Envy Of None

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Lorsque sur la page Bandcamp du label est apparue la pochette bleue de ces deux infirmières au look fifties et leurs pilules géantes posées sur des plateaux ronds, j’ai été intrigué. 

Le titre électro pop proposé en accroche était bien loin de mes affinités musicales mais cela ne m’a pas empêché de mettre l’album de côté pour une écoute ultérieure. Je suis de nature joueuse en fait.

Lorsque Envy Of None est enfin sorti le huit avril, je l’ai écouté une fois et commandé juste après. 

Ce sont la voix feutrée de Maiah et la dream pop atmosphérique qui m’ont séduites. C’est bien après que j’ai découvert que Envy Of None était une collaboration de Alex Lifeson, de le guitariste de Rush, de Andy Curran, le chanteur et bassiste de Coney Hatch, de la chanteuse Maiah Wynne et de Alfio Annibalini.

Pourtant Envy Of None ne ressemble en rien à du Rush, du Coney Hatch ou du Philip Sayce Group. Andy compare leur travail à du Massive Attack électronique influencé par Nine Inch Nails.

Il devrait y avoir tout ce que je déteste dans leur musique. Des titres très courts, des sons électroniques, une batterie minimaliste, pas d’instrumental sorti de ‘Western Sunset’ et pourtant Envy Of None est en passe de rejoindre mon top 2022. Ceci dit, il y a des relent floydiens ici où là et j’ai toujours aimé Massive Attack.

Si le premier titre, ‘Never Said I Love You’ donne dans le poum poum tchack, ne vous arrêtez pas là. Poursuivez l’exploration. Soyez curieux. Vous verrez. Le ‘Look Inside’ soyeux, envoûtant au chant éthéré, devrait vous surprendre. 

Et puis écoutez le puissant ‘Dog’s Life’. Je suis certain qu’il vous rappellera les jeunes années de Peter Gabriel en solitaire avec sa guitare frippienne comme le ‘Kabul Blues’ vous ramènera à The Wall.

Si je ne devais mettre qu’un titre en avant sur les onze présents dans cet album, ce serait sans doute ‘Enemy’ à l’atmosphère particulièrement réussie. Mais autant le dire tout de go, cet album est un sans faute de bout en bout.

Va-t-il continuer à me séduire écoute après écoute moi qui aime la complexité progressive et le poutrage metal, je ne saurai le dire pour l’instant. On verra s’il figure dans mon top 3 2022.

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Fleesh – Eclipsed

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Le duo Fleesh s’est fait connaître par ses reprises de Rush, Marillion, Renaissance ou encore Genesis, mais Gabby et Celo ont également composé trois albums, What I Found en 2017, Across The Sea en 2019 et Eclipsed cette année.

Il est certainement plus facile d’écouler des compilations de reprises de groupes connus que de percer avec ses propres compos de rock progressif. Surtout lorsque l’on est pas franchement connu. Alors Fleesh joue sur les deux tableaux, un peu comme The Watch.

J’ai presque tous leurs disques excepté leur tribute à Renaissance, sans doute parce que je n’aime pas trop Renaissance. Alors lorsqu’ils ont annoncé la sortie de leur nouvel album Eclipsed, j’ai passé commande du CD malgré des frais de port plus que dissuasifs.

Gabby chante et Celo est l’homme orchestre. Comme sur leur clips, le barbu rondouillard joue des guitares, claviers et basse quand la blonde au piercing chante, parfois accompagnée d’une guitare acoustique.

La voix de Gabby, un peu monotone au début, a gagné en personnalité sur cet album et si la musique s’inspire de Marillion comme dans ‘One By One’ et de Pink Floyd sur ‘Till The Morning Comes’, elle se forge peu à peu sa personnalité.

Après le concept album Across The Sea très prometteur, Eclipsed confirme les espoirs que j’avais placé dans ce jeune duo brésilien.

Eclipsed raconte une histoire en une heure et onze morceaux. Comme sa pochette le suggère, une éclipse solaire qui éclaire une montagne de crânes survolée d’oiseaux charognards, Eclipsed ne vibre pas d’ondes positives bien au contraire et la plongée dans le livret aggrave cette sensation. 

Voici les premières paroles de ‘Stuck’  : “Quelque part à l’intérieur de ce chaos, je suis toujours en vie. Je suis juste allée trop loin pour en comprendre tous les signes.”. 

On dirait que Fleesh poursuit son récit sur la dépression entamé dans Across The Sea, les textes elliptiques livrent des états d’ames plus qu’une histoire à moins que je n’ai rien compris encore une fois.

‘All My Sins’, riche d’éléments symphoniques, est une des pièces les plus puissantes de l’album et une belle réussite vocale. J’ai également adoré les claviers très néo prog qui ouvrent l’album avec ‘Stuck’ et j’ai aimé le solo guilmourish de ‘Till The Morning Comes’ qui commence pourtant comme un blues.

Eclipsed n’est pas parfait. Il est très dense avec beaucoup de chant et une production perfectible.

N’empêche, je l’aime beaucoup et je vous recommande sa découverte, peut-être en numérique étant donné les frais de port exorbitants. 

N’hésitez pas à découvrir également leurs albums cover. Mon préféré est celui de Genesis sorti tout récemment.

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