C’est assez réducteur

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Le télescope Schmitz Cassegrain Celestron 8 Edge HD possède une ouverture à f/d 10, c’est à dire qu’il a un diamètre de 203 mm pour une longueur focale de 2000 mm. Cela lui procure un fort grossissement mais réduit considérablement la lumière qui arrive jusqu’à l’œil. 

L’instrument est idéal pour les objets petits et lumineux comme les planètes, nettement moins pour les objets du ciel profond (nébuleuses et galaxies) qui sont le plus souvent de faible magnitude, c’est à dire peu lumineux.

En ajoutant un petit accessoire à cinq-cents euros tour de même à l’arrière du tube, il est possible de rendre l’instrument plus lumineux. Cela s’appelle un réducteur de focale, un jeu de lentilles qui ouvre le champ de votre télescope, le faisant passer de f/d 10 à f/d 7, comme si votre focale avait perdu soixante centimètres. Pour un même objet photographié, avec ce réducteur, le temps d’exposition est divisé par deux, ce qui est considérable. Mais à ce prix là, cela fait quand même réfléchir.

J’ai trouvé ce réducteur neuf, à moitié prix, sur un site de vente chinois. Alors je n’ai pas hésité une seconde. C’est après que je me suis posé des questions, mais techniques celles-là. 

Sur le télescope j’ai installé il y a quelque temps un porte oculaire Crayford qui me permet une mise au point beaucoup plus précise. La pièce d’acier pèse un kilogramme, mesure dix centimètres et se visse à l’arrière du tube. Rien n’est prévu pour visser le réducteur au Crayford si bien que j’ai ajouté entre les deux une bague d’adaptation. Le réducteur possède un back focus de dix centimètres (distance à respecter entre le capteur de la caméra et la dernière lentille du réducteur) et il pèse cinq cent grammes.

Une fois le réducteur fixé au Crayford et à la caméra, le télescope ainsi équipé est deux fois plus long et grossit de trois kilogrammes au passage, créant un terrible porte à faux sur la monture. Ce montage me permet cependant d’installer un focuseur sur le porte oculaire pour une mise au point automatique optimale.

Mais bon, cinquante centimètres de porte à faux cela fait réfléchir et puis après calcul, ma focale réelle est plus proche de 1600 mm que de 1400 mm à cause du Crayford et des allonges. Du coup je me retrouvae à f/d 8 au lieu de f/d 7. 

Alors j’ai enlevé le Crayford pour fixer le réducteur directement sur le tube. J’ai acheté un kit pour fixer le focuseur directement sur le Celestron et j’ai testé cette nouvelle configuration à f/d 7. Le focuseur fixé sur le télescope n’est vraiment pas satisfaisant en mode automatique. Le jeu du miroir (ou shifting) est tellement important que l’Asiair n’arrive pas à réaliser une mise au point satisfaisante. Du coup j’ai démonté le focuseur et suis revenu à la bonne vieille méthode du masque de Bathinov. 

En résumé, j’ai acheté un Crayford, un réducteur, un focuseur, un adaptateur pour le réducteur et un kit de fixation du focuseur sans parler des bagues d’allonge.

Mais au final, pour la photographie, je vais renoncer au Crayford, au focuseur, donc à l’adaptateur et au kit. Mon setup va maigrir d’un bon kilogramme, raccourcir de vingt centimètres et devenir deux fois plus sensible à la lumière. 

Reste à tester tout cela sur Messier 101 lorsque les nuages se décideront enfin à ce dégager, ce qui n’est pas gagné.