Fortitude

Image

Vous connaissez l’album de Gogira ? Non, alors je vous recommande vivement d’aller l’écouter. Mais ce n’est pas de lui dont je vais vous parler aujourd’hui. Je vais vous parler d’une série TV de 2016 en douze épisodes. 

Fortitude est une petite île imaginaire située non loin du Pôle Nord qui abrite une poignée d’habitants. Une gouverneur, un hôtel bar restaurant, un shérif, une chambre froide, un professeur, un glacier, une meurtrière, une morgue, un meurtrier, un laboratoire de biologie animale, des couples, un aéroport, des amants, de la neige, un ours, un poste de police, un mammouth, un lotissement, Fortitude est une petite ville bien sympathique.

Personne n’est enterré à Fortitude. Les corps ne se décomposent pas dans le permafrost. Lorsqu’une personne, comme le vieux photographe animalier, se meurt d’un cancer par exemple, l’administration lui demande d’aller crever ailleurs. C’est ça aussi Fortitude.

La gouverneur a pour projet, pour relancer l’économie moribonde, la construction d’un hôtel de luxe creusé dans le glacier.  Toute la ville semble adhérer à l’idée, jusqu’à que le corps complet d’un mammouth ne soit trouvé dans la glace. 

À partir de là, et même si personne ne le sait encore, tout va partir en vrille à Fortitude.

Le photographe abat un russe menotté à un pylône qui se faisait dévorer par un ours, un scientifique, qui venait de faire une découverte extraordinaire sur le glacier, est atrocement tué à son domicile, l’unique médecin est massacrée par sa fille, le shérif est obsédé par une belle meurtrière espagnole, bref, dans la petite ville de Fortitude, le chaos s’installe.

La série est parfois gore, tout le temps tendue, un truc vivement déconseillé aux enfants. Mais lorsqu’il fait 37 degrés dehors, c’est un régal de contempler toute cette neige maculée de sang. 

Chasseur de têtes

Image

Il n’est pas aisé de lire un roman dont le héros principal représente tout ce que vous détestez chez une personne.

Roger Brown travaille dans un cabinet de recrutement et excelle dans son métier. Lorsqu’il propose un candidat pour un poste à une entreprise, celle-ci valide toujours son choix. Il fait partie des meilleurs. C’est un winner.

Il a épousé une femme sublime, possède une magnifique demeure et vit très largement au dessus de ses moyens. Il couvre son épouse de bijoux, lui offre une galerie d’art ruineuse, et pour arrondir ses fins de mois, il vole des œuvres d’art à ses clients. En plus, il ne veut pas d’enfants.

Mais un jour, Diana, l’épouse du chasseur de têtes, lui présente Clas Greve, le candidat parfait pour un poste de PDG d’une entreprise de pointe sur la technologie GPS, sans parler du fait qu’il possède dans sa collection d’œuvres d’art un Rubens perdu. Le pigeon parfait.

Sauf que le pigeon se révèle être un rapace et ce qui aurait dû devenir une affaire juteuse pour Roger devient un véritable enfer. Son univers s’effondre brutalement, de chasseur il devient la proie, et sa vie confortable devient une mortelle chasse à l’homme dont il est la cible. 

Commencé comme un insupportable roman à la gloire d’un Golden Boy, l’auteur poursuit avec un thriller passionnant et violent où, brutalement, alors que je le détestais cordialement, le chasseur de têtes, devient un personnage presque sympathique.

Jo Nesbo maîtrise sa narration avec brio, gère magistralement les rebondissements de l’histoire, dose la violence et toute l’horreur du récit et réussit à nous surprendre pendant plus de trois cent pages. 

Je n’ai cependant un regret, qu’il n’aie pas arrêté son livre juste avant l’interview du policier persuadé d’avoir résolu une vaste affaire de vol d’œuvre d’art avec huit meurtres à la clé. Ce dernier rebondissement était à mon avis inutile.

Enfin dans cette édition de poche, il y a un petit détail qui m’a agacé, certains mots contiennent de mystérieuses substitutions de caractères remplacés par des ‘-‘.  Cela ne gêne pas la lecture mais ce n’est pas très agréable.