Messa au P8

Cette semaine de nombreux événements allaient chambouler ma vie paisible. Mon directeur adjoint partait à la retraite, trois cartons pour un poids total de quarante kilos étaient livrés par Chronopost à la maison, mon épouse tombait malade pour la cinquième fois en un an, Klone jouait au Noumatrouf à Mulhouse et Messa passait le jeudi soir au P8 à Karlsruhe.

Je vous ai déjà parlé de Messa et de leur album Close, du doom stoner chamanique italien chanté par une déesse. Malgré la fatigue de la semaine et un début de crève (allez savoir qui m’a refilé ça), j’ai décidé de franchir le Rhin avec mon ami Seb pour découvrir le groupe en live.

Le P8 est une salle récente en périphérie de Karlsruhe où jouait King Buffalo il y a quelques mois. Un quadrilatère de béton en pleine zone artisanale servant de dortoir aux routiers, une salle associative où j’ai obtenu sans difficulté une accréditation photo à condition de ne pas photographier le staff ni le public, sauf du fond de la salle. J’ai connu pas mal de restrictions photos surprenantes depuis des années, mais jamais encores celles-là.

L’affiche annonçait Julinko et Messa. Un concert commençant à 20h ce qui nous laissait une bonne heure devant nous pour nous déshydrater et refaire la réforme de retraites autour d’une bière, car ce jour là, en France, c’était la grève générale, enfin, pas pour nous. Bonne surprise, le public allemand a répondu présent et la salle est assez bien remplie, même pour la première partie.

Vous connaissez maintenant Messa j’espère, si ce n’est pas le cas, dépêchez vous de lire ma chronique, mais sans doute ne connaissez-vous pas Julinko, un projet solo confidentiel, italien également, Giulia Parin Zecchin une guitariste chanteuse qui donne dans un psyché doom drone assez space. J’avoue que ce que j’ai écouté sur Bandcamp m’a laissé dubitatif. Des loops, des effets sur le chant, un peu de guitares, beaucoup d’enregistrements bruitages, Julinko joue d’atmosphères étranges et le set d’une heure ressemble à un long morceau. Mais comme l’a dit Seb, après avoir bu cinq bières, on finit par rentrer dedans… Je n’ai bu qu’une bière pour ma part (j’étais le chauffeur du soir), et je ne suis pas vraiment convaincu.

Messa arrive juste après et là, ne nous mentons, c’est juste magnifique. La chanteuse malgré les cigarettes et la bière pose sa magnifique voix parfaitement au diapason sur le doom shoe gaze des trois musiciens. Dès le premier titre je tombe en pâmoison. Les morceaux s’enchaînent avec maestria, montant en puissance, le guitariste nous livre un somptueux solo andalou oriental et la chanteuse nous éblouit. Le groupe joue principalement leur dernier album Close avec quelques retours en arrière dans le passé qui donnent envie d’explorer leur discographie plus à fond. Le concert s’achève bien trop vite à mon goût même si je suis fatigué et affamé.

Pour les photos j’ai fait comme j’ai pu. Pour Messa il s’agissait principalement d’éclairages rouges qui mettent en panique tout bon autofocus qui se respecte. Finalement c’est Julinko qui a bénéficié des éclairages les plus élaborés, il y avait également plus de place pendant son set pour bien se placer. Vous pouvez les regarder sur Flickr.

Une belle soirée arrosée de bière allemande au son du doom ténébreux de Messa dans une salle qui ma foi, donne envie de revenir.

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