
Ceci est une chronique de copinage, soyez prévenus. Yann, un nouveau membre de l’association d’astronomie que je fréquente, a dit un jour qu’il jouait dans un groupe.
Vu sa stature et son look, j’ai demandé : métal ? Il a répondu : Yes !
C’est ainsi que j’ai découvert Morteville et leur premier album Mourir est Vivre sorti en 2024. Morteville est un groupe de black death metal progressif de Nancy né pendant le confinement. Je précise tout de suite, pour les âmes sensibles, si vous n’aimez pas le scream, passez votre chemin, parce que ici, ça gueule, mais en français s’il vous plait.
Je ne vous cache pas que Yann, je le déteste. Non content d’être l’astronome amateur qui a découvert la bande d’oxygène flottant au-dessus de la galaxie d’Andromède, un jour en 2022 où il ne savait pas quoi photographier, il joue en plus dans un groupe de métal.
Depuis sa découverte, lui et son équipe travaillent en collaboration avec des chercheurs. Ils ont photographié de nombreux autres objets inconnus dans des zones du ciel pourtant abondamment étudiées par les astronomes.
En fait, Yann, je le déteste, mais je l’aime bien quand même. Il met un cœur charitable sur mes astro-photos minables lorsque je les poste sur WhatsApp. En plus il est très sympa.

Mais revenons à Mourir est Vivre. Il s’agit d’un album huit titres de moins d’une demi-heure sur lequel le chanteur bousille ses cordes vocales sur presque tous les morceaux sorti de l’instrumental ‘Ciel’. Chochottes s’abstenir.
La musique de Morteville, s’apparente au métal, mais également au post-rock. Une musique dominée par les guitares parfois mandolines et une batterie qui cogne sans répit. En tendant l’oreille, vous entendrez aussi des claviers dans ‘Ciel’ mais certainement pas un orgue Hammond joué par John Lord.
Les paroles sont des poèmes noirs où ne pointent jamais l’ombre de l’espoir. Donc si vous êtes déprimé ou bien en colère, prenez des médocs avant de lire les textes.
C’est quand même très énervé. Le phrasé et le scream du chanteur me rappellent beaucoup un autre groupe français, The Dali Thundering Concept que j’avais chroniqué pour l’album All Mighty, Men – Drifting Through a Prosthetic Era.
Les trente premières secondes de ‘Cérémonie’ comme la longue intro de ‘Epitaphe’ laissent planer un doute sur la violence de l’album, mais dès que le chant arrive, on comprend que l’on va prendre cher.
Les guitares, qui sonnent de manière post-rock, adoucissent la violence du propos, mais la batterie, qui ne ménage pas les fûts, nous ramène aux fondamentaux du métal sans user pour autant de double pédale. Je préfère ces morceaux qui laissent plus de place à la musique que le très frontal ‘Murmuration’.
Bizarrement j’aime beaucoup ‘Gloire’ qui pourtant ne fait pas dans la dentelle, mais se pose quelques secondes avant de repartir de plus belles. Et le “Gloire, la gloire” scandé dans les premières secondes est du plus bel effet pour ouvrir le morceau.
Je n’écouterai pas Mourir est vivre en me rasant le matin de peur de me couper, mais la musique de Morteville conviendra à certaines de mes humeurs belliqueuses. Donc si vous aimez le métal et le scream, aller écouter l’album sur Bandcamp, il est à prix libre.