L’histoire d’une passion

La musique est venue assez tard à moi mais je baigne dedans depuis la petite enfance. Mon père écoutait beaucoup de classique le dimanche matin, Bach, Mozart, Bethoven… Ma mère était plus Vangelis (L’Apocalypse des Animaux), Jonahtan Livingston Le goéland, ce genres de choses. Après il y avait les chanteurs, Brel, Nana Mouskouri et cie. Le rock, ils ne connaissaient pas, pas même les Beatles, la misère. Mes frères aînés étaient plus rebelles, Georges Moustaki, Leonard Cohen, vous voyez le topo.

Quand j’ai eu mon premier mange disque, il a fallu que je me distingue fatalement, mon premier vinyle fut un Johnny Halliday (oui je sais)… En quatrième je découvrais AC/DC pour faire comme le gros dur de ma classe qui avait deux têtes de moins que moi. Ce fut mon premier réel coup de cœur musical et je reste très attaché à ce groupe. Je découvris Kate Bush la même année avec ‘Babooshka’ qui passait sur les ondes. J’occupais tous mes samedi dans un club d’astronomie où tournaient en musique de fond du Bob Dylan, Bruce Sprinsgteen ou Simon & Garfunkel. A l’époque je n’étais pas vraiment fan, mais à force d’écouter… C’est à cette époque qu’un hippie astronome me fit découvrir Genesis. Et là ce fut la révélation, je me jetais à corps perdu sur leurs albums, sur ceux de Steve Hackett, Peter Gabriel et Tony Banks (quoi que) et jusque la première, je fonctionnais en boucle avec un peu de Jethro Tull, Pink Floyd ou King Crimson et de la musique celtique, Alan Stivel, Dan Ar Braz, Tri Yann. Heu oui,  je suis breton. Mon premier concert fut pour Peter Gabriel à Brest à la Penfeld après la sortie de Shock de Monkey, j’avais 17 ans, une claque monumentale.

Il y eu également une courte période Mike Oldfield mais sans grande conviction. Puis j’entendis des anges dans la cour de mon lycée, des orgues puissants sur une voix incroyable, on aurait dit Genesis marié avec AC/DC, je venais de tomber sur Marillion et Fish. C’est cette époque que j’ai hanté les ondes d’une radio locale, parlant de rock progressif et laissant tourner à l’antenne un album entier par semaine. Là débuta la plus grande fan mania de ma vie, qui dure toujours, je n’écoutais plus que du Marillion. Et même après le départ de Fish, j’ai continué, si si. Marillion, Marillion et Marillion. J’ai même réussi à trouver qu’Hollidays In Eden était un bon album à l’époque, c’est tout dire. Mon second concert fut pour la tournée La Gaza Ladra, extraordinaire !

A la FAC, j’ai entretenu le culte Marillion en allant écouter Genesis, Pink Floyd à La Beaujoire à Nantes et A-ha à Rennes. Heu il a bien écrit A-ha, Ha ha ! Ben oui ma copine de l’époque aimait bien, dire que j’ai payé pour aller écouter ça…

A l’armée (oui je suis de ceux qui ont fait ce p….. de service militaire) je découvris du métal avec Queensrÿche, Gary Moore, Yngwie Malmsteen et cie… Puis de retour à la vie civile, avec le travail, j’eu un peu moins de temps pour la musique.

Je me suis laissé bercer par la musique française du début 20ième que mon épouse aime tant, Debussy, Liszt, Ravel, Poulenc et c’est en arrivant à Strasbourg en 1995 que je renouais avec néo-progressif en découvrant Arena avec The Visitor, IQ avec Subterranea, Satellite… Je créais alors une page web (on ne parlait pas de blog à l’époque) dans laquelle je parlais JDR, photos et musique, c’était sur Multinamia avec un accès Compuserve, la belle époque des modens 56K.

La machine s’est emballée rapidement à compter de cette époque, écoutant de plus en plus d’albums. Mais ce n’était rien encore. Quand j’ai créé le webzine, il y a seize ans, je chroniquais mon CD mensuel et quelques rares artistes qui cherchaient à percer dans le prog. En 2003, je mettais le pied à l’accélérateur, allant souvent aux concerts en franchissant le Rhin, chroniquant presque une fois par semaine, le webzine Neoprog était né.

Aujourd’hui, fort de la confiance de labels, d’artistes et de promoteurs, nous recevons beaucoup plus de musique que nous ne pouvons en écouter, il faut faire des choix et certains jours c’est un crève douleur que de trancher. Ma vision manichéenne de la musique s’est estompée en écoutant de plus en plus de musique. Aujourd’hui j’écoute du RIO comme du métal progressif, du canterbury, du post métal et même du post rock sans sourciller et je me régale d’opéra et de musique classique ou contemporaine. Je ne suis pas très pop sauf pour Sting et quelques artistes du même tonneau. Je ne suis pas très rock non plus, plus par manque de temps. Avec un peu de chance il me reste encore une demi vie et des tonnes de merveilles à écouter. J’aime la musique, c’est ma drogue et je compte bien en écouter encore pendant de longues années.