Olivier Norek – Surface

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J’ai découvert la plume d’Olivier Norek en début d’année avec Les Guerriers de l’Hiver, un roman historique impressionnant sur l’invasion de la Finlande par l’URSS de Staline. 

Avec Surface, c’est une toute autre histoire que raconte l’écrivain. L’histoire d’une flic des stups mise au placard dans un village de l’Aveyron après avoir été défigurée par un tir au visage. Un polar en forme de cold case où la flic, en pleine reconstruction, remue de lourds secrets enfouis sous la surface d’un lac artificiel.

Vingt-cinq ans auparavant, alors que se construisait le grand barrage près du village d’Avalone, trois enfants disparaissaient sans laisser de traces, kidnappés par un certain Fortin. Sauf qu’un matin, ce qui reste du corps d’un de ces enfants, est retrouvé dans un bidons, flottant sur le lac.

Noémie Chastain, initialement envoyée à Avalone pour rédiger un rapport sur le commissariat menacé de fermeture, se retrouve à la tête d’une enquête pour homicide vieille de vingt-cinq ans. Une affaire de disparition qui a traumatisé un village finalement pas si paisible que cela.

Le roman est admirablement bien construit, sans un seul temps mort, dévoilant au fil des pages le personnage complexe de Noémie Chastain et des villageois, comme ce M. Valant le maire paysan de Avalone qui se bat depuis des années pour revitaliser son territoire.

À dévorer d’urgence !

Chasseur de têtes

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Il n’est pas aisé de lire un roman dont le héros principal représente tout ce que vous détestez chez une personne.

Roger Brown travaille dans un cabinet de recrutement et excelle dans son métier. Lorsqu’il propose un candidat pour un poste à une entreprise, celle-ci valide toujours son choix. Il fait partie des meilleurs. C’est un winner.

Il a épousé une femme sublime, possède une magnifique demeure et vit très largement au dessus de ses moyens. Il couvre son épouse de bijoux, lui offre une galerie d’art ruineuse, et pour arrondir ses fins de mois, il vole des œuvres d’art à ses clients. En plus, il ne veut pas d’enfants.

Mais un jour, Diana, l’épouse du chasseur de têtes, lui présente Clas Greve, le candidat parfait pour un poste de PDG d’une entreprise de pointe sur la technologie GPS, sans parler du fait qu’il possède dans sa collection d’œuvres d’art un Rubens perdu. Le pigeon parfait.

Sauf que le pigeon se révèle être un rapace et ce qui aurait dû devenir une affaire juteuse pour Roger devient un véritable enfer. Son univers s’effondre brutalement, de chasseur il devient la proie, et sa vie confortable devient une mortelle chasse à l’homme dont il est la cible. 

Commencé comme un insupportable roman à la gloire d’un Golden Boy, l’auteur poursuit avec un thriller passionnant et violent où, brutalement, alors que je le détestais cordialement, le chasseur de têtes, devient un personnage presque sympathique.

Jo Nesbo maîtrise sa narration avec brio, gère magistralement les rebondissements de l’histoire, dose la violence et toute l’horreur du récit et réussit à nous surprendre pendant plus de trois cent pages. 

Je n’ai cependant un regret, qu’il n’aie pas arrêté son livre juste avant l’interview du policier persuadé d’avoir résolu une vaste affaire de vol d’œuvre d’art avec huit meurtres à la clé. Ce dernier rebondissement était à mon avis inutile.

Enfin dans cette édition de poche, il y a un petit détail qui m’a agacé, certains mots contiennent de mystérieuses substitutions de caractères remplacés par des ‘-‘.  Cela ne gêne pas la lecture mais ce n’est pas très agréable.