The Pineapple Thief – It Leads To This

Image

Bruce Soord

Et si nous faisions une petite pause avec le metal ? Parce que voilà, The Pineapple Thief vient de sortir son nouvel album It Leads To This.

Et si mon enthousiasme varie beaucoup d’un de leur disque à l’autre, j’avoue que cette fois, je suis assez emballé. Si j’aime ce groupe, c’est principalement pour Bruce Soord dont j’adore la carrière solo et pour le batteur de Porcupine Tree, Gavin Harrison.

It Leads To This propose huit titres de rock alternatif dont un ou deux s’approchent du progressif comme le magnifique ‘Now It’s Yours’, le tout en quarante et une minutes.

The Pineapple Thief - It Leads To This

La photographie qui illustre l’album m’a immédiatement séduite. L’image d’une certaine Amérique ruinée qui contraste tellement avec la volonté de se présenter comme une super puissance qui gouverne les autres nations. Un regard posé sur le monde par Bruce Soord afin d’essayer de donner du sens à la vie et ce qui nous entoure.

Les huit morceaux de quatre à cinq minutes possèdent un son rock nettement plus ricain que britannique. Des accents americana de guitares comme dans ‘To Forget’, une batterie en première approche relativement carrée et des claviers souvent en retrait.

L’album alterne habilement douceur et rock plus soutenu. Cela confère un rythme à l’écoute qui souvent a manqué auparavant à The Pineapple Thief.

La voix de Bruce est toujours douce, les claviers assez discrets sauf sur ‘Put It Right’ et ‘The Frost’, la basse est le plus souvent ronde sauf peut-être quelques notes dans ‘Every Trace Of Us’.

La batterie, d’apparence minimaliste, révèle ses finesses lors d’une écoute attentive et la guitare épouse de nombreuses formes, de cristallines à rugueuses, bluesy ou bien steel, des sonorités auxquelles Bruce ne nous avait pas forcément habitué.

Si ‘Put It Right’, qui au passage me fait penser à du Steven Wilson, ressemblerait presque à une balade au piano, ‘Now It’s Yours’ installe une atmosphère angoissante.

Par moments la guitare durcit le ton comme dans ‘Rubicon’ ou encore ‘The Frost’, quelques notes plus nerveuses qui rompent avec la douce mélancolie du chant de Bruce et dynamisent l’album tout en finesse.

Lorsque je vous avais présenté Luminescence, le dernier album solo de Bruce Soord, j’avais affirmé haut et clair que je préférais le travail solo de l’artiste à son groupe, The Pineapple Thief. Avec la sortie de It Leads To This, je suis nettement moins catégorique finalement.

L’album sera le premier à entrer dans la liste des candidats au podium 2024. S’il ne révolutionne pas la face du prog, il possède une telle beauté intérieure qu’il a conquis mon cœur.

Je réserve le 9 mars pour aller les écouter à la Laiterie à Strasbourg en priant pour qu’il n’y ait pas un Alex Henry Foster pour leur voler la vedette.

Tesseract – War Of Being

Image

J’avais ajouté War Of Being dans ma liste de courses Bandcamp sans franchir le pas. Il a fallu que mon fils me dise que le dernier Tesseract passait en boucle chez lui pour que je me décide. Il faut dire que le garçon a bon goût, c’est moi qui l’aie éduqué musicalement.

Me voila donc avec une heure de djent composé par un groupe que j’adore depuis ses débuts. Neuf titres de cinq à onze minutes dans une magnifique pochette monochrome façon miroir où se détache une silhouette féminine voilée.

Tout s’annonçait donc sous les meilleurs auspices.

Vous le sentez le “mais” qui va suivre ? Oui, car il y a un “mais”, et de taille. Allez, je crache le morceau : je ne suis pas rentré dans l’album. Mais alors pas du tout.

Déjà, le premier titre, ‘Natural Disaster’, gueulard à souhait, m’a rebuté, surtout parce que je sortais d’une période plutôt cool. Ensuite, j’ai trouvé ce War Of Being glacial, bleu arctique, aseptisé, bref vide d’émotions. J’ai même trouvé certains passages techniques vraiment gratuits comme la section djent dans ‘Sacrifice’.

J’ai essayé de l’écouter au casque, sur les enceintes, mais rien à faire. War Of Being ne m’a pas touché. J’ai poussé le volume à faire éclater de triple vitrage, avalé des anabolisants, du café, de la taurine, mais rien à faire, je ne suis pas rentré dans sa musique. Si ça se trouve je n’aime plus le djent ?

Marrant d’écrire ça, mais le dernier Tesseract me semble trop policé, du metal prog se voulant corrosif mais avec des mains lavées plusieurs fois au gel hydro alcoolique. Si je les compare à Leprous qui a pris le chemin du soft metal lyrique petit bourgeois, je me dis que Tesseract n’a pas réussi sa mutation. Car sur War Of Being comme dans les derniers Leprous, il y a pas mal d’écritures softs sur lesquelles on pourrait poser des instruments à cordes.

En plus je trouve la production quasi feutrée. La batterie qui manque de mordant, le chant est amorti et les guitares lointaines. En réalité, je m’ennuie en écoutant l’album. Je n’irai pas jusqu’à dire que je n’aime pas War Of Being, techniquement les mecs maîtrisent leur affaire, soufflant le froid et le glacial, mais bon, chez moi, ça ne prend pas.

Alors un doute m’a pris. Et si je n’aimais plus Tesseract ? Après tout l’âge aidant, avec la surdité, qui sait ? Pour m’assurer de la chose, je reposé Sonder, leur album de 2018, sur la platine. Et là surprise, cet album m’émouvait toujours autant.

Ceci dit, mon fils qui aime beaucoup l’album m’a recommandé de l’écouter à partir du titre ‘War Of Being’ et de poursuivre, après ‘Sacrifice’ par ‘Natural Disaster’. Et c’est vrai, ça passe nettement mieux ainsi.

Vous pouvez tout de même l’écouter sur Bandcamp. Je serai curieux de savoir si vous posez un autre regard que moi sur cet album.

Bruce Soord – luminescence

Image

Vous connaissez forcément Bruce Soord, le chanteur et guitariste de The Pineapple Thief.

Mais connaissez-vous Bruce Soord, l’artiste solo ? Bruce vient de sortir son troisième album Luminescence chez Kscope, douze titres de trois à quatre minutes pour une durée totale inférieure à trois quart d’heure.

Contrairement à pas mal de monde, je préfère Bruce Soord en solo à The Pineapple Thief. Je trouve son univers musical personnel beaucoup plus épuré et intimiste.

Luminescence est un album joué principalement à la guitare et au chant avec quelques arrangements à cordes pour étoffer l’ensemble signés Andrew Skeet de The Divine Comedy.

L’album aborde la difficulté de trouver une forme de paix intérieure dans les grandes villes de nos jours. Pour illustrer cela, de nombreux enregistrements de bruits urbains accompagnent les morceaux. Sirènes, trafic automobile, bruit de fond, freins de bus, hélicoptère en approche, cris d’enfants, avion passant dans le ciel, des enregistrements réalisés par Bruce lors de ses tournées de par le monde.

Bruce apparaît en gros plan sur la pochette bleue, barbu, les yeux clos, les traits détendus, comme en pleine méditation. Une image qui correspond bien à cet artiste abordable, humble et gentil que j’ai eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises.

Comme dit plus haut, pour la musique, ce sont les guitares de Bruce et le chant qui dominent avec des arrangements à cordes plus ou moins présents comme dans ‘find peace’, des bruits de ville, une peu de batterie probablement programmée et de l’électro comme dans l’unique instrumental de l’album très justement intitulé ‘rushing’.  On trouve également quelques touches électroniques dans ‘lie flat’ ou ’nestle in’ mais cela reste relativement anecdotique.

Mon titre favori est le single ‘dear life’ au clip bucolique filmé au coucher du soleil dans des champs de graminées à la fin de l’été. Une ode à la vie avec tout ce qu’elle comporte, l’amour comme la mort. J’aime également beaucoup ‘so simple’, un morceau très épuré où les arrangements se font lointains. Mais pour tout vous dire, j’aime chaque morceau de cet album.

Luminescence ne s’écoute qu’à des moments privilégiés car sa musique ne s’impose pas à vous comme certaines compositions plus grandiloquentes. Il faut être préparé à se poser quarante minutes au calme pour partager l’intimité de Bruce Soord et se satisfaire de quelques accords de guitare et de sa voix fragile.

Je n’ai au final qu’un seul reproche à formuler sur Luminescence, c’est la fin un peu abrupte du morceau ‘find peace’ qui conclut l’album. J’ai tellement envie que cela dure que j’attends toujours le titre suivant lorsque tout s’achève.

Les esprits chagrins pourront reprocher au nouveau Bruce Soord d’être sans grande surprise mais je ne pense pas que l’on écoute cet artiste pour être malmené, bien au contraire. A écouter d’urgence, d’autant que vous pouvez le trouver sur Bandcamp.

Klone – Meanwhile

Ce n’est pas parce que je ne suis pas allé les écouter au Noumatrouff à Mulhouse que j’allais faire l’impasse sur Meanwhile du groupe Klone. De toute manière, j’ai déjà écouté en live à La Laiterie ainsi qu’à la Maison Bleue à Strasbourg nos amis français qui signent aujourd’hui chez Kscope.

Comment décrire Klone à une personne qui ne les connaîtrait pas encore ? Il s’agit d’une formation metal alternative née en 1995 et qui, depuis Here Comes The Sun en 2015, a pris un virage plus mélodique, laissant derrière eux le growl.

Meanwhile, sorti cette année, est le digne successeur Du Grand Voyage. Des morceaux de quatre à six minutes pour un peu moins d’une heure sur lesquels s’invite beaucoup le saxophone. Un album à guitares dominé par le chant de Yann, une voix qui prend aux tripes, tout particulièrement en live.

Ceci dit, cette voix est également le talon d’Achilles du groupe, car Yann module assez peu ses cordes vocales. En gros il fonctionne sur deux modes, mélancolique papier de verre et colérique granuleux. Cela donne à leurs albums une fausse impression d’uniformité à laquelle le dernier opus n’échappe pas.

Deux morceaux se dégagent toutefois de l’ensemble : ‘The Unknown’ et le titre album ‘Meanwhile’, peut-être parce que le saxophone de Matthieu y est plus présent.

Meanwhile est un concept album qui nous livre des réflexions sur la société actuelle, présentant les plus belles comme les pires facettes du monde dans lequel nous vivons. Il nous appelle même à la désobéissance.

La superbe pochette signée Umut Recber représente un ciel tourmenté comme la musique de Klone, un nuage sombre en forme d’ours menaçant, la gueule grande ouverte, tous crocs dehors.

Leur musique a toujours un parfum américana western comme dans ‘Serenity’. Un son de guitare traînant propre aux grands espaces, cette voix assoiffée qui hurle dans le désert et une rythmique presque déconstruite par moment avec ses accélérations imprévisibles que l’on entend dans ‘Elusive’.

Meanwhile passe par des périodes plus apaisées comme dans ‘Apnea’ mais d’autres morceaux hésitent entre un couplet tranquille et un refrain tourmenté à la manière de ‘Night And Day’.

Après bien des écoutes, Meanwhile s’est enfin révélé, car il est vrai que son écoute n’est pas des plus immédiate et j’ai tendance à m’y égarer. C’est finalement ‘Elusive’ qui s’est détaché, un titre à l’écriture particulièrement originale lorsque l’on sait prendre le temps de l’écouter avec, entre autres, son introduction au saxophone.

Va-t-il rentrer dans mon top 2023 ? Il est trop tôt pour l’affirmer. Ce qui est certain, c’est qu’il mérite la découverte, en plus, il est sur Bandcamp.

TBGE – Memories Of Machines

Image

Vous connaissez sans doute les deux groupes négationnistes du rock progressif, No Man et Nosound.

Figurez-vous qu’il y a onze ans, deux de leurs membres, Tim Bowness et Giancarlo Erra se sont réunis pour un unique album intitulé Warm Winter. En février dernier, le label Kscope rééditait une version remixée et étendue de l’album sous un nouveau nom, Memories Of Machines.

Tim Bowness en solo a quelque chose de doucereux et déprimant. Nosound proposent quant à eux un prog cinématique lent et tourmenté assez unique. Alors l’association des ces deux talents n’allait assurément pas accoucher de death metal.

Memories Of Machines ce sont douze titres de quatre minutes en moyenne avec un grand format de dix et une ouverture d’une minute. On retrouve sur ces morceaux de grands noms du rock progressif comme Fripp, Hammill, Matheos, Edwin, les membres de Nosound, les musiciens de Tim et plein d’autres artistes.

Ne nous mentons pas. Memories Of Machines séduira principalement les amateurs de Tim Bowness et de Nosound. On retrouve la douceur mélancolico dépressive de Bowness et les structures post-rock cinématiques des nappes des guitares de Erra. Le genre d’album qui offre une sensation d’apesanteur après avoir écouté les montagnes russes du metal progressif.

Autant le dernier Tim Bowness me laisse dubitatif comme l’album solo de Giancarlo, et ceci pour des raisons très différentes, autant Memories Of Machines réveille en moi le plaisir de Lost In The Ghost Light ou de Afterthoughts.

De nombreux instruments se croisent sur les douze morceaux, principalement le piano et les guitares mais également du saxophone, des violons, un violoncelle, des claviers et la basse de Colin. Des influences à la Pink Floyd sont palpables sur plusieurs titres comme ‘Before We Fall’ et plus nettement encore dans ‘Schoolyard Ghosts’. Quant au titre le plus proche de Nosound, il s’agit sans doute ‘Lucky You Lucky Me’ avec ces guitares et claviers éthérés.

‘At The Center Of It All’ fort de ses presque dix minutes ne brille pas vraiment par ses rebondissements sorti de sa longue ouverture post-rock cinématique. Le titre est planant, ponctué de violons et du chant déprimé de Tim. Disons que ce n’est pas mon préféré.

Si vous aimez Bowness et Nosound n’hésitez pas si vous n’avez pas encore découvert cet album. Il va vous plaire. Pour ceux qui ne connaissent pas ces groupes, Memories Of Machines est une belle introduction à leurs univers respectifs. Un album paisible qui se déguste au casque comme en musique de fond. Mais évitez tout de même de l’écouter les jours de mélancolie.

Envy Of None

Image

Lorsque sur la page Bandcamp du label est apparue la pochette bleue de ces deux infirmières au look fifties et leurs pilules géantes posées sur des plateaux ronds, j’ai été intrigué. 

Le titre électro pop proposé en accroche était bien loin de mes affinités musicales mais cela ne m’a pas empêché de mettre l’album de côté pour une écoute ultérieure. Je suis de nature joueuse en fait.

Lorsque Envy Of None est enfin sorti le huit avril, je l’ai écouté une fois et commandé juste après. 

Ce sont la voix feutrée de Maiah et la dream pop atmosphérique qui m’ont séduites. C’est bien après que j’ai découvert que Envy Of None était une collaboration de Alex Lifeson, de le guitariste de Rush, de Andy Curran, le chanteur et bassiste de Coney Hatch, de la chanteuse Maiah Wynne et de Alfio Annibalini.

Pourtant Envy Of None ne ressemble en rien à du Rush, du Coney Hatch ou du Philip Sayce Group. Andy compare leur travail à du Massive Attack électronique influencé par Nine Inch Nails.

Il devrait y avoir tout ce que je déteste dans leur musique. Des titres très courts, des sons électroniques, une batterie minimaliste, pas d’instrumental sorti de ‘Western Sunset’ et pourtant Envy Of None est en passe de rejoindre mon top 2022. Ceci dit, il y a des relent floydiens ici où là et j’ai toujours aimé Massive Attack.

Si le premier titre, ‘Never Said I Love You’ donne dans le poum poum tchack, ne vous arrêtez pas là. Poursuivez l’exploration. Soyez curieux. Vous verrez. Le ‘Look Inside’ soyeux, envoûtant au chant éthéré, devrait vous surprendre. 

Et puis écoutez le puissant ‘Dog’s Life’. Je suis certain qu’il vous rappellera les jeunes années de Peter Gabriel en solitaire avec sa guitare frippienne comme le ‘Kabul Blues’ vous ramènera à The Wall.

Si je ne devais mettre qu’un titre en avant sur les onze présents dans cet album, ce serait sans doute ‘Enemy’ à l’atmosphère particulièrement réussie. Mais autant le dire tout de go, cet album est un sans faute de bout en bout.

Va-t-il continuer à me séduire écoute après écoute moi qui aime la complexité progressive et le poutrage metal, je ne saurai le dire pour l’instant. On verra s’il figure dans mon top 3 2022.

Teeshirt : Kino

Trifecta – Fragments

Image

Je ne vais pas vous parler de la carrière solo du leader de Porcupine Tree mais de trois des musiciens qui ont joué avec lui : Craig, Adam et Nick.

Au début Trifecta n’aurait pas dû faire l’objet d’une chronique. Je l’avais écouté d’une oreille distraite sur Bandcamp sans y trouver d’intérêt. Mais en passant chez mon disquaire, je suis tombé sur cette affreuse pochette rouge et me suis dit, allez, pourquoi pas ? Faut dire, je venais d’acheter Operation Mindcrime et le dernier Coldplay, je n’étais plus à ça près.

Trifecta c’est le meilleur de Wilson sans Steven Wilson, à savoir Craig Blundell, Adam Holzman et Nick Beggs, de fabuleux techniciens du prog qui se louent très cher pour une tournée.

Fragments est principalement un album de prog fusion instrumental de haut vol relativement accessible, même par son prix. 

Quand j’ai posé la galette sur la platine, j’ai été immédiatement scotché par le superbe mix d’Adam doublé d’un master aux petits oignons signé Andy VanDette. Un travail auquel le streaming de Bandcamp ne rend franchement pas honneur.

L’album se compose de quinze fragments aux noms improbables, entre prog, jazz, gospel et expérimental, où les trois magiciens se répondent sans tirer la couverture à eux. 

Trifecta c’est un peu le Liquid Tension Experiment du prog fusion avec l’inspiration en plus. On y retrouve d’ailleurs les couleurs de Steven Wilson avant qu’il ne sombre dans sa bouillasse électro commerciale.

Ici le son est d’une rare précision, magnifiant la finesse du jeu de nos trois compères, les basses, le stick Chapman, le Minimoog, les Korg, l’orgue Hammond et la batterie. Un pur régal audiophile.

Ces fragments se révèlent plus rythmiques que mélodiques, parfois enjoués (‘Proto Molecule’), parfois angoissants (‘Have You Seen What The Neighbours Are Doing ?’.

Sur le galopant ‘Clean Up On Aisle Five’, Adam impose avec force de claviers un style progressif, peut-être pour séduire les fidèles, mais dès ‘Check Engine Light’, l’album change de tonalités. 

La proto molécule du troisième fragment est clairement jazzy comme ‘Sally Doo Dally’ alors que ‘The Enigma of Mr. Fripp’ est à l’image du jeu du guitariste de King Crimson, un peu hermétique il faut l’avouer comme le titre ‘Lie 2 Me And Take My Money’.

Le dixième fragment est chanté par Nick, le chien de Pavlov qui tue le chat de Schrodinger. Il fallait quand même l’inventer.

J’aime également beaucoup l’atmosphère cinématique de ‘Dry Martini’ dans laquelle le trio mélange les genres.

Ces fragments sont variés, intelligents, tout en subtilité, techniques mais pas du tout prise de tête. De la musique très complexe facile à écouter.

L’album de l’année devait être Aphelion ou One To Zero que je n’arrivais pas à départager. Fragments est arrivé à point pour trancher le débat.

Teeshirt : Steven Wilson