Prévisible

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Ceux qui vivent en Alsace le savent bien, les prévisions météorologiques allemandes sont bien plus fiables que les françaises. Météo Suisse est beaucoup plus précise pour la montagne et les Dernières Nouvelles d’Alsace détestent Météo-France.

Je côtoie quelques astronomes amateurs alsaciens, du coup j’en entends des vertes et des pas mûres au sujet des prévisions météorologiques. 

Car en astronomie, la couverture nuageuse, la vitesse du vent, l’humidité de l’air ou la hauteur de la couche d’inversion, la turbulence sont des facteurs déterminants pour la qualité d’une observation.

Certains utilisent Météoblue, d’autres Ventusky, Infoclimat et d’autres. Moi je me sers à la source, chez Météo-France où tournent les modèles. Et bizarrement, je ne suis pas souvent d’accord avec les analyses météorologiques des autres astronomes amateurs avec qui j’échange.

Précisons tout de suite que j’ai été un bien piètre prévisionniste à Roissy au début de ma carrière. Une science qui ne m’a jamais vraiment passionné pour être tout à fait honnête. 

Alors j’utilise l’application Météo-France et ses pictogrammes assez basiques pour savoir le temps qu’il va faire comme tout un chacun. Hélas un picto de ciel clair ne signifie pas un ciel adapté à l’astronomie. Il peut y avoir un léger voile de nuages élevés qui va pourrir les photographies.

Comme je bosse dans cette petite administration tant décriée par tout le monde, j’ai un accès privilégié à la maison aux modèles ainsi qu’à l’imagerie radar et satellite depuis un navigateur web. Je peux consulter les prévisions à mailles fines à 48 heures des différentes couches nuageuses, les champs de vents au sol et en altitude et les températures pour savoir si je vais cailler.

Très souvent je vois circuler des informations farfelues sur le temps qu’il va faire sur le Whatsapp de l’association. Alors je rectifie en émettant les réserves d’usage car on parle ici de prévision, même à courte échéance, et sans me vanter, je gagne presque toujours à ce jeu, parce que, j’ai devant les yeux les observations satellites et les modèles, qui corroborent le plus souvent les pictogrammes colorés de Météo-France.

La concurrence utilise les mêmes observations et modèles que nous (nos observations et modèles en fait). Certains de leurs produits possèdent des looks plus sexy que les nôtres. Ce sont les mêmes données qui les alimentent mais probablement pas à la même fréquence. 

Plusieurs dizaines de prévisionnistes travaillent 24 heures sur 24 pour choisir le modèle, élaborer la vigilance, rédiger des bulletins et surveiller l’évolution de la situation météorologique. Certes, ce sont ces fainéants de fonctionnaires qui ont prévu 4 cm de neige sur la région parisienne au lieu des 6 qui sont tombés provoquant la colère d’un ministre anti fonction publique.

Mais quoiqu’en pensent les alsacos plongés dans la passionnante lecture des DNA, nos prévisions sont bonnes, même très bonnes. Et dans le petit groupe WhatsApp des astronomes, on me contacte de plus en plus souvent pour avoir la situation météorologique de la nuit à venir alors que je suis qu’une brêle en prévisions. Le défaut c’est que je suis devenu l’oiseau de mauvaise augure du groupe WhatsApp. C’est moi qui annonce les mauvaises nouvelles, les évènements qui devront être annulés, les nuits nuageuses, mais je suis aussi celui qui promet parfois une petite fenêtre inespérée entre deux perturbations.

Quarante-deux

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La réponse à toutes les questions de l’univers est 42. 

J’avoue que je me suis longtemps demandé pourquoi. J’ai lu comme tous les geeks H2G2 ou Le Guide du Routard Galactique renommé depuis pour de mauvaises raisons, le premier succès de la carrière de Douglas Adams. Je n’avais pas vraiment compris ce 42, mais ça m’avait faut rire.

Aujourd’hui je connais la réponse. C’était si simple. Au début du roman de Douglas Adams, la Terre est purement et simplement annihilée pour faire place à une autoroute spatiale.

C’est ce qui va se produire lundi prochain. L’Alsace sera détruite, pas par des aliens, mais par la faute à la connerie humaine. 

Lundi prochain, les modèles météorologiques prévoient 42 degrés Celsius à Strasbourg. La fin du monde pour un petit gars né sur la côte nord de la Bretagne, dont le métabolisme est entraîné à respirer entre 10 et 25 degrés.

La faute à qui ? Au réchauffement climatique bien sûr ! 

Après une caniculette en juin, on attaque les choses sérieuses en juillet. Vous n’avez pas l’impression que cela arrive de plus en plus souvent ? Ceci dit, cela fait un petit moment que l’on en parle du réchauffement climatique mais j’ai l’impression que personne ne veut y croire vraiment.

Je ne parle même pas des politiques qui font à peine semblant de décider des demi-mesures, je parle de vous, amis lecteurs, qui ne voulez pas prendre conscience du problème. 

Vous pensez être trop vieux pour en subir les conséquences ? Vous pensez que vos enfants règleront le problème ? Vous prendrez de bonnes résolutions après vos vacances à New-York ? Vous pensez que c’est aux autres de donner l’exemple ? Vous-vous en foutez ?

Ok, je l’avoue. Ce n’est pas parce que vous ne prendrez plus l’avion, que vous changerez votre chaudière au mazout par une pompe à chaleur, que vous roulerez en voiture électrique et que vous mangerez du tofu à la place du bœuf que l’on évitera le pic de chaleur lundi prochain. Ça ne marche pas comme ça. Par contre, si tout le monde fait un gros effort, gouvernement compris, on a peut-être une chance d’éviter le pire vers le milieu du siècle.