anasazi – shine a light

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Vous ai-je déjà dit que playing ordinary people était mon album préféré du groupe anasazi ? Oui sans nul doute. Il est sorti le 11 avril 2011 et, d’après moi, il possède je ne sais quoi de The Incident de Porcupine Tree, qui lui aussi, est mon album favori de la bande à Wilson.

Pour les vingt ans du groupe, Mathieu, l’homme derrière ce projet, a sorti une version symphonique d’un des plus beaux morceaux de cet album, ‘shine a light’, un titre qui me prend à chaque fois aux tripes lorsque je l’écoute.

Je possède l’album playing ordinary people dans deux éditions, le digipack offert par Matthieu lorsqu’il a signé avec un label la réédition du disque ainsi que le boîtier cristal que j’avais commandé avant sa sortie.

Évidemment, lorsque j’ai entendu la version 2024 de ‘shine a light’, je n’ai pu résister à l’envie de vous en parler. Le morceau, initialement long de neuf minutes, gagne ici soixante quinze secondes, une orchestration symphonique, un solo de guitare signé Tristan Klein. Hélas il a perdu son contrepoint final avec la voix de Delphine Polet.

Ce qui était à l’origine un titre relativement épuré où la voix granuleuse de Mathieu prenait presque tout l’espace, se transforme en une pièce orchestrale cinématique. Un arrangement orchestral que l’on doit à Matthieu Vermorel. Un morceau qui prend le temps de respirer sur un solo de guitare et s’ouvre comme un générique de grande production hollywoodienne. 

Tout commence donc par une ouverture symphonique de plus d’une minute entre grandiloquence et douceur, riche de cuivres, de vents comme de cordes. Cette orchestration se poursuit sur le chant de Mathieu.

Les instruments électriques ne s’invitent sur la partition qu’au bout de quatre minutes, lançant le long solo de guitare de plus de cent trente secondes. Le chant reprend de plus belle sur le refrain en une apothéose symphonique et de chœur.

J’aime beaucoup cette version symphonique de ‘shine a light’ même si la toute première reste ma préférée pour des raisons sentimentales.

Je salue anasazi pour s’être lancé dans cette audacieuse aventure, car passer d’une partition de rock alternatif à celle d’un orchestre philharmonique, même avec des banques de sons, c’est un sacré challenge.

Ça pourrait peut-être donner des idées à Mathieu pour les compositions de son prochain EP, qui sait.

Les deux versions sont sur Bandcamp, qui non, ne sponsorise pas Chroniques en Images contrairement à ce que l’on pourrait imaginer.

Je ne peux que vous encourager à écouter ces merveilles, et si vous ne connaissez pas encore anasazi, ben vous savez ce qu’il vous reste à faire d’autant que Mathieu à mis en ligne les premiers effort du groupe dont the principles of hate avec lequel j’ai découvert leur travail en 2006.

Another World

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Réchauffement climatique, épuisement des ressources, extinction des espèces, folie des hommes, la Terre ne se porte pas bien du tout.

Lorsque j’étais jeune et naïf, je pensais que nous pourrions nous échapper de notre enfer bleu, aller vivre sur une autre planète, coloniser l’univers et tout recommencer ailleurs. Un autre monde, comme dans le clip de Gojira qui a inspiré ce billet.

Mais la réalité est tout autre. Aujourd’hui le réchauffement climatique atteint des sommets, une nouvelle canicule ce weekend, la sécheresse une année de plus qui ne devient plus accidentelle mais habituelle, un virus mortel qui envahit la planète et qui résiste à notre compréhension, des habitants qui consomment toujours plus sans se soucier des conséquences et notre incapacité évidente à coloniser une nouvelle planète pour échapper à la catastrophe.

Nous sommes loin aujourd’hui de l’exploit de 1969, lorsque les américains envoyèrent deux hommes sur le sol lunaire, deux hommes, pour quelques heures. Alors terraformer Mars ou une exoplanète lointaine, cela reste de la pure science-fiction quoique dise Musk.

Et puis, la fuite proposée dans Another World est-elle la solution ? Comme des criquets pèlerins qui ravagent tout sur leur passage, nous irions de monde en monde, épuisant leurs ressources, détruisant tout les écosystèmes au passage et nous continuerions notre route, laissant derrière nous des déserts radioactifs, à la recherche d’une nouvelle planète à détruire ?

Non. La survie de l’humanité passe par la survie de notre planète la Terre. Et pour avoir un avenir, il faut commencer maintenant à respecter notre monde : économiser ses ressources, ne plus polluer, respecter la biodiversité, entrer en décroissance. La fuite en avant, aujourd’hui inaccessible même à une petite minorité d’élus, n’est technologiquement pas viable. Nous ne construirons pas notre fusée voyageant plus vite que la lumière dans un hangar au milieu de la ville, pas plus que dans les laboratoire de Space X ou de la NASA. Nous sommes condamnés à vivre sur terre et y mourir.

L’expérience du COVID-19 ne semble pas avoir porté ses fruits : les nations ne se préoccupent plus que de relancer l’économie, de réinjecter de l’argent dans les entreprises, de remettre les gens au travail et tant pis si nous polluons encore plus, le problème sera réglé par la prochaine génération, à moins qu’elle ne soit la dernière.