NGC 1976

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De 14 à 20 ans, j’ai passé mes samedis après-midi dans un club d’astronomie, et mes nuit sous la voûte étoilée de la Bretagne. Le jour nous regardions des diapositives et fabriquions un télescope (un newton 260 mm), la nuit, nous observions la lune, les planètes, les galaxies, les nébuleuses, les amas stellaires, les comètes et les voisines.

Cette passion des étoiles ne m’a jamais quitté, mais arrivé en Alsace, sous la couche d’inversion et la pollution, comment dire, le ciel est sâle et troublé par des éclairages très nombreux. Même avec la paye qui allait bien pour m’offrir un télescope, je n’ai jamais franchit le pas.

Pourtant, dès que j’en ai l’occasion, je reste le nez en l’air à contempler le ciel. « Espace, frontière de l’infini vers lequel voyage notre vaisseau spatial. ». Enfin vous voyez. Renouer avec la photographie a été l’occasion de tourner à nouveau mes yeux et mes objectifs vers les étoiles. La première cible, la plus facile, fut la lune, objet de forte magnitude avec un diamètre apparent non négligeable sur lequel j’ai étrenné mon Samyang 500 mm et plus récemment le 200-500 mm de chez Nikkor. J’ai photographié la lune sous toutes ses phases, à toutes les sensibilités, à de nombreux temps de pause pour arriver finalement à cette photographie assez réussie au 1000 mm (500 mm et doubleur).

Cette semaine, pour une fois que le ciel n’était pas trop bouché, j’ai levé le nez gelé pour découvrir devant moi la constellation d’Orion, une des célèbres constellations du ciel d’hiver. Dans celle ci, on peut voir, une nébuleuse, c’est à dire un nuage de gaz coloré. Il en existe de diverses variétés, les résidus d’étoiles ayant explosé comme M 21 du Cygne, des nuages opaques (la tête de cheval) et des pouponnières d’étoiles comme M 42, la nébuleuse d’Orion.

Je me suis dit, et si j’essayais ? Ni une ni deux, je pointe mon Nikkon équipé du doubleur et du 500 mm vers le baudrier d’Orion, et tente de retrouver cette nébuleuse. Pointer un appareil photo est nettement plus sportif que d’orienter un télescope équipé d’une lunette guide. Mais malgré cela, m’aidant de quelques souvenirs passés, je tombais sur le petit nuage de gaz et poussières dans le viseur du reflex. Oh joie !

La photo ne possède aucun intérêt en soit, ce n’est qu’un petit machin flou au centre de l’image très bruitée après tout, mais je suis content de l’avoir faite. Elle se situe à 1500 années lumières, bref assez loin de chez nous et n’est pas visible à l’oeil nu – magnitude 3.7, l’étoile la plus brillante est de -1.5, la lune de -30 -. Une pose très brève – 1 seconde – pour de l’astronomie, mais je ne dispose pas de monture équatoriale pour compenser la rotation de la terre (1 seconde =  0.0041° de déplacement). Cela me donne envie de renouer avec les étoiles, de coller mon œil à l’oculaire d’un télescope et de partir à la chasse aux comètes et objets de faibles magnitude.

En vrai avec un télescope de 2 m et plusieurs heures de pause, M 42 ressemble à ceci, c’est dire si mon cliché est minable, n’empêche j’en suis content, comme quoi il ne faut pas grand chose pour contenter un quelqu’un comme moi…