
J’imagine qu’il n’est plus besoin aujourd’hui de vous présenter le groupe norvégien Gazpacho propulsé sur le devant de la scène par Marillion en 2004.
Gazpacho a toujours été un mouton noir dans la mouvance progressive avec la voix si particulière de Jan-Henrik et les mélodies très intrigantes des musiciens. Souvenez-vous des albums Night ou Tick Tock pour n’en citer que deux.
Je crois que nous avons tous été surpris par le single ‘We Are Strangers’ sorti le 16 octobre dernier. Cela ne m’a pas empêché de commander leur dernier disque Magic 8 Ball, car si mes débuts avec le groupe n’ont pas été des plus simples, depuis March of Ghosts, je suis un inconditionnel du groupe.
J’imagine que certains fans intégristes ont été traumatisés par la sortie de leur dernier opus, car Gazpacho a clairement décidé de sortir des sentiers battus et rebattus depuis 2002. Mais ne prenez pas peur, vous allez retrouver souvent la forme traditionnelle du groupe dans leur dernier album. N’empêche, assez régulièrement, de petites touches plus mainstream, des bizarreries inattendues, viendront troubler le fan de la première heure.

Si ‘Starling’ ne devrait pas vous surprendre même s’il s’agit le titre le plus long de l’album, jouant de piano, de violon, de mélancolie et de cette voix si particulière, ‘We Are Strangers’ va mettre à rude épreuve vos convictions. Chant vocodé, touches électros, refrain commercial, batterie nerveuse, difficile de reconnaître au premier abord les norvégiens dans cet OVNI. Il n’y a que le chant de Jan Henrik auquel se raccrocher.
Paradoxalement, j’adore ! Sans doute parce que j’aime mes prises de risque.
Et ‘We Are Strangers’ n’est pas l’exception, même si les morceaux qui suivent apportent leur quota de nouveauté de manière nettement moins frontale.
C’est une guitare, des claviers, une manière de chanter, une écriture plus commerciale, qui vont troubler l’ordre établi. Il y a par exemple un passage de basse/batterie au milieu de ‘Gingerbread men’ que l’on ne voit pas arriver et qui laisse place à une continuation très marillionesque à la manière du titre ‘Montreal’.
Difficile d’ignorer le ‘8-Ball’ très Bouglione où Jan-Henrik descend de presque une octave, dans un registre que je ne lui connaissais pas et qui lui va très bien.
Enfin, que dire du dernier titre intitulé ‘Unrisen’ construit d’une multitude de sonorités étonnantes tout en conservant une très grande cohérence ?
Alors oui l’album Magic 8 Ball va vous déstabiliser lors des premières écoutes, mais c’est pour mieux se faire apprécier. Petit à petit, toutes les étrangetés s’estompent pour devenir la norme. Plus vous avancerez dans sa découverte, plus vous tomberez sur des pépites cachées dans les mélodies et plus vous aimerez cet album.
Il rentre évidemment dans mon top 2025 et je vous invite à l’écouter d’urgence si ce n’est pas encore fait.