Toy Story

Samedi, l’association musicale Toïtoïtoï fêtait ses dix ans au Pavillon Joséphine à Strasbourg. Une journée remplie de musiques et de conférences autour du handicap. 

Les festivités débutaient à 11h pour finir après 22h, avec au programme six concerts et trois conférences. 

Et le photographe officiel, c’était moi…Arrivé à 10h par un froid glacial, j’ai pris mes marques dans la salle de concert, installant une table et un Mac pour traiter mes images au fil de l’eau, histoire de gagner du temps et m’occuper entre les concerts.

En parlant de concerts, il y avait au programme du chant lyrique avec le Duo Absinthes et un violoniste invité, un récital classique, des polyphonies, un concert de blues, le groupe folk parisien Beneath My Sins et pour finir la troupe de Toïtoïtoï. Oui tout ça quand même !

J’ai commencé les photos à 11h avec Illuminations, des œuvres de Benjamin Britten, Samuel Barber et Philip Glass joués au piano et violon avec Clarissa au chant. J’avais déjà eu l’occasion d’écouter le Duo Absinthes dans une église à Strasbourg il y a quelques années avec mon épouse. J’ai été cette fois, particulièrement soufflé par la beauté du récital. La pianiste Motoko accompagne à merveille Clarissa et l’arrivée de Ferdinand au violon dans l’ensemble ajoute de la matière aux œuvres interprétées. Par contre la salle ne se prêtait guère à la photographie avec sa lumière crue et ses murs blancs. J’ai fait comme j’ai pu.

J’ai manqué le concert classique pour des raisons alimentaires. Le food truck Ma chouette crêperie qui proposait des crêpes et des galettes, délicieuses au passage,  était pris d’assaut et lorsque j’ai eu terminé d’engloutir la galette complète, la crêpe à la confiture de mandarine avec un expresso serré, c’était la fin des Polyphonies chantées par les voix de Toïtoïtoï. J’ai quand même pu faire quelques photographies à l’arrache.

Peu après 15h, démarrait le concert Blue Toï dans la salle de concert. Un set en deux parties avec tout d’abord des compositions originales de la chanteuse Elise Kocer (ma voix préférée de Toïtoïtoï, mais chut !) et ensuite l’histoire du blues, racontées par une partie de la troupe.

Elise s’accompagnait au piano sur des textes en français. Des textes durs et sombres qui tranchent avec sa voix envoûtante. Quatre courtes chansons sur une musique assez blues qui m’ont laissé relativement mal à l’aise. Un univers aux paroles crues et très noires sur quelques accords au piano. N’empêche, c’était beau.

Le blues band prend la suite avec une demie heure de musique et de chant revisitant des classiques de Presley jusqu’aux Blues Brothers. Rien de tel pour réchauffer l’atmosphère.

Le temps de transférer mes photos sur le Mac, et Beneath My Sins, avec qui j’ai inévitablement sympathisé, puisqu’ils ont honteusement squatté mon bureau pour se maquiller, sont montés sur scène pour nous livrer un set énergique et bondissant, entre folk et métal. 

J’ai adoré. J’ai aussi couru dans tous les sens pour essayer de capturer leur prestation, brûlant mes dernières cartouches d’énergie. Après ça, j’étais cuit.

Le quatuor, violon, flûtes, guitare, batterie court dans tous les sens, harangue le public (pas assez nombreux à mon goût), plaisante et joue un folk métal festif à reprendre en chœur. C’était très bon !

Puis vers 20h45, Toïtoïtoï est monté sur scène pour le dernier concert, le troisième de l’après-midi tout de même. Enfin ‘monté’. Clarissa et Eric ont remonté l’allée en direction de la scène en chantant, elle en mariée, lui en Barbe Bleue, avant de rejoindre les musiciens. Une magnifique pièce d’ouverture suivie d’un second duo encore plus émouvant. 

Les différents tableaux se sont succédés, entre émotion, rock, gaudriole et grand spectacle, ne laissant aucun répit au public venu en force. Le concert était sold out depuis la veille.

Malgré un micro capricieux, dans un spectacle comme Toïtoïtoï il y a énormément de micros à gérer, et des éclairages perfectibles, la troupe nous a livré un show de grande qualité, sans doute un des meilleurs auquel j’ai assisté, revenant sur dix années de travail et de passion. 

Des anciens et des nouveaux de Toïtoïtoï se sont joints à cette soirée, comme Marianne, la violoniste du groupe Beneath My Sins. Une grande réunion et une journée festive qui aura fait découvrir au public présent des genres musicaux très variés ainsi que des les sensibiliser aux problèmes liés aux handicaps.

Vers 23h, soit treize heures après mon arrivée, j’ai quitté le Pavillon Joséphine et traversé le Parc de l’Orangerie plongé dans le noir par moins cinq degrés sous abri, lourdement chargé de mes deux sacs et plus de huit-cents photos, totalement épuisé mais heureux. Le plus dur restait à faire, à savoir trier, développer et publier les images sélectionnées, activité qui a occupé toutes mes heures de loisirs jusque mercredi soir.

Bravo à Toïtoïtoï pour l’organisation de cette journée exceptionnelle, bravo à tous les artistes et les associations présentes et à dans dix ans, cette fois ci au Zénith.

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