Flaming Row – Keeper Of The Scriptures

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J’ai mis du temps pour vous parler du dernier album de Flaming Row parce que je n’ai tout d’abord pas su tout par quel bout le prendre.

Voyez vous-même, deux CD pour les versions anglaises et allemandes, une heure vingt pour chacune des versions, un audio book et douze titres dont un de plus de dix minutes.

Pour présenter Flaming Row, sachez qu’il s’agit d’une formation allemande que je suis depuis de longues années. Un groupe mené par Martin Schnella et Melanie Mau où l’on retrouve également Marek Arnold.

Et pour cet album Keeper Of The Scriptures, plein d’invités prestigieux. Je ne vais en citer que trois parce qu’ils sont très nombreux et que la chronique ne suffirait pas à les nommer tous. Vous entendrez entre autres Arjen Lucassen, Eric Gilette et Leo Margarit.

Keepers Of The Scriptures est bien entendu un concept album qui nous entraîne dans l’univers des Milles et Unes Nuits. C’est l’histoire de Nita et Meera qui vivent dans la ville de Gandhara, la capitale de Mithila. Lorsqu’une menace inconnue s’abat sur la cité et ses habitants, tous deux doivent se lancer dans un combat pour préserver l’histoire et les écritures de leur civilisation.

Une histoire folk metal progressive avec de nombreux personnages, un peu à la manière des opéras rock de Ayreon. Il s’agit d’ailleurs, d’après ses compositeurs, de l’album le plus métal de Flaming Row à ce jour. Mais ne prenez pas peur, c’est encore moins forgeron que le dernier Arjen Lucassen.

Par contre, c’est long, très long, ce qui m’a tout d’abord découragé de le chroniquer.. En plus, tous les morceaux ne sont pas forcément du même niveau, sans parler du fait que Flaming Row n’avait sans doute pas les moyens de s’offrir les plus belles voix de la scène métal progressive.

Il y a tout de même celle de Josie Ann Mau qui sort du lot. C’est elle qui ouvre l’album avec ce timbre femme enfant légèrement voilé auquel j’ai accroché immédiatement. Il y a également la voix nettement plus puissante de Mélanie Mau qui arrive dès le deuxième titre et qui ravira les fans de la chanteuse.

Parmi mes morceaux favoris, il y a ‘Gandhara’s Legacy’ à l’ouverture orientale sur laquelle la voix innocente de Josie se pose. Un peu plus de quatre minutes principalement acoustiques qui posent le décor de notre histoire, ce royaume où les légendes et traditions sont sacrées.

Le contraste avec ‘The Mesh’, où Glyn Morgan de Threshold joue la méchante créature, est saisissant. Cette fois le métal progressif s’invite pour de bon dans l’histoire, tempéré par les voix de Melanie et Sally Minnear de Celestial Fire. Ce titre de plus de douze minutes tient parfaitement la route de bout en bout, virant même au métal symphonique après avoir joué de l’acoustique.

Malgré la fabuleuse présence Magali Luyten dans ‘An Invisible Bond’, je commence déjà à décrocher, un peu à cause du chant trop haut de Josie sur quelques passages et de l’aspect, hélas très convenu, des soli de guitares de Martin sur ce titre.

Et le morceau suivant ‘Nita – The Keeper’ enfonce le clou même s’il sonne furieusement métal par moment.

‘Meera – The Guardian’ et ‘Mithila’s End’ relancent mon envie même s’ils ressemblent trop à mon goût à du Iron Maiden ou du Ayeron pour faire la différence. Mais soudain, le court instrumental ‘Between Words’, joué à la harpe par Harriet Earis, et qui reprend le thème principal de l’histoire, relance la machine. Il était temps me direz-vous. 

‘Hope For A Miracle’ où Melanie chante avec Andrew Colyer (Circuline) fonctionne à merveille mais c’est le morceau suivant, ‘The Last Stand’ qui va imprimer une nouvelle dynamique à l’histoire. Du métal progressif épique et inventif servi par quatre voix dont celle de Mathias Ruck qui chante souvent avec Martin et Melanie.

Le titre acoustique ‘More Than Words’ arrive juste à point pour alléger la choucroute. Au bout de cinq minutes trente, il vous embarque soudain dans une gigue endiablée au son du violon et du whistle pour laisser place au titre final ‘An Old Legend’ où vous entendrez enfin Arjen Lucassen sur un solo de guitare. Ok, c’est clairement anecdotique mais ça peut faire vendre un album, alors pourquoi s’en priver ?

Keeper Of The Scriptures me semble trop long et souffre d’un ventre mou de plus d’un quart d’heure. Les premières écoutes de l’album ont été relativement laborieuses, n’arrivant pas toujours au bout à chaque essai.

Une fois mémorisé les thèmes musicaux et identifié chacun des personnages présents dans cette histoire, l’écoute est plus aisée et on peut se concentrer sur les passages qui nous plaisent le plus.

Keeper Of The Scriptures est sans doute un album trop ambitieux à la base mais il mérite la découverte, histoire de changer d’Ayeron et cie.