Big Big Train – The Likes Of Us

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Sachant que cette chronique allait être publiée un premier avril, je me suis demandé ce que je pourrais faire pour l’occasion. Il fallait marquer le coup, ça n’arrive pas tous les jours. Alors pour une fois, amis lecteurs, je vous invite à regarder la version Youtube qui se trouve à la fin de cet article. Ce n’est pas grand chose, mais sur le moment ça m’a fait rire (pardon)…

Big Big Train devait négocier un virage très délicat après la disparition de David. Remplacer un chanteur dans un groupe est toujours une affaire complexe, surtout lorsque celui-ci possèdait une telle personnalité.

The Likes Of Us est le premier vrai album du groupe sans David, trois années après le fabuleux Welcome To The Planet.

N’étant pas aussi fan de la voix d’Alberto Bravin, je redoutais l’arrivée de ce nouvel opus et j’ai finalement été agréablement surpris.

The Likes Of Us ce sont neuf morceaux dont un version single edit pour près d’une heure et quart de musique. Alors fatalement il y a quelques longs formats. Deux en fait : ‘Beneath The Masts’ et ses dix sept minutes au compteur ainsi que le plus modeste ‘Miramare’.

Pour cet album Big Big Train à mis le paquet sur la musique, peut-être pour compenser le manque d’émotions dans le chant. Et cette musique renoue avec le prog symphonique des seventies, du moins nettement plus que sur les précédents albums du groupe.

Toutefois, je trouve The Likes Of Us un petit peu longuet et j’aurai pu me contenter du quatuor formé de ‘Light Left In The Day’, ‘Beneath The Masts’, ‘Miramare’ et ‘Love Is The Light’. Et justement, puisque l’on parle de ‘Love Is The Light’, je trouve que c’est le titre de l’album sur lequel Alberto insuffle le plus d’émotion. Bon il faut bien reconnaître que le thème s’y prête beaucoup, mais cela fait du bien de vibrer à l’unisson pour une fois avec le chanteur.

Parce que sur le reste de The Likes Of Us, je fonctionne au diapason de la partition plus que du texte.

Les influences à la Genesis ou bien The Tangent s’entendent principalement sur les deux longs formats mais également sur le troisième titre en durée, ‘Last Eleven’, grâce à la guitare et au Mellotron qui ouvrent le morceau et reviennent à plusieurs reprises comme dans ‘Bookmarks’.  Le violon de Clare Lindley, très présent sur cet album, y sème toutefois le trouble à plusieurs reprises.

Je m’aperçois finalement que je n’ai pas grand chose de plus à vous raconter sur The Likes Of Us. J’ai été séduit par son évidente facture rétro progressive et les pièces à rallonge.

The Likes Of Us reste trop long à mon goût, raison pour laquelle il n’entrera pas dans ma collection de vinyles, mais c’est un très bel album.

Je vais certainement regretter encore longtemps la disparition de David. Toutefois, je trouve que Big Big Train a su poursuivre son chemin malgré le décès de leur chanteur.

Steve Hackett – The Circus and the Nightwhale

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Des fois j’adore Steve Hacket, des fois je le boude un peu. Disons que sa carrière est inégale comme mon humeur. Mon dernier coup de cœur s’intitulait Under A Mediterranean Sky. Les extraits de son nouvel album The Circus And The Nightwhale faisaient pencher mon avis du mauvais côté. Mais comme Inside Out publie son catalogue maintenant sur Bandcamp, je l’ai fait tourner dans le salon avant de l’acheter pour être sûr, et après cette écoute, je l’ai immédiatement commandé en vinyle et numérique pour faire bonne mesure.

Avec treize morceaux pour trois quart d’heure de musique, je le trouve finalement trop court. En fait, non, il possède la durée parfaite pour être écouté sur un tourne disque. Retourner un vinyle passe encore, changer de galette pour écouter la suite de l’album, non.

Steve donne dans le prog symphonique mariné de steampunk, de world music, de blues et d’atmosphères désuètes sur des guitares toujours plus époustouflantes et au final assez peu de chant.

Steve raconte dans The Circus And The Nightwale l’histoire de Travla, allusion probable au voyageur (traveler) plutôt que travelo j’imagine. Un garçon qui naît dans les ruines enfumées de l’après-guerre, qui se découvre une passion pour la guitare, connaît la gloire et en oublie l’essence même de la musique avant de retrouver sa passion intacte, en partie grâce à l’amour. Un récit romancé qui ressemble beaucoup à la vie de l’artiste, de Genesis jusqu’à sa carrière solo.

‘People of the Smoke’ entre bruitages, extraits sonores et cris de nourrisson démarre l’album avec la naissance de Travla, le personnage de notre histoire. Le titre, centré sur la guitare de Steve et les harmonies vocales, avec ses interruptions et son atmosphère steampunk Bouglione est écrit comme une ouverture d’opéra, reprenant les thèmes qui seront développés dans les morceaux suivants.  S’il m’avait déstabilisé à la première écoute, c’est maintenant une de mes pièces préférées de l’album.

Écoute après écoute, ‘Taking You Down’ me semble toujours un peu étrange, peut-être à cause de la voix de de Nad Sylvan. Un titre très rock avec un solo de saxophone et un chant qui tranche beaucoup avec le reste de l’album sans parler de ce son de guitare plein de reverb qui revient sans cesse.

Et est-ce mon oreille qui me joue des tours ? Les premières mesures de ‘Enter The Ring’ me rappellent furieusement les atmosphères du groupe Genesis des seventies où alors est-ce parce que je confonds parfois le personnage au guitariste du groupe de l’époque ?

Je vais encore parler de ‘Circo Inferno’ ou Steve emprunte à la musique orientale pour raconter avec des notes plus qu’avec des mots la spirale infernale dans laquelle Travla se trouve piégé.

Je ne peux pas parler ici de tous les morceaux sinon nous y serions encore demain. Mais je vais encore m’attarder sur un petit dernier :

Steve conclut l’album avec ‘White Dove’, une douceur acoustique mandoline et guitare dont il a le secret et qui n’est pas sans rappeler Bay Of Kings ou son dernier album instrumental Under A Mediterranean Sky.

Je pense que Steve Hackett tient ici son chef d’œuvre, un album qui résume une immense carrière en nous racontant son histoire tout en se réinventant. Il a de très bonnes chances de s’asseoir sur la première marche du podium 2024.

Caligula’s Horse – Charcoal Grace

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Charcoal est le premier album sorti cette année dont je vais vous parler. Oui encore du métal progressif, je sais, mais c’est le genre de musique que j’aime écouter en ce moment sorti de vieux albums sur lesquels je noie ma nostalgie.

Charcoal dépasse une heure avec deux titres ouvrant et fermant l’album qui explosent le compteur symbolique des dix minutes. Du metal progressif relativement soft au chant clair qui n’est pas sans rappeler le travail de Vola sur leur deux précédents albums.

Après la découverte de la musique du groupe Unprocessed, il faut avouer que Caligula’s Horse manque clairement d’assaisonnement. Il y a bien ‘Golem’ qui démarre sur les chapeaux de roues mais il se dégonfle assez vite. En fait, je crois que j’ai trop écouté de growl depuis le premier janvier et que ici, j’aurai bien aimé entendre quelques hurlements histoire de pimenter la sauce.

Charcoal Grace est un enfant de la pandémie de COVID 19, oui encore un. Un album qui évoque ces mois de confinement et l’espoir de jours meilleurs. Il contient d’ailleurs un tableau en quatre panneaux de plus de vingt minutes, mini concept album dans l’album, qui évoque cette période. D’ailleurs c’est là que se glisse un de mes morceaux préférés, ‘Vigil’, une petite douceur de trois minutes vingt-deux qui tranche avec le reste de l’album.

Mais c’est en regardant le clip du second single de l’album ‘Stormchaser’ que je me suis décidé à l’achat de Charcoal Grace. Le titre alterne plages dynamiques et eaux stagnantes. Vocalement il y a de belles constructions en écho et le refrain fonctionne particulièrement bien sans parler de la guitare tout simplement sublime à la quatrième minute.

J’en oublierai presque de parler de ‘Sails’, une pièce à l’écriture toute simple, pop progressive un peu éclipsée par sa place dans l’album, coincée entre ‘Charcoal Grace’ et ‘Stormchaser’. Il faut également souligner l’ouverture instrumentale magistrale longue de deux minutes quarante de ‘The World Breath With Me’ qui nous immerge dans l’album ou le chant fragile de ‘Mute’, presque comme une complainte folk

Caligula’s Horse joue ici d’un djent très mélodique, un métal prog à claviers, guitares et chant clair assez haut perché, ressemblant beaucoup au Leprous d’avant leur période orchestrale, et qui contrairement à leur précédent album Rise Radiant, prend assez peu de risque.

Le principal reproche que je ferai à cet album, c’est d’être trop long, pourtant il dure à peine plus d’une heure. Mais avec deux titres fleuves qui encadrent sept autres pièces au format moyen relativement homogène, j’ai tendance à décrocher par moment. Du coup j’ai souvent écouté les morceaux indépendamment les un des autres, ce que je fais rarement, pour réussir à m’en imprégner totalement.

Bon ce n’est pas le premier album sorti en 2024 que j’écoute, mais c’est le premier que je chronique par contre. Il n’entrera certainement pas dans mon top 2024 mais il mérite la découverte, d’autant que le label Inside Out a eu la bonne idée de passer son catalogue sur Bandcamp depuis quelque temps.

Dream Theater – A View From The Top Of The World

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Si je n’aime pas beaucoup James et si je regrette le départ de barbe bleue, il faut quand même reconnaître à ces cinq ricains une furieuse maîtrise du genre et de la technique. Sorti de Metropolis Part I, Octavarium et de A Dramatic Turn Of Events, je ne suis pas vraiment fan, surtout si nous parlons de la bouse The Astonishing. J’ai pourtant toute leur discographie et même quelques live, car passer un Dream Theater à fond dans la maison chasse les souris, traumatise mon chat et emmerde les voisins.

Mais qu’est-ce qui m’a pris de l’acheter en vinyle cette fois ? Je ne sais pas, peut-être pour remplir mon quota mensuel de dépense. Bref me voilà avec une paire de godasses posées au bord d’une gigantesque faille dominant une mégalopole. A View From The Top Of The World, soixante-dix minutes de metal progressif technique à souhait. Sept morceaux dont le dernier et très long titre album, A View From The Top Of The World renoue avec les titres fleuves et l’instrumental. Un bon point car on entend assez peu l’abri de jardin bêler.

Bel artwork, galettes 180 grammes, CD en bonus et livret XXL, décidément le label Inside Out a encore soigné l’objet. Ils vont finir par devenir ma référence vinyle s’ils poursuivent sur ce chemin.

‘The Alien’ propose en ouverture, un long instrumental grandiloquent où guitares et rythmiques volent la vedette à tour de rôle. Puis Petrucci s’envole avec Rudess avant le second refrain pour nous en mettre plein les oreilles encore une fois. Une pièce longue de plus de neuf minutes qui met en appétit. Du grand classique furieusement efficace.

‘Invisible Monster’ et son couplet basse batterie marque également quelques points avant d’emprunter ensuite de surprenant chemins de traverse pour un groupe comme Dream Theater. 

Je pourrai également vous parler de ‘Sleeping Giant’ à la section instrumentale éblouissante ou de la fabuleuse intro de ‘Awaken The Master’ mais il faut que je garde un peu de temps pour le titre album en trois parties qui occupe à lui seul la face B du second vinyle. Comment dire ? En fait, depuis ‘Octavarium’, je n’avais pas retrouvé ce souffle épique chez Dream Theater. Son ouverture synphonico metal cinématique annonce tout de suite un morceau hors norme qui ne sera pas bâclé en trois minutes. De fait, vous en prendrez pour vingt où guitares virtuoses rencontrent piano classique, violons, batterie effrénée, basse trépidante et claviers fous. 

Magistral.

S’il n’y avait qu’un seul album de Dream Theater à écouter depuis l’arrivée de Mike Mangini, ce serait celui-ci. Bon à condition de supporter ce groupe bien entendu.

Teeshirt : Némo (parce les gars de Némo ne sont pas fans de Dream Theater justement)

Steve Hackett – Surrender of Silence

Teeshirt : Steve Hackett – Genesis Revisited II

Un retour de vacances ressemble à une pile de commandes faites sur Internet qui se sont accumulées dans la boîte aux lettres pendant notre absence. Malgré la fatigue du voyage, je ne résiste jamais à déballer ces cadeaux de Noël avant l’heure et d’allumer la chaîne pour écouter les merveilles.

C’est ce qui est arrivé avec Surrender of Silence. Après avoir traversé la France d’ouest en est, deux heures de voiture et six de train, j’ai déballé et écouté le nouveau Steve Hackett. Et je suis resté sur ma faim. J’étais fatigué par le voyage et j’aurai sans doute dû patienter jusqu’au lendemain. Il faut dire aussi, qu’avec At The Edge Of Light puis Under A Mediterranean Sky, le maestro m’avait comblé.

Steve Hackett revient en trois faces, onze titres et une petite heure au prog symphonique orchestral teinté de world music auquel il nous a habitués depuis quelques années. 

Il revient également avec de nombreux musiciens et chanteurs. Trois batteurs, cinq voix mais un seul guitariste, et quel guitariste ! Pour les orchestrations, on retrouve avec plaisir Roger King toujours aussi brillant. 

Vous entendrez des violons, altos, des instruments à vent, la basse de Reingold, les voix des sœurs Durga, d’Amanda et de Nad ainsi que quelques instruments exotiques.

Je ne sais pas si vous partagez mon avis, mais je trouve les pochettes des albums de Steve Hackett assez décevantes dans l’ensemble. Clairement ce ne sont pas les artworks qui guident mes achats avec Steve Hackett. Mais Surrender of Silence, comme les autres, s’accompagne d’un livret grand format de plusieurs pages contenant des photographies de Jo et des textes bien lisibles, ce qui tempère en partie mon reproche initial.

Dans ce Surrender of Silence vous entendrez des réminiscences du groupe Genesis – bizarre n’est-ce pas, vous avez dit bizare – tout particulièrement dans ‘Relaxation Music for Sharks’, une des trois pièces instrumentales de cet album. Ce morceau est le ‘Please don’t touch’ du disque. Une pièce à tomber par terre. ‘The Devil’s Cathedral’ est un autre de mes coups de foudre. Le titre s’ouvre sur un duo grandes orgues et clarinette basse avant de laisser place à la voix de Nad, la batterie de Craig et la guitare de Steve. ‘Natalia’ fera penser à du Prokofiev quand ‘Wingbeats’ rappellera ‘Asimbonanga’, le tube de Johnny Clegg et ‘Head in the Shadows’ le célèbre ‘House of the Rising Sun’ avec sa guitare acoustique. Les chinoiseries de ‘Shangaï to Samarkand’ ne sont pas trop à mon goût, mais bon on ne peut pas plaire à tout le monde. Par contre le tango du renard avec Nick D’Virgilio à la batterie et Jonas à la basse et où la guitare de Steve et les claviers de Roger se déchaînent est une pure merveille. Quant à ‘Day of the Dead’ et ‘Scorched Earth,’ ils restent de grands classiques du maestro. L’album s’achève comme il a commencé, sur un bref instrumental où la guitare de Steve est à l’honneur.

Pour conclure cette chronique je dirai que Surrender of Silence contient de belles choses mais ne m’a pas convaincu de bout en bout cette fois. Ca n’en reste pas moins un bel album.

Leprous – Aphelion

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Je crois qu’il est temps de se demander quel sera l’album de l’année. En lice pour 2021 deux disques seulement, One To Zero de Sylvan et Aphelion de Leprous. 

Je ne vais pas vous mentir, je suis archi-fan des deux groupes alors mon jugement est furieusement biaisé.

One To Zero avait été superbement chroniqué par mon ami François à l’époque de Neoprog, alors, si vous le voulez bien, penchons-nous sur Aphelion.

Leprous était à la base une formation de metal progressif djent. Si si. Depuis quelques albums, et particulièrement Pitfalls, le groupe a pris un virage pop prog néoclassique qui n’a pas plu à tout le monde. Avec Aphelion, ils vont encore plus loin et ce n’est certainement pas moi qui m’en plaindrait, bien au contraire.

Le double vinyle reprend des codes astrologiques placés au sommet d’une pyramide noire plantée dans un décor de montagne. Rien qui n’éclaire vraiment sur son thème pas plus que la barque du livret. Mais pour votre culture, l’aphélie, Aphelion en anglais, est le point de la course d’une planète, le plus éloigné du son soleil. Et non ça n’arrive pas en hiver mais début juillet pour la Terre, alors rien à voir avec mon rhume. Pour les saisons, je vous expliquerais ça dans mon prochain podcast d’astronomie, c’est à dire jamais.

Nous avons deux galettes de 180 grammes au pressage irréprochable comme souvent chez Inside Out avec des paroles dépressives imprimées sur une feuille volante ainsi que le CD pour les écoutes fréquentes. Je l’ai déjà dit, j’adore ces éditions plus plus du label Inside Out.

Plus castra que jamais, Einar lance un défi à ses cordes vocales sur Aphelion. Il est au diapason du violoncelle de Raphael et du violon limite dissonant de Chris, le tout accompagné de cuivres pour faire bonne mesure. Des arrangements orchestraux qui donnent encore plus d’intensité aux paroles torturées. 

Evidemment, belle voix, metal et instruments acoustiques, ça fait toujours mouche avec moi, vous l’aurez bien compris.

Pour ne citer que quelques coups d’éclats, je vous parlerai de ‘Running Low’ où le metal se marie aux cordes, de ‘All The Moments’ et sa guitare qui ne ressemble à rien de connu chez Leprous et d’un ‘Castaway Angels’ anathémien, fabuleusement épuré.

L’album est très calme et délicieusement acoustique pour du metal progressif. Mais ceux qui auraient encore besoin d’une petite dose d’adrénaline pourront se tourner vers le titre ‘Nighttime disguise’ qui s’énerve un peu plus, enfin juste dans les dernières secondes.

Que dire de plus franchement ? Aphelion fait un sans faute. Je l’écoute en boucle depuis sa sortie comme ma chérie qui l’adore. Leprous me fait chaque album un peu plus plaisir. Je suis totalement irrécupérable, mais ça vous le saviez déjà.

Sera-t-il pour autant l’album de l’année ? On verra à Noël, d’ici là nous pouvons encore avoir de belles surprises.

FROST* – Day and Age

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Teeshirt : Anathema – the optimist (2017)

Après trois chroniques musicales en images, j’ai décidé de changer le générique pour le rendre un peu plus dynamique, il y a même de la musique, composée pour l’occasion avec GarageBand. Folie ! Bon, vous avez le droit de détester.

Ne recevant plus de promo, il a bien fallu que j’achète comme tout le monde Day and Age, histoire de savoir ce qu’il avait dans le ventre.

Et que ce soit clair, je ne suis pas un fan de FROST. Cependant, je reconnais que de temps en temps, ils sortent quand même des trucs vraiment bluffants. J’aime FROST lorsque ces membres sortent des sentiers battus comme dans Experiments In Mass Appeal ou leur dernier EP Others. Nettement moins lorsqu’ils font de la pop progressive.

John Mitchell est un des atouts du groupe. Un atout oui mais aussi une faiblesse. On entend un peu trop la voix et les guitares de John dans le prog : Arena, It Bites, Lonely Robot, The Urbane, Kino…

Le batteur Craig Blundell était une autre des cartes maîtresses de FROST, mais il a quitté le groupe il y a peu. Pour le remplacer, le trio a invité trois batteurs, Mastelotto, Rodriguez et Todd, qui se partagent les huit morceaux de l’album. Et ils n’ont pas à rougir de s’asseoir derrière la batterie de Craig. On retrouve dans Day And Age l’esprit et le style de Blundell. 

J’apprécie vraiment la qualité des éditions vinyles du label Inside Out et le CD bonus qui accompagne les galettes. Ici nous avons une double pochette et deux belles photographies, les paroles sur une feuille volante, deux vinyles 180 grammes, trois faces et bien entendu le CD. Day And Age est vraiment un bel objet. 

Des titres comme ‘Island Life’ et ‘Skywards’ ressemblent hélas furieusement à du Lonely Robot en partie à cause du chant de John. Mais lorsque vous entendrez ‘The Boy Who Stood Still’ – facile à dire -, vous comprendrez que ce nouveau FROST doit figurer dans votre discothèque. Plus conté que chanté, l’histoire de cet enfant qui disparaît, est juste géniale. À lire et à écouter.

Il y a à boire et à manger dans Day And Age. ‘Terrestrial’ est assez décevant alors que ‘Waiting For The Lie’ et ‘Kill The Orchestra’ sont à tomber par terre, sans doute à cause du chant et du piano (on ne se refait pas). Le bien nommé ‘Repeat To Fade’ peut aussi bien agacer que séduire, ça dépend des jours, car à force de se répéter… ben ça se répète…

Ce ne sera sans doute pas le meilleur des albums de FROST, mais il mérite tout de même le détour. Alors vous savez ce qu’il vous reste à faire.