Mostly Autumn – Seawater

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Je sais, je sais, j’avais écrit que je ne chroniquerai pas le dernier album de Mostly Autumn. Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

J’ai été les écouter en concert Chez Paulette, et ça été une belle soirée. Alors, un soir, je me suis replongé dans cet album qui m’avait laissé relativement indifférent, et j’ai aimé ce que j’ai écouté. Alors aujourd’hui, j’ai finalement décidé de vous présenter Seawater.

L’album dure plus d’une heure et quart avec dix morceaux dont le dernier, ‘Seawater’, qui approche les vingt minutes.

Mostly Autumn oscille entre prog symphonique et musique folk ce qui suffit à justifier la présence de Troy Donockley (Nightwish) sur les deux premiers titres de l’album, ‘Let’s Take a Walk’ et ‘Why Do Remember All the Rain’.

L’album s’ouvre et se conclut par des chants d’oiseaux, et entre les deux, parle de nostalgie (‘My Home’) et colère (‘Seawater’).

Je ne suis pas forcément fan du timbre d’Olivia lorsqu’elle pousse ses cordes vocales dans ses retranchements comme dans ‘If Only for a Day’, cependant il faut reconnaître qu’en live elle fait vraiment bien le job. Je me demande même si je ne la préfère pas en concert, sans tous les artifices de l’enregistrement studio.

Les guitares de Bryan et de Chris sont la clé de voûte de Mostly Autumn et les claviers de Iain les piliers du groupe. La batterie est sans doute leur point faible. On ne peut pas dire qu’elle brille par son côté progressif. Elle sonne clairement plus comme les musiques de fêtes foraines, écoutez ‘When We Ran’ pour vous en convaincre. Disons que je n’aime pas.

Comme dit plus haut, Seawater navigue entre ballades folk comme ‘Let’s Take a Walk’ et prog symphonique à la manière de ‘Seawater’ sur le duo vocal que forment Olivia et Bryan.

Si l’album dure plus de soixante quinze minutes tout de même, je ne lui ai pas trouvé de longueurs et il m’est arrivé de l’écouter trois fois d’affilée dans la même après-midi. Le dernier morceau ‘Seawater’, du haut des ses vingt minutes, est bien entendu le point d’orgue de l’album. Déjà sa durée en fait une pièce d’exception, ensuite, il s’agit d’un titre avec de grandes sections instrumentales et soli de guitares à tomber par terre. Enfin il y a le texte qui nous parle d’une vague géante qui engloutit toutes les misérables créations humaines sur cette Terre pour la purifier de notre espèce qui n’a pas su saisir sa chance lorsqu’il était encore temps.

Malgré quelques défauts, qui ne gênent peut-être que moi (le chant et la batterie), Seawater est un album dont je suis finalement tombé amoureux à force de l’écouter, à tel point que je regrette de ne pas l’avoir acheté en édition physique lors du concert de Mostly Autumn Chez Paulette. Parfois, pour rentrer dans certains albums, un certain temps est nécessaire.

ILHO – UNION

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Union, un album sorti en 2019, vient de s’offrir une cure de jouvence cette année avec une édition remaster comprenant également deux titres live.

Derrière le disque se cache un trio britannique qui était encore totalement inconnu à mes oreilles jusqu’à la découverte de Union. Ilho, ainsi se nomme le groupe, semble préférer jouer en live que de s’enfermer en studio pour composer  au vu de leur discographie minimaliste. Ils proposent une musique pop metal progressive électro un peu à la manière des australiens de Voyager.

Union est leur premier et unique album à ce jour, sept titres dont une piste d’un quart d’heure.

Dans l’incroyable diversité des albums étiquetés metal progressif sur Bandcamp, c’est la pochette aux couleurs aquarelles qui a attiré mon regard et l’écoute du premier morceau ‘Union’ m’a convaincu d’aller plus loin. Il faut dire que la voix du chanteur et claviériste Andy Robinson m’a tout de suite séduite, passant sans effort de la douceur au quasi scream.

Ilho n’invente pas la roue ni le fil à couper le beurre avec Union mais ne perdons pas de vue qu’il s’agit de leur premier album. Une basse aux motifs parfois djent répond à des guitares lumineuses, des claviers électros, un chant clair agréable et une batterie nerveuse manifestement programmée.

Le groupe est avare en sections instrumentales sorti de quelques intros et finals. Le titre ‘Coalescence’ du haut de ses quinze minutes et quinze secondes fait exception avec deux longues digressions instrumentales aux claviers à la Blade Runner et à la rythmique très prenante. Certainement le sommet de cet album même si les autres morceaux sont loin d’être anecdotiques.

Les deux captations live enregistrées au ProgPower en février 2024 prouvent, si besoin était, que le groupe tient parfaitement la route en public. Deux morceaux de Union revisités en version longue pour l’occasion.

Union est un album d’une rare fraîcheur, une caractéristique des jeune pousses pas encore usées par le système et qui donnent souvent de fabuleuse prestation live. En attendant que Ilho reviennent avec un nouvel album, je vous recommande chaudement cette réédition.

Un groupe à suivre.