Steven Wilson – The Harmony Codex

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Je l’ai trouvé trônant en bonne place au rayon vinyles de la Fnac en édition orange. Toutefois, refroidi par un certain The Future Bites, j’ai passé mon chemin. Rentré à la maison, j’ai tout de même hésité. Allez, juste une écoute pour voir. Mais pour cela, il fallait l’acheter, ne serait-ce qu’en digital. Alors, radin comme je suis, j’ai activé mes six mois d’essais gratuits sur Apple Music, moi qui n’écoute jamais de musique en streaming, oui, juste pour écouter The Harmony Codex, le dernier album de Steven Wilson.

Et après une seule écoute, j’ai regretté de n’avoir pas pris le vinyle à la Fnac. D’ailleurs j’y suis retourné le lendemain matin à l’ouverture et ils avaient encore l’édition orange.

J’ai rarement trouvé qu’un album portrait aussi bien son nom. Wilson nous a habitué à toutes sortes de frasques : metales, alternatives progressives, électro, pop, expérimentales et pour la première fois, il trouve le juste équilibre avec The Harmony Codex.

L’album de plus d’un heure et dix morceaux dont trois pistes de plus de près de dix minutes chacune, combine instrumentaux dignes des expérimentations de Porcupine Tree et des titres plus accessibles  comme le duo avec Ninet Tayeb sur le tube ‘Rock Bottom’, un morceau à tomber par terre. Et ce n’est pas tout, Théo Travis, Adam Holzman, Pat Mastelotto, Craig Blundell sont également de la partie avec bien d’autres artistes. Wilson a toujours bien sû s’entourer en solo.

Pourtant ma première impression, avant d’arriver au titre ‘Impossible Tightrope’ était que j’avais bien fait d’économiser dix euros et quatre-vingt dix neuf cents pour du Steven Wilson pépère, un peu pop et sans grande ambition. Une fois les dix minutes instrumentales passées, mon oreille a continué à écouter les titres d’une toute autre manière.

Le second électrochoc est venu avec ‘The Harmony Codex’ où Rotem Wilson lit le texte. Un grand format cinématique à la Hans Zimmer, clairement répétitif, qui rappelle beaucoup les expériences musicales dans les albums hors séries de Porcupine Tree il y a très longtemps de ça.

Mais résumer The Harmony Codex à trois titres, même s’ils me font un effet de fou, serait affreusement réducteur. Il faudrait parler des trouvailles sonores de ‘Economies Of Scale’, du solo de Niko sur ‘Time Is Running Out’ et de la voix vocodée mais surtout du dernier titre , le long ‘Staircase’ qui cette fois joue entre pièce chantée et BO de film à la manière de Vangelis.

Je crois que si Steven Wilson avait voulu composer un album pour moi, il aurait écrit The Harmony Codex. Et dieux sait que le bonhomme m’énerve souvent. Il a déjà pondu de véritables chefs d’œuvres, mais là, il frise l’absolue perfection avec un disque qui saura en plus toucher un assez large public.

Évidemment The Harmony Codex va bousculer encore le classement 2023 pour le titre de l’album de l’année. Cela va être très difficile de départager tout ce petit monde d’autant que d’autres merveilles arrivent.

Porcupine Tree – Closure/Continuation

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J’ai découvert Porcupine Tree avec l’album Lightbulb Sun il y a vingt-deux ans. J’ai immédiatement adopté leur univers musical novateur pour l’époque et j’ai poursuivi le voyage avec eux, d’alternatif expérimental en metal et même parfois progressif.

Ce qui ne devait être tout d’abord qu’une blague entre musiciens est devenu un groupe de référence pour de nombreuses formations contemporaines. Aujourd’hui les imitateurs de Porcupine Tree sont légions.

The Incident fut leur chant du cygne et pour moi un de leur meilleurs albums. Colin a rejoint O.r.k. et d’autres projets, Gavin est devenu le batteur officiel de The Pineapple Thief, Steven a poursuivi sa pop électro en solitaire et Richard a commis des trucs étranges et inaudibles.

Qui eut cru que Steven, Gavin et Richard se réuniraient à nouveau pour un album ? Treize ans plus tard, voici Closure/Continuation, un double vinyle sept titres et quarante-huit minutes.

Pas de doute, c’est bien du Porcupine Tree amputé d’un bassiste génial. Le son est au rendez-vous, la forme également, mais quid de l’âme de la bande à Wilson ?

Lors de la première écoute, je n’ai rien ressenti jusqu’à la face B du second vinyle, le dernier morceau ‘Chimera’s Wreck’. Non, j’exagère un peu, ‘Walk the Plank’ m’avait déjà tiré de ma torpeur juste avant. Bon, j’avoue, je faisais une sieste au casque.

Closure/Continuation donne l’impression que Porcupine Tree a recyclé du vieux matériel en virant la basse et en ajoutant des touches électroniques. Je n’entend pas ici ces grosses prises de risque que l’on trouvait sur leur précédents albums ni ces titres frisant le génie et qui ont construit la légende du groupe. C’est le son de Porcupine Tree, parfaitement maîtrisé, mais rien qui ne me fasse grimper au rideau.

L’ouverture basse/guitare/batterie de ‘Harridan’ annonce la couleur. Porcupine Tree est de retour et Porcupine Tree c’est eux. D’emblée, on reconnaît la patte des trois mousquetaires, un peu trop peut-être, comme s’ils craignaient de nous surprendre. La prod est super léchée et les sections instrumentales nombreuses sur les quatre morceaux qui dépassent les sept minutes. Il y a même un zeste expérimental dans l’avant dernier titre ‘Walk the Plank’ et quelques idées nouvelles dans ‘Chimera’s Wreck’.

Closure/Continuation s’écoute vraiment bien même s’il ne va pas changer la face du monde. Après plusieurs passages sur la platine, je trouve ‘Rats Return’ et ‘Dignity’ fort sympathiques même s’ils sont d’un grand classicisme Wilsonien.

Mike Portnoy a élu Closure/Continuation album de l’année. Le pauvre a dû bosser comme un fou et ne pas écouter grand chose depuis janvier ou alors il était tellement en manque de Porcupine Tree qu’il est complètement aveuglé. Pour ma part, je n’en attendais pas grand chose, du coup j’ai été quand même agréablement surpris.

Trifecta – Fragments

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Je ne vais pas vous parler de la carrière solo du leader de Porcupine Tree mais de trois des musiciens qui ont joué avec lui : Craig, Adam et Nick.

Au début Trifecta n’aurait pas dû faire l’objet d’une chronique. Je l’avais écouté d’une oreille distraite sur Bandcamp sans y trouver d’intérêt. Mais en passant chez mon disquaire, je suis tombé sur cette affreuse pochette rouge et me suis dit, allez, pourquoi pas ? Faut dire, je venais d’acheter Operation Mindcrime et le dernier Coldplay, je n’étais plus à ça près.

Trifecta c’est le meilleur de Wilson sans Steven Wilson, à savoir Craig Blundell, Adam Holzman et Nick Beggs, de fabuleux techniciens du prog qui se louent très cher pour une tournée.

Fragments est principalement un album de prog fusion instrumental de haut vol relativement accessible, même par son prix. 

Quand j’ai posé la galette sur la platine, j’ai été immédiatement scotché par le superbe mix d’Adam doublé d’un master aux petits oignons signé Andy VanDette. Un travail auquel le streaming de Bandcamp ne rend franchement pas honneur.

L’album se compose de quinze fragments aux noms improbables, entre prog, jazz, gospel et expérimental, où les trois magiciens se répondent sans tirer la couverture à eux. 

Trifecta c’est un peu le Liquid Tension Experiment du prog fusion avec l’inspiration en plus. On y retrouve d’ailleurs les couleurs de Steven Wilson avant qu’il ne sombre dans sa bouillasse électro commerciale.

Ici le son est d’une rare précision, magnifiant la finesse du jeu de nos trois compères, les basses, le stick Chapman, le Minimoog, les Korg, l’orgue Hammond et la batterie. Un pur régal audiophile.

Ces fragments se révèlent plus rythmiques que mélodiques, parfois enjoués (‘Proto Molecule’), parfois angoissants (‘Have You Seen What The Neighbours Are Doing ?’.

Sur le galopant ‘Clean Up On Aisle Five’, Adam impose avec force de claviers un style progressif, peut-être pour séduire les fidèles, mais dès ‘Check Engine Light’, l’album change de tonalités. 

La proto molécule du troisième fragment est clairement jazzy comme ‘Sally Doo Dally’ alors que ‘The Enigma of Mr. Fripp’ est à l’image du jeu du guitariste de King Crimson, un peu hermétique il faut l’avouer comme le titre ‘Lie 2 Me And Take My Money’.

Le dixième fragment est chanté par Nick, le chien de Pavlov qui tue le chat de Schrodinger. Il fallait quand même l’inventer.

J’aime également beaucoup l’atmosphère cinématique de ‘Dry Martini’ dans laquelle le trio mélange les genres.

Ces fragments sont variés, intelligents, tout en subtilité, techniques mais pas du tout prise de tête. De la musique très complexe facile à écouter.

L’album de l’année devait être Aphelion ou One To Zero que je n’arrivais pas à départager. Fragments est arrivé à point pour trancher le débat.

Teeshirt : Steven Wilson

Ho yes, it bites !

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Les prog heads forment des couples inséparables jusqu’à la mort d’après la légende, ils suivent aveuglément leurs artistes, quel que soient leurs éventuelles défaillances. 

Si en amour je suis fidèle, en musique il m’arrive de donner de sérieux coups de canif dans le contrat.

Comme beaucoup de personnes, j’ai découvert Steven Wilson avec Porcupine Tree et l’album Stupid Dream. J’ai suivi le groupe avec plus ou moins de bonheur jusque l’incident qui mit fin à leur collaboration. Et lorsque Steven s’est lancé en solitaire dans une nouvelle traversée, j’ai suivi à la nage, parfois à la traîne derrière, parfois bord à bord. 

La première grosse dispute vint avec Hand. Cannot. Erase. pourtant largement salué par la critique et les fans. Cela ne m’a pas empêché, lorsqu’il osa la disco dans son avant dernier album, de saluer l’audace et même d’apprécier la musique de ce touche à tout de génie.

La seconde grosse dispute, non artistique cette fois, tient à la manière dont il traite les médias pendant ses concerts, mais ça je vous l’ai déjà raconté je crois.

Puis vint la campagne de promotion de son dernier album, The Futures Bites, un épouvantable matraquage publicitaire en totale contradiction avec le message véhiculé par au moins un de ses morceaux (Personal Shopper). 

Coffret, K7, vinyle, CD, blu-ray, digital, tee-shirt, PQ, horloge, coque de téléphone, pilules, la boutique vendait n’importe quoi. 

Aucun des trois singles ne m’ayant convaincu, car j’aime la guitare, la batterie, les claviers, les belles voix et pas vraiment l’électronique, j’ai hésité à rester un fidèle imbécile. Mais j’ai finalement et presque à contre coeur, commandé le minimum acceptable pour moi afin d’écouter de la musique, à savoir le CD. Je ne voulais pas mourir idiot.

Wilson fait ce qu’il veut de sa vie comme de sa musique et a tout fait raison de se réinventer tant qu’il se fait plaisir et n’écrit pas pour garnir son compte bancaire. Je ne lui jèterais jamais la pierre pour cela.

Par contre, cette fois, lui sa musique et moi, nous n’avons vraiment plus rien à nous dire alors je crois qu’il est temps de couper les amarres une bonne fois pour toutes. Peut-être nous retrouverons-nous un jour, comme un vieux couple séparé de longue date, qui après des années a pardonné. 

Contrairement aux prog heads fidèles qui cherchent à tout prix à entendre du prog dans son électro commerciale, j’arrête les frais, j’ai versé mon ultime obole à sa musique et le CD, après quelques écoutes circonspectes, va rejoindre la pile des disques à revendre à l’occasion.

J’aurais dû m’en douter

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Mais quelle idée ai-je eu de poster la vidéo de Steven Wilson sur un groupe Facebook parlant de Prog ? Un mec s’est aussitôt énervé, avant même d’avoir eu le temps d’écouter les neuf minutes jusqu’au bout.

Pour tout vous dire, je ne grimpe pas au rideau moi non plus en écoutant le morceau ‘Personal Shopper’, d’ailleurs je suis loin de vouer un culte à cet artiste. Mais il lui faut reconnaître tout de même un certain génie tout de même, déjà, il vend des disques, lui.

Alors j’ai répondu au gars qu’il fallait cesser d’être prog intégriste, que pour moi Wilson était un génie. Et là c’est parti en coquille comme d’habitude.

Pourquoi les artistes qui réussissent, surtout dans le microcosme qu’est le rock progressif, seraient-ils forcément des escrocs, des plagieurs, des profiteurs, des vendus, des mecs sans inspiration, juste capable de faire du business.

Je suis content lorsque à un concert, la salle est pleine, les musiciens sont bons, les éclairages spectaculaires, le son de qualité et l’âge moyen du public inférieur à cinquante ans.

J’en ai un peu mare des sous-sols crasseux où traînent une cinquantaine d’incontinents septuagénaires nostalgiques qui espèrent entendre à nouveau du Magma, du Yes ou du Genesis des années soixante-dix. Ces vieux grincheux ont été jeunes, s’en souviennent-ils ? La musque est vivante, elle évolue, même dans le rock progressif trop longtemps sclérosé.

Si vous voulez jouer du canterbury écouté par deux-cent personnes, grand bien vous fasse, faites vous plaisir et laissez ceux qui désirent vivre de leur musique essayer de toucher un plus large auditoire. On dirait que dans le rock progressif, gagner sa vie en jouant de la musique, est presque devenu quelque chose de vulgaire.

Dans le monde du rock progressif, existe ce pseudo élitisme musical épouvantable qui bannit le 4/4 de la partition, exige des pistes de plus de dix minutes, des changements de tempo toutes les quatre secondes et des musiciens sortis du conservatoire. Mais qui écoute ça aujourd’hui ?

Le plus drôle dans l’histoire, c’est que en postant cette vidéo sur Facebook, mon post a fait un buzz, plein de personnes l’ont regardée, ont posté leurs états d’âme en commentaires, et par conséquent fait un grosse pub au prochain album de Steven Wilson. Alors merci à eux de soutenir, à leur manière, la création musicale.

Une nouvelle interview

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Quelques heures avant son concert devant vingt-mille spectateurs, Steven Wilson, l’ancien leader de Porcupine Tree et aujourd’hui artiste solo adulé même des ménagères grace à son ‘Permanating’, m’a accordé une interview.

Et quelle interview ! Tout D’abord c’était mon anniversaire, donc un jour pas comme les autres, ensuite Steven et son manager, présent pour l’occasion, ont libéré deux heures de leur temps pour un petit webzine francophone, enfin Wilson avait décidé de me parler en français. J’ignorais qu’il maîtrisait si bien notre langue.

Quelle rencontre ! Un homme sympathique et simple, avec beaucoup d’humour, passionné de musique et qui a le trac avant de monter sur scène. Je lui ai conseillé l’Euphitose au passage, j’espère que ça lui aura fait du bien.

De quoi avons-nous parlé ? Je ne sais plus exactement, de tout et de rien sans doute, une conversation décontractée, comme entre amis. Je me souviens seulement qu’il m’a dit que si on organisait un petit festival avec le groupe Burns, il serait enchanté d’y participer. Donc je vais planifier ça, dès que je saurai quel est ce groupe Burns, Runs, Cruns ?

Mon frère est même venu voir le concert, à moins que ce ne soit pour fêter mes cinquante-quatre ans, je ne sais plus, dingue non ? Moi je suis resté dans la rue, derrière le grand rideau qui se refermait lentement alors que les premières notes du concert débutaient. Oui c’était un concert en plein air en centre ville et je n’avais pas de billet. Drôle d’anniversaire vous en conviendrez. Mon frangin aurait pu me filer son billet, vous ne trouvez pas, après tout c’était mon anniversaire non ? Gollum gollum !

Deux heures d’interview c’est environ quarante heures de retranscription. Un travail de titan ! Par chance pour moi, par malheur pour vous, je n’ai rien enregistré et je ne me souviens que de quelques brides de cette rencontre, donc vous ne lirez rien dans les colonnes du webzine. 

Après l’interview, quelques minutes de concert et un bisou à ma maman décédée depuis trois ans, j’ai pris le TGV Rennes-Strasbourg pour rentrer chez moi en pleines grèves de la SNCF (oui le concert se déroulait au centre ville de Rennes je crois, en plein hiver). Je me suis réveillé sous la couette, un dimanche matin, me souvenant que je devais écrire un article sur la disparition de Neil Peart, le batteur de Rush.

Bon c’est décidé, demain j’arrête la drogue.

Stars die

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Samedi dernier, je me rendais à la Laiterie à Strasbourg pour couvrir le concert de Steven Wilson pour un autre webzine.

Quoi ? Comment ça je travaille pour la concurrence ? Oui, je suis un vendu… Je respecte beaucoup le travail et je lis régulièrement le webzine en question – dont je tairais le nom pour ne pas leur faire de tord – . Ils n’avaient pas de photographe pour shooter le concert de Wilson à Strasbourg. Ils m’ont demandé gentiment et j’ai accepté avec plaisir. Honnêtement, je n’aurais pas été à ce concert sinon, l’ayant vu dans d’excellentes conditions à Fribourg cet été. La Laiterie à guichet fermé est plus étroite qu’une boite de sardines conditionnée avec 15% de rab.

Donc me voilà, un pass photo en main, un sac de plusieurs kilos sur le dos, prêt pour trois morceaux et puis dégage. Trois morceaux ? Non deux, ce soir, ce sera seulement deux morceaux. Wilson fait sa loi. Sachant qu’il aime bien tendre un voile entre le public et ses musiciens pendant son show, je suis un tantinet inquiet et lorsque que je rentre dans la salle, je prends peur. Le rideau translucide est bien là, descendu jusque environ 1.40 m du sol. La galère. Mais rassurons nous, il va bien le lever ce foutu rideau,
après le premier titre, comme à Fribourg. L’espoir fait vivre.

Un titre, deux titres, le rideau ne bouge pas d’un centimètre. Vautré par terre, je tente de trouver un angle favorable entre la base du rideau et la scène pour photographier la star. Rien à faire, même au 200 mm il me manque toujours un bout de crâne. En dix minutes je gâche 60 clichés moisis et torture mon hernie discale en salissant mon jean. Le webzine va adorer mes images… 

Bien évidemment, passé le second morceau, lorsque les gentils vigiles nous font signe qu’il faut dégager, devinez qui se lève ? Le rideau bien sûr…

Le concert se joue à guichet fermé. La Laiterie est bondée, impossible de se glisser dans le public avec deux APN et un gros sac à dos pour voler quelques photographies à la sauvette. Je ne peux même pas décemment profiter du concert, sauf du bar, affligeant. Trois heures il a dit le Steven ? Pas de Paul Draper en première partie, pas de photos acceptables, 180 minutes dans un hall plein de courants d’air à écouter les basses résonner sur les murs, sincèrement je préfère rentrer me glisser au chaud sous la couette.

Qu’un artiste ne veuille pas qu’on le photographie, je peux comprendre à la rigueur, pas de problème, moi-même je déteste être enfermé dans la boite à images. Mais que l’on invite des photographes à venir à un concert, même pour shooter pendant deux morceaux et que l’on fasse tout son possible pour les décourager de fabriquer un beau cliché, je trouve cela absolument débile, irrespectueux, même insultant.

La plus grande part des photographes comme moi font des photos pour assurer la promotion des artistes, rédiger des live reports, faire rêver ceux qui n’ont pas pu aller au concert, donner envie aux autres de s’y rendre. Nous ne gagnons pas d’argent avec nos clichés, nous faisons ça pour le plaisir.

The last day of june

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The Raven That Refused To Sing compte parmi mes albums favoris de Steven Wilson. Le seul vrai album progressif de l’artiste pour lequel il avait sorti en 2013 le très beau clip, Drive Home.

Régulièrement, je m’égosille, je postillonne, je m’énerve, lorsqu’un artiste se disperse, transformant musique et jeu vidéo par exemple comme voulait le faire Dream Theater avec son The Astonishing. Je critique, je râle, je peste mais je suis faible… Il y a peu, sur la Switch est sorti le jeu The last day of june, inspiré du clip Drive Home. Et j’ai craqué. Comme quoi Wilson c’est vendeur.

Un homme qui a perdu sa femme dans un accident de voiture va revivre avec vous cette après-midi fatale, rejouant les événements, tentant de modifier le passé par l’entremise de quatre personnes de son village, l’enfant qui s’ennuie, la femme qui déménage, le chausseur poursuivant la pie et le mystérieux vieil homme au cadeau. Il faudra jouer et rejouer leurs après-midi, changer le passé, afin d’essayer d’éviter le drame. Un jeu de très courte durée, vendu trop cher, fait de cinématiques et énigmes, visuellement bien en dessous du clip de ‘Drive Home’, avec comme musique de fond, des extraits instrumentaux des morceaux de Wilson et pourtant assez addictif.

Clairement, il ne s’agit pas d’un produit pour gamer avec ses actions limitées, sa durée de vie courte et son côté répétitif. C’est un jeu poétique et beau qui nous raconte une histoire d’amour et de sacrifice.

Je me suis lâché

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Quand je passe trop de temps sans rien commander, il arrive toujours un moment où je craque. Et quand je craque, je ne fais pas les choses à moitié. Ce matin un mail innocent de Burning Shed m’a fait saliver. … Continuer la lecture

En transit

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Je pré commande presque tous mes albums. De préférence je le fais sur le site de l’artiste, je suppose qu’ainsi plus d’argent rentre dans sa poche, inutile de graisser trop d’intermédiaires, quitte à payer un peu plus cher. Je passe également par les crowdfunding pour financer la production, avec une forte incertitude sur le jour où l’album sortira, s’il sort un jour.

Lorsque l’on pré commande, ou que l’on participe à un crowdfunding, inconsciemment, on espère recevoir l’album avant sa sortie, ou du moins à sa sortie, pas une fois que celui-ci trône fièrement dans les bacs des magasins.

Hélas la réalité est tout autre. Vendredi dernier, il y a presque une semaine donc, sortait To The Bone de Steven Wilson. Il est à la Fnac, sur Amazon, même probablement dans quelques grandes surfaces, mais il n’est pas à la maison. Je l’avais commandé le jour de l’ouverture de la pré commande, afin d’être certain d’avoir un exemplaire de l’édition spéciale aujourd’hui épuisée. Le 17 août, je recevais un mail me notifiant que le coffret venait d’être expédié. Je l’attends toujours, avec un peu de chance je l’écouterai ce soir, j’ai en effet reçu une notification Colisimmo hier soir, sans pouvoir déterminer ce que c’est. Mais comme le nouveau Leprous sort demain, lui que j’ai déjà écouté et chroniqué mais également commandé en vinyle, si ça se trouve c’est lui qui débarque aujourd’hui, suspens.

A moins que ce ne soit le coffret Beatles, mais là j’ai plus de doutes, car il partait de Chine hier matin. Je sais les avions sont rapides mais quand même. Car oui, j’ai commandé le coffret stéréo sur un site qui semblait très francophone et qui proposait de belles offres. J’ai eu la surprise de découvrir hier que le colis était pris en charge par la poste chinoise. Nous sommes à l’ère de la mondialisation que diable ! J’espère juste que le coffret n’a pas été produit en Europe, expédié en Chine pour être finalement commandé en France, sinon l’empreinte carbone de ma commande va être très moyenne. Et oui je sais, les puristes vont râler, les Beatles en stéréophonie, c’est un crime pour certains. Mais je n’ai aucun Beatles à la maison, même je connais tous les albums par cœur, alors c’était l’occasion, je me prépare un week-end au chaud dans le salon, à revisiter toute leur discographie studio avec bonheur.