Lëd

(c) Ninara

Le nouveau roman de Caryl Férey dépeint une bien triste carte postale de Sibérie : -30 degrés, de la neige sale sur les routes, des immeubles délabrés, une atmosphère viciée, une terre polluée, des mineurs alcooliques et malades.

Bienvenue à Norilsk.

Plus qu’un polar, Lëd décrit une ville au bord de l’effondrement après la chute du communisme, l’enfer sur terre où le vendredi soir les mineurs, qui ont remplacé les prisonniers politiques du goulag dans les tunnels, abrutis de fatigue, se saoulent jusqu’à l’oubli.

Le roman parle de ces habitants prisonniers de leur ville : Gleb, Dasha, Lena, Boris, Nikita, de leurs amours, de leur travail, de leur vie misérable sans avenir.

Le roman débute lors d’une tempête arctique, par -60 degrés celcius, lorsque lors de l’effondrement du toit d’un immeuble en ruine, le jeune Gleb découvre la corps gelé d’un autochtone, éleveur de rennes.

J’avoue avoir eu du mal à rentrer dans l’univers sordide de la ville de Norilsk et de ses nombreux personnages. J’ai même été assez mal à l’aise en lisant la scène d’amour très crue entre Gleb et Nikita. Sans doute était-ce voulu par l’auteur, moi qui aurait été émoustillé par une description similaire entre un homme et une femme.

Au fil des pages cependant, les personnages prennent de l’épaisseur sous la plume de Caryl et finissent par devenir les amis du lecteur. L’intrigue s’accélère avec son lot de victimes jusqu’à son impossible et cruel dénouement qui vous laisse presque orphelin.

Lëd esquisse un terrible portrait de la Sibérie contemporaine, entre froid, pollution, fatalisme, désespoir, alcoolisme et corruption. Un roman fort, qui ne laissera personne indiffèrent.

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