faut rire.

Aujourd’hui je connais la réponse. C’était si simple. Au début du roman de Douglas Adams, la Terre est purement et simplement annihilée pour faire place à une autoroute spatiale.

C’est ce qui va se produire lundi prochain. L’Alsace sera détruite, pas par des aliens, mais par la faute à la connerie humaine. 

Lundi prochain, les modèles météorologiques prévoient 42 degrés Celsius à Strasbourg. La fin du monde pour un petit gars né sur la côte nord de la Bretagne, dont le métabolisme est entraîné à respirer entre 10 et 25 degrés.

La faute à qui ? Au réchauffement climatique bien sûr ! 

Après une caniculette en juin, on attaque les choses sérieuses en juillet. Vous n’avez pas l’impression que cela arrive de plus en plus souvent ? Ceci dit, cela fait un petit moment que l’on en parle du réchauffement climatique mais j’ai l’impression que personne ne veut y croire vraiment.

Je ne parle même pas des politiques qui font à peine semblant de décider des demi-mesures, je parle de vous, amis lecteurs, qui ne voulez pas prendre conscience du problème. 

Vous pensez être trop vieux pour en subir les conséquences ? Vous pensez que vos enfants règleront le problème ? Vous prendrez de bonnes résolutions après vos vacances à New-York ? Vous pensez que c’est aux autres de donner l’exemple ? Vous-vous en foutez ?

Ok, je l’avoue. Ce n’est pas parce que vous ne prendrez plus l’avion, que vous changerez votre chaudière au mazout par une pompe à chaleur, que vous roulerez en voiture électrique et que vous mangerez du tofu à la place du bœuf que l’on évitera le pic de chaleur lundi prochain. Ça ne marche pas comme ça. Par contre, si tout le monde fait un gros effort, gouvernement compris, on a peut-être une chance d’éviter le pire vers le milieu du siècle.

La belle saison

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L’hiver est bien terminé, d’ailleurs , l’a-t-on vu passer ? Le mercure dépasse les 30 degrés à la mi mai. Tout va bien. 

C’est la saison des apéros en terrasse, des barbecues et des soirées dehors. Les bricoleurs reprennent leurs activités, les chiens aboient, la caravane passe.

Les peuple est à la fête, le beau temps est enfin de retour, mais sérieusement 31 degrés en mai, cela n’est pas normal. 

Comme disait très justement une personne sur Internet, il serait bon que les journalistes cessent de se réjouir lors du bulletin météo de ces belles journées ensoleillées. Ça n’est pas une bonne nouvelle. C’est la preuve que le réchauffement climatique gagne du terrain. 

Les gens font installer des climatisations dans leurs logements, j’y songe moi même tant je souffre lors des canicules. Beaucoup d’électricité consommée et de l’air chaud rejeté dans l’atmosphère bouillante, la meilleure manière d’accélérer l’embolie climatique.

Les seuils de températures mortelles pour l’homme ont été dépassés en Inde et au Pakistan. Le niveau des mers monte inexorablement et d’anciennes capitales sont sous les eaux. Pendant ce temps, nous bâtissons des EPRs pour produire plus d’électricité afin de charger nos voitures électriques, alimenter les climatisations et fabriquer de l’aluminium pour envoyer des touristes dans l’espace.

Par chance, nous avons trois ministres en charge du problème cette fois. La première ministre en chef Elisabeth Borne, Amelie Montchalin, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires et Agnès Pannier-Runacher à La transition énergétique. J’espère qu’elles s’entendent bien sinon ce sera encore une jolie cacophonie. Ceci dit, les ministres ne suffisent pas, il faut une vraie volonté derrière, on l’a vu avec le Petit Nicolas.

« CE QUINQUENNAT SERA ÉCOLOGIQUE OU NE SERA PAS »

Pour bien comprendre

Ce n’est pas moi qui l’écrit mais le GIEC, la Terre se réchauffe depuis le début de l’ère industrielle, et le phénomène va en s’aggravant. Selon les projections, nous pourrions voir la température moyenne de l’atmosphère augmenter de 0.2°C à 3.3°C d’ici la fin du siècle selon les scénarios. Je ne vous demande pas de me croire sur parole mais plutôt de lire le Résumé à l’intention des décideurs du rapport GIEC dans sa version française.

Pourquoi tant d’écarts entre les cinq scénarios proposés ? Un des scénario (en orange) part du postulat que nous cessons tout de suite de produire des gaz à effets de serre (plus de moteurs thermiques, voitures, camions, bateaux, avions, plus de centrale à charbon, plus de chaudière à fioul et gaz), bref ce n’est pas gagné. En rouge, nous continuons gaiment nos conneries.

Vous me direz, 3.3°C c’est peanuts, entre l’hiver où il fait -5°C et l’été où ça cogne à 30°C, il y a trente-cinq degrés d’écart, alors trois degrés de plus ou de moins… Oui mais non, on parle ici de températures moyennes. La température moyenne en France en 2020 était de 14°C. Si nous prenons l’hypothèse pessimiste, elle pourrait aller jusqu’à 17,3°C. Trois degrés de plus en moyenne peuvent avoir des conséquences catastrophiques, fonte des glaciers, du permafrost, de la banquise, changement de circulation des courants marins, augmentation des phénomènes violents comme les cyclones.

Elévation du niveau de la mer en 2050

Vous me direz, vous ne vivez pas sur la banquise et les cyclones c’est pour les autres. Oui mais non. La fonte de la banquise entraine l’augmentation du niveau de la mer, donc la disparition de zones habitables (New York, une partie des Pays-Bas). Vous pouvez chercher votre plage préférée sur Climate Central pour voir ce qu’elle deviendra en 2050. Les courant marins eux régulent énormément notre climat comme Le Gulf Stream qui donne à l’Europe un climat tempéré ou El Nino et La Nina qui affectent les régimes de précipitations. Pour les cyclones, ouf, nous sommes épargnés. Ben non justement, en mer Méditerranée il y a ces Médicanes comme Ianos en 2020.

Plus près de nous il y a les sécheresses, les canicules, les fortes précipitations, les supers orages, tous ces phénomènes violents et rares qui deviennent de plus en plus fréquents avec le réchauffement climatique. Vous pouvez par exemple consulter le site des Pluies Extrêmes de Météo-France pour vous faire une idée.

Alors bien entendu, vous pouvez dire, tout ça c’est des conneries, on nous enfume comme pour le COVID-19, les températures n’augmentent pas. En fait si, regardez :

Voici l’augmentation de la température moyenne en France depuis 1900. On part d’une température moyenne calculée sur trente ans, ce que l’on appelle une normale (1961 à 1990) et on calcule l’écart à cette température pour chaque année depuis 1900. En bleu c’est plus froid, en rouge, c’est plus chaud. Regardez ce qui se passe depuis 1990, c’est rouge tous les ans. Et ça ce sont des mesures, vous pouvez même récupérer les données et faire les calculs vous même si vous doutez encore.

Et puis n’avez-vous pas remarqué que les hivers sont plus doux et les étés plus chauds ? Oui je sais, ce printemps a été particulièrement frais cette année, mais cela n’enlève rien à la tendance générale climatique. Et puis, la fin du printemps 2021, moi je l’ai trouvé plutôt caniculaire, pas vous ?

Il y a des hauts et des bas par rapport à la moyenne des températures, des petits incidents, plus froids en bleu ou plus chauds en rouge, mais qui ne remettent pas en question l’augmentation de la température planétaire globale.

Quelle est la cause du réchauffement climatique ? La Terre se rapproche du soleil ? Non. C’est lié à l’activité solaire ? Non plus. Enfin je ne suis pas astronome même si ça m’intéresse mais d’autres scientifiques se sont penchés sur le problème. « L’activité du Soleil ne peut donc être le facteur dominant de ce réchauffement, même si des corrélations entre l’activité solaire et certaines variations à court terme de la température terrestre ont été mises en évidence, qui pourraient être le signe d’un couplage. », le pouvez lire le rapport de l’Académie de Sciences si vous avez un doute. Alors c’est quoi ? C’est lié au pêts des vaches ? Oui entre autre. C’est lié aux gaz à effet de serre et le méthane (les prouts) en est un.

Voila ce que montrent les statistiques (source GIEC), quand les émissions de C02 augmentent, la température augmente. C’est ce que l’on appelle une corrélation statistique, un peu la corrélation entre la consommation de bière et le développement d’un bidon au fil des années.

Alors vous me direz, on peut faire tout dire aux statistiques, oui effectivement, lorsque l’on utilise pas des ensembles de données significatifs ou qui comprenant des données erronées ou biaisées. Mais là pour le coup l’Organisation Mondiale de la Météorologie dispose de données quotidiennes fiables sur plus d’un siècle et sur la Terre entière alors voila quoi, l’échantillon statistique est suffisamment grand et de bonne qualité, j’en sais quelque chose, j’ai travaillé à collecter ces données et à les valider.

Bon si ça se réchauffe vraiment, que peux-t-on faire ? Installer des climatisations pour rendre ça supportable ? Non ça c’est juste crétin. Les clims rejettent de l’air chaud et consomment beaucoup d’énergie. Elles ont tendance à augmenter le phénomène d’ilot de chaleur urbain, c’est à dire ces zones de plus fortes chaleurs dans les zones habitées. Nous allons donc devoir faire avec l’augmentation des températures, s’adapter, fermer les volets la journée, aérer tôt le matin, au minimum de température, éviter de bétonner les sols, planter des arbres pour ombrager les rues, végétaliser les toits et les façades.

Il va surtout falloir réduire notre consommation en énergies fossiles afin de diminuer notre production de CO2. Le pétrole, le gaz, le charbon, les constructions en béton. Remplacer le pétrole par l’éolien, le solaire et l’hydroélectrique est une douce utopie, du moins pour l’instant, car nous consommons trop et ces installations ne possèdent pas que des bons côtés, loin de là. Je ne dis pas qu’il faut arrêter les énergies « vertes », mais plutôt que nous devons réduire notre consommation énergétique.

La grande solution que nous font miroiter les industriels et politiques est la voiture électrique. Ok, d’après le Parlement européen la voiture individuelle représenterait 43% des émissions de CO2 en Europe pour les transports. C’est pas mal. Mais avec quoi allons-nous faire rouler les voitures électriques, avec de l’électricité non ? Et avec quoi va-t-on produire de l’électricité, nos éoliennes, du charbon ?

Je ne parle même pas de l’impact carbone de la construction d’une voiture électrique car tout le monde n’est pas d’accord mais vous pouvez lire cette article. « la fabrication d’une voiture électrique pèse plus lourd en bilan carbone : 32 g/km éqCO2 pour la Mercedes Classe C 220d, contre 51 g/km éqCO2 pour la Tesla Model 3, dont 23 grammes pour la batterie de 75 kWh de capacité énergétique » mais « Selon les chercheurs, il ne faut que 30.000 kilomètres pour compenser les gaz à effet de serre libérés spécifiquement lors de la fabrication du pack 75 kWh de la Model 3. ». Après, j’ai roulé en Zoé, pas longtemps parce que l’autonomie annoncée de 370 km s’est réduite comme peau de chagrin à 200 km. J’habite une région pluvieuse, froide et montagneuse. Il y a un simulateur optimiste sur Automobile Propre si ça vous tente. Je ne suis pas certain que nous tenons là la solution miracle, si ce n’est relancer l’industrie automobile artificicellement.

J’ai discuté il y a peu avec des pro nucléaires qui voient dans les centrales la solution ultime à nos problèmes énergétiques et climatiques. Ils ne m’ont pas convaincu, sans doute parce que je suis farouchement opposé au nucléaire, une source d’énergie que je trouve un tantinet dangereuse, il n’y a qu’à voir le dernier incident en date. Mais c’est clair, nous, nous sommes les meilleurs, les américains, les russes, les chinois et les japonais sont des débiles. N’est-ce pas ?

Donc la Terre se réchauffe et c’est un peu tard pour renverser la vapeur. C’est cool (non justement). Si vous n’êtes pas d’accord, reprenez la lecture de l’article depuis le début et essayez d’ouvrir les yeux cette fois.

Maintenant que peut-on faire sans bâtir des EPRs aux quatre coins de la France ? Parce que le but est bien de baisser notre production de gaz à effet de serre pour limiter la casse et espérer atteindre seulement une augmentation de 1.5°C (les accords de Paris) d’ici la fin du siècle (je ne vais pas vous mentir, c’est très mal barré).

La clim ? Non. La voiture électrique ? Bof. Partir vivre au Groenland ? Nous sommes quand même sept milliards d’habitants, on va être serrés. Ne manger que du quinoa et du tofu ? Pas enthousiaste désolé.

Nous pouvons commencer par rouler moins, par ne prendre l’avion que lorsque c’est indispensable, manger moins de viande, nous déplacer à vélo ou à pied, utiliser les transports en commun, changer moins souvent de gadgets électroniques, limiter notre temps sur Internet (on peut lire des livres à la place, c’est sympa), chauffer moins (il suffit de mettre des pulls en hiver), acheter local pour limiter les transports longue distance, favoriser l’achat d’occasion pour donner une nouvelle vie aux produits, végétaliser autant que possible les zones urbaines, sanctuariser les portions de territoire non bétonné, et pourquoi pas voter pour des politiques aux réelles sensibilités écologiques histoire de faire réagir ceux qui nous gouvernent.

En attendant, je vous souhaite une bonne prochaine canicule.

Une colonie

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Les romans de Hugh Howey débutent souvent par une idée absolument géniale comme dans son premier livre Silo. Une idée qui pourrait constituer une nouvelle époustouflante mais que l’auteur essaye de transformer en roman.

Une Colonie n’échappe pas à cette règle et le premier chapitre se révèle un tour de maître. C’est le moment critique où Howey peine parfois à transformer l’essai comme dans Outresable. Mais cette fois avec Une Colonie, ce sont plusieurs idées que l’auteur développe dans son roman. 

Il y a tout d’abord ce concept de colonisation pour le moins original qui soutiendra tout le récit, une idée que je n’ai jamais trouvé ailleurs à ce jour malgré toute la science-fiction que j’ai pu lire et regarder. Ensuite il y a cette planète et son écosystème étonnant que l’auteur nous dévoile dans le seconde partie du livre. Il y a également ces liens forts qui se tissent entre les quelques jeunes colons rescapés, ces liens d’amour, de haine, ces jeux de pouvoir dans une population initialement sélectionnée pour bâtir une colonie. Il y a enfin cette intelligence artificielle machiavélique, censée gérer la colonie pour assurer la sécurité et le bien être des colons.

Des colons adolescents s’éveillent à la vie en catastrophe sur un monde totalement inconnu. Les quelques rescapés vont devoir apprendre à survivre dans cet écosystème étranger et lutter contre des dessins obscurs d’une IA qui n’oeuvre pas forcément pour leur bien.

Le roman possède juste le bon nombre de pages pour raconter l’essentiel et ne pas s’égarer en chemin. Il se dévore en quelques heures. 

Another World

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Réchauffement climatique, épuisement des ressources, extinction des espèces, folie des hommes, la Terre ne se porte pas bien du tout.

Lorsque j’étais jeune et naïf, je pensais que nous pourrions nous échapper de notre enfer bleu, aller vivre sur une autre planète, coloniser l’univers et tout recommencer ailleurs. Un autre monde, comme dans le clip de Gojira qui a inspiré ce billet.

Mais la réalité est tout autre. Aujourd’hui le réchauffement climatique atteint des sommets, une nouvelle canicule ce weekend, la sécheresse une année de plus qui ne devient plus accidentelle mais habituelle, un virus mortel qui envahit la planète et qui résiste à notre compréhension, des habitants qui consomment toujours plus sans se soucier des conséquences et notre incapacité évidente à coloniser une nouvelle planète pour échapper à la catastrophe.

Nous sommes loin aujourd’hui de l’exploit de 1969, lorsque les américains envoyèrent deux hommes sur le sol lunaire, deux hommes, pour quelques heures. Alors terraformer Mars ou une exoplanète lointaine, cela reste de la pure science-fiction quoique dise Musk.

Et puis, la fuite proposée dans Another World est-elle la solution ? Comme des criquets pèlerins qui ravagent tout sur leur passage, nous irions de monde en monde, épuisant leurs ressources, détruisant tout les écosystèmes au passage et nous continuerions notre route, laissant derrière nous des déserts radioactifs, à la recherche d’une nouvelle planète à détruire ?

Non. La survie de l’humanité passe par la survie de notre planète la Terre. Et pour avoir un avenir, il faut commencer maintenant à respecter notre monde : économiser ses ressources, ne plus polluer, respecter la biodiversité, entrer en décroissance. La fuite en avant, aujourd’hui inaccessible même à une petite minorité d’élus, n’est technologiquement pas viable. Nous ne construirons pas notre fusée voyageant plus vite que la lumière dans un hangar au milieu de la ville, pas plus que dans les laboratoire de Space X ou de la NASA. Nous sommes condamnés à vivre sur terre et y mourir.

L’expérience du COVID-19 ne semble pas avoir porté ses fruits : les nations ne se préoccupent plus que de relancer l’économie, de réinjecter de l’argent dans les entreprises, de remettre les gens au travail et tant pis si nous polluons encore plus, le problème sera réglé par la prochaine génération, à moins qu’elle ne soit la dernière.

Réjouissez-vous

La planète se réchauffe, le niveau des océans s’élève, la biodiversité est en péril et les hommes continuent de saigner la Terre à mort. Comment cesser ce massacre ? 
Et si la solution venait d’ailleurs ? Tel est le thème de Réjouissez-vous, le roman Steven Erikson.

Tout commence par l’enlèvement de Samantha, une autrice de science-fiction. Elle disparaît en plein jour, emportée par un O.V.N.I. Peu de temps après, d’étranges champs de force empêchent les humains de s’entre-tuer, de sur-exploiter les ressources naturelles, d’accéder à certains endroits de la planète.

L’homme ne peut plus être violent, pollueur, dangereux. Il est contraint soudain à la sagesse.

Tel est le thème de Réjouissez-vous, une intervention extra-terrestre qui met brutalement fin à tous les maux créés par l’homme. L’espèce humaine perd son libre arbitre. 

Commencent alors, à travers le quotidien de (trop) nombreux personnages, une série de réflexions de nature religieuse, politique, économique, scientifique, philosophique au sujet de cet Intervention.

Le livre n’est pas toujours facile à lire, sans doute trop intelligent pour un roman dit de SF mais il pose des questions intéressantes sur l’humanité. Dommage que l’auteur ajoute des thèmes ridicules comme les Petits Gris ou bien la théorie du complot dans son récit, c’était inutile.

Hélas, mille fois hélas, aucun extra-terrestre ne viendra sauver la Terre de la bêtise humaine, c’est à nous de nous débrouiller tous seuls et tout de suite !

Et vous ?

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C’est amusant, j’ai comme l’impression que les médias se répètent sans cesse : « Le mois de juillet le plus chaud », « Une année record », « Deux canicules en un mois », « La planète se réchauffe », « Les glaciers reculent », « La banquise a déjà fondu », « Djakarta sous les eaux », « Record de pollution », « Tornade sur le Luxembourg »…

Pendant ce temps Donald veut racheter le Groenland, Michel se moque de Greta et Emmanuel part en vacances.

Soudain certains s’inquiètent de l’empreinte énergétique d’Internet, se lamentent sur les incendies de forêt et s’étonnent de tous ces phénomènes météorologiques violents.

Oui la planète se réchauffe, ce n’est pas faute de l’avoir dit et écrit, et oui c’est de notre faute. Oui les phénomènes extrêmes sont en augmentation et oui nous allons régulièrement battre de nouveaux records de température et manquer d’eau.

Alors dépêchons-nous de visiter le Pole Nord avant qu’il ne fonde, d’installer la climatisation dans nos maisons, de creuser une piscine dans le jardin et de rouler en voiture électrique.

Nous avons encore une chance de calmer l’embolie climatique, mais nous devons nous dépêcher. Si nous ratons le coche, ce ne sera pas un degré de plus, mais deux, trois, quatre peut-être que notre atmosphère gagnera en moyenne d’ici la fin du siècle.

Vous avez une idée des dégâts que cela occasionnera ? Regardez déjà ce qui se passe avec un degré de plus actuellement. Ce sera bien pire.

En attendant que nos hommes politiques cessent de penser à leur réélection, au PIB, aux entreprises du CAC 40 et qu’ils prennent enfin de réelles mesures contre le réchauffement climatique, moi que puis-je faire ?

Même si c’est une goutte dans l’eau, je vais : ne pas installer de climatisation dans la maison, ne pas changer de voiture tant qu’elle roule, ne pas prendre l’avion, baisser le thermostat du chauffage à 17 C, prendre moins de douches quitte à ne pas sentir la rose, acheter local et bio tant qu’à faire, me déplacer le plus souvent possible à vélo, sinon en transports en commun ou à pied, cesser de perdre du temps sur Internet à regarder des vidéos de chatons, ne pas remplacer mon smartphone tant qu’il fonctionne, manger moins de viande, acheter moins d’objets non indispensables, voter écologiste à chaque élection et continuer de poster ce genre de billets pour vous demander : Et vous ? Qu’allez-vous faire ?