Dans une autre vie, je faisais beaucoup la promotion des productions françaises, des groupes amateurs et de la scène locale. Aujourd’hui nettement moins. D’une part parce que je chronique à un rythme plus raisonnable, ensuite, parce que je me fais surtout plaisir.
Toutefois, quelques-unes de ces formations méconnues ont résisté au temps et à mon écrémage. Ticket To The Moon en est une. Le groupe est un quatuor franco suisse post-rock metal devenu sur ce dernier album Elements 100% instrumental.
Il faut dire que dans leurs précédents opus, le chant n’était pas leur point fort. Par contre, pour ce qui est de tisser des atmosphères, en studio comme en live, ils sont très forts.
Leur dernier bébé Elements propose onze pistes de une à neuf minutes pour trois quart d’heure de musique. Une coquille de nautile sur fond bleu illustre la pochette. Ses alvéoles dignes d’une suite de fibonacci abritent les éléments des alchimistes : l’air, le feu, l’eau et la terre. Un visuel très réussi qui donne envie d’écouter la musique qu’il enveloppe.
Ticket to the Moon c’est du cinématique post-rock metal progressif à la guitare, claviers, basse et batterie.
Elements, contrairement à ses prédécesseurs, n’a pas de chant, ni même de bruitages ou d’enregistrement audio pour raconter son histoire. Seuls les noms des onze titres vous guident tout au long du récit.
Deux pistes assez étranges vous mettent sur la voie : ‘Pulsar B0531+21’ et ‘Pulsar B2020+28’. ‘Pulsar Punta Jolinas Radar’ fournit peut-être la clé de cette histoire.
Un pulsar est une petite étoile hyper dense qui tourne sur elle-même à très grande vitesse en émettant un rayonnement intense. Et certains radars, comme celui de la base militaire de Punta Salinas à Porto Rico sont capables de les détecter. Ce sont ces émissions radio étonnantes que l’on entend dans les deux premiers titres précités.
Ticket to the Moon peut donner dans le metal rageur, limite tabasseur avant de lâcher un solo de guitare mélodique à souhait puis s’embarquer en électro-acoustique dans une plaisante balade. On appelle cela du metal-progressif.
Mais une autre facette de nos franco-suisses est un post-rock cinématique qui pose des ambiances avec quelques nappes de claviers. Le mélange est suffisamment varié pour ne pas tourner en rond pendant quarante-cinq minutes et proposer un agréable voyage musical.
Un de mes morceaux préférés est le titre album qui combine le metal progressif avec des éléments symphoniques. J’ai également un faible pour les envolées de guitares du magnifique ‘Crossing Skies’, pour le délicat ‘Xyz’ sans parler du long ‘Behind the Mist’ et ses presque neuf minutes.
Elements qui vient également de sortir en édition physique, est un nouvel album accrocheur de Ticket to The Moon. Il séduira les amateurs de metal progressif instrumental. Vous pouvez le trouver sur de nombreuses plateformes numériques en attendant de pouvoir écouter le groupe en live dans la région prochainement.