Mon album de l’année 2024

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Il est temps d’élire l’album de l’année 2024. L’an passé je me suis bien fait allumer avec ma sélection, faut dire que j’avais osé la pop et snobé les grandes sorties du prog.

Cette année, je ne suis pas certain que mon choix va faire l’unanimité non plus. L’album de l’année fait partie des rares vinyles que j’ai achetés en 2024 ce qui limite drastiquement le nombre de candidats.

Il y a tout d’abord The Pineapple Thief avec l’album It Leads To This sorti en début d’année que j’ai téléchargé sur Bandcamp et finalement commandé en vinyle quelques mois plus tard. Un album que je trouve plus proche du travail de Bruce Soord en solo que des productions habituelles de The Pineapple Thief sorti de Magnolia.

Je suis tout de suite tombé amoureux de son atmosphère feutrée, de sa sensibilité à fleur de peau, de son format court que j’apprécie de plus en plus et de sa magnifique pochette représentant une Amérique déchue.

Le second vinyle que j’ai acheté est celui de Steve Hackett avec son magistral concept album The Circus and the Nightwhale. Le premier concept album de Mr. Hackett tout de même où il se raconte, lui et sa musique.

Évidemment il y a FROST* avec Life in the Wires, un autre concept album au passage.

Je ne suis pas toujours en phase avec le groupe britannique surtout quand la galette dure plus d’une heure et demie mais j’avoue que Life in the Wires m’a tout simplement ébloui. J’y reviens très souvent, enfin lorsque j’ai assez de temps pour lui consacrer une écoute complète. C’est certainement aujourd’hui mon album de FROST* préféré.

Et puis il y a Nightwish avec Yesterwynde. Oui je sais, c’est Nightwish et l’an passé j’avais failli faire grimper sur le podium le premier album solo de Floor Jansen. Encore une fois j’assume. Leur pop metal symphonico cinématique me transporte à chaque écoute et la voix de Floor est magique.

J’ajouterai bien à cette petite sélection un compact disk que j’ai beaucoup aimé. J’avoue que j’ai acheté encore moins de CDs que de vinyles cette année. Ce disque, c’est celui de Oceans of Slumber, Where Gods Fear To Speak. Ce n’est pas un secret, j’aime beaucoup Oceans of Slumber et cet album, peut être est-ce l’effet de la nouveauté, est un de mes préférés.

Ces cinq albums m’ont particulièrement impressionnés et je reviens dessus régulièrement entre deux chroniques.

Mais si j’en crois le nombre de vues sur Youtube, ce serait Nightwish qui remporterait le titre d’album de l’année avec 262 vues. Oui je sais, ce n’est pas grand chose mais bon pour ma chaîne c’est un très bon score. Leprous arriverait en seconde position et Marco Gluhmann en troisième.

Mais je n’ai pas suivi l’avis du public comme souvent. Je crois que les deux albums que j’ai le plus écoutés cette année sont Where Gods Fear To Speak et It Leads To This. L’un des deux est mon vainqueur 2024.

D’un côté du métal progressif à la voix de gospel et growl, de l’autre du rock alternatif tout en douceur.

Les prog heads auraient sans doute voté pour Steve Hackett ou FROST*, les métalleux pour aucun de ces albums, la ménagère aux piercings pour Nightwish, mais moi je vote pour The Pineapple Thief qui monte sur la première place du podium.

Mes arguments pour défendre cet album sont purement subjectifs. Je reviens vers It Lead To This lorsque j’ai besoin d’un havre de paix musical, d’intimité, de douceur, de beauté et d’une musique tout en finesse. J’aime beaucoup le travail de Bruce Soord en solo et It Leads To This s’en rapproche même si The Pineapple Thief ressurgit de temps en temps. Je suis également un grand admirateur de Gavin Harrison et c’est aujourd’hui dans ce groupe et non Porcupine Tree que j’apprécie le plus son travail.

J’ai beaucoup aimé également Insanium de Whom Gods Destroy, The Like Of Us de Big Big Train et plein d’autres albums, mais It Lead To This s’est tout de suite détaché des autres et dès sa sortie j’ai compris que ce serait mon album 2024. Si vous ne l’avez pas encore écouté, foncez le découvrir, c’est une merveille.

Je ne vous demande pas d’être d’accord avec moi. Ce n’est que mon avis et je le partage. L’an passé mon album de l’année a bien énervé certains comme quoi c’est toujours compliqué la liberté d’expression de nos jours.

L’album de l’année 2023

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2023 aura été une nouvelle année riche en découvertes et coups de cœur. Onze albums concourent cette fois pour la première marche du podium.

En regardant la liste, je me suis rendu compte que mes goûts s’étaient nettement embourgeoisés ces derniers mois.  Au lieu de louer le trash métal déglingos ou le prog expérimental, je me suis tourné vers des compositions nettement plus consensuelles, limites pop. C’est peut-être lié à l’âge en fait, mais j’assume.

J’ai eu tout de même quelques déceptions cette année avec par exemple Shores of Null ou Tesseract mais j’ai également fait de très belles découvertes avec Terra, Dymna Lotva ou Amarock, des albums hors compétition parce que sortis avant 2023 mais à découvrir absolument.

Dans l’ordre chronologique des albums retenus pour 2023 nous avons : 

Sorti de The Dali Thundering Concept qui pique un peu, tous les autres albums sont relativement consensuels, un peu prog, metal, atmosphérique mais un seul est instrumental, celui d’Adarsh Arjun ce qui lui réserve une place toute particulière dans la liste.

J’aurai pu faire un classement par catégorie genre premier espoir, instrumental, variétoche, métal etc mais j’ai finalement décidé de rester sur la formule de l’année précédente, même si décider de ne pas placer certains albums sur le podium m’a crevé le cœur.

Dans ma seconde sélection, appelons ça les quarts de finale, j’ai gardé Adarsh Arjun, Floor Jansen, Enar Solberg, Voyager, Violent Jasper et Soen. Cinq albums qui éclipsent un The Dali Thundering Concept trop rugueux, un RPWL trop classique, un Aisles sympa mais qui manque de caractère, un Steven Wilson qui s’écoute super bien, trop peut-être et un Earthside qui souffre du même problème que le précédent.

En demies finales restent donc Aches and Echoes, Paragon, 16, Fearless in Love, Control et Memorial. Et il ne doit en rester que trois. 

L’album d’Enar Solberg est certainement celui que j’écoute le plus depuis sa sortie en plus de faire l’unanimité à la maison, il fera partie du trio de tête. Paragon est sans doute trop pop pour figurer sur le podium, sinon je vais perdre mes rares abonnés, mais cela me crève le cœur car je l’écoute également en boucle, presque autant que 16. Control de Violent Jasper monte également sur le podium, car pour un premier album, le duo nous a offert un pur bijou qui revient souvent sur la platine. Restait une place pour Soen ou Aches and Echoes et comme je l’ai dit plus haut, ce dernier album méritait un traitement tout particulier donc voici le podium : 

Aches and Echoes, Control et 16.

Sur la première place, vous vous en doutez depuis le début, on retrouve le chanteur de Leprous, Einar Solberg. 

Dès la première écoute de son album, j’ai su qui monterait sur le podium. Reste à départager Volent Jasper et Adarsh Arjun et là c’est Violent Jasper qui gagne quand même car Aches and Echoes ressemble fortement à du Plini.

  1. Première place Enard Solberg avec 16
  2. Seconde place Violent Jasper avec Control
  3. Et enfin, troisième place Adarsh Arjun avec Aches and Echoes.

Je ne vous ennuierai plus cette année, promis juré. On se retrouve en 2024 pour de nouvelles découvertes. D’ici là passez de belles fêtes et écoutez de la musique.

L’album de l’année 2022

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Il est l’heure de faire un bilan pour une année 2022 riche en découvertes. Je n’ai pas tout écouté, j’ai encore moins tout chroniqué, pourtant j’ai une assez longue liste d’albums qui furent de véritables coups de cœur.

Le premier s’appelle Welcome To The Planet de Big Big Train. Et ce n’est pas parce ce que David nous a quitté qui rentre dans cette catégorie, c’est juste parce qu’il est vraiment excellent.

Le second est Metanoia du groupe Persefone basé en Andorre. Du metal progressif de très belle facture que j’ai commandé en édition vinyle pour le plaisir de contempler sa magnifique pochette. Et comme la musique est encore plus belle, il compte dans mes coups de foudre de l’année.

Vient ensuite Epigone de Wilderun. Je ne pourrais vous dire combien de fois que j’ai écouté cet album depuis que Alias en à fait la promotion. Il est toujours sur la pile de CDs rangée tout près de la chaîne et j’y reviens régulièrement.

Wardruna a été une très belle découverte en live comme avec leur album First Flight Of The White Raven. Une musique pourtant assez éloignée de ce que j’écoute habituellement. Bon, j’avoue que cela un moment que je ne l’ai pas réécouté.

Il y a le dernier Cosmograf, Heroic Materials, dont j’attends toujours l’édition vinyle. J’aime beaucoup le travail de Robin Armstrong depuis des années et cet album compte parmi les meilleurs qu’il ait composé. En plus, il y parle d’avions, tout ce qu’il faut pour m’amadouer.

Évidemment il y a le dernier Arena, The Theory Of Molecular Inheritance avec le chanteur Damian Wilson. Je n’ai jamais été vraiment très objectif avec ce groupe et encore moins avec leur nouveau chanteur et les avis sont assez partagés sur cet album. En plus, passé mon premier engouement, je n’y suis pas beaucoup revenu.

Reste un dernier album, improbable dans cette liste, The Way Home de Kite Parade. Un projet solo de pop progressive pas franchement révolutionnaire mais qui est arrivé au moment où j’avais très envie de musique easy listening.

Voilà, cela fait sept albums à départager. 

Un premier tri s’impose pour n’en garder que trois. Je retire Arena de la liste parce que je manque clairement d’objectivité sur cet album. Même chose pour Kite Parade parce qu’il n’est pas suffisamment original pour sortir du lot. Wardruna également, car il s’agit plus d’une belle découverte que d’un disque franchement original. Le dernier qui va faire les frais de cette sélection est Cosmograf. C’est un bel album, mais pas révolutionnaire non plus.

Restent en lice Big Big Train, Persefone et Wilderun. Et si vous avez bien écouté depuis le début, vous connaissez le vainqueur. En réalité, je le sais depuis que je l’ai écouté.

Epigone est nommé album de l’année 2022.

Un album acoustique qui côtoie le growl. Du metal qui joue à l’expérimental, du jazz à la manière progressive et un dosage entre gros poutrage, symphonique et dentelle acoustique qui frise la perfection.

Si vous cherchez à offrir un bel album pour les fêtes, n’hésitez pas à piocher dans cette sélection, il s’agit de valeurs sûres. 

Et si je peux me permettre d’en rajouter un que je n’ai pas encore chroniqué, jetez une oreille attentive à Atlantis de Soen, un live intimiste électro acoustique avec un quintet à cordes et un pianiste qui revisite la discographie du groupe.

Trifecta – Fragments

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Je ne vais pas vous parler de la carrière solo du leader de Porcupine Tree mais de trois des musiciens qui ont joué avec lui : Craig, Adam et Nick.

Au début Trifecta n’aurait pas dû faire l’objet d’une chronique. Je l’avais écouté d’une oreille distraite sur Bandcamp sans y trouver d’intérêt. Mais en passant chez mon disquaire, je suis tombé sur cette affreuse pochette rouge et me suis dit, allez, pourquoi pas ? Faut dire, je venais d’acheter Operation Mindcrime et le dernier Coldplay, je n’étais plus à ça près.

Trifecta c’est le meilleur de Wilson sans Steven Wilson, à savoir Craig Blundell, Adam Holzman et Nick Beggs, de fabuleux techniciens du prog qui se louent très cher pour une tournée.

Fragments est principalement un album de prog fusion instrumental de haut vol relativement accessible, même par son prix. 

Quand j’ai posé la galette sur la platine, j’ai été immédiatement scotché par le superbe mix d’Adam doublé d’un master aux petits oignons signé Andy VanDette. Un travail auquel le streaming de Bandcamp ne rend franchement pas honneur.

L’album se compose de quinze fragments aux noms improbables, entre prog, jazz, gospel et expérimental, où les trois magiciens se répondent sans tirer la couverture à eux. 

Trifecta c’est un peu le Liquid Tension Experiment du prog fusion avec l’inspiration en plus. On y retrouve d’ailleurs les couleurs de Steven Wilson avant qu’il ne sombre dans sa bouillasse électro commerciale.

Ici le son est d’une rare précision, magnifiant la finesse du jeu de nos trois compères, les basses, le stick Chapman, le Minimoog, les Korg, l’orgue Hammond et la batterie. Un pur régal audiophile.

Ces fragments se révèlent plus rythmiques que mélodiques, parfois enjoués (‘Proto Molecule’), parfois angoissants (‘Have You Seen What The Neighbours Are Doing ?’.

Sur le galopant ‘Clean Up On Aisle Five’, Adam impose avec force de claviers un style progressif, peut-être pour séduire les fidèles, mais dès ‘Check Engine Light’, l’album change de tonalités. 

La proto molécule du troisième fragment est clairement jazzy comme ‘Sally Doo Dally’ alors que ‘The Enigma of Mr. Fripp’ est à l’image du jeu du guitariste de King Crimson, un peu hermétique il faut l’avouer comme le titre ‘Lie 2 Me And Take My Money’.

Le dixième fragment est chanté par Nick, le chien de Pavlov qui tue le chat de Schrodinger. Il fallait quand même l’inventer.

J’aime également beaucoup l’atmosphère cinématique de ‘Dry Martini’ dans laquelle le trio mélange les genres.

Ces fragments sont variés, intelligents, tout en subtilité, techniques mais pas du tout prise de tête. De la musique très complexe facile à écouter.

L’album de l’année devait être Aphelion ou One To Zero que je n’arrivais pas à départager. Fragments est arrivé à point pour trancher le débat.

Teeshirt : Steven Wilson

Leprous – Aphelion

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Je crois qu’il est temps de se demander quel sera l’album de l’année. En lice pour 2021 deux disques seulement, One To Zero de Sylvan et Aphelion de Leprous. 

Je ne vais pas vous mentir, je suis archi-fan des deux groupes alors mon jugement est furieusement biaisé.

One To Zero avait été superbement chroniqué par mon ami François à l’époque de Neoprog, alors, si vous le voulez bien, penchons-nous sur Aphelion.

Leprous était à la base une formation de metal progressif djent. Si si. Depuis quelques albums, et particulièrement Pitfalls, le groupe a pris un virage pop prog néoclassique qui n’a pas plu à tout le monde. Avec Aphelion, ils vont encore plus loin et ce n’est certainement pas moi qui m’en plaindrait, bien au contraire.

Le double vinyle reprend des codes astrologiques placés au sommet d’une pyramide noire plantée dans un décor de montagne. Rien qui n’éclaire vraiment sur son thème pas plus que la barque du livret. Mais pour votre culture, l’aphélie, Aphelion en anglais, est le point de la course d’une planète, le plus éloigné du son soleil. Et non ça n’arrive pas en hiver mais début juillet pour la Terre, alors rien à voir avec mon rhume. Pour les saisons, je vous expliquerais ça dans mon prochain podcast d’astronomie, c’est à dire jamais.

Nous avons deux galettes de 180 grammes au pressage irréprochable comme souvent chez Inside Out avec des paroles dépressives imprimées sur une feuille volante ainsi que le CD pour les écoutes fréquentes. Je l’ai déjà dit, j’adore ces éditions plus plus du label Inside Out.

Plus castra que jamais, Einar lance un défi à ses cordes vocales sur Aphelion. Il est au diapason du violoncelle de Raphael et du violon limite dissonant de Chris, le tout accompagné de cuivres pour faire bonne mesure. Des arrangements orchestraux qui donnent encore plus d’intensité aux paroles torturées. 

Evidemment, belle voix, metal et instruments acoustiques, ça fait toujours mouche avec moi, vous l’aurez bien compris.

Pour ne citer que quelques coups d’éclats, je vous parlerai de ‘Running Low’ où le metal se marie aux cordes, de ‘All The Moments’ et sa guitare qui ne ressemble à rien de connu chez Leprous et d’un ‘Castaway Angels’ anathémien, fabuleusement épuré.

L’album est très calme et délicieusement acoustique pour du metal progressif. Mais ceux qui auraient encore besoin d’une petite dose d’adrénaline pourront se tourner vers le titre ‘Nighttime disguise’ qui s’énerve un peu plus, enfin juste dans les dernières secondes.

Que dire de plus franchement ? Aphelion fait un sans faute. Je l’écoute en boucle depuis sa sortie comme ma chérie qui l’adore. Leprous me fait chaque album un peu plus plaisir. Je suis totalement irrécupérable, mais ça vous le saviez déjà.

Sera-t-il pour autant l’album de l’année ? On verra à Noël, d’ici là nous pouvons encore avoir de belles surprises.