Je n’étais pas aller trainer au centre ville de Strasbourg depuis fort longtemps, sans cesse occupé chaque weekends par des activités variées et avariées.
Quand je vais en ville, ce n’est pas pour trouver des fringues, un short, un jean, les bouts de tissu me font deux ans minimum (pour les boxers je n’ose vous le dire) et les teeshirts, j’en ai un pour chaque jour de l’année aux armoiries d’un groupe de prog ou de métal. Bref je suis habillé pour l’année.
Quand je vais en ville, c’est pour fouiner du côté des BDs, bouquins, CDs, vinyles, objectifs photos et dépenses inutiles du genre, pour me faire plaisir quoi. Mais ma démarche est complexe, je n’achète jamais de livre à la Fnac, car j’ai mon libraire à Illkirch, bien plus sympa, avec un bon rayon SF/Polars en plus. Pour les BDs, j’ai également une boutique de BDs spécialisée, mais cette fois je n’y suis pas passé (il pleuvait des draches). Pour la photo, à la Fnac il restent très compétents, donc j’y vais encore, mais je n’avais pas l’intention de claquer une grosse partie de ma paye ce mois ci.
Après avoir regardé les nouveautés métal/prog au rayon Fnac (que des albums que j’ai reçus en promos et qui ne justifie pas l’achat, sauf le Solstafir, mais celui-là je l’achèterai lors de leur concert à Karlsruhe le 20), je suis allé à L’Occase de l’Oncle Tom, boutique d’occasion, où l’on trouve régulièrement des merveilles. Au rayon néo-prog, je tombe sur quelques CDs orphelins qui me tentent, Geoff Tate, Threshold et Coheed and Cambria (oui le néo-prog c’est large chez eux comme dans le webzine, moi ça me va), il y avait même l’album solo de Arjen Lucassen, rhoooo (bon je l’ai déjà alors on se calme). Et puis en levant le nez, je vois un Dream Theater, mais vous savez, un grand, un truc de 33 par 33 cm, avec huit bouboules qui s’entrechoquent, bref Octavarium en vinyle, mon album préféré du groupe que j’ai déjà en CD, oui mais là, c’est un vinyle, un vinyle !!! On se calme, on respire, on le prend…
Me voila donc avec deux fois le même album en CDs et en vinyle. Vous me direz, ce n’est pas un cas isolé, j’ai bien So de Peter Gabriel en quatre éditions différentes (mais passons). Arrivé à la maison, je chauffe le préampli, allume l’ampli, démarre ma Réga, pose la galette noire sur la platine et laisse glisser le diamant sur la gravure.
Et là, dès les premières secondes un truc me titille. Le vinyle est neuf, pas scratchs, mais le son n’est pas du tout à la hauteur de mes souvenirs. La voix de James ressort bien, pas les instruments, que l’on croiraient en sourdine. Mon oreille me jouerait-elle un tour, ma cellule serait-elle morte, mon pré ampli fatigué ? L’oreille passe encore, pour reste, c’est neuf et le dernier vinyle que j’ai écouté a ronronné dans le salon (Heat de Lion Shepherd). Reste l’oreille. Facile, il suffit de remplacer le vinyle par le CD et de lancer le test audio. Et là, il n’y a pas photo, le CD rend un son nettement plus analytique que le vinyle, voix et instruments aussi distincts, batterie limpide, piano sublime, il me semblait bien que la production d’Octavarium était de belle facture.
Il arrive quelque fois que l’audiophile soit trompé sur la marchandise, et qu’on lui vende un pressage 33 tours pour ce qu’il n’est pas. Quel intérêt ? Faire de l’argent bien sûr. La personne qui achète des vinyles est généralement équipée de matériel hifi honorable et s’attend à une qualité de pressage minimale sinon elle se contenterait de télécharger illégalement du mp3 128. Alors, lorsqu’un label propose une édition vinyle, il pourrait soigner un minimum le son. Auraient-il repris le master CD histoire de faire des économies de bouts de chandelles ?
Dépité, je vais retourner à Heat de Lion Shepherd, un vinyle polonais de qualité qui sonne bien dans mon salon.