The Ocean – Holocene

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Je comprendrais que nombre de fans de The Ocean considèrent Holocene comme une sorte de trahison.

The Ocean est un groupe de post-metal progressif allemand donnant dans le concept album et le growl. D’ailleurs avec parfois tellement de hurlements, que pendant longtemps, je l’ai snobé. De rebonds en rebonds sur Bandcamp, je suis tombé sur Holocene, le dernier chapitre de leur saga paléontologique dont j’avais survolé quelques morceaux.

Holocene est très différent. D’abord parce que le chant hurlé est en pleine régression sorti des derniers morceaux. Ensuite, parce que les claviers à touches électroniques gagnent beaucoup de terrain dans les compositions.

Du coup, j’ai adoré. Adoré au point de remonter dans le temps et découvrir le cycle paléontologique complet même s’il gratte à peu mes oreilles avec ses hurlements.

Holocene, ce sont huit morceaux pour cinquante-deux minutes et trois pièces relativement longues. Son écriture est nettement plus post-rock alternatif que métal même si à la fin le growl revient en force, comme pour rappeler qui ils étaient.

Je sais que Alias a été un peu déçu par cette conclusion trop lisse, moi j’ai été ébloui (des fois, comme dans un couple, on se dispute un peu, mais c’est ça aussi l’amour).

Un des trucs qui m’a vraiment plus, c’est le chant posé sur les notes électro du premier morceau ‘Preboreal’. Une écriture qui se poursuit sur ‘Boreal’ et qui ressemble beaucoup aux dernières expérimentations d’un collectif que j’adore, à savoir Archive. Et puis il y a ces touches de cuivres assez discrètes comme dans ‘Sea of Reeds’ qui me font songer à un autre groupe de la même mouvance, Crippled Black Phoenix. Une impression renforcée par la voix de Karin Park sur ‘Unconformities’.

Mais The Ocean n’oublie pas de s’énerver aussi un peu à partir de ‘Atlantic’ et même de lâcher quelques gueulantes dans ‘Subboreal’

Tout le monde connaît le crétacé-paléogène.  Mais si ! Vous savez, l’extinction des dinosaures comme dans l’Age de Glace. Oui ! La grosse météorite ou comète qui tombe sur Terre, explose comme plein de bombes nucléaires et qui engendre un long hiver.

Mais connaissez-vous l’Holocène ? Il s’agit de l’extinction massive des espèces de nos jours, une extinction que l’on doit presque exclusivement à l’homme. Nous, nous sommes tellement cons, que tout seuls, on fait plus fort qu’une grosse météorite. Ben, c’est ça l’histoire de cet album. C’est peut-être pour cela qu’il est si différent.

Difficile de vous dire ici à quel point je suis amoureux de cet album à part vous expliquer qu’il contient tout ce que j’aime avec le parfait dosage. Il y a du post-rock, du metal, de l’électro, du prog, du growl, du chant clair et féminin, de l’émotion, des cuivres, du piano, un message.

Bref pour moi c’est une merveille alors allez l’écouter, au moins une fois dans son intégralité sur Bandcamp par exemple.