HamaSaari au P8

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À votre avis, qu’est-ce que cela fait de se retrouver tout seul en Allemagne en milieu de semaine dans une petite salle de concert pour écouter un groupe que vous connaissiez à peine ?

Ben rien, c’est ma routine, mais pour HamaSaari j’ai fait fort. Une tempête menaçait de balayer la France cette nuit, je bossais le lendemain et samedi je partais à 200 km de la maison pour écouter Mystery Chez Paulette. J’allais être sur les rotules.

HamaSaari est un groupe français que j’ai découvert par hasard sur Bandcamp et lorsque que j’ai vu qu’ils jouaient au P8 le mercredi 23 octobre, j’ai contacté le tenancier de la salle pour obtenir une accréditation photo.

Arrivé sur place,à l’avance comme toujours, j’ai pris une bière, pas un panaché cette fois (je progresse même si la bibine ressemblait affreusement à une Heineken), et je me suis installé dans un coin en attendant la musique. 

Je ne sais pas si c’est l’appareil photo qui a provoqué ça, toujours est-il que deux allemands très sympathiques sont venus taper la discute avec moi en faisant l’effort de parler en français et en anglais. Du coup, le concert est arrivé très vite et je me suis senti moins seul (mon pote Seb profite d’une lune de miel au soleil).

On ne va pas se mentir, il n’y avait pas grand monde à assister au concert, tout au plus une trentaine de personnes rassemblées plus près du bar que de la petite scène.

La première partie, était assurée par le groupe allemand VELDT VOID que j’ai rapidement écouté en streaming. Un quatuor de hard rock psyché assez classique. Leur musique n’a pas inventé la poudre mais j’ai bien aimé certains de leurs morceaux comme ‘The Son of Man’ tiré de leur premier album du même nom.

Sur scène par contre c’est affreusement statique et le chanteur, en col romain, va rester pendant tout le set dans l’obscurité.

Le quatuor français HamaSaari prend la suite des opérations vers 21h30. Ils sont également quatre. Une basse, une guitare rythmique et chant, une lead et la batterie.  D’emblée l’énergie n’est pas la même. Si leur musique est relativement acoustique, Jordan ne reste pas statique devant son micro, loin de là, il vit la musique. Et malgré le peu de public, le groupe donne tout. Leur album Ineffable, que j’ai écouté en boucle avant de venir, rend encore mieux en live. Les quelques nouveaux titres qui figureront sur leur prochain album, me semblent plus musclés sans atteindre la tension de ‘White Pinacle’ toutefois, certainement le titre le plus agressif de leurs compositions.

Jordan s’adresse aux spectateurs en anglais, salue l’incarcération de Nicolas Sarkozy, parle d’écologie, des sujets qui me touchent comme leur musique. Bref c’est un énorme kiff, genre coup de foudre.

Ils finissent leur performance après un dernier rappel, le public chauffé à blanc en redemande, c’était trop court.

Je retrouve le groupe au stand de merch comme une groupie, on discute quelques minutes avant que je ne craque pour un teeshirt et leur vinyle. Le principe c’est paye ce que tu veux (à condition d’être raisonnable tout de même), et j’ai du l’être puisqu’ils m’ont offert en bonus le vinyle WontTheyFade? de leur précédent groupe Shuffle que j’avais chroniqué fin 2018. C’est en écrivant ces lignes que j’ai fait le rapprochement entre les deux groupes… La vieillesse est un terrible naufrage.

Cette petite soirée au P8 est sans doute un de mes meilleurs concerts de l’année, plein d’émotions, de chouettes rencontres dont Stephan, un des gérants de la salle avec qui j’ai également discuté avant de partir.

Merci au P8 de permettre ce genres de concerts, merci à HamaSaari d’exister et de nous offrir leur musique, j’espère les revoir très bientôt avec plus de public cette fois.

Les photos de VELDT VOID sont ici : https://flic.kr/s/aHBqjCypJ7

Celles de HamaSaari ici : https://flic.kr/s/aHBqjCysPT

Baroness – STONE

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Aujourd’hui je sors de ma zone de confort, je vous avais prévenus. En farfouillant dans Bandcamp dans la catégorie métal progressif, je suis tombé sur l’album Stone de Baroness et aussi surprenant que cela puisse paraître j’ai immédiatement accroché.

Surprenant parce que Baroness joue plus du sludge stoner que du métal progressif et que leur chanteur John Dyer Baizley n’a vraiment pas le genre de voix que je kiffe, bien au contraire.

Bon j’avoue que c’est la pochette très colorée qui m’a d’abord interpellée ainsi que le nom du groupe qui ne m’était pas totalement inconnu. La pochette met en scène trois femmes plantureuses dont chacun des visages est prisonnier de cordes, de barbelés ou de chaînes. Est-ce une représentation allégorique des trois grâces, des éléments ou de tout autre chose ?Sans le paroles, je ne sais qu’en penser.

Stone est leur premier album qui ne fait pas référence à une couleur. Il est sorti en 2023 et comporte dix titres de une à sept minutes. Dedans vous entendrez du bon vieux hard-rock, de la musique acoustique, une chanteuse, du stoner ainsi qu’un morceau complètement expérimental relativement inclassable.

Comme dit plus haut, je n’aime pas vraiment le chant, sans doute parce qu’il est plus gueulé qu’autre chose ce qui n’empêche pas John Dyer de savoir poser sa voix lorsqu’il en a envie comme dans ‘Bloom’. Cela ne m’a pas découragé pour autant, car cela donne une énergie rugueuse à la musique, limite grunge, qui n’est pas déplaisante loin de là.

L’album s’ouvre et se conclut par un titre acoustique, le court ‘Embers’ et ‘Bloom’ qui est quatre fois plus long. Entre ces deux là, sorti de la première minute de ‘Shine’ qui est  relativement paisible et du bref ‘The Dirge’, Stone est rythmé, nerveux, tempétueux, avec une basse, une batterie et une guitare qui semblent se livrer un combat perpétuel.

N’empêche que Stone est aussi un album de rock progressif. Si vous faites abstraction du chant hurlé, de la batterie à donf, vous allez reconnaître les structures alambiquées des seventies comme le solo de guitare vintage pas vraiment très propre du second morceau, ‘Last Word’. Certes, l’album est plus proche du hard-rock comme dans ‘Anodyne’ et du stoner que d’un Selling England By The Pound, je vous l’accorde, n’empêche.

Stone est arrivé à point pour me changer les idées. Maintenant que j’ai découvert l’album, j’ai bien envie d’explorer la discographie du groupe pour voir où elle me mène.

En attendant, n’hésitez pas à découvrir l’album, il est sur Bandcamp.