Le prix de la pellicule

Image

(CC0) libre d’utilisation

De nos jours, sans doute à cause de la profusion d’images sur Internet et de la démocratisation des smartphones, les gens ont oublié le prix de la pellicule.

Je veux parler de la valeur d’une photographie. 99% des gens prennent des images et les partagent aussitôt sur le web sans se poser de questions. Ils estiment donc naturellement qu’une image n’a pas de valeur et qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent d’un cliché disponible sur la toile.

Oui mais non. Sans entrer dans le détail des licences, les images ne sont pas toutes libres de droits. Par exemple, mes photographies sont sous copyright, tout droits réservés, c’est à dire que personne n’a l’autorisation de les utiliser sans mon consentement. Enfin, pas pour toutes, celles que je fais pour des associations ou des concerts sont un peu moins protégées.

J’ai eu, à plusieurs reprises, la désagréable surprise de découvrir que des journaux s’étaient appropriés mon travail sans en demander l’autorisation et d’en faire un usage commercial. J’avoue que c’est à la fois flatteur et énervant. Mais voilà, ce sont mes photos.

Vous trouvez que je me prends pour une diva, un artiste ? Je ne pense pas, ou alors je n’en ai pas conscience. Je considère légitiment les clichés que je réalise comme ma propriété. Parce que les photographies que je prends ne sont pas des instantanés sortis d’un smartphone. Elles sont le fruit d’un vrai travail.

J’utilise du matériel professionnel (faute d’en être un), histoire de proposer des images relativement qualitatives. Je ne shoote pas au petit bonheur la chance et je recherche à d’obtenir un résultat lorsque j’appuie sur le déclencheur. Je sélectionne les clichés que je vais publier, je n’en conserve généralement qu’une toute petite partie. Ensuite je travaille ces images pour les rendre plus percutantes.

Je passe généralement une matinée à trier et développer les photos après un concert et si elles sont publiées le jour même, c’est que j’ai commencé à travailler dès huit heures du matin après quelques heures de sommeil. Et si j’ai traité une image en noir et blanc, ce n’est pas pour la ressortir à la demande en couleur. C’est un choix ‘artistique’.

Alors je veux bien que l’on utilise mes photographies, cela me fait d’ailleurs toujours plaisir et cela flatte mon égo, mais à condition de m’en demander l’autorisation, de me citer et de ne pas modifier les images. C’est pas une question d’argent, je n’ai jamais monétisé mes images malgré quelques rares propositions, c’est juste une question de respect et de reconnaissance du travail réalisé.

J’avoue que ces derniers temps, la tendance s’améliore. J’ai été contacté à plusieurs reprises pour demander l’autorisation d’utiliser mes clichés. Pour une manifestation sur les flippers, pour un concert et pour une exposition autour de l’astronomie.