Fortitude

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Vous connaissez l’album de Gogira ? Non, alors je vous recommande vivement d’aller l’écouter. Mais ce n’est pas de lui dont je vais vous parler aujourd’hui. Je vais vous parler d’une série TV de 2016 en douze épisodes. 

Fortitude est une petite île imaginaire située non loin du Pôle Nord qui abrite une poignée d’habitants. Une gouverneur, un hôtel bar restaurant, un shérif, une chambre froide, un professeur, un glacier, une meurtrière, une morgue, un meurtrier, un laboratoire de biologie animale, des couples, un aéroport, des amants, de la neige, un ours, un poste de police, un mammouth, un lotissement, Fortitude est une petite ville bien sympathique.

Personne n’est enterré à Fortitude. Les corps ne se décomposent pas dans le permafrost. Lorsqu’une personne, comme le vieux photographe animalier, se meurt d’un cancer par exemple, l’administration lui demande d’aller crever ailleurs. C’est ça aussi Fortitude.

La gouverneur a pour projet, pour relancer l’économie moribonde, la construction d’un hôtel de luxe creusé dans le glacier.  Toute la ville semble adhérer à l’idée, jusqu’à que le corps complet d’un mammouth ne soit trouvé dans la glace. 

À partir de là, et même si personne ne le sait encore, tout va partir en vrille à Fortitude.

Le photographe abat un russe menotté à un pylône qui se faisait dévorer par un ours, un scientifique, qui venait de faire une découverte extraordinaire sur le glacier, est atrocement tué à son domicile, l’unique médecin est massacrée par sa fille, le shérif est obsédé par une belle meurtrière espagnole, bref, dans la petite ville de Fortitude, le chaos s’installe.

La série est parfois gore, tout le temps tendue, un truc vivement déconseillé aux enfants. Mais lorsqu’il fait 37 degrés dehors, c’est un régal de contempler toute cette neige maculée de sang. 

Gojira – Fortitude

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Teeshirt : anasazi – 1000 yard stare (2013)

Avez-vous déjà entendu parler de la fuite des talents ? Il s’agit de ces chercheurs qui font leurs études dans les universités françaises et qui sont ensuite débauchés par les entreprises américaines.

En musique les exemples sont nettement plus rares, à croire que la francophonie ne fait pas recette aux states. A une exception près cependant, et non des moindres, les métalleux de Gojira. Ils ont traversé l’Atlantique et semblent s’en porter plutôt bien.

La nouvelle galette de Duplantier et Cie s’intitule Fortitude. Et si le groupe est étiqueté metal progressif, croyez-moi, ici ça poutre et ça crie. Comme la pochette le suggère, le metal de Gojira est tribal, rythmique et teinté de world, avec quelques titres comme ‘Another World’ qui s’extraient de la gravité pour tutoyer les étoiles.

L’édition que j’ai entre les mains est on ne peut plus basique. Une simple pochette, une feuille pour les paroles manuscrites et un vinyle brun translucide. L’artwork, signé par Joe est tout simplement magnifique et la production mitonnée aux petits oignons.

Avec ‘Born For One Thing’ comme entrée en matière, le groupe ne fait pas dans la dentelle, même si passé le premier choc, il dévoile ses finesses. L’album ménage cependant les métalleux comme les prog heads, histoire de ne pas s’aliéner une partie de la fan base. ben oui faut bien manger

Gojira sort même un single grand public intitulé ‘Another World’ vendu avec son magnifique clip animé. La grosse surprise vient de cet unique et bref instrumental qui débute la face B, ‘Fortitude’ et de sa continuation dans ‘The Chant’. Gojira sort ici clairement de sa zone de confort et ce n’est pas moi qui m’en plaindrait.

Fortitude véhicule de nombreux messages autour de l’écologie. Il y a autant de matières dans les textes que dans la musique. après faut savoir lire… Les metalleux ne le trouveront pas assez violent, les progeux, sans doute trop rugueux, pour ma part, je le trouve tout simplement parfait.